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4,09

sur 721 notes
Je l'ai enfin terminé. Il m'a fallut un peu moins d'un mois pour y arriver et je croyais qu'il me faudrait bien plus de temps...
J'ai eu assez de mal au début du livre, pour rentrer dedans l'histoire et surtout au niveau de la technique de lecture. Il y a le texte principal, une sorte de thèse par Zampanò, un vieillard aveugle décédé, sur un film le Navidson Record réalisé par Will Navidson, un photoreporter ; et associé à ce texte qui raconte le film, il y a de très nombreuses notes de bas de page : d'abord des notes classiques indiquant les sources et les références des citations qui nourrissent la thèse et également les annotations de Johnny, un jeune drogué un peu perdu, qui trouve la thèse dans les affaires de Zampanò (qui habitait la même résidence que son meilleur ami, Lude).
Oui il faut suivre !
Et les notes de Johnny sont à la fois des remarques sur le texte mais qui dérivent sur son histoire personnelle, extrêmement riche, fournie, détaillée et légèrement mythomane. Ajouté à tout ceci, il y a des annexes avec notamment la correspondance de la maman de Johnny qui est enfermée dans un asile depuis qu'elle a essayé de l'étrangler.
Au début, j'interrompais ma lecture du récit principal pour lire les annotations mais je me suis rendue compte que l'histoire de Johnny pouvait se lire indépendamment. Je finissais donc un chapitre de Zampanò et ensuite je recommençais du côté de Johnny.
Du coup c'était beaucoup plus facile et moins fastidieux. Et je suis donc rapidement rentrée dans l'histoire surtout à partir du moment où l'intrigue plonge vraiment dans les fondements du Navidson Record.
Car le véritable sujet c'est l'exploration de la maison des Navidson, plus grande dedans que dehors, beaucoup beaucoup plus grande, terriblement immense avec un escalier qu'il faut 12 heures pour descendre mais le lendemain seulement 1 heure pour remonter, ou si on calcule la profondeur des pièces intérieures en jetant une pierre, la distance est plus grande que le rayon terrestre, des pentes qui descendent, descendent sans fin et même quand elles paraissent remonter, elles descendent encore.... Des pièces immenses, changeantes, mouvantes, obscures, aux murs cendreux, noir charbon et habitées par quelque chose...
Des explorations sont organisées et se soldent par des drames. Navidson qui a acheté cette maison pour reconstruire son couple avec Karen et qui ne peut s'empêcher de filmer toute leur vie en vue d'un sujet de reportage : filmer leur réconciliation. Navidson qui décide lui même d'y entrer.

C'est très très bien écrit, très riche et présenté comme une histoire vraie, du moins une véritable thèse avec des références d'auteurs connus et on peut chercher sur le net, la plupart des livres cités existent. C'est totalement flippant car Johnny devient fou en lisant ce récit et on se demande si on ne va pas nous non plus devenir fou, noter des choses dans la marge et se calfeutrer dans son appartement.
C'est très bien construit aussi bien dans le contenu que dans la forme, comme je l'avais montré, le livre est vraiment un objet non identifié avec du texte barré, souligné, en italique, des passages entiers manquants, du texte en miroir, des partitions, un mot par page ou du texte à l'envers. On a besoin de papier, stylo et son cerveau en bon état de marche.

Les textes de Johnny m'ont fait penser à Silent Hill, Lost ou même L'histoire de Lisey (de Stephen King). J'ai pensé à [REC] en imaginant ce que pouvait être le film de Navy. Et c'est devenu carrément troublant quand dans Youtube, j'ai tapé Navidson Record et je suis tombée sur des extraits d'un film semblable...
Le vrai du faux, faux du vrai, la limite est de plus en plus faible, s'ouvrant comme un gouffre qui m'avalerait comme celui qui a avalé Tom, un jour, longtemps avant moi, ou peut-être après. Et Holloway attendait dans l'ombre.
Lien : http://revoir1printemps.cana..
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Las ! Ce livre ne mérite pas la moitié des efforts que réclament sa lecture. Schizophrène, brouillon, inutilement académique, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire cet ouvrage. Surprenant certes, de prime abord, par sa construction et la superposition des partis-pris plutôt innovants (exploitation des pieds de page, références bidons, etc...), jusqu'à ce que, la surprise passée, l'étonnante vacuité de l'ensemble s'impose : il est difficile, voire impossible, de percevoir réellement les motivations de Navidson dans sa recherche frénétique, de Zampano dans ce qu'il reste de sa poussive analyse, de Johnny dans sa folie naissante.
J'ai bien conscience d'avoir baclé la lecture de cet ouvrage, surtout sur la fin et d'en avoir perdu une part du propos de l'ouvrage. J'aurais aimé un récit plus classique, plus fidèle à sa quatrième de couverture... Tant pis, j'arrête le massacre...
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Ce livre est vraiment perturbant, différent. C'est très déstabilisant car hors du récit, il faut jongler avec les notes de bas de page qui forment le tout. Donc, il faut le temps d'entrer dedans et de tout comprendre. Si le récit principal est facile à suivre, toutes les notes, tout le reste sont plus difficiles. Il faudrait quasi le relire pour tout comprendre, tout englober, comme s'il y avait deux histoires minimum, la retranscription des vidéos, des sons et images sur la maison et les notes de l'auteur et ses digressions. Bref, la je peux dire que c'est la première fois de ma vie que je lis un truc pareil. Il y a des notes partout, dans tous les sens (et je n'exagère pas, a l'endroit, à l'envers,…). Ca reste que c'est hyper prenant, différent mais incroyable! C'est un truc de fou, je n'ai pas d'autres mots. Au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire sur cette maison qui bouge, cette ambiance et cette atmosphère si noires, on a l'impression d'être aspiré dedans et que la folie nous guette. C'est comme dans un documentaire réel, filmé caméra au poing. On retient sa respiration car c'est très intense et ensuite, c'est entrecoupé d'analyses des retranscriptions. Je le redis, c'est un truc de fou. On est toujours au bord de l'horreur et de la folie. Je pense sincèrement que la personne qui a écrit cela est un génie. C'est totalement incroyable! Il y a de l'horreur, du paranormale, de la folie peut être? C'est sombre, noir mais totalement époustouflant. Je ne suis pas prête d'oublier cette lecture. Je le conseille à 1000% aux personnes curieuses, ouvertes d'esprit et qui adorent l'horreur sous toutes ses formes, comme un reportage et une analyse de cette maison, de ce qu'il s'est passé avant pendant après. Bravo!
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Dans la Maison des feuilles, un personnage nous raconte qu'il a lu quelque chose dans l'appartement d'un vieil homme tout juste décédé, quelque chose qui l'empêche dès lors de trouver le sommeil. Et il craint qu'il soit déjà trop tard pour nous aussi. Tout part de là. Je n'en dirai rien, tout comme la bonne âme qui m'en a parlé la première fois, mais moi aussi, j'ai été littéralement aspirée dans le vortex.
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"ceci n'est pas pour vous"
"Il n'y a rien là bas. Soyez prudents."

J'ai terminé, j'ai exploré toutes les pièces mais ça n'a pas suffit.

Il faut que je sorte de là. Il faut que je décide d'arrêter et que je m'y tienne. le livre est toujours là, il est fermé mais la couverture n'est pas assez grande pour recouvrir entièrement la première page et les premiers feuillets sont même plus larges que les autres de quelques millimètres. Je n'ai pas mesuré de combien. Il ne faut pas que je cède à ça non plus. Je n'allais déjà pas bien en entrant dans la maison mais je pense que ça n'était effectivement pas pour moi, que ça n'est pour personne en fait. J'ai peur. Si j'ouvre la porte encore une fois c'est sûr les aides soignants m'emmèneront en salle de contention. Je m'accroche à cette pensée rassurante que l'institut est pourvu d'une génératrice de secours en cas de coupure de courant. Enfin c'est ce que m'a dit le médecin chef quand il m'a finalement autorisé à garder la lumière allumée quand je dors.

Exploration #1

"Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance" ( Divine Comédie de Dante Alighieri, 1472, Chant III)

Ça faisait plusieurs mois que j'étais au chômage quand j'ai trouvé la maison, je commençais sérieusement à tourner en rond et l'herbe que je fumais à ce moment me donnait des idées noires. Autant de conditions inadéquates pour se lancer dans l'exploration. Si vous y allez quand même, prévoyez une semaine de vacance couronnée d'un week-end entouré de gens avec qui vous vous sentez bien. Ça a était dur pour moi. Jamais je n'aurais pensé être autant retourné par une lecture.

C'est Johnny qui a recompilé et annoté le livre de Zampano. le vieil aveugle était mort et tout son travail était dans une malle. Rétrospectivement, il aurait certainement dû brûler la caisse, tout comme Navidson aurait dû déménager dés que les événements étranges ont débuté dans sa maison. L'essai de Zampano est l'exégèse d'un film qui n'existe pas : le Navidson Record. Dans ce film, Will Navidson, célèbre photo-reporter, documente son emménagement dans sa nouvelle maison sur Ash Tree Lane avec sa femme Karen et ses deux enfants. En rentrant d'un voyage ils découvrent stupéfiés qu'une pièce est apparu entre deux chambres. Plus tard, c'est carrément un couloir qui apparait dans un mur donnant sur l'extérieur. C'est dans ce couloir que les choses se gâtent; plusieurs explorations sont entreprises avec l'aide de professionnels pour tenter d'atteindre le "fond" de cet endroit, ou en tout cas trouver quelque chose à l'intérieur, ou peut être (juste) de comprendre de quoi il s'agit... Il semblerait qu'il n'y a rien, rien que ces murs et ces portes noires et cet escalier qui semble descendre plus bas que le centre de la terre. La maison est impossible à cartographier et ses espaces de ténèbres glaciales semblent infinis. Il y a aussi ce grondement étrange qui brise le silence parfois. S'en suit une plongée dans le témoignage des différentes personnes y étant entrées, une plongée dans différentes nuances de psychose, de paranoïa, d'angoisses et d'obsession suicidaire. Certain n'en ressortiront jamais, d'autres seront simplement avalés en tentant d'en échapper. Cela dit, ça se termine plutôt bien. Tous les personnages qui survivent retrouvent la lumière et le courage (le bonheur?) de vivre en tout cas. Johnny explore la maison à vos cotés, mais rapidement Johnny se sent mal, son passé difficile ressurgi. Il devient violent. Il perd la mémoire par moment. J'ai peur de lui. Je m'inquiète pour lui. Je m'inquiète pour moi. Est ce qu'on sortira de cet épisode dépressif? Finalement, oui. Et lui aussi s'en "sort". Enfin je crois. J'espère.

Ce livre vous agit, il vous force à le tourner, à le retourner, à le décrypter. Plus vous tentez de le comprendre plus les théories à son sujet se multiplient et tout lire ne suffit pas. C'est à vous de chercher, à vous de trouver ce qui vous y attendait depuis le début. A vous de vous décider quand ça suffit, quand il vaut mieux arrêter. Si vous y arrivez. Personnellement je suis fier de ne pas l'avoir ouvert depuis plusieurs heures. Je suis content de savoir qu'il est là, rangé dans les rayonnages. Je sais que je le relirai, la seule question est quand. J'en ai eu envie avant même d'avoir "terminé" la première exploration. Cette expérience était drôle par moment, Zampano est une fripouille, un bandit moqueur. Johnny est très touchant et même si sa maman a voulu lui reprendre la vie elle est également une très belle personne. C'est triste qu'elle soit morte seule à l'asile. Cette lecture était très éprouvante. On se sent vraiment mal à force d'explorer l'obscurité. A force de descendre toujours plus profondément en soi. Ce livre a conscience de lui même, c'est un "méta-livre" et je l'ai lu parce que je le savais. Ce livre est une matriochka à (au moins) 3 niveaux de mise en abîme. C'est une forme paradoxale comme un anneau de Moebius. Ce livre se retourne en lui même pour réapparaitre en creux, comme un moule en silicone qui une fois retourné comme une chaussette se révélerait exactement identique. Identique mais inquiétant. Au coeur de ses propres ténèbres, un personnage le lit (comme vous) et est obligé d'en brûler les premières pages pour en éclairer les dernières lignes. Quand je l'ai lu j'ai eu le sentiment d'avoir libéré quelque chose de ses pages, une présence indicible. Une présence qui ne vous quittera plus (?), qui a toujours été là (?...). Comme si après l'avoir croisé tant de fois, on rencontrait enfin, on voyait enfin vraiment pour la première fois LA Ténèbre. Redwood m'a peut être suivit quand je suis sorti. Et vous?

C'est pas une oeuvre classable, horreur architecturale est trop réducteur. C'est peut être autant un livre qu'une maison, qu'un piège... "Aberration littéraire" conviendrait mieux tant Danielewski se permet tout, dans la forme, dans le(s) style(s), dans la narration. Il arrive (presque) à vous rattraper dans la NUIT pour vous tapoter l'épaule. Et vous serez incapable de vous retourner. Ça je peux vous l'assurer. Vous n'êtes pas prêt. Personne ne l'est. Mais je peux vous assurer que ça vaut le coup! Je vais déjà mieux. EnFin je crois.

"T'as qu'à y jeter un oeil toi même, a-t-il dit en me tendant un gros paveton de feuilles très abimées. Mais fais attention, a-t-il ajouté en prenant le ton feutré d'un conspirateur. Ça va changer ta vie."
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Aucune idée de ce que je viens de lire/vivre tant le roman est un MONUMENT.

C'est une expérience spatiale et métaphysique, un putain de labyrinthe complètement dingue et ensorcelant.

À mi-chemin entre Matrix, un film d'horreur et les fragments de l'âme humaine.

Absolument dingue !!!
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Publié sur internet un temps La maison des feuilles a acquis le statut d'oeuvre culte avant de paraitre en version papier. J'admire le travail de l'éditeur et du correcteur. L'ouvrage raconte l'histoire d'un jeune braqueur qui raconte l'histoire d'un carnet dans lequel se trouve l'histoire (vous avez compris le principe)... Bref des histoires enchâssées qui racontent l'achat d'une maison par une famille jusqu'à ce qu'ils découvrent que la maison est plus grande à l'intérieur que lorsqu'on prend les mesures à l'extérieur. de disparitions inexpliquées en tentatives d'explorations inabouties, le livre prend la forme, au sens littéral du terme des espaces explorés : le texte se met à tourner dans les escaliers en colimaçon etc. A cela s'ajoutent les témoignages du monteur du film que réalise l'acheteur de la maison, mais aussi des témoignages de spectateurs qui ont vu ce film confidentiel etc. etc. La maison des feuilles c'est d'abord le livre lui-même, oeuvre-collage, livre monstre face auquel le courage m'a toujours manqué. Là encore, ce livre, et ma réaction, sont une métaphore de l'histoire elle-même.
Lien : http://leslecturesdecyril.bl..
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Avec la Maison des feuilles, c'est la première fois que je mets aussi longtemps à lire un livre.
Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, je suis partagée entre admiration de l'auteur quant à la forme particulière de ce livre à l'esthétique variée et au mélange de styles d'écriture, et un fonds de déception face à la longueur de l'ouvrage qui m'a fait passer par des phases de lassitude.
J'ai aimé l'histoire de la maison des Navidson et la structure du récit même si je reste un peu sur ma faim à l'issue de celui-ci.
J'ai moins accroché concernant Johnny, sans doute trop psychédélique à mon goût.
Lorsque je relirai ce livre, je procéderai sans doute différemment, peut-être faut-il le découvrir non pas de manière traditionnelle -ce livre ne l'est d'ailleurs pas du tout –une page après l'autre mais histoire par histoire. Je suis en final satisfaite d'avoir découvert quelque chose de totalement différent.
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Je pense franchement être dans l'incapacité totale de mettre une note à cette oeuvre. Parce qu'il n'y a pas que des points négatifs (mais pas que des points positifs non plus), j'essaie de me demander ce qui pèse le plus dans la balance mais rien, que dalle, aucune notation ne me vient à l'esprit pour classifier ce livre sur l'échelle de l'appréciation livresque allant de « à l'air d'avoir été écrit par un gosse » à « pur chef d'oeuvre » mais ce n'est bien entendu que mon échelle d'appréciation et elle est plus que subjective.

Cet ouvrage me laisse à la fois penser que c'est un livre idéal pour les personnes qui n'aiment pas lire car il change de l'ordinaire mais, en même temps, pas du tout fait pour eux car il est difficile à lire et plutôt long. Il demande une importante implication intellectuelle pour pouvoir appréhender la subtilité des mots employés, les sous-entendus et les codes secrets. Je me suis moi même surprise à lire beaucoup plus lentement que d'ordinaire.

En ce qui concerne le négatif, j'ai trouvé certains moments très trèèèèèèèèès longs. Beaucoup sont plutôt d'ordre technique, je pense notamment au passage sur l'écho qui m'a semblé interminable, mais beaucoup sont surtout dus aux digressions d'Errand sur divers sujets et cela pendant des phrases interminables. Quelqu'un a-t-il prévenu Johnny que mettre des points de temps à autres n'allait pas le tuer ? Alors je sais bien qu'il consomme de l'alcool et de la drogue, que ce n'est pas vraiment un très bon mélange, mais même en y mettant toute ma volonté, une phrase qui fait presqu'une page entière, c'est plus que ce que mon cerveau peut appréhender (surtout qu'avant même d'arriver à la fin, j'en avais déjà oublié le début).
J'ajouterais également que l'histoire ne répond pas à toutes les questions qu'elle nous fait nous poser :
J'ai, de plus, trouvé quelques passages un peu « crus » mais, surtout, pas nécessaires de mon point de vue (mais bon, j'avoue que j'aurais dû m'en douter au vu du commentaire laissé par l'auteur d'American Psycho, Bret Easton Ellis figurant parmi ceux ayant laisser une critique positive du livre).

Parlons en du positif, j'ai trouvé certains passages plutôt « marrants » (comprenez par ces guillemets que ce livre ne m'a pas fait exploser de rire mais a, par moment, fait naître un sourire accompagné d'une forte expiration par le nez).
J'ai également apprécié le sentiment de peur que l'auteur a réussi à créer. Je n'étais pas terrorisée mais il faut malgré tout louer la façon dont Danielewski décrit cette obscurité, cette maison, nous faisant nous demander ce qui peut bien se cacher à l'intérieur et si nous oserions nous même y mettre les pieds.
J'aime aussi l'ironie du personnage de Zampano, parce qu'on parle tout de même d'un personnage aveugle qui écrit un livre sur un documentaire (qu'il n'a d'ailleurs probablement pas vu puisqu'il est devenu aveugle dans les années 50 et que les Hi8 avec lesquelles Navidson filme n'ont été introduites qu'à la fin des années 80, mais ce n'est que mon avis) mais peut être que je déraille et qu'il n'y avait absolument rien d'ironique à voir en lui.

En dehors du positif et du négatif, j'ai aussi un commentaire, une objection, à faire sur certaines choses avec lesquelles je ne suis pas trop d'accord ou ne comprends pas trop, notamment le « Barème des angoisses suite à l'exposition » : Je ne suis pas psy mais il se situe bien trop bas sur l'échelle de mon point de vue.

De plus, je viens de remarquer tout à fait par hasard que le nom de famille de Johnny n'est pas le même en anglais qu'en français (Truant → Errand). En anglais, son nom signifie (si je ne dis pas de bêtises) absentéisme (dans un contexte scolaire) ou (faire l') école buissonnière. le nom français en revanche signifie en anglais commission/mission… ou alors faut-il se fier à la signification en français ? Puisque son nom signifierait alors « Être égaré et aller sans direction précise en cherchant son chemin » (bien que son nom se finisse par un d et non un t, mais peut être cela a-t-il été écrit ainsi pour faire plus ‘nom' que ‘mot' (?)).

Et si j'avais bien aperçu certains codes dans le livre, je découvre sur internet que je suis en réalité passée à côté de nombre d'entre eux. J'ai de quoi me torturer les méninges encore un bon bout de temps.
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La Maison des feuilles c'est trois histoires qui s'imbriquent, s'enlacent et fusionnent au point d'être indissociables.

C'est un challenge à part entière auquel il faut rester solidement accroché au risque de perdre pied et de lâcher le pavé.

J'ai adoré tourner le livre dans tout les sens, voyager à travers les pages de cet objet à la structure atypique.

Je voulais vraiment découvrir les secrets de cette maison et de la famille qui en a fait les frais, connaître l'issue de cette histoire, des explications...

D'autant plus que l'exploitation du thème de la folie et la réflexion sur la frontière entre le réel et l'imaginaire sous des formes variées et complexes étaient géniales.

Mais les passages indigestes m'ont dégoûtée. 800 pages dont la forme dessert parfois le fond (je n'en pouvais plus des notes de bas de page), c'est long. J'ai trop souvent eu l'impression de lire une caricature de branlette intellectuelle pompeuse et inutile.

Et puis les enfants ne servent pratiquement à RIEN.

En terminant je n'ai pas pu me détacher de la désagréable impression d'une promesse non tenue, un livre trop compliqué pour ce que c'est, une expérience contraignante et exigeante, qui demande beaucoup mais donne peu.

Je reconnais le travail engagé par l'auteur et les éditeurs (j'ai de la peine pour vous) mais je suis passée à côté du chef-d'oeuvre.
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