AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,35

sur 379 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce titre populaire de « monument national » pourrait revenir à un certain nombre de célébrités et il est évoqué lorsque le dit monument fait ses adieux définitifs à ce bas monde. Dans ce roman, les pistes sont brouillées mais malgré tout, l'ombre d'un géant plane sur le texte, au point qu'il est parfois difficile de s'accrocher au portrait du personnage fictif ré-inventé. Trop d'indices pour ne pas percevoir la malice de Julia Deck.
Notre monument, donc, la soixante alourdie de quelques années de gloire et d'abus, vit dans son château de la couronne-est de la capitale, avec sa troisième épouse, et toute une armada d'employés qui résident sur place.

De son côté, Cendrine vit des jours mornes à la caisse du U qui l'emploie pour retrouver en fin de journée son garnement de fils. On apprend que la jeune femme vit sous une fausse identité.

Comment les histoires de deux mondes si différents pourront-elles se rejoindre ? C'est tout le sujet du roman.

C'est drôle, caustique, enlevé, on ne s'y ennuie pas deux minutes, tant les portraits des personnages sont ciselés avec un humour grinçant.

Comme dans Propriétés privées, Julia Deck a l'art de mettre le focus sur les fragilités et les bassesses de nos groupes sociaux. Avec légèreté mais fermeté.

Un excellent moment passé en compagnie de ce monument national.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          803
Voilà un roman qui se lit d'une traite et qui est un régal de finesse satirique.
Autour de Serge Langlois, un acteur célèbre vieillissant dans son château près de Rambouillet, gravitent une seconde épouse dévouée et superficielle, Ambre, une fillette adoptée et extra-lucide, narratrice du roman, et une nuée de domestiques et de parasites, tandis que dans le 93, au Blanc-Mesnil, Cendrine Barou et sa collègue Aminata, caissières de supermarché, évoluent dans un milieu bien plus populaire mais non dénué de secrets, d'où chacun cherche à s'échapper, comme Abdul, star éphémère de hip hop et bientôt embauché comme coach au château.
Tous les éléments d'une satire sociale caustique et spirituelle se mettent en place autour du personnage de Serge, qui n'est pas sans rappeler Johnny Halliday dans ses vieux jours, sa vie privée scrutée par les magazines et les réseaux sociaux, son héritage convoité et ses proches se déchirant allègrement.
Avec beaucoup de verve sarcastique, Julia Deck campe ce milieu qui oscille entre célébrité et sordide, car la renommée de la vedette et son luxe attirent aventuriers et profiteurs, observés avec perspicacité et une curiosité d'entomologiste par la fillette au regard faussement innocent.
Dans ce pastiche de polar, il y a aussi des meurtres, des énigmes, du suspense et des personnages originaux et cocasses. On s'amuse donc beaucoup à lire ce petit chef-d'oeuvre de malice et d'esprit, à recommander sans modération !
Commenter  J’apprécie          100
Ce monument national, c'est Serge Langlois, acteur déclinant vivant dans son château avec l'entourage idoine : femme très mince et bien plus jeune que lui, chauffeur, intendante jardinier et nurse. La narratrice est sa fille adoptive aux jolis traits d'Asie centrale.
En parallèle, Cendrine Barou est caissière au U du Blanc-Mesnil. On saisit bien vite que sa vie de mère célibataire du 93 tendance gilet jaune n'est guère enviable et on se demande quand et comment aura lieu la rencontre entre les deux univers et les dégâts qui pourraient en résulter.
Les préjugés de classe ne sont pas toujours ceux qu'on croit et le mélange des genres porte vite ses fruits. Si l'intrigue est plutôt restreinte et procure peu de surprises, le plaisir vient de l'écriture de l'autrice qui sait agrémenter son roman de détails fort bien tournés qui accrochent le lecteur, comme de jolies topiaires dans le parc d'un manoir des Yvelines.
Commenter  J’apprécie          90
Ce que j'aime chez Julia DECK, c'est la facilité avec laquelle elle parvient, au travers de ses romans, à être piquante-mordante tout en jouant sur des faits de société, introduisant un zeste de second degré qui place ses écrits dans une perspective singulière.

Si dans "Monument national" on s'interroge sur la supposée identité de cette gloire vieillissante (Serait-ce Belmondo ? Johnny Hallyday ?), et que c'est extrêmement amusant d'établir des parallèles, des recoupements par rapport à ce qu'on connaît des potins people, il n'en reste pas moins que Julia Deck évoque des faits de société et, entre autres, notre relation au monde contemporain (la diffusion de la vie privée sur Instagram et les réseaux sociaux, la communication de nos dirigeants, la mixité et l'inclusion sociale, etc..).

Bien loin de n'être qu'une simple pochade, les tribulations des personnages sont le reflet de notre société, de ses tracas sociétaux, de l'opposition monde réel/monde rêvé (peut-on ici oser le rôle d'Instagram qui transforme tout ce qui se photographie ?)

Certes, l'ensemble peut sembler tenir du vaudeville. Mais s'avère au final plus fin qu'une lecture au premier degré ne semble l'imposer..Si l'on connait un peu Julia Deck, et surtout si l'on s'interroge sur l'actualité et la communication (officielle ou individuelle), sur les antagonismes sociaux qui font le régal des futurs candidats à l'Elysée, il y a de quoi lire entre les lignes.

D'un point de vue narratif, c'est le regard de Joséphine, fillette asiatique de 7 ans, qui impulse le roman et ce n'est certainement pas anodin ; cela fait écho à la neutralité/fragilité du témoignage d'une enfant, supposément en dehors de toute influence extérieure (et c'est probablement un écran de fumée entre ce qui s'est passé et ce qu'on en apprendra, entre les acteurs et les "lecteurs").

Je me suis amusée à deviner "QUI", comme sans doute beaucoup de lecteurs même peu férus de potins people, mais j'ai surtout aimé, une fois encore, comment Julia DECK, par-delà les apparences, réussit à interroger sur nos moeurs contemporaines et notre rapport à l'information.
Commenter  J’apprécie          80
Pour commencer, il faut sans doute se persuader qu'il ne faut pas le prendre absolument au pied de la lettre, ce féroce petit roman moitié people/moitié ... farce tragique. Car bien sûr l'on y reconnaît au passage les Johnny, Laetitia, Laura, saupoudrés ( pour brouiller les pistes?) de quelques consorts, mais son intention est peut-être avant tout de nous convaincre que l'humanité est méchante. Que la plupart des gens sont pour les meilleurs d'entre eux soit parfaitement superficiels et vains, et/ou dépassés par leurs hormones, soit carrément pervers, et mauvais, inextricablement mauvais.
Pour autant, le ton de persiflage narquois qui s'applique à tous les personnages, quel que soit leur milieu social, donne au roman un petit ton acidulé qui m'a beaucoup plu.
Moi qui n'ai pas une très haute opinion de l'espèce humaine, capable de se génocider en général, et s'étriper en particulier oui, j'ai vraiment beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          70


Encore une fois, je me suis régalée avec le dernier roman de Julia DECK.

Nous ne sommes plus dans une banlieue dortoir mais dans un riche château habité par un Monument national, comprenez un acteur vieillissant, sa nouvelle jeune femme et leur fille adoptée. Toute ressemblance avec une star du rock'n roll serait fortuite….

En parallèle, nous suivons Cendrine, qui ne s'appelle pas Cendrine, son travail au U dans le 93.

Comment ces vies différentes vont se retrouver mêler, et surtout pourquoi ?

J'ai aimé suivre Cendrine et sa présence au château, l'intrigante petite fille du couple, l'énigmatique gouvernante Madame Eva.

J'ai aimé le regard de l'auteure sur cette banlieue aisée et ses rapports de force entre les habitants.

Une lecture réjouissante.

L'image que je retiendrai :

Celle de la jeune mère qui veut absolument que tout le monde soit joyeux dans la maison, au point d'instituer l'apéritif du soir avec le personnel.
Lien : https://alexmotamots.fr/monu..
Commenter  J’apprécie          60
À la suite de Propriété privée, chronique cinglante d'un idéal de vie déçue, Julia Deck nous place tout de suite dans le confort suranné d'un château pour son nouveau roman. Observé et raconté par la fille de la famille, nous découvrons guidés par la certaine innocence de la narratrice le décalage de cette vie. le père est une star du passé dont la première épouse est aussi présente que la seconde. Les jumeaux sont très présents sans avoir de vraie place dans le cercle. La famille trouve refuge dans ce monument national, auprès de lui-même, semblant espérer que les vieilles pierres, fortes de leur passé, puissent résister encore. C'est donc par une bulle, pleine de fantasmes et de peurs, que s'ouvre ce roman avant que l'autrice nous emmène dans un supermarché auprès de Cendrine. Celle-ci accompagnée de son fils Marvin est en retrait du quotidien, ayant transformé son corps, manipulant le regard des autres sur elle. Elle met en scène ce que les autres peuvent penser d'elle. Ce personnage, au milieu de ce décor banal, apporte un trouble dans l'histoire. On pourrait s'attendre à une confrontation de deux modes de vie, un parallèle destiné à installer une tension. Mais il ne s'agit pas de cela. Julia Deck parle de la rencontre possible entres les facette de notre monde. Ce roman, outre la covid, les gilets jaunes et d'autres éléments évocateurs d'actualité récente, parle de notre époque qui se rassure dans le passé et s'enivre de colère par manque d'espoir. Avec un ton chaloupé entre humour et observation précise, Julia Deck développe son histoire en laissant échapper les secrets enfouis. Elle n'épargne personne et met en scène toutes les strates de ce monde, réunissant dans un dîner folklorique Emmanuel Macron et un gilet jaune. Elle croque les êtres avec la pertinence et l'insolence d'un Saint Simon sans jamais tomber dans un cynisme facile. Elle ne se met pas à distance des personnages mais se concentre sur leur capacité à être en relation avec ce monde actuel.
Le roman sous ses allures de règlement de comptes, de chronique sociale, d'enquête policière ou même de vaudeville, amuse et pique. Elle détricote les postures, les faux-semblants dans une histoire surprenante jusqu'au bout.
Lien : https://tourneurdepages.word..
Commenter  J’apprécie          60
Dans ce petit château de la forêt de Rambouillet, vit Serge, sa troisième épouse et leurs jumeaux Orlando et Joséphine. C'est cette dernière qui nous raconte la ruine de leur château et de leur famille.

Serge est une star nationale du cinéma français, si populaire que les Macron s'invitent à sa table pour montrer leur côté «près de peuple».
La famille est entourée d'une armée d'employés plus truculents les uns que les autres.

C'est Cendrine la plus exemplaire. Mais l'employée parfaite existe-t-elle?
Avant de rentrer au service de la famille comme nurse, on sait qu'elle vit sous une fausse identité, qu'elle est caissière au U et partage sa vie avec son gamin de 7 ans très attachiant.

Serge et sa jeune épouse Ambre ont énormément d'argent. Celui-ci dort sur un compte off-shore des Caraïbes où toute la troupe se rend régulièrement pour ponctionner quelques valises de billets.
Lorsque qu'arrive le confinement, plus moyen d'y avoir accès. C'est le point de départ d'une réaction en chaîne qui provoquera la dégringolade de cette famille, dégringolade bien facilitée par un membre de son personnel décidé à leur nuire.

Julia Deck s'amuse entre les genres littéraires sans s'embarrasser d'aucun code. Vaudeville, satyre politico-sociale, polar… le mélange est maîtrisé et cruellement drôle.

Lire Julia Deck ou cette maison d'édition sans une bonne dose d'humour cynique et de second degré c'est passer à côté d'une plume subtilement littéraire et d'une histoire drôle et pas du tout (mais non pas du tout) inspirée de familles du showbiz ayant vraiment existé.

Encore une fois, j'ai adoré lire cette autrice. Si vous avez lu et aimé Propriété privée, ne manquez pas celui-ci, c'est dans la même veine, en plus grinçant et vous pourriez bien y croiser quelques personnages déjà connus.
Si vous ne connaissez pas, c'est l'occasion!

Je recommande. Vraiment. Vraiment.
Commenter  J’apprécie          30
Truculent ! Un très bon moment passé avec ce roman qui emprunte au polar. le délitement de cette famille de parvenus est savoureux, tout est plausible et la plume de Julie Deck fine et efficace. J'ai beaucoup aimé chacun des personnages et plus particulièrement les domestiques. Ce livre m'a évoqué l'ironie de Richesse Oblige, l'excellent polar d'Hannelore Cayre.
Commenter  J’apprécie          30
Le monument national en question est Serge Langlois, star de cinéma légendaire, un méli mélo entre Alain Delon et Johnny. Comme ce dernier, Serge a épousé une jeune femme de l'âge de sa fille et adopté sa progéniture au Vietnam. La petite famille vit la belle vie au château, quelque part dans les Yvelines, entourés du luxe et de tout un petit monde autour d'eux (chauffeur, nounou, gouvernante, etc.). Parallèlement, dans le 9-3, on suit Cendrine, caissière au Super U, femme énigmatique et calculatrice qui atterrira avec son fils hyperactif chez Serge et sa tribu. le Covid et le confinement s'invitent aussi et on a droit à un huis clos original.

Quelle superbe découverte ce roman ! J'aime ce genre de livre où l'histoire se développe petit à petit et l'on se demande "mais où va-t-on ?". J'ai été agréablement surprise. J'ai adoré son originalité (inspiré de la vie d'une certaine star légendaire, mais quand même). Côté style, c'est fluide et agréable à lire comme j'aime. Les personnages sont bien croqués et les situations cocasses et intelligentes. La crise Covid et le confinement sont bien exploités.

L'histoire est raconté du point de vue de Joséphine, la fillette adoptée par le "couple royal". le langage utilisé est raffiné et très soutenu pour une gamine, qu'à cela ne tienne ! Il suffit de lire jusqu'à la fin pour avoir l'explication on ne peut plus logique à cela.

Bref, je recommande amplement ! le précédent opus de Julia Deck, Propriété privée, a un petit lien avec celui-ci. Je me le note pour plus tard.
Commenter  J’apprécie          21




Lecteurs (696) Voir plus



Quiz Voir plus

Viviane Elisa-quoi?

Qui Viviane tue-t-elle au début du roman ?

Son psychologue
Son psychanalyste
Son père
Son hamster

7 questions
24 lecteurs ont répondu
Thème : Viviane Elisabeth Fauville de Julia DeckCréer un quiz sur ce livre

{* *}