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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Entre Troll et Ogre, un roman initiatique pas comme les autres


Dans la vie, il faut faire des choix. On le sait tous.

Dans le monde de Marie-Catherine Daniel, l'humanité a disparue et les enfants qui naissent sont très vite confrontés à la dure réalité : être soumis ou ne pas l'être. Être un ogre ou un troll. L'élite ou la chair à canon.
Pourtant ce choix se fait "naturellement", au grand désarroi de certains.

Il faut dire qu'être un troll signifie une vie de pauvreté et souvent de souffrance et de brimades, par les siens et surtout par les terribles ogres qui dominent la société. (A noter que les punitions au collège sont plutôt expéditives et d'une rare violence physique et morale.)
Intellectuellement plus faibles, les trolls sont cantonnés à des tâches subalternes, servent de garde-manger et surtout de chair à canon dans un conflit aussi mystérieux qu'enlisé.

Tout le drame de ce roman s'articule autour de deux frères. Deux frères jumeaux : Arsouille et Arpète.

70 ans auparavant, tandis que le jeune Arsouille devient un troll tout ce qu'il y a de plus troll, Arpète lui devient (par malchance ?) un ogre et disparaît de la vie de son jumeau.
Tout les sépare et le temps n'arrange pas les choses. Au crépuscule de sa vie, quelle n'est pas la surprise d'Arsouille de recevoir une missive ogresque.
Est-ce bien son frère qui lui écrit ? Ou seulement un mirage ?

Cette lettre, comme un défi, tire Arsouille d'une vie où il mourrait à petit feu pour le jeter sur les routes à la rencontre de ce frère prodigue. Pourtant, comme l'on peut s'en douter, cette quête est loin d'être de tout repos et réserve bien des surprises à notre vieux troll.
Aidé par une troupe de soldats unis et débrouillards, réussira-t-il à atteindre ce frère si longtemps perdu ?
Cette aventure loin d'épuiser notre troll, lui donne enfin une raison de vivre et de faire (et dire !) tout ce qu'il n'avait jamais osé. Ce n'est pas parce que l'on est vieux, qu'on ne peut pas rêver et aimer !

Entre Troll et Ogre est un très joli roman qui prône la tolérance, l'amitié, l'écoute des autres, l'acceptation des différences et le pardon. Entre Troll et Ogre est une lecture pleine de douceur tout en plongeant le lecteur dans des aventures trépidantes et pleines de rebondissements.

La plume de Marie-Catherine Daniel est enlevée et l'intrigue menée tambour battant. Pourtant, une fois les dernières pages avalées, c'est une impression de sérénité et de nostalgie qui étreint le lecteur.
Entre Troll et Ogre est une lecture où l'on se prend à espérer que le monde n'est pas aussi noir que l'on pourrait le penser.
Lien : https://lecomptoirdelecureui..
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Un excellent ouvrage atypique, drôle, sensible, humain. le style est vraiment très chouette et peu paraître peu accessible au premier abord, mais prendre le temps d'insister quelques pages en vaut le peine.

Le post-apo imaginé et le devenir des personnages est un vrai plaisir à suivre. Les personnages en eux-mêmes sont intéressants et changent de ce que l'on croise habituellement : "mal élevés", décatis, moches... l'autrice aborde des thèmes vraiment chouettes : le rapport à l'autre, l'éducation, la culture, la curiosité...

Un ovni qui vaut le détour pour tous ces aspects.
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Entre troll et ogre de Marie-Catherine Daniel, c'est une claque littéraire. A mi-chemin entre fantasy et post-apo, vous n'allez pas manquer de vous bidonner en suivant les aventures incroyables du troll Arsouille, parti à la recherche de son frère, perdu de vue depuis plus de 50 ans.

Comme la belle couverture de Ronan Toulhoat le suggère, ce roman est une grenade à dégoupiller délicatement sous peine de tout faire sauter. Après tout ne dit-on pas que les ogres sont chatouilleux et les trolls, bagarreurs. Bien entendu, c'est surtout valable quand ils sont jeunes et fringants et pas quand ils ont plus de 70 ans et sont perclus d'arthrite comme le troll Arsouille. Improbable ou pas, c'est à ses basques que nous attache Marie-Catherine Daniel.

Sur fond d'humour et de situations comiques, elle s'interroge sur la vraie définition de l'humanité.

Entre troll et ogre est une perle qui va dynamiter le genre tellement ce récit est époustouflant. C'est un livre à mettre entre toutes les mains afin que tous, nous ayons une vraie prise de conscience de ce que nous sommes et de ce nous faisons.... plus d'infos sur Fantasy à la carte.

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Bien que je passe de moins en moins de temps à les décortiquer, la quatrième de couverture promet un roman proche du post-apo. On n'y est pas vraiment tout à fait, mais à défaut d'un autre terme, post-apo est ce qui colle le plus. Et puisque les néologismes approximatifs ne me font pas peur, j'aimerais moi dire que ce livre, c'est du post-humanité : il se place dans une société hautement inégalitaire (on y revient dans un instant) avec d'un côté les trolls et de l'autre les ogres. Les humains en sont les grands absents depuis que les ogres les ont jartés, entraînant pas mal de dysfonctionnements matériels et sociaux qu'on retrouve habituellement dans du post-apo : l'impossibilité de produire du neuf, la nécessité de bricoler à l'arrache pour survivre, le contexte social difficile et, plus spécifiquement à ce roman, le délabrement des clapiers trollesques qui se dispute à la modernité pénitentiaire des institutions administratives ogresques. Entre troll et ogre, c'est du post-apo sans apocalypse et sans humains : c'est donc du post-humanité et, dans ses grandes lignes, de la dystopie.

Arsouille est le héros. Il est un vieux troll arthritique de septante balais qu'on rencontre alors qu'il revient de la crémation de son meilleur pote Vantard. Dès le début du roman (littéralement à la première page), le ton est donné. Je vous cale ici le premier des deux extraits que je ne peux pas m'empêcher de vous partager :
"Mauvais de rentrer à cette heure. Top tôt ou trop tard. Pas assez jour, pas assez nuit. C'est l'heure entre chien et loup. Entre troll et ogre. En plus, il pleut (...). Mais quelle idée a eue Vantard de se faire incinérer à l'autre bout de la ville ! Soit disant qu'il venait du Sud. Et qu'elle idée il a eue, lui, de se rappeler cette dernière volonté et d'en faire part au croque-mort municipal ? Qu'est-ce qu'il en aurait su, Vantard, si on l'avait cramé au Nord ?"

En une page on a déjà cerné l'essence du personnage et du roman : il y aura de la sensibilité, beaucoup de dérision mais surtout énormément de drama.

Parce que oui, si je devais définir ce roman en trois grands axes, je commencerais par dire qu'il est d'une brutalité dramatique (1). La société dans laquelle évolue Arsouille est hautement dysfonctionnelle. D'un côté il y a les trolls : inventifs, hauts en couleurs mais carrément individualistes et intellectuellement limités - les opprimés quoi, quoi qu'en entre eux ce ne soient franchement pas des enfants de choeur non plus. de l'autre les ogres : froids, cartésiens, organisés, violents et tenant d'une main de fer l'Administration et le Pouvoir - les oppresseurs. Les exécutions et autres diverses formes de violence insoutenables dont témoigne Arsouille ont de quoi nouer les tripes, mais pour autant rien n'est jamais gratuit et chaque scène a son utilité.

Heureusement cette brutalité est contrebalancée par une narration désabusée (2) : on peut remercier chaleureusement notre ami Arsouille de faire preuve d'autant d'autodérision ! le tour de force du roman, c'est de parvenir à rendre la narration extrêmement personnelle (on se croirait dans la tête du bougre !) alors qu'elle emploie la troisième personne. le récit est ainsi dédramatisé : il en devient même tendrement drôle par moments - voire même drôle ou tendre tout court. Enfin (et c'est en lien avec la narration impeccable d'Arsouille), Entre troll et ogre est d'une sincérité désarmante (3). Arsouille ne cherche pas à se faire passer pour un bon, il cherche son frère un point c'est tout et cette quête organisée en plusieurs paliers hyper lisibles ne regarde que lui : nous on est juste les témoins de son extraordinaire périple. Dans le palier "Arsouille à l'école", je vous ai d'ailleurs pioché cet extrait qui a fait cogner mon petit coeur de pierre :

"Le vieux le sait depuis quelques jours, les yeux s'ouvrent d'autant plus grands quand on connaît plein de contes humains, quand, à force de décortiquer les lettres et les mots, les plans et les cartes, on en vient à tout analyser pour comprendre comment ça fonctionne. On cherche les rouages, ceux des autres mais aussi les siens. Et ce n'est guère reluisant comment on marche, comment on zappe ce qui dérange, comment on ne voit pas plus loin que le bout de son groin, comment on se croit incapable de frapper le faible, de dégouliner de cirage devant le fort. Et pourtant. Pourtant, ce matin, il y a eu quarante-cinq jeunots à écouter leur prof d'une oreille unanime (...). Pourtant il y a ce vieillard qui a perdu un croc il y a un mois pour crime de mocheté croulante et faiblarde, mais qui a osé devenir prof, s'est dressé devant quarante-cinq trollards avec l'envie de les réconforter. Ça veut dire que si la rébellion en nombre ne sera jamais à l'ordre du jour, en revanche, on peut détendre un peu ses propres chaînes et respirer mieux. On peut affronter sa peur et en sortir vainqueur."

Dans un monde où les trollinous peuvent devenir orgres, où les ogrelets peuvent devenir trolls mais où on n'a plus observé aucune transformation vers l'Homme depuis des générations, on creuse également la notion d'humanité avec énormément de finesse, pour venir la situer entre deux extrêmes troll et ogre. La génétique est-elle responsable de la trollardisation des individus, ou bien au contraire le vécu et le ressenti impactent-ils la génétique ? Vaste question qui sera mine de rien débattue ici, sans lourdeur ni leçon. Il y a une foule d'idées à développer et une bonne tranche de philo à aller chercher dans ce texte, à tel point que j'estime qu'il doive rejoindre d'urgence la liste des ouvrages SFFF à lire en cours (public 17-18 ans, quand même). Je situe facilement Entre troll et ogre à mi-chemin de la ferme des animaux de George Orwell et Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes (ouais, il se hisse haut la main à leur niveau, vraiment) - ce qui m'a d'ailleurs donné l'idée d'un petit billet sur ces livres de l'Imaginaire qui mériteraient de venir donner un coup de neuf aux lectures scolaires (j'y travaille).

Chacun lira finalement ce livre comme il le veut. C'est une fable après tout : on peut en rester à Arsouille qui cherche son frère, tout comme on peut lire entre les lignes des questions plus profondes. Si on en reste à une lecture en surface, le récit souffrira de quelques longueurs, mais rien de bien méchant. Je ne les ai pratiquement pas vues passer. On ne va pas se mentir, ce livre a été une grosse claque.
Lien : https://la-choupaille-lit.bl..
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Je tiens tout d'abord à remercier chaleureusement Jérôme et les éditions Actu sf pour l'envoi de ce titre en version numérique et pour leur confiance !
« Entre troll et ogre » est un roman qui mêle habilement différents genres de SFFF. Il y est, en effet, question de trolls et d'ogres (ben oui le titre n'a pas été choisi au hasard !), ce qui le raccrocherait, à priori, plus à la Fantasy. Sauf que ces gentilles créatures vivent dans un univers proche du nôtre, un futur hypothétique dans lequel les humains ont disparu, laissant la place aux deux espèces susmentionnées ! Nous avons donc affaire à une sorte de récit de science-fiction teinté de fantasy…( ?). J'avoue ne pas du tout être spécialiste dans ce domaine mais c'est comme ça que je l'ai perçu ! 😊
Dans ce monde particulier, nous suivons Arsouille ! Un héros atypique puisque c'est un troll (en général, ce sont rarement les héros des histoires de Fantasy, il faut bien l'admettre) doublé d'un vieillard somme toute très ordinaire (avouez également que les protagonistes principaux des romans sont généralement de fringants jeunes gens ou, limite, de vieux magiciens bien conservés et aux pouvoirs aussi grands que leur âge avancé !). Bref, assez vite, ce petit bonhomme, qui ne paie pas de mine, m'a plu ! Il tente tant bien que mal de survivre dans son monde, entre les ogres qui s'en prennent aux trolls pour un oui ou pour un non, juste pour passer le temps, et les trollards (des jeunes trolls) qui n'hésitent pas à tabasser les plus vieux de leur espèce pour prouver leur bravoure (toute relative, on est d'accord) aux autres membres de leur clan! Un soir en rentrant chez lui après avoir, justement, essuyé une bonne dérouillée, Arsouille tombe sur une lettre écrite par son frère jumeau dont il n'a plus de nouvelles depuis de nombreuses années. Intrigué par cette missive et son contenu, persuadé que c'est un canular mais tout de même désireux de le vérifier, il décide de tout faire pour retrouver l'expéditeur de cet étrange message !
J'ai rapidement accroché à la plume tranchante, familière et un brin cynique de l'autrice. Dès les premières lignes, le ton est donné. C'est drôle, caustique, parfois vulgaire (mais jamais « gratuitement », dans le sens où cette vulgarité colle au texte et aux personnages). Ce texte, sous son apparence amusante, soulève de nombreuses questions sur la notion d'humanité, la tolérance, l'entraide,…
L'autrice décrit divinement bien cette société dichotomique, divisée en « troll » et en « ogre ». Les trolls sont des êtres émotifs et bagarreurs. L'action chez eux prime clairement sur la réflexion, avec les dérives que cela peut entraîner. Ils vont à l'école un minimum de temps pour apprendre un minimum de choses. Si les trollinous sont très affectueux, tout se complique avec la Grande Poussée Dentaire (qui survient à l'adolescence) et l'amour filiale n'y résiste généralement pas. En devenant des trollards, il intègre souvent un clan (c'est mieux s'ils veulent survivre) dans lequel la violence est de rigueur. Les tâches plus « manuelles » leur sont, la plupart du temps, réservées, quand ils ne servent pas simplement de chair à canon. Les ogres, eux, préfèrent les métiers plus intellectuels. Ils sont l'exact opposés des trolls : cartésiens, réfléchis, froids et dépourvus d'émotions. Ils dirigent le pays de main de maître. Dis comme ça, cela peut paraître très « stéréotypé » mais…lisez l'histoire et vous verrez ! 😊
Si certains éléments de l'intrigue ne m'ont pas forcément surprise (pas dès le départ mais plus j'avançais dans le récit et plus certaines choses m'ont paru évidentes), le chemin pour y arriver est plein de surprises et de rebondissements ! J'ai adoré suivre le quotidien d'Arsouille, de sa belle-fille et de son petit-fils ! Tout comme observer comment la fameuse lettre va transformer le quotidien ordinaire de notre héros en une folle aventure aux multiples péripéties a été un réel plaisir ! Petit à petit, Arsouille va s'ouvrir au monde et en découvrir des aspects dont il n'avait jusque-là pas conscience bien qu'ils se trouvassent juste sous son nez ! Une sorte de parcours initiatique entamé sur le tard.
En bref, un récit à la frontière de différents genres qui m'a fait passer un excellent moment de lecture ! Son ton humoristique, sa société tout en contraste et son héros atypique ont, sans aucun doute, contribué à cette impression globale ! Si le résumé vous titille, vraiment, n'hésitez pas ! D'autant que sous ses dehors « bon enfant », ce texte propose de profondes réflexions sur la nature humaine.

Lien : https://leslivresderose.word..
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Le commentaire de Cathy :
Arsouille est un troll.
Avec l'âge, il a appris à relativiser la vie, il lui reste tout de même quelques angoisses, la peur des ogres, la guerre et surtout l'entrée au collège de son petit-fils.
L'arrivée d'une lettre de son frère jumeau, qu'il n'a pas vu depuis cinquante ans, va le décider à partir à sa rencontre.
Mais est-ce vraiment son frère qui a écrit cette lettre ?
C'est un très beau roman que je viens de lire.
Une lecture pleine de beaux sentiments, une aventure trépidante où les rebondissements sont nombreux.
Je me suis très vite attachée à Arsouille, ce vieux troll qui va démontrer un grand courage pour partir ainsi vers l'inconnu, certaines scènes son hilarantes.
Le style est bon, l'écriture est fluide et agréable.
J'ai aimé découvrir cet univers hors du commun où les trolls et les ogres nous sont présentés d'une manière différente, une cohabitation délicate.
La couverture me plaît beaucoup, une belle représentation de ce que j'ai découvert à l'intérieur.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Un troll pour héros ? C'est le pari tenté par Marie Catherine Daniel dans ce roman oscillant entre Fantasy et SF : Entre troll et ogre.

La fin est à la hauteur du bouquin, bien qu'un peu prévisible.


La suite ?

C'est un tome unique, mais je lirai autre chose de Marie-Catherine Daniel !
Au final
Les mots pour : style, réflexion, étude de société, charisme.

Les mots contre : rythme un peu lent ?


En bref : un très bon bouquin de fantasy que j'ai lu rapidement avec un sourire greffé aux lèvres !
Lien : https://www.lesmotsdenanet.c..
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quête initiatique pour un vieux bonhomme, c'est surprenant et très prenant. on suit arsouille à travers son chemin avec empathie et quelques surprises. je valide :)
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Livre poignant, plein de rebondissements et de situations cocasses, il est vraiment dur de le poser avant la fin.
Une auteure avec une écriture qui tient le lecteur sans le lâcher.
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