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Commencer la chronique comme commence la BD avec une citation de Howard Zinn :
"Une histoire qui se veut créative et souhaite envisager un futur possible sans pour autant trahir devrait, selon moi, ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l'ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s'unir et parfois même à l'emporter. Je suppose, ou j'espère, que notre avenir sera plus à l'image de ces brefs moments de solidarité qu'à celle des guerres interminables."
N'est ce pas ce qu'on pourrait aussi appeler le devoir de mémoire !
Découvrir l'histoire des luttes ouvrières du Brest des années 50, permet de mieux comprendre la chronologie des événements, de visualiser la géographie de la ville avec sa nouvelle implantation, d'être étonnée de découvrir le lien étroit qui unit le syndicalisme et la religion avec toutes ses contradictions ! Croire en des valeurs de gauche, surtout croire en l'homme, à sa capacité à grandir et à faire grandir sa conscience politique, passe par l'alliance avec les autres, l'acceptation de l'autre malgré ses différences, .... Et même avec les "communistes" ouahhhh l'horreur absolue !
Redécouvrir l'homme René Vautier, dont le nom n'évoquait pour moi que le souvenir d'un film si longtemps interdit de diffusion "Avoir vingt ans dans les Aurès", rechercher ce que l'on peut encore trouver de ces réalisations, surprise, "Afrique 50", la première dénonciation de la colonisation, ça peut encore se trouver !
Voir le cinéma comme une arme pour la mémoire, l'éducation, l'information, ...
Lire le témoignage des acteurs de l'époque, René Vautier, Pierre Cauzien,....
Découvrir le parcours d'un livre, le dédale à la fois dans les mémoires, dans l'histoire, dans la vie d'un homme,
Eh bien tout ça c'est passionnant, je rajouterai une belle louche de satisfaction pour les images qui accompagnent si bien ce texte en en faisant ressentir toutes les émotions et marquent nos esprits de portraits attachants.
Merci messieurs de nous offrir la renaissance d'une oeuvre d'art détruite sous sa forme originelle par le temps mais qui grâce vous revient pour notre plus grand plaisir et pour notre mémoire.
À nous maintenant de faire vivre ce fragment d'histoire collective !
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Une bd réaliste (inspirée de faits réels), un bon coup de crayon, des "bulles" et personnages forts. Davodeau, une valeur sûre...
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Brest : 1950. La ville n'est qu'un immense chantier, la guerre a laissé un champ de ruines et il faut maintenant reconstruire. La tâche est de taille et les ouvriers sont nombreux, logés dans des barraquements de fortune. Face aux conditions de travail difficiles et à l'intransigeance des patrons, la grève éclate. Suite à l'arrestation de militants, une manifestation s'organise et la répression est immédiate. Parmi les blessés, un homme reste à terre, une balle en pleine tête : Edouard Mazé.

Cherchant à faire entendre son action, la CGT a fait appel à René Vautier, un cinéaste connu pour ses documentaires tournés en Afrique et en Irlande. Dénonçant le colonialisme dans ses reportages, René Vautier est recherché par la police. Son arrivée s'organise en douce et coïncide malheureusement avec la mort de Mazé. Par la force des événements, le film à venir va prendre une autre dimension.

Pour le tournage, Vautier sera épaulé de deux militants, Désiré et Ti'zef. D'un chantier à l'autre, par des moyens de fortune, au milieu des cortèges et des piquets de grève, le film se monte, mélange d'ingéniosité et de solidarité. Sa diffusion suivra le même chemin !

Cet album, fruit de la collaboration de Kris et de Davodeau relate l'épopée de ce film et sa destinée. Un dossier en fin d'ouvrage nous en apprend plus sur la genèse de cet album, sur les journées de grève de 1950 et sur leurs protagonistes. Une touche qui ajoute encore à la cruelle réalité de cette bande dessinée et à son capital d'émotions.

Habilement rendue par le tandem Kris et Davodeau, l'ambiance qui plane sur Brest est palpable, quel que soit le moment. Colère des ouvriers, excitation liée au projet du film, urgence face au manque de moyens, ... Des instants forts qui crèvent les pages et retrouvent un second souffle, sous les yeux du lecteur. Couleurs, découpage, mise en page s'harmonisent et offrent un ensemble sensible et puissant. de loin en loin, la touche rouge d'un drapeau dénote, acquérant par là-même davantage de sens. Un album magnifique, que je vous invite à découvrir, le qualifiant même d'utile et d'indispensable !
Lien : http://nahe-lit.blogspot.com..
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Voici une BD sociale, une BD commémorative, une BD que j'ai empruntée les yeux fermés sans savoir quel était son sujet.
Au bout de quelques pages je n'étais vraiment pas sûre qu'elle me plaise et puis... je me suis fait prendre dans l'histoire de la réalisation d'un film pour et sur les militants.

J'ai été touchée par tous ces hommes qui ne lâchent rien, qui vont jusqu'au bout de leurs convictions.
J'ai appris des choses car je ne connais pas cette ville de Brest et son histoire.

Un homme est mort est un poème de Paul Eluard, et la façon dont il est mis en scène dans cette histoire est vraiment émouvante.

Une belle réussite.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Année 50, sur les quais du port de Brest, et dans toute la ville en reconstruction, les ouvriers du bâtiment sont en grève, arrêtent le travail et manifestent. Un jeune journaliste breton, tout juste revenu d'un reportage en Afrique, est appelé pour soutenir ses amis en filmant leur rébellion.
Une grande manifestation tourne mal : un homme est tué par la police. Les événements prennent alors une tournure beaucoup plus sérieuse.

Tant bien que mal, avec les moyens du bord, le film est réalisé puis projeté lors des piquets de grèves. le poème de Paul Eluard "Un homme est mort" ( écrit en l'honneur du résistant Gabriel Péri) est enregistré sur les images du film. Et il en fera frémir plus d'un...

Une bd militante qui illustre une époque, des idées, mais surtout un événement ayant réellement eut lieu. D'ailleurs, un dossier explique l'affaire en fin de volume.
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En 1950, la guerre est finie depuis cinq ans. Des bombardements massifs et des combats acharnés ont anéanti la ville de Brest. Il faut tout reconstruire. Mais, cette année, c'est la grève et les chantiers sont immobilisés.

De violents affrontements surviennent lors des manifestations. le 17 avril, la police tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme, Edouard Mazé. le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest ; il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre. René arrive dans une ville en état de siège.

Le lendemain, ont lieu les obsèques d'Édouard Mazé. Une foule immense, accompagne son cercueil ; naît alors un film monté avec des bouts de ficelles et projeté soir après soir. En toile de fond, omniprésent, le poème de Paul Eluard « Au rendez-vous allemand », rédigé à l'origine en hommage au résistant Gabriel Péri, adapté sur mesure à la mémoire d'Edouard Mazé.
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Un homme est mort de Kriss (scénario) et Étienne Davodeau (dessins) raconte une page de l'histoire politique et sociale de la France et plus précisément de Brest. Cette bande dessinée témoignage se réfère surtout aux propos du réalisateur français René Vautier qui suit, caméra au poing, les évènements et grèves de Brest de 1950. Il réalise alors le film Un homme est mort suite au meurtre d'Édouard Mazé par les forces de l'ordre.

Une histoire forte et engagée qui raconte un combat et aussi une oeuvre. Un dessin qui vient appuyer le tout. Pourtant j'ai eu du mal à accroché, à adhéré et je n'ai pas non plus été vraiment trop ému sans vraiment pour l'expliquer... Je n'arrive pas à dire si c'est le sujet, la brièveté de l'intrigue ou autre, ou encore si c'est un tout. Agréable à lire tout de même, mais ce sont surtout les dessins qui m'ont plu, ils semblent retracer à merveille l'ambiance et l'atmosphère.
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..
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Une bande dessinée très forte et engagée, comme souvent chez Davodeau. L'intrigue est plus simple que pour les mauvaises gens, ce qui peut permettre une étude en classe plus facilement.
le texte d'Eluard et sa "représentation" filmée sont très forts, le dossier bien documenté et très complémentaire.
Une lecture très forte.
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Je n'ai lu des BD pratiquement qu'enfant ou adolescente, des classiques Asterix, Lucky Luke aux classiques Gotlieb et Franquin, mais il y a bien des années que je n'en lis plus sinon par hasard, et le seul souvenir que j'aie d'une BD lue à l'âge adulte qui m'ait séduite demeure Corto Maltese, essentiellement pour le charme du héros dont j'ai oublié les aventures. Mais, en tant que lectrice de ce genre littéraire, je souffre d'une infirmité qui est que je me concentre essentiellement sur le texte, et peu sur le dessin, et n'avais à ce jour jamais éprouvé le plaisir que certains lecteurs de BD partagent notamment sur Babelio.
Et c'est ce qui est bien ici : outre le fait de partager ses propres lectures, on peut au détour d'une critique d'un membre de Babelio avoir la curiosité de s'aventurer dans des territoires abandonnés depuis longtemps. C'est ainsi que je dois remercier Lehane-Fan, dont je lis régulièrement les critiques qui m'ont toujours intéressées même parlant de livres qui ne m'intéressaient pas, car, au détour d'un échange personnel ce lecteur avisé m'a conseillé de lire une BD ayant pour auteur Etienne Davodeau. Dès ma visite suivante à la bibliothèque de mon quartier, j'ai cherché dans les rayons BD où je n'avais jamais farfouillé un album de cet auteur et j'ai trouvé « Un homme est mort » que j'ai emprunté les yeux fermés, si j'ose dire.
Dès le début de ma lecture, j'ai été happée par l'atmosphère qui se dégage à la fois du dessin et du texte, oui, un scoop que cet « à la fois », je n'ai pas été gênée par ma dichotomie habituelle, mais mes yeux ont vagabondé du texte au dessin et inversement sans la moindre gêne. J'ai ressenti pour la première fois une réelle émotion esthétique en lisant une BD, sans que cela soit nuisible à ma compréhension de l'histoire. J'ai été sous le charme de la poésie du trait, les couleurs un peu sépia, le découpage parfois cinématographique, alternance gros-plan et plan large par exemple… La ligne est claire, les formats des cadres différents donnant de l'ampleur au propos, certains dessins parfois tenant sur une page entière et formant de vrais tableaux. Parfois, le dessin est bavard, parfois se succèdent une série de dessins sans parole, imprimant un rythme romanesque au récit que j'ai vraiment apprécié.
J'aurais déjà été largement satisfaite de mon expérience nouvelle, et par bonheur l'histoire racontée m'a aussi énormément touchée. L'auteur nous raconte un épisode réel et prenant d'une lutte sociale qui a eu lieu dans la ville de Brest d'après-guerre, en 1950, en reconstruction. Les ouvriers des chantiers sont en grève et une manifestation se prépare. Un journaliste-cinéaste va être le témoin des événements tragiques qui vont se dérouler ce mois d'avril, et l'auteur nous conte également l'implication politique des héros de l'histoire – car ce sont bien des héros, qui, chacun, avec leurs propres outils, manuels ou intellectuels, contribueront à perpétuer la mémoire de ce qui s'est passé et qui marquera à jamais l'histoire de la ville, mais aussi et surtout de l'homme mort, ouvrier, Edouard Mazé. Cet hommage militant est très émouvant, pas du tout lourd, parsemé d'humour et de petits détails qui en font toute l'authenticité. Il me semble que cette BD est l'outil pédagogique idéal pour des enfants dans le cadre de l'école, car elle réussit la prouesse d'être passionnante sans être trop didactique, de par son déroulé dramatique parfaitement maîtrisé et la mise en scène des dessins qui ne peut que séduire un public jeune. Mais ce serait bien réducteur que de réserver cette lecture à des enfants, et chacun à tout âge apprendra beaucoup et sera touché.
A la fin de l'album se trouve un dossier illustré de photographies d'époque, de témoignages des protagonistes réels de cette histoire, également passionnant.
Une vraie découverte pour moi que cet album, et sans doute un nouvel horizon dans le ciel de mes lectures à venir.

Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Après avoir filmé l'Afrique et les effets de la colonisation puis les combats en Irlande, René Vautier revient dans sa Bretagne natale. Non pas pour se reposer, mais pour filmer les grèves des ouvriers du bâtiment. Car nous sommesen 1950 et Brest est à reconstruire entièrement. Et les conditions de travail ainsi que les salaires ne sont pas à la hauteur de la tâche.
Manifestations, grèves, tout s'emballe jusqu'au drame : un homme est tué. Vautier va filmer les chantiers à l'arrêt les jours suivant, puis diffuse ce film, accompagné d'un poème d'Eluard.
Beaucoup de force et d'émotion se dégagent de cette BD très documentée. Des témoins de l'époque ont été interrogé, un dossier présente l'affaire à la fin. Davodeau a pris son sijet très à coeur, l'a rendu vivant, très vivant ; on pourrait presque croire qu'il y était.
Ce qui nous fait regretter que le film ait disparu. Mais s'il a rempli son office, on ne peut que se réjouir.
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