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EAN : 9782917718001
Griffe d'Encre (05/06/2008)
3.86/5   77 notes
Résumé :
Certaines propositions ne se refusent pas. Même lorsque vous êtes une très vieille eco-warrioracariâtre et à l’agonie, même si l’offre va à l’encontre de tous les idéaux que vous avez défendus pendant des années : le transfert de votre esprit dans un nouveau corps. Mais ce n’est pas n’importe quel corps qui attend Ann Kelvin, c’est celui d’un grand cachalot, un des derniers de son espèce.

Le monde du silence, version science-fiction. Avec cette très é... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Cette courte novella SF est un cri du coeur qui espère être entendu par-dessus la houle des océans terrestres...
Certains critiques l'avaient perçu et ont attribué à ce récit plusieurs prix littéraires, dont le Grand prix de l'imaginaire (2009), le Julia Verlanger (2008) et le Rosny aîné (2009).

Lady Anna Kelvin, ancienne professeure de biologie marine et activiste écologique, est maintenant une vieille dame en fin de vie, rongée par un cancer... quand Marc Senac (ex-étudiant d'Anna et un peu plus que ça) vient la trouver pour lui proposer de transposer sa mémoire dans un imposant corps de cachalot... afin qu'Anna puisse observer encore les fonds marins et servir la science une dernière fois.
Mais le véritable but de cette "transmnèse" est bien tout autre...

On suit l'histoire de cette expérience scientifique, raconté par Marc (qui s'ouvre aussi sur ses souvenirs d'Anna avec son caractère trempé et sa forte personnalité) en alternance avec l'itinéraire d'Anna/Cachalot découvrant ses nouvelles émotions palpitantes dans ce monde aquatique...scandaleusement exploité par l'homme.
C'est ainsi que Jeanne A. Debats nous permet une submersion, aussi réaliste et engagée (par ses considérations environnementales), que poétique (avec la visite du "continent cétacé") dans un texte remarquable à la narration fluide, accélérant le rythme avant l'épilogue à l'arrière-goût saumâtre...

Je ne savais pas que la peau de certains cétacés peut être à ce point sensible et comme Anna, au contact de son compagnon sous-marin, je frissonne encore... de révolte comme de plaisir, après cette lecture aussi enrageante qu'émerveillée.
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Résumer cette novella à un récit écologiste sur la sauvegarde de la faune serait extrêmement réducteur.
L'écriture est poétique et belle, l'univers sous marin nous fait voyager, nous émerveiller. L'intrigue est séparée en deux parties qui s'enchevêtrent : Il y a le temps avant le moment où Ann transfère son esprit dans le corps du cachalot, et la période où elle voyage à travers ce corps. L'auteur nous fait entrer progressivement dans la personnalité d'Ann, oscillant entre âme romantisme et idéaliste, face à la dureté et l'âpreté presque désabusée de cette vieille dame. Et derrière ce texte très riche sur le thème de l'écologie s'étend sur une thématique plus large, celle de l'éthique au sens général, jusqu'où la lutte militante justifiée dédouane-t-elle quelques entorses à la déontologie.
Ce court roman est aussi la preuve qu'en un récit très court il est possible d'aborder un large éventail de problèmes complexes, avec un texte de qualité littéraire indéniable, et ne nous embarquer pour une superbe voyage chargé d'une grande intensité dramatique.
Ce texte m'a fait l'effet que m'a procuré le texte de Ken Liu “L'homme qui tua l'histoire”, le sentiment de découvrir un auteur à suivre de très près.
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Cette novella qui mêle avec brio une histoire de science-fiction et un combat écologique, est un petit bijou qu'il faut avoir lu.
Anna Kelvin, professeure de biologie marine et activiste écologique, se sait condamnée par un cancer. Tant qu'à disparaitre autant le faire avec brio. Et voilà notre vieille dama acariâtre et au caractère bien trempé qui, grâce à Marc son ex-étudiant, transmute son esprit humain dans le corps d'un cachalot.
Nous voilà entraînés, à la suite d'Anna, dans un fabuleux voyage sous-marin. On découvre le monde des cachalots et on frissonne à la lecture des aventures de notre héroïne qui se bat contre ces hommes qui exploitent et détruisent la richesse des océans. Car la dimension écologique et le combat de sauvetage des cétacés prend toute son importance à travers ce récit.
Deux voix se mêlent pour nous raconter cette histoire incroyable, celle d'Anna devenue cachalot et celle de Marc qui la suit.
C'est merveilleusement conté, l'intrigue est haletante, l'évocation des océans et de la vie marine est d'une grande poésie.
En un récit très ramassé, l'autrice a su construire une intrigue implacable, créer une héroïne attachante et aborder la protection des cétacés.
C'est fort, et ça se lit d'une traite, avec délectation.
Jeanne A Debats a bien mérité les nombreux prix qui ont couronné sa nouvelle.
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Condamnée par un cancer, Ann Kelvin, ancienne professeure de biologie marine et activiste écologique, accepte que l'on transfère son esprit dans le corps d'un grand cachalot. C'est une première, car habituellement cette "transmnèse" se fait via un clone.
Ann va pouvoir ainsi accomplir sa dernière action militante, en faveur de la préservation des espèces marines comme les baleines ...
Cette "novella" nous emmène au coeur des grandes profondeurs, un voyage fascinant ... Une belle histoire à la fois touchante et poétique, sur fond d'écologie. Belle plume.
Elle a reçu plusieurs prix littéraires, dont le Grand prix de l'imaginaire (2009), le Julia Verlanger (2008) et le Rosny aîné (2009)

Challenge multi-auteures SFFF 2020
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Ce n'est pas tant la forme que le fond qui est intéressant dans cette nouvelle. le sujet porte principalement sur l'extinction des grands cétacés et cela n'est pas de la science-fiction, c'est malheureusement d'actualité tout comme pour de nombreuses autres espèces marines, terrestres ou autres.
Dans un futur sans doute pas très éloigné où les humains on la possibilité de rallonger leur vie en incorporant des corps de substitution, un scientifique propose à une vieille amie en fin de vie d'intégrer le corps d'un grand cachalot dans le but de faire cesser la surpêche des grands mammifères marins en danger d'extinction. Ann Kelvin, riche anglaise et militante activiste écologique, prend possession du corps de l'immense baleine et prend le large...
La façon trouver pour mettre fin à la pêche intensive est drastique et se rapproche fortement de celle de la teinture indélébile des cornes pour essayer de sauver les rhinocéros. Je dis oui et merci aux fondations privées (celles qui sont efficaces). C'est terrible, qu'attendent donc les gouvernements pour faire de la sauvegarde écologique une priorité absolue et oublier le profit des plus riches au dépend de tout autre chose.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait choisi le corps d'un très grand mâle.

À son âge, elle ne tenait pas à assumer les conséquences du rut dans la peau d'une femelle dont le partenaire atteindrait les quarante tonnes en moyenne. En milieu aquatique, qui plus est, alors qu'elle n'avait déjà guère d'expérience à l'air libre. Et le peu qu'elle avait n'était pas vraiment concluant, c'était le moins qu'on puisse dire.

Le docteur Ann Kelvin chassa ses vains regrets par son évent. Un geyser d'air et d'eau d'une demi-douzaine de mètres emporta les rêves rapiécés et le romantisme suri qui avaient survécu à quatre-vingts années parmi les hommes. L'animateur du Marineland assis en tailleur sur le rebord d'émail bleu en fut trempé jusque dans ses sandales. En cette fin mai, c'était une douche assez fraîche, mais il rit et agita sa casquette avec enthousiasme tandis que les premières vannes s'ouvraient.

La nageoire caudale du grand cachalot battit avec douceur les vagues qui arrivaient dans la piscine. Devant lui, les écluses s'emplissaient une à une, et l'odeur des eaux du large lui parvenait de plus en plus forte, de plus en plus attirante. La peau épaisse et blanche, qui l'avait fait appeler évidemment Moby Dick pendant la première partie du séjour – jusqu'à ce que le responsable du projet s'avise des résonances sinistres et péjoratives de ce surnom –, frissonna lentement, une petite vague de rides qui parcourut dix-huit mètres de la queue puissante à l'énorme tête en forme de rostre. Ann ouvrit la gueule et laissa le goût des créatures marines et des carburants dégazés emplir la vaste ouverture ceinte de dents impressionnantes.

Oh, Seigneur, rien que pour cela, ce goût de sel et d'algues explosant dans sa bouche en étincelles minuscules et brûlantes de vie, rien que pour cela, vraiment, elle avait eu raison de dire oui !
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La longue nuit australe lui plut. Elle restait des heures en surface, couchée sur le côté, à contempler le ciel piqueté d'étoiles plus brillantes que nulle part ailleurs en Europe. Elle rêvait, l’œil perdu dans les branches de la Croix du Sud pour y distinguer les fulgurances de la boite à Bijoux,un amas ouvert dont le nom l'avait toujours séduite. Ce qui était assez ironique, elle l'admettait, au regard de son mépris terrestre pour ces ornements qu'elle jugeait inutiles.
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Au XIXe siècle, les populations de grands cétacés se comptaient en centaines de milliers d'individus.
En 2005, 71 000 cachalots, 50 000 rorquals communs, 11 000 grands rorquals bleus, 5 000 baleines à bosses, 3 000 baleines franches croisaient encore dans nos eaux. Certaines sous-espèces ne comptaient déjà plus que quelques centaines d'individus, ce qui ne constitue pas un réservoir génétique suffisant et viable.
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Call me Ann. Elle ouvrit sa gueule énorme en une parodie comique de sourire humain. Mais il n'y avait personne alentour pour rire du spectacle. La mer était déserte. Le soleil se couchait doucement et l'eau tiède venue du rivage, mêlée aux doigts glacés et insinuants de l'Atlantique tout proche, faisait courir des frissons de plaisir fugace le long de ses flancs gigantesques. Elle se laissa porter par le courant, surprise de savoir d'instinct qu'elle se dirigeait vers le Sud. L'air était idéal, adamantin et riche d'une saveur nouvelle. C'était le premier soir de sa deuxième vie.
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Elle avait choisi le corps d'un très grand mâle. A son âge, elle ne tenait pas à assumer les conséquences du rut dans la peau d'une femelle dont le partenaire atteindrait les quarante tonnes en moyenne.
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Videos de Jeanne-A. Debats (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanne-A. Debats
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Récipiendaire de nombreux prix, pensionnaire de la prestigieuse villa Médicis, voix majeure de la littérature française actuelle, Céline Minard a d'abord étudié la philosophie avant de se lancer dans l'écriture. Rencontre avec celle qui nous entraine en ses mondes incertains…
Avec : Céline Minard Modération : Jeanne-A Debats
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