AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 937 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un récit surprenant, un récit entraînant, un récit dans lequel on plonge...Un récit empreint de dualités, d'ambivalences, de contradictions. Un récit court qui se lit rapidement. Un roman aux chapitres courts : deux pages voire quatre maximum. Un récit avec des phrases qui reviennent au début de chaque chapitre comme pour donner le ton, comme un refrain... . C'est, également, un récit intime et intimiste qui questionne. Mais qui est Fatima, Fatima Daas ? Mais qui est la petite dernière ou la mazozya ? Un premier roman très réussi : bravo !!!
Mes sentiments :
+ j'ai adoré ce monologue autobiographique
+ j'ai aimé les phrases, au début de chaque chapitre, qui commencent par "Je suis Fatima, je suis Fatima Daas". Cela donne un rythme et de la vie au récit.
+ J'ai aimé les chapitres courts qui alternent entre passé et présent
+ J'ai aimé la description des relations familiales
+ l'auteur y aborde des sujets très délicats voire tabous comme la religion et l'homosexualité
+ le tiraillement entre deux cultures, deux pays, entre un profond sentiment de loyauté et le désir de se libérer de certaines injonctions
+ la vulnérabilité et la force de Fatima
Commenter  J’apprécie          60
Fatima est française d'origine algérienne, clichoise, dernière d'une famille trois enfants, et musulmane pratiquante. Chez elle, la sexualité comme les sentiments sont tabous, personne n'en parle. Quand elle rencontre Nina, sa vie bascule. Elevée dans une homophobie normalisée par la spiritualité, difficile de joindre les deux bouts quand la foi en Dieu est aussi grande que celle en l'amour.
Ce livre magistral trône en deuxième position de mon Top 10 des lectures « coup de coeur » de 2020. le monologue très bien construit est addictif alors même qu'aucune trame narrative n'est réellement présente. le personnage de Fatima est une quête identitaire vers un idéal d'acceptation et d'amour qui ne vient jamais. Torturé, vivant, bouleversant, il défie tous les codes pour questionner sans cesse son lecteur sur le lien intense et étroit entre l'amour et la spiritualité. Comment aimer quelqu'un perçu comme un péché ? le péché prime t-il sur l'amour ? Pourquoi voir l'homosexualité comme un péché ?

Il y a dans ce livre un vouloir constant d'assembler les morceaux de ce dilemme avec tendresse, sans juger ni pointer du doigt qui que ce soit, mais simplement narrer un ressenti. Cette autofiction, comme pourrait l'appeler Doubrovsky, est si naturelle qu'il est difficile de croire qu'il ne s'agit pas d'une autobiographie. Fatima se construit comme bien d'autres avant elle, entre désir d'acceptation de soi et des autres, dont les émotions changeantes sont compliquées à identifier par l'écriture. Ce flou constant et audacieux fait la beauté de ce texte et le message y est impactant tout en sublimant le désir d'amour universel. Un chef-d'oeuvre d'écriture.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
Commenter  J’apprécie          60
De ce genre de livre, aussitôt commencé, aussitôt fini.

Un énorme coup de coeur.
Un premier roman absolument sublime.

Quelle est notre place?
Dans notre famille, au sein de nos croyances.
Quelle est notre place?
Dans le genre et dans notre sexualité.
Quelle est notre place?
Géographiquement.
Quelle est notre place?

Fatima Daas y répond pour elle, par fragments, avec une déconstruirion temporelle, avec répétition.
«Je m'appelle Fatima».
Mantra qui ouvre chaque «chapitre», pour ne pas s'oublier malgré notre quête de sens, de crédibilité et de soi.
Vraiment.
A lire.
Commenter  J’apprécie          60
Un récit construit autour de fragments implacables et toniques qui content l'histoire de Fatima. Fatima la mazoziya, la petite dernière, qui se découvre et qui lutte pour conjuguer les différentes facettes de son identité. Qui se heurte à l'image d'une femme qui n'est pas celle que l'on attend, qui rebondit sur les traditions, la religion, tout en cherchant l'épanouissement et l'évanescence d'une vie libre. La souffrance d'être cette femme et fille, française mais d'origine Algérienne, musulmane pratiquante mais lesbienne, dans cette France-là que tout le monde ne connait pas. Fatima est multiple, Fatima est malheureuse de ne pouvoir être conforme mais Fatima est combative. Elle écrit et transmet et c'est peut-être ce courage-là, qui permettra l'émancipation d'autres Fatima de ce monde.

Lien : https://unmotpourtouspourunm..
Commenter  J’apprécie          60
Quelle intensité dans ce roman qui se lit sans reprendre son souffle !

Fatima Daas signe une autofiction percutante. Un monologue comme un journal intime dans lequel elle martèle son identité au début chaque chapitre de manière incantatoire. Elle est la "mazoziya", la petite dernière d'une famille venue d'Algérie pour s'installer en banlieue parisienne. Elle pose les interrogations qui la taraudent depuis l'enfance et encore maintenant dans sa vie de jeune femme.
Autant de fragments de vie qui dessinent le portrait d'une enfant qu'on disait garçon manqué, qui peinait déjà à gérer ses émotions, devenue adolescente rebelle puis jeune femme qui se sent inadaptée et qui ne veut renoncer à aucun de ses désirs. À commencer par celui d'honorer son prénom, d'assumer son homosexualité, d'être musulmane croyante sans se sentir pêcheresse, d'être comprise par les siens.

« Avant, les vérités me paraissaient dangereuses à dire. J'ai longtemps cru que les choses se ressentent plus qu'elles ne se montrent. Des restes de mon éducation : montrer par petites touches mais ne jamais dire.»

C'est toute la complexité de problématiques contemporaines qui émergent de ce portrait. le tiraillement entre deux cultures, le poids des traditions familiales, les difficultés à communiquer, l'orientation sexuelle, la relation à la religion. Toute la complexité d'une quête identitaire qui doit franchir ces barrières culturelles, familiales et religieuses.Toute la complexité d'une jeune femme, qui se dévoile avec pudeur, qui oscille entre force et fragilité, entre tendresse et violence, qui souhaite s'assumer sans se perdre et sans perdre ceux qu'elle aime.

Fatima Daas déclame un récit d'une grande force, ponctué de références littéraires et musicales, rythmé par la répétition envoûtante des multiples facettes de son identité qui font d'elle une personne unique. Pour Virginie Despentes, elle update Barthes. Pour ELLE, sourire radieux, aux côtés de ses collègues primo-romanciers, elle réenchante la rentrée littéraire. Elle fait la couverture des Inrocks et se livre dans un bel entretien.
Pour moi c'est un coup de coeur !



Merci beaucoup à Babelio et aux Éditions Noir sur Blanc pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique.

Commenter  J’apprécie          60
Fatima, croyante, musulmane, petite dernière née en France dans une famille où tout le monde est né en Algérie. Un père violent, des soeurs et une mère qui le craignent, une famille où l'on se tait; mais elle, elle est la petite dernière; elle, elle est Fatima, femme symbolique de l'islam.
Pourtant, cette Fatima-là, qui ne veut pas décevoir, qui veut aimer Dieu, qui veut être parisienne, mais rester Clichoise, la banlieusarde qui voyage chaque jour de chaque côté du périph', cette Fatima-là est complètement inadaptée: son corps, son coeur ne font que la trahir.

Ce roman autobiographique est construit par bribes de vie, dans un ordre aléatoire, avec de courts chapitres, démarrant tous par cette rengaine vitale "Je m'appelle Fatima".
On y trouve la pudeur, on lit entre les lignes, c'est moderne, actuel, brûlant, sociétal.

Ce premier roman est d'une maturité époustouflante, écrit dans une langue riche, extrêmement sensible, comme un long rap littéraire (Fatima Daas a croisé Tanguy Viel, ne cherchez pas…).

Cent-quatre-vingt-dix pages m'ont suffi pour aimer Fatima, avoir envie de relire son texte une deuxième fois dans la foulée et souhaiter furieusement que, parmi les cinq-cents et quelques livres de la rentrée littéraire 2020, "La petite dernière" de Fatima Daas explose les ventes, rafle tous les prix et conquière vos coeurs de lecteurs.
EnooOOoorme!
(PS: et cette couverture…)
Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          61
« Ça raconte l'histoire d'une fille qui n'est pas vraiment une fille, qui n'est ni algérienne ni française, ni clichoise ni parisienne, une musulmane je crois, mais pas une bonne musulmane, une lesbienne avec une homophobie intégrée. Quoi d'autre ? »

Ça raconte Fatima.
Elle qui porte le prénom sacré d'un personnage symbolique quand elle se définit comme une pécheresse.
Un prénom, c'est « un mot pour désigner une personne de façon unique. » Alors elle le martèle durant tout le roman.
Car elle est unique, Fatima.

Elle se dévoile par fragments.
Son nom, son adresse, sa maladie, sa religion, son sexe, sa famille….
Des fragments d'elle qu'elle scande avec son nom en début de chaque chapitre. Des pans s'identité qui se succèdent, se superposent, se complètent ou s'annihilent.
Car elle est multiple, Fatima.

Elle est unique et elle est multiple ;
chaque fragment d'elle n'ayant de sens que s'il est en relation avec une totalité ; invisible, comme absente, et pourtant indispensable.⠀Comme l'a théorisé Roland Barthes.

Comme Roland Barthes, Fatima questionne les mots.
Elle énumère les synonymes, car, comme elle, ils ont plusieurs définitions.
Elle analyse leurs fonctions, car comme elle ils sont polysémiques.
Elle en dévoile les antonymes aussi, car elle se définit souvent par la négation. A nouveau, une opposition pour légitimer la globalité.
Elle est ce qu'elle est car elle n'est pas ceci. Ou cela.

Elle est Fatima. Elle est.
Car le mot donne une existence. le signifiant ne peut exister sans signifié. Comme Fatima n'arrive à se définir que par rapport aux autres, dans un rapport d'inconstance.⠀Alors elle les répète. Encore et encore.
Pour se convaincre de sa richesse. Pour accepter son identité.

Les mots, elle les entend. Ceux de son père, de sa mère. Ceux qu'elle redoute. Ceux qu'elle attend. Ceux qui envahissent. Ceux qu'ils prononcent. Surtout ce qu'ils ne prononcent pas.
Les mots, elle les écrit.⠀Les compose, les associe, les manipule avec force dans un texte puissant.
Des mots pour faire le deuil, de ce qu'elle n'est pas, de ce qu'elle est.
Des mots pour accepter ce qu'elle est, ce qu'elle n'est pas.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          60
Très joli texte. Écriture rythmée et sensible. Chaque court chapitre commence par "Je m'appelle Fatima Daas", comme pour affirmer qu'on peut-être immigrée, artiste, musulmane et lesbienne pour ne citer que les principales sources de déchirements intérieurs de cette jeune femme. Un texte puissant d'une grande sincérité, une profession de foi et une quête d'identité. A mettre entre toutes les mains pour faire tomber les préjugés !
Commenter  J’apprécie          50

Au delà des propos polémiques - en tant que musulmane, l'auteure se débat entre son homosexualité et son homophobie - la naissance d'un écrivain. de courts chapitres anaphoriques qui composent un portait sans cesse remodelé, les facettes d'une jeune femme qui construit son identité par l'écriture, et qui, plutôt que de chercher l'unité, compose avec la complexité. Écriture fragmentaire et répétitive, comme une litanie ou une prière, qui mêle le français à l'arabe algérien, la langue maternelle. Tendresse d'une famille qui ne veut pas voir celle qu'elle est, condamnation d'une religion qu'elle revendique pourtant et à laquelle elle se soumet. Aspirations multiples et contradictoires pour dire la difficulté à être soi. Texte incisif et authentique, geste fort.
Commenter  J’apprécie          50
Un superbe roman que j'ai lu d'une traite. Chaque chapitre commence par les mêmes mots "Je m'appelle Fatima..." et raconte des fragments de vie, un peu dans le désordre, on passe de l'un à l'autre pour découvrir le lent développement de cette jeune enfant, adolescente, femme qui navigue entre sa famille, un univers scolaire et universitaire dans lequel elle se cogne mais obtient de bons résultats, des trajets, des références à l'islam et l'acceptation de son homosexualité. Elle développe toutes les contradictions auxquelles elle s'affronte, les rencontres qu'elle noue, les amitiés, les amours et les tentatives de relations, ses difficultés à s'exprimer, ses difficultés dans sa rencontre avec cette famille ici à Clichy-sous-Bois ou en Algérie avec ses non-dits et ses joies aussi. Il y a de très beaux passages, des références littéraires, des fragments de vie et d'espoir, des bribes de douleurs et de monologues intérieurs.
Commenter  J’apprécie          50



Lecteurs (1821) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1712 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}