Le chaudron brisé

Avec le Chaudron Brisé, j'avais hâte de retrouver la plume de Nathalie Dau que j'ai tant appréciée dans les deux premiers tomes du Livre de l'Énigme, et j'ai été ravie de la voir au service d'une histoire courte mais passionnante mettant en scène les mythes gallois. Il est possible que vous ayez déjà lu ou entendu parler de ce roman, qui en est à sa troisième publication. Les Moutons Électriques lui offrent pour l'occasion une nouvelle vie, une réécriture et une couverture signée Melchior Ascaride, mais aussi un tirage de tête en édition limitée pour les plus collectionneurs. Tant d'éléments qui mettent en lumière ce court roman et qui m'ont donné très envie de le découvrir à mon tour. Et sans surprise, j'ai adoré !

L'autrice s'intéresse ici aux légendes celtes et nous permet de suivre la Déesse mère Kerridwenn et son époux le dieu cerf Kernunnos, alors qu'ils arrivent au Pays de Galles avec l'intention de partager leurs connaissances et leur magie avec le peuple installé à Gwynedd. Nous faisons ainsi connaissance avec un couple divin des plus bienveillants, nous découvrons leur puissance et leur magie, mais nous assistons aussi à leur déchéance. En parallèle, nous suivons leurs descendants, entre 1933 et 1996. Oubliés, Kerridwenn et Kernunnos. Un démon des eaux cherche même à détruire définitivement la lignée de la déesse mère et du dieu cerf, s'attaquant à deux familles et tuant d'un côté les filles, de l'autre les garçons. Sans connaitre leur ascendance, certains membres de ces deux familles commencent à chercher à comprendre d'où vient cette malédiction qui semble les toucher. Bien évidemment, le récit des « temps hors de l'Histoire » et celui du XXème siècle se répondent et finissent par se lier. Les deux pans de l'histoire sont aussi prenants l'un que l'autre en plus d'être parfaitement complémentaires et la fin du roman est à la fois belle, forte et un peu abrupte.

Comme toujours avec Nathalie Dau, j'ai été immédiatement emportée par un style sublime au service d'une histoire travaillée et passionnante. Je regrette donc beaucoup que le roman soit si court, surtout en ce qui concerne les chapitres des années 1900. J'aurais définitivement apprécié suivre les enquêtes et les efforts des familles touchées par la malédiction. Au final, la fin est assez soudaine et pourrait nous laisser un peu sur notre faim si le livre n'était pas doté d'un glossaire très fourni qui met en avant le travail de recherche de l'autrice et le soin apporté aux moindres détails de ce court récit. le Chaudron Brisé est donc un très joli roman qui mêle habilement fantasy, légendes et réalité. Que vous attendiez la suite du Livre de l'Énigme ou que vous souhaitiez découvrir Nathalie Dau, ce roman est fait pour vous !
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Nathalie Dau nous invite à nous plonger dans un vieux mythe gallois, celui de ma déesse-mère et de Cernunos, le dieu cornu (connu également de ce côté de la Manche).
Comme elle le dit elle-même dans son roman, on lit les mythes selon ce que l'on veut leur faire dire. Si l'époque de la christianisation est celle de la diabolisation, notre époque contemporaine cherche à la fois à recréer un lien avec un passé plus ou moins fantasmé (d'où le mythe, CQFD) et à renouer avec un passé qui serait/aurait été plus en phase avec la nature. Plus en harmonie avec elle, où la magie n'hésitait pas à se manifester. Elle réinjecte de la magie dans notre monde plutôt triste (on ne va pas se mentir), en nous rappelant que nous ne venons pas de rien et que même si nous ne pouvons tous descendre d'une lignée mythique (si seulement !), nous devons faire fructifier notre héritage plutôt que de le gaspiller.

Notre histoire commence durant les temps hors de l'Histoire. Kerridwen et son époux, Kernunnos, arrivent en Gwynedd, au pays de Galles pour transmettre leur savoir aux populations locales et les aider à grandir. Ceux qui s‘opposent à eu sont minoritaires et, très vite, leur bonheur est complet. Mais, on le sait bien, rien ne dure et ces temps heureux prennent fin dans le sang, la terreur et la haine.
A la fin du XXème siècle, aux Etats-Unis, Peter Deep commence à étudier l'histoire de sa famille. Pourquoi tant de filles Llynwen périssent-elles noyées ? La réponse à cette question se trouve loin dans le passé, de l'autre côté de l'Atlantique, et dans l'histoire de la famille Archtaft, branche soeur des Llynwen.

Cette histoire nous est présentée dans un écrin magnifique. Une couverture d'un vert profond où l'on peut distinguer la mère, le cerf et le chaudron, des noeuds celtiques en bordure des pages… le ton est donné. Sans oublier la très belle plume de Nathalie Dau, pleine de poésie même dans les moments les plus cruels de ce livre.

Ce récit mêlant légende et réalité est un parfait hommage à la déesse mère, dont les traces sont retrouvées dans pratiquement toutes les civilisations, anciennes comme actuelles. le résumé en dit un peu trop mais l'écriture est belle et l'histoire captivante, dans les moments heureux comme dans ceux de désepoir. Vous laisserez-vous tenter par cet univers ? Croyez-moi, vous ne le regretterez pas.

Après Boudicca l'an dernier chez Actusf, un autre Indé de l'Imaginaire nous propose une plongée dans la mythologie celtique avec le chaudron brisé. J'avais adoré Boudicca et étais ravie de retrouver cet univers fascinant mais que je connais peu.
L'objet livre en lui-même est magnifique, d'un vert éclatant et avec juste ce qu'il faut de motifs pour évoquer "l'esprit celte" sans pour autant mettre des fées ou lutins partout.
Concernant l'intrigue, tout est clair et bien posé. le fait que nous passions d'une époque (il y a fort longtemps) à une autre (fin du XXe siècle) ne gêne pas la compréhension, tout est construit avec soin. le message écologiste délivré au long du récit, ne pas oublier l'importance de la nature au milieu de nos civilisations urbains et polluées, est également primordial.
Je vais conclure en disant que c'était une lecture agréable et très intéressante. Un bémol cependant : la fin aurait pu être plus développée. Ce roman est très court avec un bon rythme, et je m'attendais à une fin plus épique ou du moins, moins rapide.

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AAH, quel plaisir de retrouver Nathalie Dau dans un oneshot gallois emprunt de mythologie. En effet nous suivons la déesse mère et le dieu cerf en pleine construction de royaume, civilisant la population, transmettant leur savoir. le petit quotidien d'êtres divins autrement dit ! Mais évidemment, tout n'est pas si simple, même pour eux. Les chapitres dédiés au couple sont entrecoupés d'autres chapitres concentrés quant à eux sur leur descendance, ignorante et apparemment maudite.

J'ai adoré l'ambiance très celtique du récit, on sent que l'auteur a fait un réel travail de recherche et d'imprégnation. le puzzle s'emboîte parfaitement et la plume de l'auteur sublime le tout. Et le livre est beau.
Par contre comme beaucoup, je trouve le tout vraiment court ! Avec un sentiment de trop vite expédié parfois. Je comprends que cela est induit par le format, mais zut ! (oui, je n'ai pas de meilleur argument...). On attend maintenant avec impatience 2019 pour le tome 3 du Livre de l'Enigme (parce que encore une fois, zut! C'est long! )

Déjà, il faut savoir que l'objet livre est magnifique. Comme toujours les Moutons Electriques ont fait un travail d'édition fantastique.

Concernant le récit, j'ai pris grand plaisir à lire cette histoire. J'avais l'impression de lire un conte ancien. J'ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans les légendes celtes que je découvre avec cet ouvrage.
Et même si les personnages ne sont pas particulièrement fouillé à mon goût, pour une fois c'est très bien passé, parce que justement il s'agit d'un conte/légende et que c'est comme ça que je vois ces récits de ce genre.

L'écriture de Nathalie Dau est très jolie, et si j'ai l'occasion de la relire ce sera avec plaisir, même si dès fois la narration m'a un peu paru "tarabiscoté".

Avec le Chaudron Brisé, une fois encore, Nathalie Dau nous plonge dans cet univers féérique qu'elle apprécie particulièrement et qu'elle a développé par ailleurs (En revenir aux fées).
Ici elle nous plonge à nouveau dans les mythes celtiques, aux figures anciennes, durant les temps hors l'histoire (un passé très lointain) jusqu'à notre présent. Des destinées faites de rancoeurs et de vengeances vont nous tenir entre deux époques. Aujourd'hui, des familles victimes d'une malédiction, hier, à l'aube des âges, l'origine du Mal.
J'apprécie tout particulièrement l'écriture de Nathalie Dau qui convient parfaitement aux récits qu'elle met en mots. Bien que prose, son phrasé se pare des atours d'une poésie en adéquation avec la féérie. Cette richesse et cette rondeur ajoutent leur touche à l'atmosphère de l'histoire entre conte et légende oubliée.
L'auteure construit son univers pas à pas, s'appuyant sur des mythes et des personnages existants pour se les approprier pleinement sans les dévoyer. Elle les enrichit de sa propre sensibilité et de son imaginaire personnel pour les mettre au service de son récit. C'est donc un plaisir de découvrir (ou redécouvrir autrement) Kerridwen ou Kernunnos qui s'enracinent dans les mythologies celtiques, mais aussi arthuriennes.

Une pierre de plus à l'édifice « dautien » entre poésie, magie et vaste périple de génération en génération. Un esprit follet qui ne se dément pas.
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