Le contraire de un

Premier livre que je lis de Erri de Luca.
Je suis époustouflée par son écriture. Elle dégage quelque chose qui va au-delà de la littérature. Peut-être parce que ces nouvelles sont largement autobiographiques et que du coup, on a le sentiment qu'il dévoile une partie de lui-même.
C'est une écriture un peu aride, une sorte de poésie avare de mots. Erri de Luca écrit sur la solitude intrinsèque à l'homme avec des fulgurances de solidarité, de brefs instants de fusion. Plus on avance dans la lecture, plus on a le sentiment de lire tout ce qu'il n'écrit pas, tous ces silences, cette absence de mots. Certaines nouvelles sont d'une incroyable densité de non-dit, de regret et d'une telle nostalgie que ça nous laisse la gorge nouée.
Tout semble dit autour des mots, minutieusement choisis, dans le blanc des silences.
Magnifique.

J'avais été absolument fascinée par ma lecture de Au nom de la mère de Erri de Luca. Mais j'ai également lu Trois chevaux, que je possède dans ma bibliothèque. C'est donc avec enthousiasme que j'ai acheté ce livre, lors d'un passage à la bouquinerie solidaire de ma ville, « Aux bouquins frappés ». Il s'avère que ce titre est en réalité un recueil de nouvelles. J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, je n'ai pas apprécié tous ses textes, mais j'ai retrouvé graduellement, et avec plaisir (au final) l'écriture de Erri de Luca. le format des nouvelles n'est pas toujours l'idéal pour rencontrer un auteur… de toutes les petites histoires que Erri de Luca nous présente, j'ai retenu par exemple cette fille, ce personnage, rencontré par le narrateur dans une manifestation, et qui jure de se couper les cheveux très courts, après avoir été tirée par sa chevelure et trainée à terre. Il y a également ce moment de cordée en montagne où le narrateur constate combien il apprécie d'être deux et le fait savoir maladroitement à sa compagne. Dans un autre passage, la randonnée est le moyen que propose le narrateur à une étrangère, décidée à mourir, de dépasser son désarroi… Entrer dans les phrases de Erri de Luca est un voyage que j'avais oublié de faire depuis trop longtemps et lorsque le plaisir s'est enfin invité dans ma lecture, j'ai eu envie de recopier de nombreux passages, signe que j'étais de nouveau fascinée, et dans mon pays d'écriture.
Lien : https://leslecturesdantigone..

Une découverte que je dois encore à Babelio : Erri de Luca.
On m'avait conseillé de commencer par le contraire de Un, recueil de nouvelles où se retrouvent la plupart des thèmes chers à l'auteur : l'esprit révolutionnaire, la montagne, l'enfance, l'Italie bien sûr...
Frappée d'abord par un style (transmis par le formidable travail de traduction de Danièle Valin), j'ai été sensible aux alliances de mots qui font du quotidien un univers tout à coup différent, voire poétique. On se réveille d'une lecture automatique, on déguste la saveur d'un langage proche des réalités qu'il décrit - révoltes, souffrances, misères; mais aussi bonheur simples - et sublimé par le désir de les faire entrer en littérature.
On comprend peu à peu que le simple qui nous entoure se charge d'un sens plus élevé, on se surprend à aller chercher la parabole là où l'auteur se contentait de raconter une ascension en montagne. Parce que nous sommes au point de rencontre du témoignage humain,des possibles de la fiction, et du sacré.
J'ai du coup aimé les qualités humaines qui s'expriment dans ses nouvelles : la solidarité,un goût marqué pour la solitude, la perception pour ainsi dire sacrée de la nature, le sens de l'humain tout simplement.
Ces nouvelles me donnent vraiment envie d'aller à la rencontre des romans d'Erri de Luca.

Un si beau regard sur les hommes, leur façon de s'aimer, d'être un, deux et mille, de se mêler, s'apprivoiser, "s'échanger". Un livre lumineux.

J'ai aimé la vision révolutionnaire de ces hommes et femmes qui s'engagent parce qu'ils estiment qu'ils n'ont guère le choix, et peut-être aussi pour être moins murés dans leur solitude.

Lien : http://lecturissime.over-blo..

Dans ce très beau recueil de nouvelles, très courtes, à la fois poétiques et politiques, où Erri de Luca nous démontre son capacité à jouer avec les mots comme s'il maniait un marteau, pour asséner avec douceur des vérités , ou des bribes de rêves, distillées avec grâce. Il a l'art de la provocation, de
l incitation au rêve ou à la révolte. Comme dans ses romans, son écriture est condensée, ce qui donne au lecteur le plaisir de prolonger par son propre imaginaire tout ce qu'il lui suggère.

Un recueil de nouvelles qui me fait regretter de ne m'être jamais mis à l'escalade !
Parmi ces courts textes, toujours intéressants, j'ai trouvé deux ou trois pépites dont "Aide". En voici les deux premières lignes :
« Vous avez besoin d'aide?
- de quelqu'un qui me tue. »

tres beau reccueil de nouvelles, toutes différentes mais très belles avec 3 thèmes revenant régulierement...la montagne, les mouvements révolutionnaires et l'enfance. Toujours cette si belle écriture....