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Don DeLillo fait partie des auteurs situés quelque part à la périphérie de mon petit cercle littéraire. La lecture de Point Omega permet d'entrevoir une parcelle de son univers, d'appréhender son style à travers un court roman, avant d'attaquer, si le coeur nous en dit, ses romans majeurs.
Point Omega est de prime abord déroutant, même si on pense rapidement à certains aspects de l'univers d'Auster : solitude profonde des personnages, relations à tiroirs, mise en abyme dans l'intrigue, huis-clos angoissant. A cela s'ajoute en début et fin de roman une escapade artistique, cinéphile, mais absconse, vers l'oeuvre de Douglas Gordon : «24 Hour Psycho » (le film d'Hitchcock Psychose dilaté à deux images par seconde, sur une interminable projection de 24 heures). La disparition soudaine et inexpliquée d'un des trois personnages fait basculer le récit vers des questions existentielles autour du deuil et de la solitude.
Teilhard de Chardin définissait le point Omega comme point de convergence ultime de l'évolution humaine. Après avoir fermé ce livre, on est loin d'avoir trouvé ce fameux point. le début est déroutant, à la fin persiste le sentiment frustrant de ne pas avoir tout compris des motivations de l'auteur. Reste la petite musique littéraire accrocheuse du style narratif, phrases courtes et minimalistes, permettant de rentrer en empathie avec les protagonistes, de s'accrocher à leur éphémère destinée, de s'identifier à leurs dérives. Une belle découverte.
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Un petit roman assez difficile, en effet, directement inspiré d'une oeuvre d'art contemporain. En fait, même sensation que devant certaines oeuvres ou performances d'art contemporain, dans ce livre-tableau où rien ne bouge, où on oscille entre étrangeté fascinante, sentiment de toucher un truc génial, et vide absolu. Sensation de passer très près de quelque chose, mais parfois aussi, à côté de quelque chose, sans dévoiler l'intrigue – il y en a tout de même une, très mince -, j'aurais aimé un récit plus long, plus consistant (sur le thème de la guerre notamment), on peut rester un peu insatisfait, mais charmé aussi, de cette impression d'effleurer les choses, le thème, les personnages, le décor… La beauté n'est pas absente, elle est fugace et se mérite, ne se laisse pas toujours attraper (comme dans un musée donc). Ma partie favorite est au début, simple et brillante, dans la description de cet homme qui assiste à la projection au ralenti (sur 24h) de Psychose, d'Hitchcock, et qui se coule dans le film, dans le temps immobile… de très belles phrases sur la psychose, et en définitive une nette impression, très psychanalytique, de ‘rencontre manquée avec le réel'. Curieux objet littéraire, qui mérite qu'on y revienne pour l'apprivoiser autrement, ou simplement pour se confronter à son altérité… comme au musée.


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Jim Finley, jeune cinéaste se rend dans un con perdu en plein désert afin de rencontrer Richard Elster, un septuagénaire sur lequel il a l'intention de réaliser un documentaire. Ce vieil universitaire de 73 ans l'intéresse en effet au plus au point de par les expériences qu'il a vécues et notamment sa participation à la guerre d'Irak. Ce dernier est assez solitaire et a du mal à se confier, tentant toujours de dévier la conversation vers un autre sujet. La solitude des deux hommes est bientôt rompue par l'arrivée de Jessica, alias Jessie, la fille de Richard Elster. Celle-ci va leur apporter dans le coeur de ceux-ci une lueur de joie ...jusqu'au jour où elle disparaitra d'une mystérieuse façon, disparition qui, bien que suggérée, ne sera jamais réellement expliquée et le lecteur ressentira l'effet de quelque chose d'inachevé, de non-dit.
Point oméga est en fait une réflexion sur la vie et sur notre présence sut terre. Que sommes-nous sensés accomplir durant le peu de temps qui nous est octroyé en ce vaste monde ?
Magnifique roman de Don de Lillo qui pose des questions existentielles et nous invite à mener notre propre interprétation. À lire !
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Est-il morose, DonDelillo avec un nom si swinguant ? Pourquoi écrit-il ? Et pourquoi je succombe à son charme alors que je déteeeeeeeste les livres qui finissent en queue de poisson… et les intrigues auxquelles on ne comprend pas grand chose. Moi qui accepte de me taper des ouvrages ou des films qui me déplaisent ou m'ennuient au premier abord, juste pour savoir où l'auteur veut en venir… DDL ne me fait même pas ce cadeau. Et pourtant, son écriture, je marche, je m'en régale.
Mon parti pris, avec lui, c'est : n'en attendons rien. Lisons avec succulence son style, suivons des gens rien qui ne font rien et parlent sans dire grand chose. Soyons éblouis par son art du vide.

Alors va pour ce Point Omega. Comme le livre est petit, il est resté mon "livre de sakamin" pendant des mois, idéal pour un long trajet en métro, une attente interminable chez le toubib ou entre deux cars. On peut le reprendre à n'importe quelle page, relire des passages, puisqu'il ne se passe pas grand chose.
On peut quand même essayer de comprendre.
Par jeu.
Par exemple, ça commence avec un gars qui se repaît du film Psychose ralenti à 2 images par seconde, dans une expo gonzebzuel du MoMa au coeur de New York. On dit "il". Il n'est pas le narrateur. L'auteur l'observe en train de s'observer en train de regarder ce film au ralenti, en train de quitter la terre et le temps, de se fondre dans les images du film de Hitchcok. Il s'observe dans son rapport inexistant avec les autres, qui passent deux secondes, deux minutes ou un peu plus, dans la salle de projection. Il s'observe face au gardien qui n'observe rien. A un moment, il observe un duo, un jeune et un homme aux cheveux blancs nattés, un peu genre maître et élève, un duo qui reste quelques cinq minutes à regarder le film au ralenti et repart solennellement.
Imaginons que DDL ait fait cette expérience. Il est allé voir cette "oeuvre", le ralenti muet du film de Hitchock, fatalement intéressé par le concept. Imaginons qu'il ait observé ce duo…
et que l'idée lui soit venue de le mettre en scène.
Comme il est taquin, c'est le jeune qui écrit "Je". J'imagine alors que DDL se soit fait plaisir en se mettant en scène en d'autre temps, jeune vidéaste conceptuel lui-même, qui veut faire une oeuvre en filmant un gars morose qui a été conseiller extérieur au Pentagone pendant la guerre des USA en Irak.

Comme à son habitude, "je" nous décrit un rien, un vide fort intéressant en plein désert, en pleine chaleur, le point Alpha où tout commence, en contraste absolu avec la trépidante New York qui serait le Point Oméga où tout finit. Les conversations entre le Maître et l'élève, je n'en ai rien retenu. J'ai par contre bien en tête leurs silences, leur oeil sur le paysage, le débouchage d'une bière et ce Rien à 35° à l'ombre de la bicoque. La fille du Maître débarque, elle est légère, fraiche. Que fait-elle là ?
A la fin du livre, on retourne dans la salle de projection du Psychose au ralenti. Et "Il", l'observateur, semble s'ouvrir en toute intimité avec une jeune fille qu'il ne voit même pas, elle est plus petite et se tient derrière lui. Son esprit s'envole, en deux trois phrases échangées il veut passer sa vie avec elle, sait qu'ils sont fait l'un pour l'autre, alors quand elle s'en va, il la rejoint au dehors et obtient son numéro de téléphone. Puis il retourne voir le film au ralenti en repayant plein pot son entrée, alors qu'il ne reste même pas une heure avant la fin de l"oeuvre", qui déménagera le lendemain vers d'autres musées gonzebzuels. Voilà voilà.
J'ai l'air comme ça de dévoiler la fin du livre, mais comme il ne se passe rien, autant dire que le dévoilement de quoi que ce soit est une vue de l'esprit. Dans le désert, le jeune homme vidéaste aperçu dans la salle Psychose, "Je", boit des bières avec l'homme aux cheveux blancs nattés qui l'accompagnait au MoMa. Puis la jeune fille débarque, "je" est attiré, et ému de découvrir combien le vieil homme est dingue de sa fifille. Est-ce qu'elle quitte le désert, son popa et "je" pour retrouver la salle de projection de Psychose ? L'écrivain a-t-il voulu donner vie à ces personnages rencontrés ou observés dans cette salle du Musée ? Façon mise en abîme.
Ou assembler deux moments de sa vie en décrivant l'observateur de Psychose au ralenti, lui-même, puis un jeune vidéaste pas très au point mais tenace, lui-même..? Pour finir par sa rencontre avec… la femme de sa vie ? Ou une rêverie pendant la séance de cinéma au ralenti…
Oui je sais c'est pas terrible, mais j'aime bien qu'il y ait un fil conducteur, alors comme DDL se contente de nous proposer ces pages, j'en fais ce que je veux, et ce que je veux, c'est qu'un livre ait un début un milieu une fin.
Voilà. Ne me remerciez pas.
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New York, MOMA (Museum of Modern Arts). Chaque jour, un inconnu vient visionner "24 hours Psycho", version ralentie du célèbre film d'Hitchcock, réalisée par le plasticien Douglas Gordon. Bien loin de là, dans le désert californien, Richard Elster, un vieil universitaire pessimiste spécialiste de géopolitique, répond de mauvais gré aux questions du jeune cinéaste marginal James Finley. Venue les rejoindre, Jessie, la fille d'Elster, échange diverses banalités avec Finley, avant de disparaître définitivement lors d'une randonnée. Pendant ce temps, le spectateur anonyme du MOMA discute avec une étudiante, sans parvenir à un contact réel.
Que signifie ce bref et étrange roman ? Loin des vastes fresques historico-réalistes "Americana" ou "Cosmopolis", "Point Oméga" apparaît comme une lente quête de sens, à travers des personnages eux-mêmes murés dans leur propre solitude, soumis aux affres de l'incommunicabilité. Perdu dans sa contemplation muette, le cinéphile ne réussit pas à nouer le moindre rapport avec le monde extérieur, et le visionnage obsessionnel de "24 hours Psycho" ne lui fournit nulle réponse existentielle. de même, Richard et Jessie Elster n'établissent aucun véritable échange, et Finley n'arrive pas à se lier à eux. Progressivement, la conversation s'éteint pour laisser place à l'angoisse du vide.
Reste, dès lors, la beauté des images et la pureté de l'évocation. À défaut de l'expliquer, de fournir une quelconque solution, Don DeLillo décrit le monde en phrases sobres, parfois lyriques, comme pour atténuer la souffrance et le désespoir : "Parfois le vent vient avant la pluie et fait envoler les oiseaux devant la fenêtre, des oiseaux fantomatiques qui parcourent la nuit, plus étranges que des rêves" (p. 139). "Point Oméga", un livre profond, singulier et mélancolique.

Un article d'Etienne Ruhaud

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. Petit ouvrage planant haut, au contenu énigmatique, au style pur, et dont le thème porteur semble être le temps, le temps perdu surtout, ou la vie « en dehors des infos et de la circulation ».
Le roman part de la vidéo d'un artiste américain, 24 hour psycho, projeté au Museum of Modern Art (MoMa) de New York, et qui étire le film Psychose de Hitchcock sur 24 heures, sans bande-son associée. Un spectateur y passe ses journées, fasciné par ces sortes d'arrêts sur images, de mouvements décomposés, scènes connues du meurtre de Janet Leigh par Norman Bates (Anthony Perkins), sous la douche, chute dans l'escalier du détective privé, le visage tailladé, chaque scène durant des heures, en tout cas « un segment de temps radicalement modifié ». Devant cet écran, comment échapper, face à ce temps presque arrêté, à « la profondeur des choses, si faciles à manquer dans l'habitude superficielle de voir » ? À se demander si on n'est pas dans le réel dans cette installation, alors que le film original ne serait qu'une fiction ? le réel, quel réel ?
Avant de revenir au musée à la fin de l'ouvrage, l'auteur nous amène dans le désert où l'on retrouve deux personnes aperçues au musée, un jeune cinéaste, Jim Finley, et un vieil homme qu'il voudrait filmer, Richard Elster, ancien expert en stratégie militaire, conseiller écouté, un conservateur qui eut un rôle dans la guerre en Irak, tout en étant longtemps resté extérieur aux staffs gouvernementaux. La fille d'Elster les rejoint dans un deuxième temps.
Là se déploie tout l'art de DeLillo, entre le sens donné aux propos des protagonistes et l'esthétique du texte, le rythme, la succession des dialogues entre les deux hommes et des impressions du cinéaste-narrateur. On peut se laisser bercer par la musique des mots, ou chercher à approfondir les propos d'Elster, qui fuit les villes où tout est conflit pour cette maison dans le désert, lieu de retraite spirituelle, où « il ressent le paysage plus qu'il ne le voit », car «  le temps ralentit, devient aveugle ».
Volontairement mystérieux, le stratège militaire qu'est Elster semble s'opposer aux stratèges qui complotent, monde fermé qui mène une guerre abstraite, envoyant des armées à des endroits sur des cartes, qui ne correspondent à aucune réalité, et sont pourvoyeurs de mots, d'images, de slogans. Partisan de « la guerre haïku, une guerre en trois vers avec un nombre fixe de syllabes », à la recherche « d'un ensemble d'idées ayant à voir avec des objets éphémères », au coeur de l'histoire vivante de son pays, il moque « les estimations, les statistiques, les rationalisations » de ses collègues. Il n'obtiendra pas les habilitations nécessaires. Il aura tout de même une brève carrière gouvernementale, confirmant son opinion que « tout gouvernement est une entreprise criminelle », qui entretient des fantasmes comme les armes irakiennes de destruction massive, ou qui se repose sur des empires financiers mafieux, malhonnêtes.
Puis, se soustrayant à cette agitation urbaine, il s'installe dans le désert, se laissant gagner par le temps à perdre, par des dialogues ou monologues sur le point oméga, le paroxysme et la convulsion du monde à quoi vise la société, le rêve d'extinction, la reddition, etc.
Ce livre n‘est pas que réflexion théorique sur la guerre, le temps et la vie, c'est aussi une relation vivante entre un aîné et son disciple, entre un jeune homme (le cinéaste) et une jeune femme (la fille d'Elster), d'ailleurs surtout faite de fantasmes, enfin un questionnement sur une disparition qui révèle l'amour fou du vieil homme pour sa fille et sa détresse devant ce qu'il ne comprend pas. On redescend sur terre, et la réception est douce. DeLillo nous désarme insensiblement.
Le lecteur est captivé par cette écriture, limpide dans sa complexité, imagée, cette narration souple, variant de la réflexion à l'action, avec un brin de mélancolie. Si l'on est par moment désarçonné, il faut s'en remettre à cette réflexion de DeLillo : un roman est un challenge pour le lecteur, il l'est aussi pour l'écrivain.
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Après ma lecture ratée d'Americana, j'avais à coeur de comprendre pourquoi Don DeLillo était considéré comme un des grands écrivains américains. On m'a conseillé Outremonde et L'homme qui tombe (qui sont donc du coup tous les deux dans ma PAL) mais ils sont juste énormes. Alors quand j'ai vu à la librairie que le nouveau Don DeLillo était tout compact (140 pages) et qu'en plus ma libraire avait beaucoup aimé … je n'ai pas trop hésité !

J'ai eu raison parce que j'ai trouvé le livre réussi dans son propos. Il y a des histoires communes avec Americana, notamment le jeune homme qui veut faire un film pour expliquer ce qu'est vraiment l'Amérique, et notamment qui a décidé la Guerre en Irak. Il montre notamment que Richard Elster est très affecté par cette guerre, et que maintenant il se laisse aller jusqu'à ce que seul sa fille puisse compter pour lui. Cette partie n'est pas du tout exploité par Don DeLillo comme si finalement c'était vain.

Son personnage principal est le temps, les personnages secondaires les humains qui gravitent autour de ce temps, un temps différent suivant l'endroit où on se trouve. le temps quand on est en Californie, le temps quand on est sur la côte est, le temps quand on est dans le désert, l'avancée du temps, le temps quand quelqu'un disparaît. Pour figurer tout cela, il était obligé d'avoir des personnages secondaires pour décrire les sensations. J'ai beaucoup aimé les parties sur 24 Hour Psycho qui parle de ce que serait un film si on le ralentissait au rythme de la vie, de tous les détails que l'on pourrait percevoir alors. L'entremêlement des personnages, et surtout de qui est qui, est à mon avis très subtil et très fin et marque l'importance des coïncidences dans la vie.

Americana était un des premiers livres publiés de Don DeLillo : il marquait une sorte de désespérance par rapport à l'Amérique que l'on ne voit pas dans les journaux. Dans Point Oméga, c'est un Don DeLillo de la maturité qui a appris à vivre avec son Amérique et qui s'intéresse au temps et surtout à ce que le temps gardera.

En conclusion, ce livre m'a permis de me réconcilier avec un auteur !
Lien : http://cecile.ch-baudry.com/..
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Un roman assez philosophique dans lequel l'auteur nous emmène dans une analyse assez particulière de notre civilisation.
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Livre assez complexe où le cinéma rejoint la littérature à travers la guerre, le désert, la fuite inexorable du temps. Assez difficile d'accrocher à la personnalité tourmentée des héros, mais l'écriture est très belle.
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« Point omega » de Don DeLillo est un livre surprenant, enfin ce que j'en ai compris. A priori il s'agit de propos sur ce que nous sommes et notre devenir, quoi que je n'en suis pas certaine.
Pour autant, la mutation de l'esprit, de la conscience vers la matière inorganique, la pierre décrites par l'écrivain américain m'évoquent bien l'environnement minéral dans lequel nous sommes tous. le texte est beau, bien écrit et plaisant à lire.
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