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Alan Davis (Autre)Paul Renaud (Autre)
EAN : 9782809491302
128 pages
Panini France (25/11/2020)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Un souvenir oublié de la Seconde Guerre mondiale conduit Namor, le Prince des Mers, à réunir ses anciens alliés des Défenseurs : Hulk, le Silver Surfer, Docteur Strange et Valkyrie. Mais quand l'équipe part à la recherche de Captain America, elle se retrouve associée aux Avengers Thor, Vision, Iron Man et la Sorcière Rouge. Une aventure mystique va les confronter au maléfique Diablo. Alan Davis, surtout connu comme dessinateur (Captain Britain, Thanos : Le Conflit d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète qui ne nécessite pas de connaissance préalable spécifique des personnages. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2020, écrits Alan Davis, dessinés et encrés par Paul Renaud, avec une mise en couleurs réalisées par Paul Mounts (épisodes 1 & 2) et Stéphane Paitreau (épisodes 3 & 4). Les couvertures ont été réalisées par Renaud, les couvertures alternatives par Alan Davis (*4), David Nakayama, InHyuk Lee, Kevin Nowlan, Stephen Mooney.

Pendant l'hiver 1944, en France, les Invaders (Captain America, Namor, Human Torch) découvrent les restes d'une troupe de soldats américains gisant morts dans la neige. le char qui les accompagnait est éventré. Entendant une voix, ils se retournent et se retrouvent face à Oberführer Okkulte, le nazi à la tête de la division de recherches mystiques d'Hitler. Il effectue un geste et libère une vrille d'énergie verte qui a pour effet d'animer le statuaire du cimetière où ils se trouvent. Il apparaît une ou deux runes sur chaque statue : elles bougent et attaquent les trois superhéros. Ceux-ci se défendent vaillamment, mais Captain America est bien vite débordé par les statues qui se jettent sur lui. Étant lui-même en difficulté, Namor se retourne quand il entend un énorme cri de rage et a la surprise de découvrir que Captain America (Steve Rogers) s'est transformé en énorme géant vert bardé de muscles. Même Okkulte ne comprend pas ce qui se passe, et il s'enfuit sur un cheval de pierre. Les runes sur les statues s'estompent, les Invaders achèvent de les détruire et Captain America reprend sa forme normale, tout en ayant l'impression que la présence de Namor vacille un instant laissant apercevoir une autre version de Namor.

Des décennies plus tard dans le désert de l'Arizona, les Défenseurs (Valkyrie, Namor, Hulk, Silver Surfer) sont sur les traces du sorcier Cyrus Black qui a enlevé Doctor Strange. Ils découvrent le sorcier avec de nombreux individus en robe pourpre, et une rune verte sur le front, indiquant qu'ils sont sous sa domination mentale. Dans le plan spirituel, Doctor Strange est entravé par des liens d'énergie verte aux poings et aux chevilles, alors que Cyrus Black fanfaronne de sa victoire. Mais Strange lui déclare qu'il sait qu'il a utilisé l'ichor infernal de Ish'Izog, tout en se libérant de ses entraves. Il les ramène sur le plan de la réalité, et l'affrontement magique commence entre eux. Pendant ce temps-là, les autres Défenseurs essayent de contenir les membres de la secte qui veulent venir en aide à leur maître, tout en prenant bien soin de ne pas les blesser car ils n'agissent pas sciemment, ils ne sont pas maîtres de leurs actes. En particulier, Hulk est très fier de lui de parvenir à se contenir, à doser sa force. Strange finit par parvenir à défaire Cyrus Black, mais plusieurs parties de l'ichor restent actives à différents endroits du monde, dont une à Manhattan, juste dans le manoir des Vengeurs.

A priori, une histoire alléchante, avec un scénariste très traditionnel, sachant écrire des histoires de superhéros classiques, et un dessinateur aux cases dynamiques faisant penser aux planches d'Alan Davis. La première séquence met en scène une version canonique de chacun des superhéros, avec juste une version un peu personnalisée du costume de Captain America. le lecteur remarque les caractéristiques classiques de la narration typique des superhéros : des environnements en arrière-plan représentés qu'en ouverture de scène ou en rappel dans une case, avec des éléments de décor (par exemple le statuaire) représentés en tant que de besoin, et un investissement focalisé sur les personnages, avec une représentation soignée de leurs costumes. S'il est familier d'Alan Davis, le lecteur retrouve ses poses pour les personnages et les découpages de case en trapèze pour accompagner les mouvements. Paul Renaud ne reprend pas les tics graphiques de l'artiste, mais compose ses pages dans l'esprit de Davis, avec un résultat très réussi, pour une narration visuelle de type superhéros classique dans une apparence moderne et intemporelle. La mise en couleurs de Mounts puis Paitreau vient nourrir les dessins en rehaussant les reliefs des surfaces détourées, et en mettant en oeuvre des effets spéciaux pour l'utilisation des superpouvoirs. En outre, elle installe discrètement une ambiance lumineuse particulière pour certaines scènes, avec une palette de couleurs teintée par une nuance en particulier.

Lors de la séquence suivante, le lecteur constate que le scénariste a choisi de mettre en scène des versions un peu anciennes des différentes équipes. Toro n'a pas encore rejoint les Envahisseurs. Les défenseurs n'ont pas encore recruté Nighthawk (Kyle Richmond). Tony Stark porte son armure rouge & or des années 1970. Cela donne une patine vintage au récit, déconnecté de la continuité du moment de sa parution, s'inscrivant dans l'âge d'or de Marvel, avant les traces laissées par la noirceur (plus ou moins factice) des années 1990. Ce choix de version des personnages induit dans l'esprit du lecteur qu'il s'agit d'une histoire plus d'aventures traditionnelles à prendre au premier degré que d'une réflexion postmoderne sur le sens des superhéros dans un monde complexe. La dynamique de base repose sur la recherche des ichors maléfiques, le lecteur met donc son cerveau en mode divertissement, sans autre ambition que de passer un bon moment en regardant des personnages improbables résoudre leurs problèmes à coup de poing dans des affrontements colorés. de ce point de vue, Paul Renaud met en oeuvre une narration visuelle totalement en phase, comme si Davis avait illustré lui-même son histoire. Il maîtrise parfaitement l'apparence de chaque superhéros, ainsi que le langage corporel qui lui est associé, les utilisations et les manifestations de ses superpouvoirs, le spectacle qu'ils génèrent. L'horizon d'attente du lecteur est comblé : les postures altières de Namor, les énergies magiques maniées par Doctor Strange, la masse musculaire impossible de Hulk et la force de ses coups, l'aspect très métallique d'Iron Man, le corps étiré de Mister Fantastic, la silhouette comique de Peter Porker Amazing Spider-Ham, etc. Effectivement, Alan Davis ne se prive pas pour faire intervenir de nombreux personnages, et Paul Renaud réalise un travail remarquable pour se conformer à l'apparence de tous ces personnages Marvel, pour les placer de manière intelligente, sans qu'ils ne se marchent sur les pieds, avec de temps à autre une influence discrète en provenance d'un autre artiste (par exemple, impossible de résister à la douceur du visage de Wanda dessiné à la manière de Jim Cheung).

Le lecteur se laisse donc emporter d'une rencontre improbable à une autre, passant des Invaders aux Defenders, puis aux Avengers, passant d'un supercriminel à un autre, avec une apparition indispensable du Gardien (Uatu) pour indiquer que c'est une menace d'envergure au moins galactique qui met en péril la réalité elle-même, comme au bon vieux temps des aventures des Fantastic Four de Jack Kirby & Stan Lee. Les auteurs passent une vitesse encore supérieure au cours de l'épisode 3. Alors qu'Iron Man met en marche un appareil brisant la barrière entre cette réalité et une autre, un véhicule en forme de fusée avec des roues franchit le portal, évoquant fortement Satanas & Diabolo de Les Fous du volant , et Lady Pénélope n'est pas très loin… suivie par un petit diablotin rouge et une souris anthropomorphe avec les pouvoirs de Superman. Ça ne va pas en s'améliorant, alors que le récit mélange superhéros et éléments loufoques. À nouveau, l'artiste sait entremêler les superhéros classiques et imposants avec des personnages issus de dessins animés pour enfants, sans solution de continuité, sans nécessité de supplément de suspension consentie d'incrédulité, sans effondrement de la tension narrative faute d'incongruités trop grosses. Voire, il est possible de trouver un lien logique avec le personnage de Hulk, auquel Davis donne des raisonnements d'enfant, conformément à sa version des années 1970. le lecteur laisse son âme d'enfant prendre le dessus et profite du spectacle, de la narration visuelle solide, d'un amusement nature et bon enfant. Il peut aussi voir ces aventures comme une forme de commentaire (s'il n'arrive vraiment pas à faire taire l'adulte en lui) sur la concurrence que se livrent les superhéros de papier, et les personnages de dessin animé, ainsi que sur le nombre de recombinaison infini de personnages déjà existants (en particulier dans les personnages amalgamés).

Alan Davis reste fidèle à ses convictions et ses amours, en écrivant un récit d'aventures spectaculaires, sans pathos exagéré, sans violence sadique, sans méchanceté torturée. Il a trouvé en la personne de Paul Renaud, un artiste en phase avec sa vision, réalisant des planches dans l'esprit de celles de Davis, mais sans faire pareil en moins bien, en faisant dans le même esprit avec les mêmes qualités de dynamisme et de spectacle. le lecteur profite donc de cette lecture au premier degré avec des personnages dans une version de plusieurs décennies passées, ce qui les rend intemporels, dans une aventure sans prétention ce qui déculpabilise le lecteur, pour une intrigue échevelée qui passe tout seul grâce à la narration visuelle entraînante, avec une possibilité d'y voir un métacommentaire gentil qui conforte le lecteur dans son choix de ne pas bouder son plaisir.
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