Citations sur Scorpi, tome 1 : Ceux qui marchent dans les ombres (34)
- Adam [...], tu ne peux pas débarquer comme ça dans mon bureau.
- Pourquoi ? [...]
- Parce qu'on a besoin d'espace, dans un couplé. Chacun doit entretenir son jardin secret.
[...]
- Tu n'as pas de jardin, Charlotte. À peine un balcon, où tu ne peux pas faire pousser de pelouse...
— Tu m’as dit oui parce qu’une partie de toi m’aimait déjà, murmura-t-il en approchant son visage du mien.
Mouais. Il devait être écrit, quelque part dans la grande trame de l’Univers, que les hommes ne comprendraient jamais rien aux femmes.
J'étais peut-être devenue aussi tordue qu'eux...Et pourquoi cette pensée me réjouissait-elle autant ?
Elle hocha la tête avec le plus grand sérieux. Les journaux ne parlaient que de ça depuis une semaine. Un tueur sévissait dans les rues de la ville, après la tombée de la nuit. Nul ne savait vraiment la façon dont il choisissait ses victimes, mais pour ce que j'avais compris des morts politiquement corrects de la presse. Il assassinait des hommes connus des services de police. Des dealers ou des fauteurs de troubles, principalement.
Les pas étaient tout proches, à présent.
Dans la lumière.
Je raccrochai d'un coup sec et reposai le téléphone à sa place. Vite.
Élias me contourna tranquillement et se planta devant moi, les mains dans les poches.
- Qui vous envoie ? demanda-t-il d'une voix atone.
Les deux hommes le contemplèrent, suspicieux.
- Casse-toi, le môme, grogna le plus jeune. C'est la fille qu'on veut.
- Qui vous envoie? répéta Élias sans hausser le ton.
- Casse-toi, je te dis ! Ou je te colle une raclée !
Élias se tourna vers moi, le visage impassible.
- Tu veux que je les tue ?
- Quoi ? bredouillai-je.
- Tu veux que je les...
- Élias ! soufflai-je, paniquée. Il faut s'enfuir !
- D'accord, Mais avant, je les tue ou pas ?
- Chaque jour, des centaines de personnes meurent à cause des actes des autres. Crois-moi, si la race humaine s'éteint, ma famille n'y sera pour rien.
(Adam)
Il posa les fleurs dans l'évier et se rendit droit au placard à vaisselle pour sortir assiette et couverts supplémentaires, comme s'il avait vécu ici toute sa vie.
- Euh... Tu dînes ici, c'est ça ? bredouillai-je.
- Oui.
- Et ça... Ca veut dire que... Que tu as... Euh... Que tu as réussi à... À tuer ta cible l
- Oui.
Je déglutis péniblement. J'avais un tueur à ma table.
- Mais tu... Pourquoi... Enfin je veux dire... Juste oui ? Tu n'as pas... Tu n'as pas... une hésitation ? Des remords ? Rien ?
- Non.
Ma bouche devint sèche.
Adam me dévisagea, intrigué. Élias posa la main sur son bras.
- Elle est toujours un peu paniquée pour tout, expliqua-t-il gentiment. Et elle aime bien quand on lui dit beaucoup de mots. Parce que « oui » et « non » ça l'angoisse.
- Elle est bizarre, répondit Adam.
- Oui, mais elle est très gentille.
Moi, bizarre ? Ils ne s'étaient pas regardés, ces deux-là !
Adam reporta son attention sur moi. Je raffermis prudemment ma prise sur mon saladier plein de soupe. S'il tentait le moindre mouvement malheureux, il goûterait à ma spécialité concombre-crevettes. En plein sur le crâne.
- Oui, je dîne ici et je suis très heureux de partager ce premier moment d'intimité avec ma fiancée, reprit-il avec sérénité.
Ben voyons.
- La prochaine fois, préviens avant de débarquer, bougonnai-je. On risque de ne pas avoir assez à manger, si tu te pointes à la dernière minute.
Adam fronça les sourcils.
- Elle a l'habitude d'être pauvre, intervint Élias. Je lui ai donné un peu de mon argent de poche, mais elle a toujours des réflexes de pauvre.
Son aîné hocha la tête.
- Quand nous serons mariés, m'assura-t-il, tu ne manqueras plus jamais de rien.
- Qu'est qui t'arrive? demandai-je en restant sur le pas de la porte.
- J'arlotte?
- Oui?
- Je suis b'alade...
- Ah. Et tu tues les gens , quan tu es malade?
- D'on
Dans ce cas , je voulais bien m'attendrir. Pauvre petit trésor enrhumé !