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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un livre qui, malgré la mention "roman" indiquée sur sa page de couverture, nous relate l'histoire vraie du meurtre horrible d'une jeune femme aux Etat-Unis dans les années 60.
Cette affaire fit grand bruit à l'époque et entraîna même des conséquences dans le fonctionnement de la police américaine, non pas tant du fait de l'agonie épouvantable qu'a vécu cette pauvre femme, que plutôt du fait du nombre impressionnant de témoins qui, retranchés derrière leurs fenêtres, n'ont rien fait!...

Raconté du point de vue d'un voisin qui était absent de son domicile la nuit du meurtre, l'affaire est racontée de façon assez crue, factuelle. Ponctué de rapports de police et des récits d'un journaliste, le récit ne nous épargne aucun détail des étapes qui ont précédé la mort.

Pourtant, l'intérêt de ce roman, plus que de nous rendre "voyeur", ce qui ne m'aurait pas plu, est surtout de nous faire réfléchir sur notre propre attitude en de pareilles circonstances: si nous entendions un appel au secours au milieu de la nuit ou si nous apercevions une femme se débattant dans l'obscurité au pied de notre immeuble, que ferions-nous?

Immanquablement, la question se pose quand on découvre ce récit, que j'ai lu d'une traite.
Immanquablement, elle n'a pas fini de me hanter, maintenant que je l'ai terminé!...
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Choisi pour son titre, malheureusement si réaliste de nos sociétés actuelles (même si les faits décrits remontent aux années 60).

Un récit basé sur une histoire vraie, que personnellement j'ai découverte. Ou comment une jeune femme est morte torturée et tuée sous les yeux de multiples témoins sans que personne ne réagisse ou si peu.
Ce cas a donné lieu à une étude sociologique et ce phénomène porte désormais le nom de la jeune victime, Kitty Genovese. le principe : plus il y a de témoins, moins on bouge, la responsabilité se diluant sur la masse.
Un récit sur la lâcheté ordinaire. J'ai pensé à "soumission volontaire à l'autorité" de S Milgram.

Le livre était intéressant mais j'aurais préféré avoir davantage d'infos sur ce phénomène sociologique plutôt que sur les descriptions des viols et meurtres commis (l'assassin de Kitty Genovese n'étant pas à son coup d'essai malheureusement).

A connaître. Cette histoire fait réfléchir........

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Jolie new-yorkaise de 29 ans, Kitty Genovese travaille dans un club et vit dans le Queens. Une jeune femme comme il en existe des millions…
Pourtant, son cas va bouleverser l'opinion publique.
Une nuit d'hiver de Mars 1964, Kitty est sauvagement agressée, poignardée, violée et tuée.
Son bourreau, Winston Moseley, est vite appréhendé mais l'horreur s'accroît lorsqu'on apprend que près de 38 témoins, blottis derrières leurs fenêtres, ont assisté sans rien faire à sa mise à mort.
Cette histoire, qui pourrait être la trame d'un étonnant thriller, est malheureusement véridique.
Alliant la force du romancier à la rigueur des faits, Didier Decoin s'en est emparé pour nous mettre face à nous-mêmes, face à nos peurs, nos faiblesses et l'irrémédiable pleutrerie du genre humain.

Ici, il n'est pas uniquement question de l'ignoble meurtrier, Winston Moseley, dont nous suivrons le procès l'angoisse au ventre et le dégoût à fleur de bouche.
Ici, et c'est le plus important, il est question de ces personnes, ces anonymes, ces gens comme tout un chacun qui n'ont pas fait un geste – pas même celui de décrocher le combiné de leur téléphone pour appeler la police – afin de mettre un terme au supplice de près d'une demi-heure de la jeune et jolie Kitty.

Faits divers tragique et révoltant, le cas Kitty Genovese a donné lieu à de multiples études comportementales et donné son nom au "Syndrome Genovese", démontrant que face à une situation d'urgence, plus les témoins sont nombreux, moins ils ont tendance à intervenir…
Mais toute cette histoire n'en reste pas moins affligeante dans ce qu'elle nous apprend sur la nature humaine et qu'en excipit de l'ouvrage, la phrase d'Albert Einstein tend encore, s'il est besoin, à confirmer : « le monde est un endroit redoutable. Non pas à cause de ceux qui font le mal, qu'à cause de ceux qui voient ce mal et ne font rien pour l'empêcher. »
Alors, qu'en est-il de la lâcheté humaine, du sentiment de responsabilité, de la non-assistance à personne en danger ?
L'auteur ne prend pas parti, ni ne juge, ni ne s'indigne, nous laissant seul face à ce dilemme, cette question planant dans nos consciences tout au long de ce roman-enquête à la Truman Capote : Et nous, qu'aurions-nous fait à leur place ?...
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En 1964, la jeune Kitty Genovese rentre tard chez elle après son travail. Winston Mosseley, prédateur, va l'attaquer au couteau dans la rue. Malgré ses cris, aucun des nombreux témoins de la scène ne va appeler les secours, et Mosseley aura largement le temps de tuer et violer la jeune femme.

C'est un voisin non présent le soir du drame qui raconte l'histoire et le procès du meurtrier. Il sera scandalisé, comme l'Amérique entière, de l'inaction des autres voisins, spectateurs passifs du drame se jouant devant leur fenêtre.

Cette tendance à la passivité sera étudiée par la psychosociologie et définit comme l'effet témoin, c'est à dire la diffusion de responsabilité dans le nombre de témoins, entraînant l'inaction de ces derniers.

Je connaissais l'histoire et le concept mais le récit n'en ai pas moins glaçant. La rédaction à travers les yeux de ce retraité, passionné de pêche à la mouche, rend la narration un peu plus originale qu'un simple récit ou chronique judiciaire.
Malgré tout, le roman ne rajoute pas de fioritures et reste assez près des faits, et tant mieux sans doute.

J'aurai apprécié en savoir plus sur la femme et les enfants du tueur, comment ont ils vécus le procès, comment ont ils (sur)vécus ensuite ?

Et vous, si vous aviez assisté à un tel drame, qu'auriez vous fait ? La réponse vous semble sans doute évidente, vous auriez agit ! Et pourtant, les études ont confirmé que plus le nombres de témoins était élevé, moins ceux ci alerter les secours.
A l'instar de l'expérience de Milgram dans laquelle des êtres humains envoient des décharges électriques à d'autres humains, simplement parce qu'une autorité supérieure leur a demandé de le faire, l'Homme est capable d'atrocités…
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L'auteur se penche sur un fait divers bien réel.
New York, 1964, un effroyable féminicide vient ébranler un quartier paisible en pleine nuit. Pas moins de 38 témoignages permettent à la police d'appréhender rapidement le coupable. Qu'ont fait ces 38 témoins, chacun dans la chaleur de son foyer tandis que 30 minutes durant Kitty endurait le pire sous leurs yeux? C'est la question qui nous hante en tant que lecteur, tout comme le narrateur et sa femme, voisins de Kitty mais absents cette nuit-là. Pourtant plus le livre avance et moins nous avons de réponse.
D'interrogation psycho-sociologique nous basculons dans la chronique judiciaire et la non-assistance à personne en danger n'étant pas condamnable aux États Unis, c'est sur le meurtrier, sa psychologie et des détails sordides que la loupe est braquée. Seul l'épilogue aux références intéressantes offrira un début de réponse, je pense que le reste proviendra pour chacun d'une honnête introspection sur sa capacité à prendre des initiatives au sein d'un groupe par exemple.
C'est un livre fort et marquant, lu d'une traite, mais je reste un peu sur ma faim quand à l'angle choisi.
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Pris un peu par hasard sur l'une des étagères de mon libraire préféré, ce livre n'était pas forcément une évidence. Il me fallait quelque chose de court et de petit format afin de pouvoir le couler dans mon sac et le lire à toute occasion, que ce soit dans le couloir de la fac en attendant mon cours ou bien dans le bus.

Et puis au fil des pages, j'ai découvert un récit stupéfiant et totalement accrocheur. J'admets qu'il faut un certain temps avant que Didier Decoin mette le tout en place mais une fois les premières pages passées, ça passe tout seul.

J'ai beaucoup pensé, pendant cette lecture, à cette phrase célèbre de Jean Jacques Goldman: Tout mais pas l'indifférence. Que rajouter de plus ?

Didier Decoin m'avait déjà convaincue avec ''La promeneuse d'oiseaux'', avec ce roman, il obtient donc un deuxième bon point.
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Didier Decoin adopte à merveille la langue du polar.

"Est-ce ainsi que les femmes meurent ?" est le récit romancé de l'assassinat à New-York en 1964 de Kitty Genovese alors qu'elle rentrait chez elle à trois heures du matin après sa nuit de travail.

Elle fut attaqué à deux reprises par le même tueur, sous les yeux de nombreux témoins depuis les fenêtres de leurs appartements : aucun ne lui porta secours (on les estime à au moins trente-huit).

Ce sinistre évènement fut à l'origine de l'ouverture aux Etats-Unis d'une ligne d'appels téléphoniques pour les témoins d'agressions, le 911.

Il a suscité également le développement des recherches sur les comportements des témoins d'agression.

Contrairement à la première idée qu'on pourrait s'en faire, il ne s'agit pas de lâcheté, ou pas essentiellement, ou pas toujours. Il s'agit d'une inhibition, appelée depuis "l'effet témoin" ou "l'effet spectateur" ou "l'effet Kitty Genovese", qui agit comme une sorte de sidération.

Pour intervenir face à une situation d'agression, plusieurs critères doivent en effet être réunis :

- remarquer la situation ;
- l'interpréter comme étant urgente ;
- développer un sentiment de responsabilité personnelle;
- penser posséder les compétences nécessaires pour être efficace ;
et enfin
- prendre la décision d'aller aider. *

Ce processus se heurte à bien des obstacles : difficulté d'interpréter la situation (est-ce une agression ou deux jeunes qui chahutent ?) ; peur d'intervenir à mauvais escient et de se couvrir de ridicule ; sentiment de ne pas être légitime à intervenir (pourquoi moi ? suis-je le/la mieux placé(e) pour le faire ? serai-je efficace ?)

Il semble que les témoins évaluent leur légitimité à agir en fonction de l'importance sociale qu'ils s'accordent à eux-mêmes, et celle-ci est relative à leur statut, à leur profession et à leur sexe : les personnes exerçant habituellement des fonctions d'autorité et de soins (policier, militaire, guide de montagne, pompier, leader politique, médecin, infirmière, secouriste etc) interviendraient plus volontiers ; de même, la présence d'hommes parmi les témoins inhiberait la propension des femmes à intervenir, et elle s'accroîtrait en leur absence.

Ainsi davantage que par la lâcheté, la passivité des témoins (en dehors du motif légitime de la peur) s'expliquerait par un manque de confiance en ses capacités d'interprétation, d'intervention, de secours et en sa représentativité sociale.

C'est un sujet passionnant qui devrait faire l'objet d'une sensibilisation auprès des publics, et notamment des élèves des écoles, afin d'éviter les situations dramatiques qu'on voit tous les jours, situations de harcèlement comprises.

Se connaître pour éviter les pièges de la sidération.
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* Énumération prélevée sans état d'âme sur Wikipedia.
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L'affaire « Kitty Genovese » a défrayé la chronique en 1964. Ce crime est resté tristement célèbre tant par sa sauvagerie que part l'aspect inhumain des circonstances: la jeune italo-américaine a en effet été agressé, poignardée et violée sous les yeux de pas moins de 38 voisins. Aucun n'est intervenu malgré ses appels au secours.
Didier Decoin en tire un roman qui dépeint admirablement ce fait divers sanglant. Sous le regard d'un des voisins, policier à la retraite et absent au moment des faits, il retrace la vie de la jeune Kitty et nous raconte ce qui la mené à croiser le chemin du tristement célèbre Winston Moseley, tueur nécrophile qui à l'époque a avoué sans sourciller de nombreux meurtres ignobles.
Outre la personnalité hors normes du tueur, c'est l'aspect psychologique des nombreux témoins qui inspire le malaise. de nombreux psychologues et psychiatres se sont penchés sur cette question. le Bystander effect ou effet spectateur est depuis un cas d'école bien connu.
Lien : http://audreyaufildespages.u..
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25, 45 ou 38 personnes qu'importe, étaient bien à l'abri derrière leur fenêtre, ils ont entendu des cris de "détresse" ("au secours, il me poignarde...".) ou ont vu l'agression....et n'ont pas bougé....pourquoi ? "rixe de chats", "dispute d'amoureux"...........cela a duré plus de trente minutes.....c'est une "histoire vraie...........et moi, comment aurais-je réagi hors de mon confort de lecteur ?
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Ce livre a attiré mon attention suite au film sorti récemment. Une histoire (vraie) qui donne la chair de poule. Car au-delà du fait que l'on se sent immédiatement scandalisé en apprenant l'attitude des 38 témoins face au meurtre sanguinaire de la pauvre Kitty, inévitablement la question se pose: et moi, qu'aurais-je fait à leur place? Car on a beau se dire que sans vouloir jouer aux héros en se jetant sur le tueur, un coup de fil à la police ne coute rien. Oui, mais... Et si je me trompais, j'aurais l'air d'une idiote? Et si le tueur apprend qui l'a dénoncé et qu'il se venge? Et puis après tout ce ne sont pas mes affaires... Et je suis sur que tous les autres ont déjà téléphoné à la police, je ne serai que la 25ème à le faire, ça ne sert à rien...
Une enseignante a eu un jour ce conseil effrayant mais je comprends à présent son utilité: Si vous vous faites agresser un jour dans la rue, surtout ne criez pas "à l'aide", mais "au feu" pour être sûr que quelqu'un vienne à votre secours!

A bon entendeur...
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