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sur 937 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Elle s'appelle Fatima Daas, elle est née en France, mais ses parents sont algériens musulmans.

Elle s'appelle Fatima Daas, elle est asthmatique et la petite dernière de la famille.

Elle s'appelle Fatima Daas et elle aime écrire. Elle aime aussi les filles.

Nous suivons Fatima Daas qui, au fil de courts chapitres, se dévoile un peu, par petites touches : son enfance, les relations avec ses parents, ses études, les voyages en famille en Algérie, les conseils cherchés auprès des imams et des femmes de la mosquée.

A chaque début de chapitre, elle répète son nom, une ou plusieurs de ses caractéristiques.

J'ai découvert une femme qui se cherche, qui part dans plusieurs directions, qui doute, qui ressent le poids de la tradition.

Une lecture intéressante du parcours d'une jeune femme qui ne sait comment vivre et affirmer son homosexualité.

L'image que je retiendrai :

Celle d'un de ses copain de collège qui lui dit qu'elle est un garçon, elle.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-p..
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Quelle beauté ! Quelle poésie toute en simplicité, en douceur malgré les thématiques destructrices, les souffrances évoquées (alcoolisme, non acceptation de la différence, indifférence, maladie chronique...).
Ce texte puissant, touchant au-delà des mots, nous parle de tensions multiples (religieuses, sexuelles, entre le pays d'origine de sa famille et le pays dans lequel Fatima est née...), de la difficulté de se construire dans un groupe qui nous juge, se construire alors que l'on manque de l'essentiel (la tendresse de ses parents), qu'on se sent de trop, la petite dernière, "l'accident".
"(...) élève instable. Adulte, je suis hyper inadaptée. J'écris des histoires pour éviter de vivre la mienne."
Nous sommes dans une histoire dans l'histoire, dans une histoire écrite pour ne pas vivre la sienne, traumatisante à maints égards, une histoire qui permet de grandir et de s'accepter telle que l'on est.
Un texte qui aborde régulièrement le sujet de la religion et qui, en quelque sorte, mêle fond et forme en rappelant le Coran, les Sourates avec ses répétitions presque systématiques, l'accumulation aussi qui nous indique que l'identité de la narratrice prend forme, petit à petit.
"Je m'appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s'est pas préparé. Française d'origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens."
Dans cet ouvrage, une fois de plus est évoquée une problématique d'une brûlante actualité : entre communautarisme, tentation du repli identitaire et intégration au prix du déni de ses origines, quel chemin personnel trouver ?
Comment bâtir sa vie avec autant d'injonctions contradictoires, voire semble-til irréconciliables ?
Où iront les loyautés de l'enfant, de l'adolescente, de l'adulte ? Comment naviguer sans dommages d'un univers à l'autre ?
Un combat qui demande lucidité et courage, et la distance de l'humour aussi.
Les mots, leur définition, signification, origine sont essentiels dans cette recherche d'un passé, d'une cohérence, d'une identité, et d'un avenir possible, peut-être apaisé.
Un premier roman particulièrement réussi ! Lu d'une traite.
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Un récit court, incisif, rythmé comme une litanie où l'autrice se livre par petite touche.
C'est comme un dessin qui apparaît trait après trait, une sculpture que l'on voit naitre sous les coups de burin,
A chaque phrase, à chaque chapitre on découvre un peu plus la jeune femme.


Fatima Daas vit une double voire une triple intégration.
Intégration avec sa famille algérienne en France
Intégration dans sa famille car elle est la seule à être née en France, son pays à elle c'est la France
Intégration dans son propre corps, car elle a toujours été ce qu'on appelle « un garcon manqué », elle se sent musulmane, mais sa foi, sa religion n'accepte pas ce qu'elle est.


Comment faire face à sa propre vie, à sa famille, à son pays ?
Comment se construire lorsque sa foi ne rencontre pas la personne que l'on est ? Lorsque son prénom, Fatima, est celui d'une femme symbolique de l'islam, lorsque ce prénom porte toute la puissance de Dieu.

C'est délicat et féroce à la fois, touchant et bouleversant.
J'ai aimé la sincérité de ce texte, j'ai aimé la forme avec la petite rengaine de chaque début de chapitre, j'ai aimé cette voix féminine si particulière.

N'attendez plus et lisez ce texte brillant !!

Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Fatima, ce prénom débute tout les chapitres.
Fatima est le prénom de la narratrice mais aussi de l'auteur.

Et Fatima raconte, au travers de chapitres courts et non liés, et non chronologiques, sa vie, ses vies.

sa vie familiale, à Clichy-sous-Bois, avec ses soeurs, sa place de dernière, sa place de fille qui aurait dû être un garçon.

sa vie religieuse aussi, pleine d'espoir, de recherche de réponses sur elle même

et enfin sa vie intime, les tentatives désespérées de s'accepter, sa sensibilité et son intelligenoce, mais surtout ce qui bouleverse tout, son homosexualité.

Famile, religion et sexualité, difficile de trouver son chemin sans s'obliger à des concessions, difficile de s'accepter et se faire accepter, et difficile choix de parler ou cacher.

Un roman émouvant, fort et atypique, sans plainte, regret ou reproche, une vie, une perle....
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Fatima Daas, cadette de sa famille, algérienne vivant en France.
Fatima, élevée dans la religion, par un père violent, ni tendre, ni aimant, et avec une mère qui se tait, qui s'accroche à la place qu'elle se doit d'assumer.
Fatima, adolescente qui traîne avec les mauvais garçons, femmes qui aime mal les femmes, qui a le mal d'aimer.

Je ne sais pas comment décrire ce roman tant il est décalé, profond, d'une richesse stylistique incroyable!
Construire son identité alors que son « soi » va à l'encontre des règles que sa culture impose: comment faire? Comment feriez-vous?
Fatima essaie et se déchire entre la culpabilité de qui elle est, l'envie d'aimer sans savoir comment faire, le besoin d'avancer alors que le poids de son histoire familiale la tire violemment en arrière.

Des chapitres courts, qui commencent tous de la même manière, pour ancrer ce besoin de se rappeler son identité.
Des phrases courtes aussi, incisives, parfois poétiques, qui balancent le lecteur de la douleur à la fragilité, dans un tourbillon incessant.
Un espace temps hors de tout, des allés et retours entre aujourd'hui et hier, pour marquer l'empreinte d'un vécu, se rappeler que tout est bien réel.

Cette maîtrise de la temporalité est stupéfiante! Ce style dont on dirait que tout est balancé au hasard, un peu comme lorsqu'on feuillette un album photo sans en suivre la chronologie, qui est pourtant parfaitement logique dans sa construction, est hors norme!
C'est un roman fort dont se dégage la violence de lutter à la fois pour et contre qui on est. C'est un roman dont on ressent le besoin de réparer en couchant les mots sur du papier. C'est un roman qui, pour moi, restera gravé.
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Alors j'avoue, que j'étais passée à côté de ce livre lors de sa parution. Ce qui m'a séduite en premier lieu, c'est sa couverture qui m'a intriguée, ce dessin enfantin de cette jeune fille en noir et blanc.
Et le récit m'a définitivement conquise. Par sa forme, très originale, redondante, comme une idée qu'on veut absolument faire entrer dans l'esprit, comme une affirmation forte et désespérée. Et qui atteint son but, car bien qu'on entende très souvent parler de la place de la femme musulmane, je crois que nous sommes encore très loin d'en comprendre tous les combats.
Ici, la sexualité entre femmes est abordée sous le prisme de la religion, de la portée sur les coutumes, de la famille. Comment fait on pour s'affirmer, pour la vivre. Et l'écriture est il un moyen de rompre le cercle vicieux des préjugés ?
C'est très fort, très touchant, et j'ai hâte de découvrir le prochain roman de Fatima Daas.
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Une jeune fille prénommée Fatima nous livre, dans un monologue, un questionnement sur son identité.

Son identité en tant que femme, musulmane, française d'origine algérienne, banlieusarde, petite dernière après trois filles, asthmatique, adolescente perturbée et homosexuelle.

C'est une jeune femme en recherche de stabilité tiraillée entre deux cultures, entre la religion et la sexualité, la vie en banlieue et les études à Paris...

Chaque chapitre commence par les mêmes mots : Je m'appelle Fatima, comme un leitmotiv.

Les chapitres sont courts, les phrases rythmées et nerveuses. Cela donne un tempo dynamique qui répond à ses conflits intérieurs. Tous ses fragments de vie d'enfance, d'adolescence et de recherche de soi permettent petit à petit de rassembler les pièces du puzzle qu'est sa vie.

Un livre sincère sur la complexité de l'identité.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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« Je m'appelle Fatima. Je porte le nom d'un personnage symbolique en islam. Un nom auquel il faut rendre honneur. Un nom que j'ai déshonoré. »

Fatima est née en France, de parents algériens. Elle est musulmane pratiquante, comme le reste de sa famille. Fatima, c'est la petite dernière : elle a deux soeurs aînées. Elle n'était pas désirée, elle est née par césarienne, ses parents voulaient un garçon. Fatima, elle a du mal à s'adapter. Elle recherche son identité, apprend à taire ses émotions, à accepter son asthme. Elle croit en Dieu mais sa religion lui dit qu'elle est une pêcheresse. Elle essaie pourtant d'être celle qu'elle est réellement. Elle n'est pas attirée par les garçons, ça arrive. Comment trouver l'équilibre entre la pratique de sa religion et son orientation sexuelle ? Comment faire comprendre à ses proches qu'elle ne l'a pas choisi ? Comment faire disparaître ce sentiment de honte, de déshonneur, qui l'envahit malgré elle ?

Dans ce roman autobiographique, Fatima Daas se dévoile. Par de courts chapitres qui commencent tous par « Je m'appelle Fatima Daas », l'autrice met son âme à nu, révèle son identité, ses difficultés, ses doutes. L'écriture est fluide, émouvante, on se retrouve complètement immergés dans la peau de l'autrice. Les anecdotes ne sont pas racontées de manière chronologique, elles sont un peu dans le désordre, comme des souvenirs qui reviennent à la surface. J'ai tout particulièrement aimé la fin, qui apparaît douce et paisible, en opposition aux faits racontés au long du roman. La lecture est rapide, émouvante, passionnante. Je la recommande vivement !

Un énorme merci à Babelio pour cette découverte. La sortie est prévue pour le 20 août.
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"Avant, les vérités me paraissaient dangereuses à dire. J'ai longtemps pensé que les choses se ressentent plus qu'elles ne se montrent. Des restes de mon éducation : montrer par petites touches mais ne jamais dire."

Cet extrait dit tout de son livre. Fatima Daas révèle sans dire, elle lève le voile sans dévoiler. Elle écrit avec pudeur un texte brut de décoffrage. Elle écrit avec fragilité un texte fort et puissant. Il y a de l'ambiguïté, de la complexité, une richesse finement ciselée dans ce livre qui brille par son originalité.

Qui est la petite dernière? Une douceur qui se cache derrière des faux-semblants, une fragilité qui s'égare derrière des apparences brutales. C'est qu'elle a peur, cette petite dernière. Elle a peur de ce qu'elle est, de ce qu'elle ressent. Elle a peur du regard de sa famille et de sa religion qui ne pense pas les femmes comme elle. La mazoziya est un être égaré qui ne sait plus que faire d'une part de son identité.

Ce livre est brillant parce que le texte semble être à l'image de son auteure. Une complexité.
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Comme j'ai entendu parler de ce titre depuis si longtemps… Depuis sa sortie en format broché, initialement, en fait. Il m'a toujours attiré, j'ai toujours eu envie de le lire, et encore plus depuis qu'il est sorti en format poche, mais il n'a jamais dépassé le stade d'urgence. Maintenant lu, je réalise qu'il aurait dû être plus urgent que je ne l'imaginais volontiers. Fatima Daas tire ici un texte personnel à la forme atypique, presque déséquilibrée : des fragments commençant tous de la même manière – « Je m'appelle Fatima [Daas]. » Par cette construction, elle plante directement le champ temporel et spatial, c'est direct et cela fait parler le texte comme un témoignage en même temps qu'une avancée : cette jeune fille, puis femme, de Clichy, enfouie sous un bagage familial important. Il s'agit bien d'un roman initiatique, comme un guide de survie. Parce que malheureusement c'est bien ça la triste finalité du roman : on ne suit pas la vie d'une jeune femme, mais sa survie – dont elle-même ne sait pas trop comment la gérer. Cette écriture n'est pas que fragmentée dans la narration factuelle avec des chapitres faisant parfois une page voire moins, mais elle est aussi fragmentée dans la narration linéaire ; il n'y a aucun suivi, dans ce texte, tout est ancré dans un désordre qui donne un sens à la vie que l'on lit, comme si tout faisait partie d'un tout, et que tout était la somme résultante de tout le reste. On retrouve ainsi des passages de sa jeunesse qui trouveront explication dans son adolescence, puis des fragments de l'auteure adulte qui trouveront refuge dans l'enfance à cause de l'adolescence. Il n'y a pas vraiment de sens temporel précis, il faut voir le texte comme une masse pour comprendre. Cette écriture distillée et brouillonne, complètement arrachée, apporte un phénomène intéressant à la lecture : l'impression que chaque fragment apporte quelque chose à cette narration, et la langue abordée va dans ce sens également : elle est si liminaire que chaque mot sonne comme un coup d'explosion, et cela s'accentue au fur et à mesure de l'implosion de la narratrice. Bref, c'est un récit personnel qui rend compte des limites et des profondeurs de la femme en tant que telle, et son lien avec la religion ; jusqu'où va celle-ci dans le savoir-vivre de la femme en France, et surtout dans le savoir-vivre de la femme lesbienne. Une femme musulmane lesbienne qui ne sait pas trop comment vivre à laquelle je me suis familiarisé, à défaut de m'identifier, car on ne peut vraiment s'identifier à un personnage de témoignage. Ce n'est pas le but cherché, l'identification, mais plutôt à rendre compte de certaines choses ; à partager à autrui, plutôt que de partager avec autrui.

Le livre de Fatima Daas dont on entend tellement parler depuis ces dernières années m'a enfin atteint, et je n'ai pas été déçu. C'est par une écriture fragmentée (tant dans la construction narrative que dans la construction spatio-temporelle) que l'auteure rend compte d'une situation qui fait souffrir autant le lecteur que la narratrice ; plus qu'un roman, un témoignage qui peine et tourmente.{18}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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