AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 191 notes
5
17 avis
4
30 avis
3
13 avis
2
2 avis
1
0 avis
Il s'agit de l'histoire d'une famille d'exilés géorgiens, surtout le récit de la vie de l'aînée de la fratrie,, devenue aïeule impotente mais bien entourée, qui attend le retour de son premier amour venu lui souhaiter son anniversaire. Cette histoire me fait penser à la magnifique chanson de Jeanne Moreau "le tourbillon de la vie". C'est le récit d'une journée avec en filigrane le récit d'une vie.
Cette famille (qui ne ressemble pas à la mienne malgré 1/4 d'origine commune -mais des compatriotes ne sont pas sensés se ressembler, n'est-ce pas ?) est composée de multiples personnages, gais, chaleureux, ayant des discussions passionnées.
J'avais entendu parler du château de Leuville sur Orge, et aussi des soldats géorgiens embrigadés dans l'armée allemande par nationalisme anti-russe (et anti soviétique) mais il me semble que c'est une histoire quelque peu méconnue en France.
Commenter  J’apprécie          40
Tamouna est une adolescente quand sa famille fuit la Georgie et son régime communiste. Ils s'exilent en France, en banlieue parisienne dans une communauté constituée d'autres géorgiens exilés. Elle doit maintenant vivre avec son coeur en Georgie et son corps en France.

Ce livre se déroule sur une journée, une journée particulière pour Tamouna puisque c'est son anniversaire. J'ai été surprise de connaître le nombre de bougies que Tamouna posera sur son gâteau. On ne le sait qu'à la fin du livre et je me suis souvent demandé quel âge pouvait-elle avoir. Cela m'a beaucoup intriguée car cette journée est l'occasion pour l'héroïne de penser à sa vie d'avant en Georgie et à sa vie de maintenant en France. On voit également entrer et sortir de chez elle des amis, sa famille. Ces différents indices la font vieillir au fur et à mesure que se déroule le récit. J'ai particulièrement apprécié cette façon d'exposer la vie de Tamouna, j'ai trouvé ce procédé très doux et très intelligent.

La mer Noire est évidemment un livre sur l'exil, sur la difficulté de quitter son pays alors que les autres y sont restés. Car même si Tamouna est entourée en France, la terre géorgienne reste dans son coeur tout comme elle reste dans la poche de Stanko. En quittant son pays, Tamouna n'a pas emporté que sa terre natale dans son coeur, elle a également emporté Tamaz, son amoureux d'adolescente. Kéthévane Davrichewy nous conte une magnifique histoire d'amour, une histoire d'amour peu banale mais qui m'a beaucoup touchée.

La mer Noire est un magnifique portrait de femme, une femme amoureuse, une femme exilée, une femme dont le coeur bat intensément. Un merveilleux moment de lecture !
Lien : https://mesexperiencesautour..
Commenter  J’apprécie          20
Deux récits de mêlent dans ce roman, deux récits à deux voix. A la première personne d'abord, celui de la toute jeune Tamouna (diminutif de Thamar) qui vit à Tbilissi en Géorgie et passe ses vacances au bord de la mer Noire à Batoumi. C'est là qu'elle rencontre Tamaz qui va susciter ses premiers émois et qu'elle n'oubliera jamais. Mais la vie est difficile au début du XXième siècle en Géorgie quand les Russes occupent le pays et y imposent la loi bolchevique. La famille de Tamouna émigre en France avec l'ensemble du gouvernement en exil logé dans le château de Leuville sur Orge. Tamouna voit avec émotion son père, ministre en exil, partir se battre contre l'occupant. Les derniers mots qu'elle lui jette au visage : « je te hais » laisseront une trace indélébile dans sa mémoire.
Mais la vie de la communauté géorgienne s'organise à Paris. Dans la mémoire collective parisienne figurent les fameux « taxis russes ». Ici on apprend que beaucoup étaient en fait géorgiens. Les oncle et tante vont ouvrir une crèmerie, lieu de fabrication des yaourts de leur pays natal.

Le mode de vie a changé mais on essaie de préserver les traditions : baise-main pour les dames, jolies toilettes, soirées chics, goût des études. Déclassés mais pas abaissés.
Tamaz réapparaît puis part vivre sa vie dans le sud de la France et enfin en Amérique.

La guerre passe et avec elle se discute la place des Géorgiens émigrés en France : certains vont vouloir se battre contre les Russes, leur ennemi depuis l'arrivée des bolcheviques. Mais comment expliquer à leurs petits-enfants pourquoi ils ont donc revêtu l'uniforme allemand ?
Quand Rostropovitch saluera l'effondrement du mur de Berlin, la vieille dame et ses descendants respireront un air nouveau : fini de se rendre en Géorgie en touristes ! Tout semble à nouveau possible.


Et puis un autre récit, à la troisième personne, comme si Tamouna était déjà « ailleurs »
Arrivée à l'hiver de sa vie, Tamouna voit s'organiser sa fête d'anniversaire, ils seront quarante ! Non, un de plus car elle a invité Tamaz. Viendra-t-il ? Déjà un peu absente au présent, la vieille dame écoute distraitement ses enfants et petits-enfants, sa famille groupée autour d'elle comme au temps de l'exil. Encore coquette, elle pose des cotons sous le masque à oxygène qui l'aide ponctuellement à respirer et elle attend.

C'est tout un monde qu'on regarde, qu'on écoute, un monde fait d'élégance, de volonté, de pudeur des sentiments. Les débordements d'émotion à la russe qu'on connaît bien n'ont pas droit de cité ici. On sait se tenir et vivre en secret ses émotions.

Beaucoup de délicatesse dans ce roman dont on sait qu'il se nourrit de l'histoire familiale de l'auteure et qui ressemble à un travail de mémoire, pour les descendants.
Commenter  J’apprécie          20
sublime épopée d'une famille de georgie au XXè S jusqu'à la chute du communisme avec le mur de Berlin. Très touchant
Commenter  J’apprécie          00
C'est un roman tout en délicatesse que celui-ci.
Deux temps de narration se succèdent alternativement. Dans le présent, Tamouna s'apprête à fêter son 90ème anniversaire. de son réveil à son coucher nous sommes à ses côtés, nous voyons ses enfants préparer la fête, sa famille arriver mais surtout Tamouna nous livre ses pensées. Car elle n'attend en fait qu'une personne : Tamaz, son amour de jeunesse. Dans le passé nous découvrons la petite Tamouna, son enfance en Géorgie, sa rencontre avec Tamaz l'amour de sa vie, l'exil, la séparation d'avec les proches restés au pays qu'elle ne reverra jamais, les rendez-vous manqués avec Tamaz, le mariage, les enfants, la famille…
J'ai été très touchée par ce personnage, cette jeune fille pleine de talents à qui la vie n'aura pas permis de réaliser ses rêves. Cette jeune fille amoureuse qui n'aura jamais la chance de vivre avec l'homme qu'elle aimera toute sa vie et qui l'aimera aussi. La romantique en moi n'a cessé d'espérer que les amoureux se retrouvent et puissent enfin vivre ensemble. Il leur faudra attendre l'âge de 90 ans pour ça. J'ai trouvé ça triste.
Une jolie histoire et une jolie écriture donnent une jolie lecture.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          00
Au crépuscule de sa vie, Tamouna se remémorre des pans de sa vie. Une vie qui a débuté bancalement avec son exil de sa Géorgie natale vers la France. Elle a eu des enfants, a des petits enfants, sa vie aurait pu être comblée. Mais sa vie est incomplète, sa vie nous semble vécue de façon épisodique. Au gré de ses rencontres avec Tamaz.



Un roman bien orchestré, qui oscille entre passé et présent, qui nous permet de rencontrer des femmes "libres" malgré leur attachement à la culture géorgienne, à leurs coutumes. Un roman court mais intense. Une très belle découverte.
Lien : http://mcchipie.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          20
Kéthévane Davrichewy est née à Paris en 1965, ses souvenirs sont liés à un pays plus lointain, celui de la Géorgie dont sont originaires ses grands-parents. Petite, elle vit avec leur exil et leur mémoire qui alimentent son imaginaire Tamouna, d'origine Géorgienne exilée à Paris pour échapper aux Russes, fête son anniversaire. Toute la famille est autour d'elle, elle est très âgée et sa journée se passe avec des allers retours du passé et de sa vie actuelle. Une surprise l'attend ce soir la venue de son premier amour de Géorgie Tamaz ; Beaucoup de tendresse, de pudeur et de délicatesse dans ce court roman que j'ai dévoré. Une histoire de deuils (la fuite du pays, la mort du père repartit combattre les Russes), d'amour pour ce pays perdu, pour ces êtres laissaient derrière eux et ces liens familiaux qui se resserrent ainsi que les liens avec les autres membres de leur communauté eux aussi en exil… Un très bon moment
Commenter  J’apprécie          00
Les rayons du soleil percent à travers les persiennes, la rue est calme, Pacha guette sa maîtresse et attend patiemment que celle-ci se lève pour lui donner ses croquettes. Mais Tamouna a bien d'autres pensées en tête. Elle fête aujourd'hui ses 90 ans et, pour cette occasion, elle a réuni sa famille et quelques amis. Ses enfants et petits-enfants seront de la fête évidemment mais, surtout, elle espère la venue de Tamaz, son amour de jeunesse. Elle se rappelle, alors qu'elle n'avait que quinze ans, de ce jeune homme dont elle tomba amoureuse sur les bords de la mer noire et malgré toutes ces années passées sans lui , elle se rend compte que cet amour demeure encore aujourd'hui. Malgré le mari et les enfants, elle n'a cessé de penser à lui. Elle se rappelle aussi l'enfance en Géorgie, l'exil pour fuir le gouvernement russe, le combat que menait son papa contre le pouvoir en place, les cousins et cousines au cours des étés passés à Batoumi, l'arrivée en France, la difficulté de s'intégrer, sa famille restée au pays qui lui manquait tant et cette vie nouvelle qu'il a fallu réinventer. C'est pleine d'appréhension, de joie et de peur qu'elle attend le retour de son bien aimé...

L'on suit Tamouna au cours de ce jour anniversaire, l'on écoute son histoire, son enfance et son amour pour Tamaz. Oscillant entre le passé et le présent, ce récit dépeint avec nostalgie et tendresse la vie de la vieille femme, aujourd'hui malade. Entre les séparations, les deuils, les non-dits ou les déchirements, la jeune femme contrainte de quitter son pays devra faire face aux épreuves. Ce roman, à la fois empli de tendresse et de mélancolie, se veut avant tout une belle leçon d'histoire puisque l'auteur fait ici référence à ses grand-parents, eux-mêmes forcés de fuir leur pays. Tout en retenue et finesse, ce roman à l'écriture poétique est émouvant et juste.

Plongez dans La mer noire...
Commenter  J’apprécie          470
Tamouna fête ses 90 ans. Tamaz l'a appelé pour lui dire qu'il viendra. Cet appel inattendu fait remonter les souvenirs. En 1918, le père de Tamouna participait à un gouvernement qui avait proclamé l'indépendance de la Géorgie. Tamouna, jeune fille, ne comprenait pas l'importance de tous ces jeux politiques et préférait s'amuser avec sa soeur et ses nombreux cousins et cousines. Mais lorsqu'elle rencontre Tamaz, les choses changent, son coeur s'emballe et elle ne pense plus qu'à lui. Mais bientôt, c'est l'heure de l'exil, la perte des repères, l'éloignement de la famille et des amis …

J'ai lu ce roman d'une traite et j'en ai beaucoup aimé la trame. J'aime cette alternance entre présent et passé et découvrir l'histoire d'un pays et d'un peuple dont je ne connaissais pratiquement rien. le personnage de Tamouna est attachant et se plonger dans le Paris de l'entre-guerre, avec ses bals, les rêves des jeunes filles mais aussi les difficultés de s'intégrer pour ces géorgiens qui espèrent toujours bientôt revoir leur terre natale m'a complètement happée.

Cependant, deux élément ont perturbés ma lecture. Premièrement, je me suis embrouillée dans les nombreux personnages et cela notamment à cause des noms géorgiens auxquels j'ai eu des difficultés à me familiariser et ce jusqu'à la fin. Il y a certains personnages dont je n'ai jamais su s'ils étaient la fille, la soeur ou la cousine de Tamouna, et j'avoue que c'est assez ennuyeux quand on lit un roman qui se situe au sein d'une famille aussi nombreuse. Pareil pour les nombreux enfants des uns et des autres. Cet inconvénient m'a empêché de vraiment plonger facilement au sein du récit dans les premiers chapitres. Deuxièmement, j'ai été perturbée par la narration jusqu'à ce que je comprenne que le passé était conté en « je » alors que le présent était raconté à la troisième personne, comme par un narrateur extérieur mais centré sur Tamouna et ses pensées, un narrateur omniscient. Il y avait donc quelque chose qui me gênait, sans que je mette le doigt dessus.

Une fois ces deux inconvénients repérés, j'ai pu profiter du roman et, à partir de là, j'ai réellement apprécié cette plongée dans la culture géorgienne au sein d'une communauté qui s'intègre difficilement et souffre de son exil. J'ai beaucoup aimé les personnages de ces femmes, mises à l'honneur, qui doivent traverser des épreuves dans un pays qui n'est pas le leur mais garde la tête haute.
L'écriture de Kéthévane Davrichewy est vraiment belle. Mais je regrette malgré tout que l'on n'en sache pas plus sur l'histoire de Tamaz et de Tamouna. Je trouve que leurs séparations sont bien mystérieuses et si j'ai aimé l'ensemble du roman, l'histoire d'amour m'a déçue. Je l'ai trouvée incompréhensible.

Il n'en demeure pas moins que c'est un très beau roman, à découvrir.
Lien : http://www.chaplum.com/la-me..
Commenter  J’apprécie          00
Tamouna a l'esprit embué ce matin en se réveillant, car cette journée qui s'annonce est particulière : ce soir, la vieille dame soufflera ses quatre-vingt dix bougies entourée de ses proches. L'émotion l'a saisit d'autant plus que Tamaz, l'amour de sa vie, devrait être là.
Le temps passant, son corps est devenu fragile, ses déplacements difficiles, son appareil respiratoire toujours à proximité, mais son sourire n'est pas feind. Sa vie a été bien remplie. Sa famille prend soin d'elle. Tamouna est lucide, elle sent bien qu'elle basculera bientôt de l'autre côté mais elle est aujourd'hui sereine et apaisée.
Kéthévane Davrichewy déroule, le temps d'une journée, l'existence entière de Tamouna. Par aller-retour incessant entre le passé et le présent, elle retrace l'histoire de cette femme, née en Géorgie et contrainte à l'exil. En attendant la fête organisée pour son anniversaire, Tamouna se remémore son enfance joyeuse à Tbilissi, ces étés à Batoumi près de la Mer Noire, ses grands-parents, ses cousins, son père militant de la première heure, sa rencontre avec Tamaz... Puis c'est le déracinement. Les russes veulent s'emparer de son pays. Un bateau l'emporte elle et les siens vers la France. La terre que Tamouna chérissait tant s'éloigne, avec son grand-père et sa grand-mère qui ont souhaité demeurer là.
Mais la vie continue malgré le chagrin : retrouvailles près de Paris avec d'autres géorgiens, intégration difficile dans un pays inconnu, barrière de la langue, désir de garder traditions et coutumes, mariage, enfants, séparation, décès, pauvreté, travail, renoncements, décisions à prendre, parenthèses enchantées avec les apparitions soudaines de Tamaz – amour singulier qui pousse Tamouna à avancer quoiqu'il arrive.
Un beau roman qui évoque les exilés, thème à la résonnance universelle. Une histoire d'amour émouvante. Une femme en fin de vie, qui se retourne sur son passé. Avec tendresse, elle voit défiler des périodes de son existence, heureuses ou tristes. C'est sa vie. On quitte Tamouna entourée des siens, un amour incommensurable se dégage de tout autour d'elle. Elle respire, l'esprit tranquille.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (353) Voir plus



Quiz Voir plus

Tout ira bien Kéthévane Davrichewy

Comment se nomme le personnage principal ?

Pierre
Jean
Antoine
Abel

10 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Tout ira bien de Kéthévane DavrichewyCréer un quiz sur ce livre

{* *}