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Connaissez vous Félix Fénéon ?
Il a collaboré aux "Nouvelles en trois lignes", rubrique publiée dans le journal le Matin à partir de 1905. Ces nouvelles se présentaient sous la forme d'une information rédigée de la manière la plus condensée possible, entre cent et cent-trente cinq signes typographiques... Twitter avant l'heure !
Exemple : le Dunkerquois Scheid a tiré trois fois sur sa femme. Comme il la manquait toujours, il visa sa belle-mère : le coup porta.
Voilà une des découvertes de ce livre : Petit éloge des faits divers....
Petit, certes, car le bouquin n'est pas très épais, mais très dense par son contenu.
Éloge, certes, mais on pourrait parler d'apologie.
Apologie du journaliste qui à partir, de quelques lignes glissées dans la presse, nous fait prendre conscience de ce qui c'est réellement passé ou de ce qui aurait pu se passer.
5 nouvelles de rien du tout, où l'on voyage des nouvelles Hébrides, en passant par le camp d'entraînement militaire de Sissonne, par les feux de la rampe des studios de Montreuil, par la berge de la Seine face à l'île Séguin, et enfin par une ville du nord témoin d'élection municipale. 5 constats d'horreurs, de malheurs, de ce qui a eu lieu, de ce qu'on a fait et de ce qu'on n'a pas dénoncé ! Merci Mr Daenincks de nous rappeler que les chiens écrasés, peuvent nous raconter L Histoire.
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Le livre de Didier Daeninckx commence par une courte préface où il fait l'éloge du fait divers et de son usage en littérature, souvent peu avoué par les auteurs ou au contraire revendiqué afin d'en jouer comme Félix Fénéon. Selon lui, « le fait divers est le premier monument érigé à la mémoire des victimes, même si ce n'est qu'un pauvre monument de papier noirci. » (p. 13) On n'en sent pas moins son intérêt pour ce pauvre monument qu'il utilise très bien dans les cinq nouvelles qui suivent. La première est la seule à s'inspirer directement d'un fait divers : à partir de la guillotine amenée jusqu'aux colonies françaises, il développe tout un petit récit-enquête dans Prise de têtes. Par la suite, il joue davantage avec son sujet, notamment dans Douche franche où le narrateur est un journaliste, auteur de plusieurs faits divers, qui devient lui-même l'objet de ce type de texte à la fin, ou encore dans Loto stoppeur dont la chute est particulièrement réussie et qui décrit en quelque sorte la rencontre de deux faits divers. Je touche du bois… se termine par un fait divers rédigé par l'auteur, afin de jouer sur le contraste entre la réalité et le rapport journalistique. de manière générale, j'ai apprécié la façon dont Didier Daeninckx a utilisé le sujet de son éloge dans ses fictions, bien que les textes policiers/de type enquête ne sont pas mon genre littéraire de prédilection.

Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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Celui-ci a été à la hauteur de mes espérances : ni extraordinaire, ni barbant ou raté. J'ai beaucoup aimé son introduction, et surtout sa définition du fait-divers : le fait divers est le premier monument érigé à la mémoire des victimes, même si ce n'est qu'un pauvre monument de papier noirci. Ensuite suivent cinq nouvelles inspirées de faits-divers : l'une surprenante, l'autre noire, voire un peu gore, les autres plus légères ou « enquête policière ». Un bel éloge.
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Didier Daeninckx a été journaliste localier aux confins de la Seine-Saint-Denis, c'est dire qu'il connaît bien ce que certains nomment avec mépris la rubrique des chiens écrasés, autrement dit les faits divers. Pourtant comme l'auteur le rappelle dans sa préface, « le fait divers est le premier monument érigé à la mémoire des victimes, même si ce n'est qu'un pauvre monument de papier noirci».


Ce recueil petit mais costaud, composé de 5 nouvelles, « Prise de tête », « Loto stoppeur », « Je touche du bois », « Douche franche », «Profession de foi », fait l'éloge, hélas funèbre, du fait divers. Si toutes sont excellentes, reflètent le talent de Didier Daeninckx ainsi que la clarté synthétique de sa pensée, mettent en valeur son style sans bavures ni fioritures ainsi que son érudition historienne, ma préférée est la première.


C'est lors d'un voyage aux Nouvelles-Hébrides pour étudier les traces laissées dans la mémoire collective des insulaires par l'exposition coloniale de 1931 au cours de laquelle furent exhibés à Paris des Kanak de Nouvelle-Calédonie présentés comme des hommes anthropophages, que Didier Daeninckx exhume des archives d'un ancien journal local, un entrefilet de mai 1931 relatant une série d'exécutions de Vietnamiens, dont les têtes furent tranchées par une guillotine tout spécialement acheminée depuis Nouméa. Voilà la genèse de la première nouvelle du recueil, « Prise de tête », tranchante comme un couperet, qui sort de son pudique silence institutionnel l'une des nombreuses exactions répugnantes de la colonisation. Les mélanésiens ayant beaucoup résisté pour préserver leur mode de vie, leurs coutumes, les colons jamais à court d'idées, ont déporté aux Nouvelles-Hébrides, des vietnamiens plus souples et exploitables. Mais même dociles, les « jaunes » se rebellent lorsqu'ils tombent comme des mouches en transformant les piments verts en poudre, victimes des particules urticantes qui s'attaquent à leur épiderme et détruisent leurs pupilles. En réponse à leurs revendications, les meneurs sont arrêtés... Un incendie dans un entrepôt de cacao met le feu aux poudres, un contremaître à la cravache punitive est tué, on ne sait par qui... Bilan : 6 coolies guillotinés pour l'exemple.


Comme le dit Didier Daeninckx dans sa préface : « Je sais que les sentences de mort se prononcent au nom du peuple français, et j'ai non pas envie, mais besoin de savoir ce que l'on a fait en mon nom ».
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J'avais découvert Didier Daeninckx à la sortie de son premier livre, Meurtres pour mémoire, en 1983.
Je vivais en Seine-Saint-Denis et notre prof de français était copine avec l'auteur. du coup on l'avait lu en classe.
Lorsque Petit éloge des faits divers a fait son apparition dans ma PAL, je ne l'ai pas lu tout de suite, j'ai rarement envie de lire des livres courts.
Mais je l'ai lu hier en me réjouissant de retrouver ce ton, cette plume qui m'a rappelé la banlieue rouge où j'ai grandi, les pages du Réveil audonien auquel mes parents étaient abonnés.
Et ce petit bouquin m'a réconcilié avec les formats courts.
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Pendant qu'il était journaliste à Paris, l'auteur a glané plusieurs faits divers dont il a restitué le récit dans ce petit livre, fort intéressant ma foi.
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