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2,52

sur 219 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De l'attitude des gens de la haute en altitude qui tombent bien bas suite à une panne.
En fait la panne semble bien s'être installée quand l'écran a fait écran à la possibilité de vivre sans connexion et sans retransmission. Quelques petites pages pour prédire l'accidentel prévisible, puisque personne ne feint la surprise et ne cherche à réellement identifier la cause. L'irrémédiable s'inscrit dans ce qui a déjà commencé : quand l'écran s'éteint le présent perd goût et vient le souvenir fataliste. Voici un monde moderne où le silence imposé ne fait même pas crier.
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Après le covid, le black-out


L'anticipation à saut de puce est toujours plus inquiétante que celle au long cours. Son caractère lugubrement prophétique est d'autant plus pertinent que les événements annoncés sont proches de nous, échappant ainsi à la science-fiction pour se rapprocher de la divination, façon prédiction astrologique d'initié pour l'année à venir. de Lillo nous promet alors une panne de courant généralisée le soir du Superbowl. Mais grâce au ciel le Superbowl 2022 est passé et l'électricité toujours acheminée jusqu'à nos chatoyants appareils.

Contrit, j'avoue que le silence est mon premier de Lillo ; incapable donc de le placer sur le fil d'une oeuvre dont il serait un des points finaux, de le mettre en perspective avec quelques antériorités qui viendraient l'éclairer d'un jour nouveau. C'est de facto un livre suspendu au milieu du néant, lévitant seul et dépourvu de toute connexion, dont il me faudra tenter de percer quelques mystères.

Ça ressemble à une pièce de théâtre que l'on aurait novelisée où une situation absurde rencontrerait des dialogues lunaires. Des personnages faits pour la scène se débattent dans des échanges improbables en période apocalyptique. Et finalement ce court roman électrique se transforme en conte de la modernité, critique implacable de sociétés humaines uniquement dépendantes de leur apport en énergie. Sans ce sacro-saint viatique, tout se dérègle et les discussions deviennent surréalistes, égarées dans un urbain semblable à un tombeau.

Pour conclure, un très bon livre, qui nous gratifie d'un frisson en nous plongeant dans le désordonné.

De Lillo est en fin de carrière mais il semble d'une fraîcheur salvatrice pour lui-même et ses lecteurs, primesautier dans le fond et dans la forme, inventeur d'une folie littéraire et toujours neuf dans une éclatante sobriété, d'économie classique.

Le silence des écrans se ferait-il, parlerions-nous nous aussi avec tant d'abondance et de désordre ?

Samuel d'Halescourt
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Drôle de petit livre (une centaine de pages) que nous propose Don DeLillo.
Cinq amis se retrouvent pour regarder ensemble à la télé le Super Bowl, mais toutes les connexions numériques sont coupées et l'écran noir.
Le silence est pesant, alors ils parlent.
Chacun pour soi, pas de dialogue, juste des monologues: l'un commente le match invisible, l'autre parle de son obsession pour Einstein, un couple s'isole.
Mais pas d'échange, comme si le réseau entre les personnes était également coupé...
Définitivement ?

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Curieux petit livre que "Le silence" de Don Dellilo.
Tout s'arrête un dimanche de Super Bowl, plus d'écrans plus de communications plus rien. C'est un peu l'histoire du Bug de Enki Bilal, mais vécu par quelques personnes ordinaires (ou presque), qui ne comprennent pas, ne veulent pas comprendre, trouvent différents échappatoires.
C'est surprenant, déroutant mais j'ai lu le texte de bout en bout sans le lâcher.
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Un huis-clos savoureux, tout en finesse sur la vacuité de la vie urbaine et mondialisée. Les dialogues sont précis et savoureux. C'est court mais quelle intensité! quelle profondeur! Ce livre suscite de nombreux questionnements sur notre société et la place des technologies dans nos relations sociales. Un dialogue est-il encore possible sans réseaux sociaux et télévision?
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Dans le vol Paris-New York qui le ramène chez lui, un couple expérimente cet état de flottement propre aux longs trajets, quand "l'essentiel des propos semble relever de quelque processus automatisé, des remarques générées par la nature même du voyage aérien". Un degré zéro de la communication -rythmé par la lecture obsessionnelle et rassurante des paramètres de vol- brutalement interrompu par de violentes secousses et un mouvement de panique. Un polar qui secoue et qui fait monter l'adrénaline. Bon suspense addictif !
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Sorti en octobre 2020 aux États-Unis et en avril chez nous avec Sabrina Duncan à la traduction, le Silence est le dernier texte à date de l'auteur américain Don DeLillo. Après un dérangeant et obsédant « Zero K » créant un pont anxiogène vers une alternative futuriste et transhumaniste, l'auteur revient à l'intime sans délaisser pour autant ce vaste monde qui nous entoure.

En 2022, un dimanche soir, durant le Super Bowl, un événement inconnu mais perturbant ce produit. Cet événement a pour conséquence de priver tous les habitants (au moins les américains, mais probablement plus) des écrans (ordinateur, tv, téléphone). Une catastrophe privant les cinq amis, s'étant réunis dans un appartement pour regarder le Super Bowl. du regard sur le monde extérieur et surtout sur ce qui est à l'origine du problème cette privation sort du cadre routinier pour basculer vers quelque chose d'autre.
Dès lors, comment réagir, penser, s'occuper, interagir, etc… Ce huit clos devenant petit à petit une petite agora où le dialogue reste encore le meilleurs moyens de tenir jusqu'à l'absurde.

Diane, l'ex-professeure, et son mari Max, Martin l'ancien élève de Diane, Jim et Tessa (qui rentre de voyage en Europe, et qui étaient en avion lors de l'accident) mettent en place une logorrhée partant dans tous les sens, avec comme référent la théorie de la relativité d'Albert Einstein ou le Chili et son télescope de Cérro Pachon. Tout s'entrechoque, se confronte et s'entrecoupe jusqu'à se hachurer jusqu'au silence.

Nous pourrions y voir un parallèle avec la pandémie mondiale. Et très probablement est-ce le point de départ de l'auteur dans ses réflexions pour construire son nouveau roman, tant il semble inscrit dans l'urgence, et tant les écrans sont centraux depuis le début de la crise. Mais ce serait, dans le fond, occulter toute la finesse et la subtilité d'un auteur qui n'a cessé de construire son art de livre en livre.

Ici, nous pouvons aborder ce qui touche à l'essence/essentiel. L'auteur se dépouille des artifices habituels pour finalement recentrer l'attention sur l'essentiel, le dialogue. Nous ne sommes même plus dans une considération « Post-Moderne », le chaos fait parti de l'oeuvre, et l'auteur ne l'utilise que comme contexte, ici, nous assistons à une tentative de dépasser un cadre donné, de tendre vers un minimalisme « essentiel ».

Le Silence dans sa structure en deux parties, joue la déconstruction. La première partie très classique, dans un déroulé narratif sans surprise, du DeLillo comme nous connaissons depuis Americana. Puis vient la bascule, l'explosion des repères, du référentiel (Relativité générale… Jamais loin), pour arriver à une narration hybride, des séquences, des extraits, des passages, recentrant sur l'instant et le propos. le lecteur n'est plus omniscient, il redevient simple spectateur, mais spectateur de notre époque, en flash, en séquence, en zapping. L'essentiel est dans le dialogue.

Ce, dépouillant ainsi Don DeLillo, finit invariablement par nous questionner sur notre consommation et notre rapport au monde. Quel symbolisme peut-on retenir quand finalement notre plus vieux médium, le dialogue, devient ici une quasi-incapacité de communiquer, tant nous nous sommes formatés, avec l'air des réseaux sociaux, à évoluer dans notre bulle sociale virtuelle. Tout se déroule ainsi, chacun tient ses propos, chacun lance sa réplique, ne trouvant généralement que le lecteur comme récepteur passif, ne pouvant que constater. le dialogue devient silence, et l'humanité s'est transformé en quelque chose d'autre.

Nous ne sommes plus l'Homme moderne/post-moderne, notre personnalité, notre vie, nos interactions, tout se transpose par le biais des écrans, et nous nous retrouvons incomplets et incapables sans ce dernier. Dès lors le vertige est permis et DeLillo nous bluffe encore une fois.

« Max n'écoute pas. Il ne comprend pas. Il est assis devant son poste de télévision, mains repliées derrière la nuque, coudes écartés. Puis il fixe l'écran».
Lien : https://www.undernierlivre.n..
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