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EAN : 9782707107862
La Découverte (31/10/1975)
3/5   1 notes
Résumé :
"Je suis venu à la révolution par la voie de la poésie. Tu pourras arriver (si tu le désires, si tu sens que tu en as besoin) à la poésie par la voie de la révolution.
Tu as donc un avantage. Mais souviens-toi, si jamais tu as eu une raison particulière d'être heureux que je sois près de toi dans la lutte, que la poésie y est aussi pour quelque chose."
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Je suis venu à la révolution par la voie de la poésie », écrivait Roque Dalton, poète et révolutionnaire Salvadorien, assassiné en 1975, à quarante ans à peine… Ce que confirme brillamment cette anthologie bilingue : si les engagements politiques de l'auteur affleurent constamment, le fond ne prime jamais la forme. Au contraire, on est frappé par la variété de ces textes, constamment à la recherche de la formule juste et de la forme adéquate. Cette dimension « protéenne » est peut-être aussi le signe d'une poésie en devenir : on a parfois le sentiment d'un auteur tâtonnant, à la recherche de sa propre voix. Le résultat est un peu inégal ; mais même dans ses poèmes les moins inspirés, Roque Dalton sait se montrer sincère et chaleureux. Ses meilleurs textes sont certainement ceux qu'il a écrits en prison (vision cauchemardesque d'un monde à la Goya) et les plus troublants, ceux qui évoquent sa propre mort, la dissolution de son corps, les risques qu'il y aura à prononcer son nom : « Quand tu sauras que je suis mort ne prononce pas mon nom /parce que mort et repos s'arrêteraient… »
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Laissez-moi vous dire l'histoire que m'a racontée Roque, dans ses dernières heures, alors qu'il agonisait des balles qu'il avait reçues.
Après des heures de torture, les tortionnaires lui dirent: ‘le colonel nous a ordonné de te laisser une chance, trouves celui de nous qui a un oeil de verre, la torture te sera épargnée'. Il ne fallut que peu de temps à Roque pour le trouver. ‘Comment as-tu fait ? tu es le premier à trouver…' ‘c'est simple, il n'y avait qu'un oeil qui me regardait sans haine.'
Bien entendu, ils continuèrent de le torturer, le poète qui disait les mots des sans - paroles, de ceux qui se nourrissent des restes des autres (avez-vous jamais vu à Puno, au bord du lac Titicaca, là où un repas est au prix d'un café en Europe - une vielle femme venir prendre dans votre assiette les restes de votre truite ?),
de ceux qui pour seuls biens ont la faim, les maladies, 
la soif,
les persécutions, le mépris, la solitude, la mort… Ceux qui sont méprisés des valets de tous les maîtres – pourvu qu'ils soient riches et puissants - Ceux qui sont toujours soupçonnés, donc coupables parce qu'ils sont d'on ne sait où, et qu'ils ne connaissent personne ici… et qu'ils osent croire que la poésie est pour tous.

Roque Dalton né et mort (assassinat politique) au Salvador 1935 - 1975
j'ai mêlé mes mots à ceux de Roque Dalton que l'on trouve en Espagnol (Mía junto a los pájaros ; La ventana en el rostro; El mar; El turno del ofendido; Los testimonios; Poemas. Antología; Taberna y otros lugares, Premio Casa de las Américas; et en Anglais Looking for troubles (une anthologie en édition bilingüe, le texte Angalis est du à Michal Boncza et John Green Smokestack books, 2016)


© Mermed


Lien : http://holophernes.over-blog..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
LE 357
Les Gardiens se divisent en différents groupes. Ceux qui lancent des pierres aux lapins qui filent du jardin avec des marguerites dans la bouche, par exemple. Ceux qui courent en sautillant devant ma cellule, en criant des mots du pays et qui voient sur leur montre l'écume de la pluie. Et ceux qui le matin pissent au moment de me réveiller (avec la lumière de leur lampe qui me lèche le visage) et me disent moroses qu’aujourd’hui il fait encore plus froid. A aucun de ces groupes n'appartient le 357 qui a dû être berger et musicien et qui est maintenant policier à la suite d'une vengeance pas claire du tout et qui (c'est à dire le 357) sera rétrogradé à la fin du mois. Tout ça pour s'être échappé une nuit pour aller dormir avec sa femme jusqu'à neuf heures du matin, au mépris du règlement. Il y a quelques jours, le 357 m'a offert une cigarette. Hier, tandis qu'il me regardait mâcher une grande feuille d'anis (que j'avais réussi à attirer près de la grille avec le crochet que je me suis fabriqué) il m'a demandé de lui parler de Cuba. Et aujourd'hui il a suggéré que je pourrais peut-être lui écrire un petit poème - qui parlerait des montagnes de Chalatenango - pour qu'il le garde en souvenir après qu'ils m'auront tué.


EL 357
Los vigilantes se dividen en varios grupos. El de los que apedrean a los conejos mientras corren desde el jardín con margaritas en la boca, por ejemplo. El de los que caminan a saltitos frente a mi celda gritando palabras del país y viendo en sus relojes la espuma de la lluvia. Y el de los que en la madrugada orinan, al tiempo que me despiertan con la luz de sus lámparas lamiéndome la cara, y me dicen que hoy hace más frío aún.
A ninguno de estos grupos pertenece el 357, que fuera pastor y músico y que ahora es policía por culpa de una venganza nada clara y a quien, es decir al 357, darán de baja este fin de mes. Todo por haberse escapado una noche e ido a dormir con su mujer hasta las nueve de la mañana, befa de los reglamentos.
Hace días, el 357 me regaló un cigarrillo. Ayer mientras me miraba mascar una larga hoja de hierba anís (que había logrado atraer hasta cerca de la reja con un gancho que fabriqué) me ha preguntado por Cuba. Y hoy ha sugerido que tal vez yo podría escribir un pequeño poema para él hablando de las montañoas de Chalatenango para guardarlo como recuerdo después de que me maten.
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LE REPOS DU GUERRIER

Les morts sont de jour en jour plus indociles.

Autrefois c'était facile avec eux :
nous leur donnions un col dur une fleur
nous chantions leurs louanges sur une longue liste :
et la grandeur de la patrie
et les ombres célèbres
et le marbre monstrueux.

Le cadavre signait à la suite de la mémoire
il repartait en rang
et marchait au rythme de notre vieille musique.

Mais voyons
les morts
sont différents depuis.

Maintenant ils deviennent ironiques
ils questionnent.

Il me semble qu'ils se rendent compte
qu'ils sont de plus en plus la majorité !



EL DESCANSO DEL GUERRERO

Los muertos están cada día más indóciles.

Antes era fácil con ellos:
les dábamos un cuello duro una flor
loábamos sus nombres en una larga lista:
que los recintos de la patria
que las sombras notables
que el mármol monstruoso.

El cadáver firmaba en pos de la memoria:
iba de nuevo a filas
y marchaba al compás de nuestra vieja música.

Pero qué va
los muertos
son otros desde entonces.

Hoy se ponen irónicos
preguntan.

Me parece que caen en la cuenta
de ser cada vez más la mayoría.

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