AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,36

sur 21 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Hérésie ! Sacrilège ! Blasphème ! Profanation ! Outrage ! À l'assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! Je suis perdue, je suis assassinée, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent... (1)

Pardon, je voulais dire "on m'a dérobé mon cher docteur Watson" !

Rassurez-vous, ma lecture fut des plus agréables, mais j'avoue que j'aurais pu crier tout cela en découvrant ce chouette pastiche holmésien...

Pourtant, c'était pas gagné d'avance de chambouler le canon (l'ensemble des aventures de Sherlock Holmes écrites de la main de Sir Arthur Conan Doyle - 4 romans et 56 nouvelles, publiées entre 1887 et 1927) et de faire de ce cher docteur Watson un homme à la solde du professeur Moriarty, le Napoléon du crime !

QUOI ? Ah, j'entends que certains se sont étranglés à cette idée un peu hérétique, à cette vision pour le moins dérangeante.

L'auteur n'est pas le premier à me faire crier : Nicholas Meyer et sa "Solution à 7%" où le professeur Moriarty n'était qu'une projection de l'esprit drogué de Holmes m'avait déjà scié et Michael Dibdin m'avait tué avec son "Ultime défi de Sherlock Holmes".

Ici, je dois dire qu'une fois la surprise passée, le scénario tient la route et m'a emballé.

Le docteur John Walker, qui n'est pas "Texas Ranger" mais médecin militaire en Afghanistan, s'est fait radier de l'armée pour avoir tutoyé jusqu'au bout une bouteille de Cognac. Hips ! Sans doute est-il parent avec le célèbre Johnnie Walker...

C'est lors de son voyage de retour qu'il tombe entre les mains du réseau criminel de Moriarty, qui le rebaptise "Watson" et lui confie la mission d'espionner Sherlock Holmes, un jeune détective dont la réputation ne cesse de croître à Londres.

Watson n'a pas trop envie, mais on ne dit pas "non" à Moriarty, sinon... Couic ! Et puis "Plouf dans la Tamise".

Moriarty, la Némésis de Holmes... Moriarty, un homme intelligent qui a sombré du côté obscur de la Force, nous montrant ce que Holmes aurait pu devenir s'il y avait succombé, lui aussi.

Moriarty, qui, tel un marionnettiste, tire les ficelles de tous ses pantins, dont Watson. Ce Napoléon du crime, qui, tel un scénariste diabolique, écrit l'histoire qu'il veut voir jouer. Tout est prévu... Même l'adresse du 221b. Tout, je vous dis ! Ça fait froid dans le dos, croyez-moi. J'ai poussé quelques "oh, mon dieu" ou "Gottferdom" d'exclamation.

Tel un Dieu qui déciderait de s'inventer un monde, Moriarty le crée de toutes pièces, décidant de qui jouera quoi.

MAIS ! Si les pantins sont sans vie quand le marionnettiste ne tire pas les ficelles, si les personnages de papier n'ont pas de vie propre en dehors de ce que le scénariste leur fait réaliser (désolé, monsieur Pierre Bayard), les créatures de Dieu possèdent une chose : le libre arbitre ! La capacité de réfléchir et d'agir en dehors de tout contrôle.

Voilà pourquoi l'exemple d'un Dieu s'imposait pour comparer Moriarty, plus qu'un scénariste ou marionnettiste...

David Stuart Davies n'est pas un novice dans le domaine de Sherlock Holmes, loin de là. Ceci n'est pas son premier livre, il maîtrise le sujet et son livre est un régal.

Ses personnages sont plausibles, canoniques et j'ai bien aimé les quelques petites confidences de Holmes sur l'amour et le sexe.

L'alternance entre le récit en lui-même (du narrateur) et les extraits du journal de John Walker ajoutaient de la clarté dans le récit, une alternance de point de vue des plus intéressantes à lire, le changement de police de caractère accentuant encore un peu plus le côté "autre récit".

Lecture "confort" aussi en raison de l'interligne 1,5 entre deux paragraphes. Plus clair et mes yeux ne s'en portent pas plus mal.

Bien que j'ai eu droit à une resucée de "Une étude en rouge" et une partie du "Signe des quatre" que je connaissais, le fait qu'ils soient revisités fut une agréable surprise. Bien vu !

Par contre, je me pose des questions sur un personnage... En est-il vraiment ou n'en est-il pas ? Agent double ou triple ? J'espère avoir la réponse dans le tome suivant.

Alors ? Watson utilisera-t-il son libre arbitre ? Holmes est-il aveugle ? Que va faire Moriarty ? Et comment tout cela se terminera-t-il ?

Vous le saurez en lisant "Les Nouvelles enquêtes de Sherlock Holmes", en vente dans toutes les bonnes librairies.

Recommandée par une éleveuse de polars en tout genre - dont un sacré cheptel de polars holmésiens font partie du troupeau.

Mais cet avis n'engage que moi...


(1) Extrait de "L'Avare" de Molière à partir de "Justice, juste ciel" et jusque fin premier paragraphe.


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
Commenter  J’apprécie          192
Un certain Docteur Watson est l'un des deux seuls romans de David Stuart Davies qui ait été traduit en français. Il s'agit ici d'un roman apocryphe. La différence est grande avec le livre des morts. Mieux vaut ne pas lire la quatrième de couverture et se laisser porter par ses impressions et déductions pour découvrir ce que l'intrigue va dévoiler.

Une fois n'est pas de coutume puisque c'est de Watson dont il va être essentiellement question. Sans faire de révélation intempestive, l'auteur lui prête un rôle très éloigné de ce que le Canon avait prévu. Il va être question de Sherlock mais aussi de Moriarty, de Moran, et de Mycroft sans oublier Lestrade, Gregson et Mrs Hudson… le programme va donc être chargé.

Le roman développe une histoire à tiroirs qui offre des références, ou plutôt utilise plusieurs romans et nouvelles du Canon : Une étude en rouge, le Signe des quatre, L'interprète grec, le dernier problème et La Maison vide, sans oublier qu'il donne sa propre interprétation du grand hiatus. Les adeptes pourront crier au scandale, mais pourtant l'auteur fait de son mieux pour créer quelque chose qui offre de surcroît beaucoup de controverses. Il y a ici matière à relire le Canon différemment.

L'histoire et le style sont plutôt plaisants et nous sommes vraiment pris dans un scénario immersif. le début est long et manque de dynamisme. Il faudra donc s'accrocher, mais l'effort, tout relatif, en vaut la peine. le roman a beaucoup d'ambition. du coup, il utilise des personnages qui ne peuvent être laissés de côté mais dont la prestation n'est guère utile (Moran) ou convaincante (Mycroft).

Osé et iconoclaste, ce roman s'adresse aux adeptes qui auront lu le Canon et désirent le relire avec une nouvelle perspective. Un bon cru, qui mérite le détour mais à condition d'accepter le parti pris de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          133
Il y a un petit temps que cet auteur m'attirait. Je n'ai donc pas hésité à postuler pour ce livre lors de la dernière Masse Critique sur Babelio. Et Je ne le regrette pas.
David Stuart Davies est reconnu comme un spécialiste de Sherlock Holmes. Il s'amuse donc à mêler le vrai et le faux dans ce roman original. Il imagine ni plus ni moins que le Dr Watson s'appelle en réalité Walker et est payé par Moriarty pour espionner Sherlock. Rentrant d'Afghanistan, il n'a jamais entendu parler du célèbre détective et désargenté, accepte sans trop rechigner le pacte que lui propose l'ennemi juré de Holmes.
Il fallait oser s'attaquer à un symbole comme Watson, ce Candide, âme de la saga holmésienne. DS Davies n'a pourtant pas hésité. Et son roman est une réussite. le style est respecté, l'ambiance et l'esprit rendent hommage à Conan Doyle, les personnages sont plausibles… et j'ai goûté l'alternance de point de vue entre le journal intime de Watson et le récit en lui-même. Les deux étant rédigés dans deux polices différentes.

On retrouvera ici un peu du « Signe des quatre » un peu de « Une étude en rouge », un peu de… vous le découvrirez vous-mêmes ! Et beaucoup de liberté prise. Mais le tout reste cohérent, respectueux de l'oeuvre et terriblement original. Une lecture vraiment agréable qui donne envie de découvrir la suite imaginée par l'auteur.
Spécialiste ou non de Sherlock Holmes, chacun trouvera un réel plaisir dans cette lecture.
Commenter  J’apprécie          70
Voici un fort sympathique pastiche holmésien.
Ecrit par un spécialiste en holmésologie, ce roman reprend les codes du genre. Et l'auteur nous gratifie en plus d'une belle imagination.
Aussi si David Stuart Davies imagine un Watson à la botte de celui qui va devenir le pire ennemi de Holmes, aussi nous décrit-il un Mycroft retord et pervers passé du coté sombre de la force.
Un point de vue très intéressant qui fait plus que se défendre. On y crois et c'est là tout le génie de l'auteur.
Un excellent roman qui devrait plaire à tous les amateurs du grand détective londonien ainsi qu'à ses fans les plus inconditionnels.
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          30
Cet auteur est une découverte pour moi, même s'il semble être une pointure dans l'étude holmésienne (est-ce comme cela qu'on dit?). Et il faut vraiment être un expert pour pouvoir pasticher un auteur et son personnage archi-célèbre. Mais en le lisant, on se dit ''Elémentaire, mon cher Watson''.
Bien qu'ayant eu peur de me lancer (je n'imaginais pas Watson au service du Dr Moriarty, le terrible ennemi de Sherlock Holmes), je ne suis pas déçue. le personnage de Watson est judicieusement traité, et l'histoire nous est présentée de telle façon qu'on a l'impression qu'elle comble des lacunes et explique les motivations des vrais Holmes et Watson.
Contrairement à l'oeuvre classique vue à travers les enquêtes de Holmes, même si elles sont présentées par Watson,nous voyons ici toute l'histoire du point de vue de la psychologie de Watson. L'angle d'approche ouvre d'autres perspectives, tout aussi intéressantes, et la très grande connaissance des oeuvres originales permet à l'auteur d'être pertinent dans sa prise de risque.
Une belle découverte, originale.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (80) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2868 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}