Xianyang, capitale de la province de Shaanxi, l’an 210 av. J.-C.
–Votre cheval est prêt, honorableXiàoguan.
–Merci.
Phoenix monta sur le fier étalon, avant de réajuster sa veste et de placer les pans de
son large pantalon de soie anthracite de manière plus appropriée. Le
palefrenier lui tendit alors un sac de jute solidement ficelé, de toute évidence un arc, un carquois et des flèches, ainsi que quelques effets personnels, que le cavalier prit soin d’attacher à sa selle.
Avant d’intimer au cheval de se mettre en route, Phoenix tenta encore une fois, sous l’œil étonné du palefrenier, d’ajuster sa longue épée, qui lui cognait la cuisse à chaque mouvement de l’animal. En voyant le regard indiscret et surpris de l’homme, le voyageur du Temps comprit qu’il devait se mettre en route avant que celui-ci ne se pose trop de questions. «Si je veux passer pour un militaire, songea l’enquêteur, j’ai intérêt à savoir comment placer mon épée, une fois à cheval.»
Il fit une moue, avant de tirer sur les rênes de sa monture pour l’inciter à
prendre la direction de l’est. Le cavalier s’éloigna rapidement sous le regard inquisiteur du valet, qui murmura pour lui-même avant de s’éloigner en haussant les épaules:
«Bien étrange, cet officier qui ne semble pas trop savoir comment monter à cheval comme tous militaires de son rang. Encore un fils à papa qui a hérité d’un titre sans en avoir les mérites!»