Après cette lecture, j'acquiers l'intime conviction que cette auteure a définitivement le niveau pour intégrer ma best list des écrivains francophones de SFFF. Bon je m'emballe peut-être un peu, n'ayant lu qu'un seul autre de ses romans,
Plaguers, que j'avais déjà beaucoup aimé.
Dans un autre style,
Alouettes est tout aussi réjouissant.
La plume a beaucoup de personnalité et d'humour – comme en témoigne aussi les posts de l'auteure sur Facebook, tout en esprit, ironie, poésie du quotidien et de l'imaginaire…
Le récit et les dialogues sont bourrés de références et d'érudition, empruntées indifféremment aux cultures pop et classique.
Références encore à des événements historiques anciens ou contemporains comme les attentats du 13 novembre dont l'héroïne perçoit les macabres échos.
Je regrette de ne pas mieux connaitre Paris pour pouvoir apprécier pleinement les descriptions des lieux et quartiers à la sauce 2032 et "altermondialiste" – de l'AlterMonde quoi…
Cet AlterMonde se mêle au notre sans que, nous, humains ordinaires, ne le remarquons.
De ce fait, fées, vampires, loups garous, sirènes, licornes, cohabitent dans la capitale ; ainsi que tous types de créatures tirées de la mythologie d'ici et d'ailleurs, faunes, kitsune, et bien d'autres…
Tout ce beau monde peut être amené à se divertir dans un game center et surfer dans une réalité virtuelle comme n'importe quel parisien de l'an de grâce 2032.
Il se retrouve aussi dans l'étude notariale de l'oncle de l'héroïne qui produit des documents certifiés pour créatures magiques et autres anges et démons : succession, contrat de mariage...
L'héroïne est une sorcière, dotée de certains pouvoirs, notamment percevoir les fantômes : les littéraires, les artistiques, les ravages de guerre, d'abomination, les Roméo et Juliette, et autres tragédies, tous ces spectres que nous trimbalons avec nous, que nous semons dans notre sillage… Les autres pouvoirs d'Agnès sont dévoilés au fur et à mesure de l'intrigue, tandis que sa personnalité se découvre assez rapidement, marquée de féminisme, d'angoisses, et de relents d'alcool.
La plupart des chapitres s'achèvent par un petit cliffhanger qui nous ordonne de poursuivre la lecture. C'est diabolique !
La toute fin laisse présager de nouvelles révélations à propos de l'héroïne et l'ensemble se révèle un appel à me procurer au plus vite les autres titres du cycle de Navarre. C'est tout bonnement démoniaque !
La chronique en vidéo sur le lien ci-dessous
Lien :
https://youtu.be/4TPRqFXdRT0