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3,34

sur 386 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  


Voilà une intrigue satirique qui m'a réjouie ! Quel bon moment passé avec cette galerie de personnages qui gravitent autour de Serge Langlois, gloire du cinéma français sur le déclin,
qui ont plus ou moins un rôle ou un intérêt à défendre auprès de ce monument national.
On y croise une addict aux réseaux sociaux, un enfant hyperactif, une intendante alcoolique, des gilets jaunes et la première dame de France !

Je m'étais déjà beaucoup amusée avec Sigma, et aussi Propriété privée, mais là on est d'emblée poussé derrière les portes du château, dans un huis clos à la François Ozon, un grand Cluedo, pour nous faire sentir les tensions sociales dans les moindres élans de coeur ou de haine.

Dans cette comédie grinçante j'y ai vu la finesse de Chabrol et la légèreté d'un soap opéra à la psychologie stéréotypée. Ça va vite, le rythme est trépidant. Mais mon plus grand plaisir à été de savourer les phrases courtes qui en disent long, de vraies trouvailles métaphoriques, des observations jouissives et moqueuses.

On lit ce livre sourire en coin, complice, alors forcément on a envie de le partager.
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À la suite de Propriété privée, chronique cinglante d'un idéal de vie déçue, Julia Deck nous place tout de suite dans le confort suranné d'un château pour son nouveau roman. Observé et raconté par la fille de la famille, nous découvrons guidés par la certaine innocence de la narratrice le décalage de cette vie. le père est une star du passé dont la première épouse est aussi présente que la seconde. Les jumeaux sont très présents sans avoir de vraie place dans le cercle. La famille trouve refuge dans ce monument national, auprès de lui-même, semblant espérer que les vieilles pierres, fortes de leur passé, puissent résister encore. C'est donc par une bulle, pleine de fantasmes et de peurs, que s'ouvre ce roman avant que l'autrice nous emmène dans un supermarché auprès de Cendrine. Celle-ci accompagnée de son fils Marvin est en retrait du quotidien, ayant transformé son corps, manipulant le regard des autres sur elle. Elle met en scène ce que les autres peuvent penser d'elle. Ce personnage, au milieu de ce décor banal, apporte un trouble dans l'histoire. On pourrait s'attendre à une confrontation de deux modes de vie, un parallèle destiné à installer une tension. Mais il ne s'agit pas de cela. Julia Deck parle de la rencontre possible entres les facette de notre monde. Ce roman, outre la covid, les gilets jaunes et d'autres éléments évocateurs d'actualité récente, parle de notre époque qui se rassure dans le passé et s'enivre de colère par manque d'espoir. Avec un ton chaloupé entre humour et observation précise, Julia Deck développe son histoire en laissant échapper les secrets enfouis. Elle n'épargne personne et met en scène toutes les strates de ce monde, réunissant dans un dîner folklorique Emmanuel Macron et un gilet jaune. Elle croque les êtres avec la pertinence et l'insolence d'un Saint Simon sans jamais tomber dans un cynisme facile. Elle ne se met pas à distance des personnages mais se concentre sur leur capacité à être en relation avec ce monde actuel.
Le roman sous ses allures de règlement de comptes, de chronique sociale, d'enquête policière ou même de vaudeville, amuse et pique. Elle détricote les postures, les faux-semblants dans une histoire surprenante jusqu'au bout.
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Ce que j'aime chez Julia DECK, c'est la facilité avec laquelle elle parvient, au travers de ses romans, à être piquante-mordante tout en jouant sur des faits de société, introduisant un zeste de second degré qui place ses écrits dans une perspective singulière.

Si dans "Monument national" on s'interroge sur la supposée identité de cette gloire vieillissante (Serait-ce Belmondo ? Johnny Hallyday ?), et que c'est extrêmement amusant d'établir des parallèles, des recoupements par rapport à ce qu'on connaît des potins people, il n'en reste pas moins que Julia Deck évoque des faits de société et, entre autres, notre relation au monde contemporain (la diffusion de la vie privée sur Instagram et les réseaux sociaux, la communication de nos dirigeants, la mixité et l'inclusion sociale, etc..).

Bien loin de n'être qu'une simple pochade, les tribulations des personnages sont le reflet de notre société, de ses tracas sociétaux, de l'opposition monde réel/monde rêvé (peut-on ici oser le rôle d'Instagram qui transforme tout ce qui se photographie ?)

Certes, l'ensemble peut sembler tenir du vaudeville. Mais s'avère au final plus fin qu'une lecture au premier degré ne semble l'imposer..Si l'on connait un peu Julia Deck, et surtout si l'on s'interroge sur l'actualité et la communication (officielle ou individuelle), sur les antagonismes sociaux qui font le régal des futurs candidats à l'Elysée, il y a de quoi lire entre les lignes.

D'un point de vue narratif, c'est le regard de Joséphine, fillette asiatique de 7 ans, qui impulse le roman et ce n'est certainement pas anodin ; cela fait écho à la neutralité/fragilité du témoignage d'une enfant, supposément en dehors de toute influence extérieure (et c'est probablement un écran de fumée entre ce qui s'est passé et ce qu'on en apprendra, entre les acteurs et les "lecteurs").

Je me suis amusée à deviner "QUI", comme sans doute beaucoup de lecteurs même peu férus de potins people, mais j'ai surtout aimé, une fois encore, comment Julia DECK, par-delà les apparences, réussit à interroger sur nos moeurs contemporaines et notre rapport à l'information.
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Pour commencer, il faut sans doute se persuader qu'il ne faut pas le prendre absolument au pied de la lettre, ce féroce petit roman moitié people/moitié ... farce tragique. Car bien sûr l'on y reconnaît au passage les Johnny, Laetitia, Laura, saupoudrés ( pour brouiller les pistes?) de quelques consorts, mais son intention est peut-être avant tout de nous convaincre que l'humanité est méchante. Que la plupart des gens sont pour les meilleurs d'entre eux soit parfaitement superficiels et vains, et/ou dépassés par leurs hormones, soit carrément pervers, et mauvais, inextricablement mauvais.
Pour autant, le ton de persiflage narquois qui s'applique à tous les personnages, quel que soit leur milieu social, donne au roman un petit ton acidulé qui m'a beaucoup plu.
Moi qui n'ai pas une très haute opinion de l'espèce humaine, capable de se génocider en général, et s'étriper en particulier oui, j'ai vraiment beaucoup aimé.
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