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4,09

sur 721 notes
C'est un OLNI !!
Ca se lit lentement car très complexe dans la structure et ça mérite de prendre le temps, voire même nécessitera une deuxième lecture. Mais quel incroyable roman ! On balance entre "c'est un chef d'oeuvre" et "c'est l'oeuvre d'un déglingué", cependant vous aurez compris que pour moi c'est la première option.  
Une expérience de lecture que je n'oublierai pas de sitôt ! Il y a tout : la beauté du livre grâce à un magnifique travail d'édition, et un tourbillon tant dans le fond que dans la forme ; deux histoires un peu folles, et l'envie presque de le recommencer car j'ai sûrement loupé des choses tant il est dense. Je recommande...
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La Maison des feuilles n'est pas un titre qu'on peut prendre à la légère. C'est une oeuvre dense, vaste et perturbante : un labyrinthe de mots qui parle de labyrinthes. J'ai adoré me perdre dans ses profondeurs, tenter de suivre les notes de bas de pages, louvoyer dans les annexes, essayer de retrouver mon chemin au milieu de ces digressions improbables. J'ai été bluffée par la créativité de l'auteur et l'audace de la maison d'édition.
Mais peut-on vraiment parler de roman ? Oserais-je dire que La Maison des feuilles n'est pas le vrai titre ? Oserai-je dire que le vrai titre, c'est The Navidson Record (un essai analysant en profondeur la teneur du film éponyme) ? le film le plus étrange et personnel d'un metteur en scène reconnu dans le milieu cinématographique : Will Navidson.
Vous connaissez sans doute.
Ce texte est l'analyse à tiroir de l'oeuvre. Plusieurs voix se chevauchent : celles de Will et de sa famille, évidemment. Puis celle de Zampanó, le premier auteur du documentaire – décédé dans des circonstances inconnues. Et enfin, celle de Johnny, entré par hasard en possession de ce grimoire maléfique.

On peut bien parler de maléfice, à ce stade : Zampanó est mort brusquement, vieux, seul et reclus, incapable de quitter son logement, et Johnny sent que la même pente l'attend. Une pente d'angoisse, d'agoraphobie, de paranoïa.
La source de leurs souffrances n'est autre que le Navidson Record. le manuscrit, peut-être, ou bien le film – peu importe, les deux sont intrinsèquement liés. Afin de comprendre pourquoi, il nous revient, à nous lecteurs, de nous aventurer dans ces pages obscures et de les dépouiller de leurs mystères.
À moins qu'on perde notre raison avant. Danielewski nous aura prévenu : « Ceci n'est pas pour vous. »

Et c'est vrai qu'il y a de quoi perdre la tête. Les notes de bas de page sont nombreuses, et parfois si volumineuses qu'elles prennent plus de place que le texte lui-même. La densité de la documentation est réellement impressionnante, et si crédible qu'on finit par y croire – comme Johnny.
Mais tout n'est pas vrai : Will Navidson n'existe pas.
Il est déjà déstabilisant de lire un essai quand on s'attendait à un roman, mais le pire (ou le meilleur) survient quand des expéditions sont montées pour explorer les sombres entrailles de cette mystérieuse dimension. Alors, le texte s'affole, s'échappant de ci de là, de côté ou la tête en bas, ou bien se réduisant à peau de chagrin. Il faut lutter pour garder le cap, tout comme Billy Renton, Holloway et Will luttent pour trouver un sens aux insultes qui sont faites aux sacro-saintes lois de la physique. Parfois, il faut sauter des passages entiers, pures digressions qui ne mènent qu'à des culs-de-sac. Comme dans un labyrinthe, il faut savoir aller à l'essentiel quand on peut se le permettre.
Et pourtant, ce roman est profondément absorbant. Malgré (ou grâce à) sa forme hors du commun, on a presque l'impression de regarder un film tant l'auteur peut détailler les mimiques, les tics et le passé de ses personnages. Sous prétexte que Navidson a installé des caméras dans toute la maison, toute l'humanité de ces personnages soumis à l'horreur d'une situation échappant à l'entendement nous est livrée sans merci.
Et sous prétexte du succès critique du Navidson Record (qui a visiblement fait couler beaucoup d'encre dans le monde des cinéphiles), l'auteur intègre dans son étude de nombreuses analyses comportementales, des théories sur le fonctionnement de cette maison et sur la crédibilité du film. le flou règne : est-ce un documentaire ou une histoire inventée ?
Par ce biais, les personnages nous deviennent proches, humains comme jamais. Tout particulièrement Navy, héros au grand coeur, chevalier courageux au service de la justice. Profondément empathique, Danielewski lui donne une dimension de prince charmant : de la bienveillance et l'amour qu'il affiche pour sa femme et ses enfants jusqu'à sa témérité face au danger, en passant par un altruisme exagéré, un sens de l'action et des talents insoupçonnés, mais aussi des souffrances passées qui nous le rendent affreusement sympathique, Navy était peut-être prédestiné à cette épreuve.


Par certains moments, je pourrais presque donner une dimension lovecraftienne à ce roman. Bien qu'il s'efforce de décrire les événements avec méticulosité, les horreurs de la maison sont traitées avec pudeur, frôlant le domaine de l'indicible. Aucune réponse ne nous sera jamais apportée, seulement des pistes, des théories. Ce qui se passe dans la maison échappe tout simplement à l'entendement.
Ce sera à vous de rassembler vos connaissances et d'en tirer ce que vous estimez être le plus plausible – ou bien de renoncer à comprendre. Je me permets cependant de livrer ici une théorie très intéressante : « Comme cela a été dit dans le Chapitre III, certaines critiques pensent que les mutations de la maison reflètent la psychologie de ceux qui s'y aventurent. le Dr Haugeland prétend que l'absence inhabituelle de perceptions sensorielles contraint l'individu à fabriquer ses propres données. Ruby Dahl, dans sa prodigieuse étude sur l'espace, qualifie la maison de Ash Tree Lane d'"intensificateur solipsiste" affirmant que "la maison, le couloir et les pièces deviennent toutes le moi – un moi qui s'effondre, s'agrandit, bascule, se ferme, mais toujours en rapport parfait avec l'état mental de l'individu.". » p. 171

En parallèle de cette histoire, se superpose celle de Johnny. Une vie sociale limitée (on ne lui compte qu'un seul ami), se contentant d'un boulot déplaisant et mal payé, dépourvu d'objectif et d'ambition, il se réfugie dans les plaisirs les plus simples : la consommation d'alcool, de drogue et de femmes. Il était sans doute une victime parfaite pour le démon qu'abritent ces pages. Il ne résiste d'ailleurs pas au plaisir de les agrémenter de sa propre histoire, en digressions diverses, nous permettant d'assister à sa longue déchéance, à la naissance de ses angoisses et à sa réclusion de plus en plus extrême.
(La Maison des feuilles n'est pas un livre à lire quand on est déprimé.)

Et pour sublimer le tout, un paradoxe classique, mais perturbant, est soumis au lecteur.

Douze ans de travail pour aboutir à un texte extrêmement dense parlant de maison hantée et de dimension parallèle… On pourrait se demander pourquoi Danielewski a voulu autant se casser la tête pour pondre une histoire somme toute assez classique.
De manière assez amusante, la réponse est glissée dans le texte. Sur le sujet de la légende d'Esaü et de Jacob (deux frères ennemis dont parle la Bible), Zampanó cite le travail approfondi d'une certaine experte et le commente ainsi : « Bien sûr, il s'agit également d'une opération qui pourrait finir par ôter au lecteur le moindre goût pour le sujet. Tuni accepte de prendre ce risque et reconnaît que l'investissement dans un ensemble d'idées aussi complexes et, sans exception, aussi prenantes, donnera au final une saveur bien supérieure à tout ce qui n'est qu'apprécié furtivement. » p. 253
Cette citation me semble parfaitement définir La Maison des feuilles. Il est évident que ce roman a une saveur très particulière, non pas à cause de son fond, mais pour sa forme. Se mesurer à un texte d'une telle envergure a de quoi rendre fier. Devoir tenir un livre à l'envers ou sur le côté pour continuer l'histoire a de quoi forger des souvenirs.
Je ne risque pas d'oublier cette lecture de sitôt.
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Plusieurs critiques positives et "l'anti-conformisme" de la structure du roman m'ont poussée à la lecture de cette brique. Même les petits caractères ne m'ont pas rebutée. Mais au bout d'une centaine de pages, j'ai commencé à me demander ce que je faisais dans cette "aventure". Puis je me suis forcée à continuer, me disant que ce n'était peut-être pas le bon moment pour lire ce livre. Je l'ai mis quelque temps de côté. Je l'ai repris un peu tard .Après quelques 250 pages, j'ai capitulé. Non décidément , ce bouquin où en fait, il y a 2 histoires concomitantes n'est pas pour moi. Ces notes en bas de pages dont certaines constituent en fait l'histoire "principale" (puisque c'est le récit relatif à celui qui découvre les pages du scénario qui est présenté comme LE roman) m'ont fatiguée, ennuyée, lassée. Ce livre fera peut-être le bonheur de celui qui le trouvera dans la boîte à livres où je vais le déposer.
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Je sors d 'une lecture particulièrement exigeante, à la fois longue et fatigante, mais également fascinante et sombre. La forme de l'ouvrage est remarquable, presque une pièce d orfèvrerie, mais difficile à apprivoiser, surtout les passages d'Errand. Certains passages sont même particulièrement indigestes.

Je ne saurai dire au final si le roman m'a plu mais je ne suis pas mécontent de l'avoir lu et je conseillerai certainement sa lecture aux amateurs de livre et de curiosités.
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Il est extrêmement rare que j'abandonne un livre. Surtout un que j'avais tellement hâte de tenir entre mes mains ! Mais j'avoue que j'ai fermé le livre avec soulagement une fois ma décision prise.
Après avoir lu autant de chroniques positives, je pensais qu'il était parfait pour moi. Mais je n'ai pas été touchée par La maison des Feuilles. Je n'ai même pas su y rester. Ni même y entrer : hermétique pour moi. Très vite, je me suis ennuyée, la multiplication des typographies équivalant à la multiplication des narrateurs m'a ralentie, et trop d'originalité (mises en pages différentes, pages vides ou barrées de quelques mots entre des pages couvertes de petits caractères), et bien... Trop d'originalités qui m'ont fait perdre le sens de ma lecture. J'ai persévéré, histoire de trouver ce que tout le monde m'avait promis, LE super roman, mais il doit être trop subtil pour moi, j'ai laissé tomber.
Pas de note donc, puisque je ne l'ai pas lu, et à peine abordé. Je serais donc injuste. Il est sans doute très bien, mais pas pour moi.
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Alors le concept du livre en lui même, je l'ai trouvé génial ! le fait d'avoir entre ses mains un livre avec des ''bouts de papiers'' sur les pages, écrit avec différents styles d'écritures, dans différentes langues est vraiment sympa

Mais je mets une étoile, car je n'ai pas pu le continuer, car il comporte des scènes bizarre, avec des personnages qui sont dans la prostitution etc...

(Je le précise, pour ceux qui sont comme moi ; c'est à dire réticent à ce sujet de lecture)
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Je viens de terminer La Maison des Feuilles, 1er roman de Mark Danielewski, livre culte aux US et réédité récemment chez Monsieur Toussaint Louverture.
On est clairement sur un OLNI, de style oulipien (ou ergodic diraient les anglophones).
3 histoires façon poupées russes, un labyrinthe dans un labyrinthe, une maison qui rend fou, une critique acerbe du style académique.
Je n'avais jamais lu un truc pareil.
Ce livre est assez difficile à lire, je déconseille aux lecteurs adeptes de "page-turner" ou livres de gare.
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Un livre angoissant, déconstruit, très original! C'est l'histoire d'une maison étrange, dans un court métrage disparu, commenté par un vieil aveugle instruit, publiée par un jeune homme fragile. Une narration sur 3 niveaux qui nous perd un peu parfois, qui interrompt le cours de l'histoire, qui raconte une histoire dans une histoire dans une histoire. Une histoire avant tout de folie, sous bien des formes. Y compris celle du livre. La folie prend de plus en plus de place. Très original mais il faut s'accrocher.
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Je dois avouer qu'à la base, ce livre ne m'attirait pas des masses. Je me suis quand même contenté de faire des petites recherches, et de lire certains avis et puis.. je suis aller voir en librairie. Et je suis tombé dessus  comme s'il m'attendait. Et j'ai craqué. J'avais adoré l'édition de la saga Blackwater de la maison Monsieur Toussaint Louverture. Et puis... j'ai lu et relu le résumé et je me suis lancé dans l'aventure. Pourquoi pas. J'ai entendu dire qu'il ne se lisait pas comme tous les livres et puis je trouve qu'il est assez dans l'ambiance d'automne et mystérieuse d'halloween.
Quand je me suis lancé dans sa lecture, je me disais "wtf ??" Je ne comprenais pas le sens ni le concept et puis je n'ai pas accroché, on ne rentre pas dans le vif du sujet directement, c'est lent, plat et complexe. Plus j'avance dans ma lecture et moins je suis convaincu. On a des morceaux de texte par ci, par la, en couleur, à l'envers même et j'essaie de faire le lien entre tout ça mais je ne suis tellement pas dans l'histoire que c'est compliqué. Je vais vous avouer qu'à plusieurs passages j'ai "survolé" le livre en me concentrant plutôt sur la partie qui parle de Karen, son mari et leurs enfants.
Finalement il n'y a pas vraiment de résolution de mystère, nous restons dans le flou et suis vraiment, mais vraiment déçue par cet achat. Je m'attendais clairement à autre chose et je ne recommande certainement pas pour les personnes qui aiment les romans se lisant de façon "classique " je dirai ni pour les personnes qui aiment l'action, quand ça bouge.
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Alors vraiment j'ai essayé. Je suis un gros lecteur, j'aime ça. Il s'est trouvé que la personne qui m'a conseillé ce livre l'a finalement elle aussi abandonné après en avoir lu la moitié. Il a été impossible pour moi de lire un livre dont de nombreux éléments n'ont aucun intérêt et ne doivent pas être lus car fausses références, digressions techniques ou sans intérêt, pages entières barrées, énumérations pour le simple fait d'énumérer. Lire la moitié de ce livre a été une douleur. Sa construction faussement moderne est d'une totale vacuité et n'apporte selon moi rien. Elle empêche au contraire d'entrer dans l'histoire, que ce soit celle de Navidson ou celle du narrateur. C'est vraiment de la littérature pédante. Je ne comprends même pas comment il est possible d'apprécier lire un tel ouvrage.
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