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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En bref, un true crime saisissant qui montre la lâcheté de la nature humaine. Didier Decoin nous livre, à sa façon, l'histoire de "Kitty", jeune femme assassinée en pleine rue, sous les fenêtres de dizaines d'individus, de voisins... À travers le témoignage (fictif ?) de voisins absents cette nuit-là, on retrace le meurtre de Kitty, mais aussi le procès du coupable, tueur en série qui n'en était pas à son d'essai.
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Didier Decoin, "Est-ce ainsi que les femmes meurent ? " 192 pages
Résumé éditeur :
"Catherine Kitty Genovese n'aurait pas dû sortir seule ce soir de mars 1964 du bar où elle travaillait, une nuit de grand froid, dans le Queens, à New York. Sa mort a été signalée par un entrefilet dans le journal du lendemain : « Une habitante du quartier meurt poignardée devant chez elle. ». On arrête peu de temps après le meurtrier, monstre froid et père de famille. Rien de plus. Une fin anonyme pour cette jeune femme drôle et jolie. Mais sait-on que le martyre de Kitty Genovese a duré plus d'une demi-heure, et surtout que trente-huit témoins, bien au chaud derrière leurs fenêtres, ont vu ou entendu la mise à mort ? Aucun n'est intervenu. Qui est le plus coupable ? le criminel ou l'indifférent ? Récit saisissant de réalisme et réflexion sur la lâcheté humaine, le roman de Didier Decoin se lit dans un frisson.
Un roman dur et poignant, plein de doutes et d'humanité. le Monde."
Je lis beaucoup de thrillers, de romans, dans lesquels des meurtres horribles ont lieu. Même si ces récits sont plausibles, vraisemblables, très réalistes, il est réconfortant de songer que ce ne sont que des fictions.
Ce roman de Didier Decoin s'inspire d'une histoire vraie. Et, cette lecture est terrible. On assiste à l'agonie de cette pauvre Kittie. On admire son courage, sa lutte pour échapper à son meurtrier. On hait son assassin, brutal, inhumain, glacial. Mais, c'est l'indifférence des voisins, témoins visuels ou auditifs qui est la plus glaçante.
L'épilogue évoque des explications psychologiques et sociologiques. Mais, comme le dit l'auteur, comprendre n'est pas excuser.
Que dire de la société humaine, quand l'homme devient totalement indifférent à la souffrance d'un autre homme ?
C'est un livre à l'écriture puissante. Les métaphores sont belles, en dépit des faits sordides.
Un livre que je conseille vivement.
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J'ai craqué pour ce roman au salon du livre à Metz en écoutant Didier Decoin parler de cette histoire à une conférence très enrichissante, le 07 Avril 2017.
Je ne connaissais pas l'histoire de cette jeune femme, Kitty Genovese qui avait toute sa vie devant elle, elle était belle et elle aimait danser, elle aimait la vie et un soir quelqu'un de monstrueux lui a volé son destin.
Un drame qui a marqué les Etats-Unis et qui a fait de ce meurtre un déclencheur, depuis la mise en place d'un numéro d'appel d'urgence 911 à permit d'éviter beaucoup de morts.
C'est aussi surtout, la non-assistance à personne en danger qui m'a mise en colère et ce roman dénonce toutes les personnes qui sont témoins d'un viol ou d'une agression et qui ne bougent pas.
C'est eux aussi les responsables de la mort de Kitty et ils l'ont tués aussi par leurs silences et leurs hypocrisies.
Un tueur en série, qui hélas prend son pied en détruisant la vie de ses victimes et en violant leurs corps déchirés.
Ce roman est très dur et m'a donné des frissons en découvrant les atrocités du tueur qui n'a d'ailleurs aucuns remords.
Il y a aussi la lâcheté des témoins qui ont tout vu mais qui se sont cachés derrière leurs rideaux, seule une jeune femme est sortie pour porter secours à la victime, mais hélas c'était trop tard. La mort a emporté la belle Kitty qui ne méritait vraiment pas cette fin douloureuse.
Il y a un passage à la fin qui m'a marqué dans l'épilogue, c'est une citation d'Albert Einstein:


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Comme avec La pendue de Londres du même auteur, il s'agit ici d'une histoire réelle, tout aussi terrible, cette fois dans le New York des années soixante.


Le massacre de la victime est particulièrement atroce, mais, ce qui a contribué à sa célébrité est la passivité de plusieurs dizaines de témoins. Pourtant, en aucun cas des gens pires que vous et moi : alors, pourquoi ? Et moi, et nous, dans la même situation ?


Cette histoire a été à l'origine de nombreuses recherches en psychologie sociale, et a permis de mettre au jour un phénomène dit "effet du témoin" : il s'agit d'une dilution de la responsabilité lorsque les témoins sont nombreux, alors qu'un témoin unique, ne pouvant compter sur personne d'autre, interviendra plus facilement.


Toujours est-il que cette pauvre fille a vécu un calvaire au vu et su de nombreuses personnes, qu'il aurait suffi de presque rien pour la sauver, de nombreuses chances en ayant été perdues... L'horreur grimpe encore au vu de comportement et du sort du tueur.


S'il s'agissait d'une fiction, j'aurais peut-être trouvé l'histoire exagérée, peu crédible. Et pourtant, tout est vrai. Encore un coup de coeur avec Didier Decoin.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je ne suis pas une grande fan de romans policiers. le dernier que j'ai lu m'a donné de l'urticaire et m'a franchement dégoûtée du genre pour un moment. Mais Didier Decoin est passé par là, avec son livre. Il était une fois, dans le New York des années 1960, dans le quartier de Kew Gardens, le viol et l'assassinat de Catherine « Kitty » Genovese. Un crime parmi tant d'autres ? Sans doute, à l'exception du nombre de témoins : 38 personnes ont déclaré avoir vu ou entendu quelque chose, sans que personne n'intervienne directement. Ce fait réel, qui a traumatisé pas mal de monde lorsque les événements ont été relatés, a permis de formaliser un principe en psychologie sociale, l'effet « témoin ». Pour faire simple, plus le nombre de personnes qui assistent à une situation exigeant un secours est important, plus les chances que l'une d'entre elles décide d'apporter son aide sont faibles. C'est un livre dur à lire, parce qu'il nous pousse à nous remettre en question, parce que ce qu'il raconte est atroce et que le dénouement ne nous soulage pas. Mais je pense qu'il est nécessaire de le parcourir au moins une fois.
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En 1964 dans le Queens, New York, une jeune femme est assassinée en bas de chez elle par un tueur en série. La particularité de ce meurtre : 38 personnes en ont été témoins (visuels et/ou auditifs) depuis leurs appartements et aucune n'a réagi. Célèbre aux Etats-Unis, ce cas a conduit à des recherches en psychologie sociale et à la théorie de “l'effet du témoin”. le roman de Didier Decoin est un récit précis des circonstances du drame (à glacer le sang) et nous invite à réfléchir sur ce que cet évènement particulier dit de l'être humain.
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Les psychologues ont caractérisé un « syndrome Kitty Genovese » autrement appelé « effet du témoin » à partir d'un fait divers survenu à New York le 13 mars 1964. Dans la nuit, au bas de son immeuble, dans le Queens, à New York, une jeune femme de 28 ans -Kitty Genovese- est poignardée à mort puis violée. Malgré ses appels au secours, qui réveillent les voisins, aucun n'intervient. Les psychologues en tirent un sorte de loi selon laquelle la probabilité d'intervention du témoin d''un crime est inversement proportionnelle au nombre des témoins présents.

On peut évidemment discuter de cette prétendue règle et faire une analyse un peu différente des faits.

Le propos de Didier Decoin n'est pas là, même s'il utilise cet éclairage. Il s'agit pour lui de faire revivre cet épisode tragique, à la manière romanesque et documentée de Truman Capote, mais avec plus encore de savoir faire. Chacun des personnage est mis en scène par la truchement du narrateur, qui, grand pêcheur de truites fariots, n'a pas assisté aux faits, mais habite l'immeuble et les reconstitue un peu à la manière de notre mauvaise conscience. Il fait un portrait sensible de la victime, jeune et jolie immigrée italienne courageuse et émancipée, dans une société qui tolère mal la différence. Il dresse le portrait minutieux et effrayant de l'agresseur, Winston Moseley, tranquille père de famille le jour et tueur en série la nuit, Docteur Jekyll et Mister Hyde.

La mise en place du décor, la caractérisation des personnages, la progression de l'action sont conduits dans un style d'écriture très américain et d'une grande efficacité. On y apprend aussi beaucoup sur cette société paradoxale : le traitement magistral du fait divers par la presse, l'étrange posture d'un juge hostile à la peine de mort qui la prononce néanmoins, l'absence d'incrimination en droit américain de la non assistance à personne en danger, l'hypocrite contrôle social sur les conduites jugées non conformistes ( Kitty vivait avec une compagne), les impondérables d'une procédure pénale qui a permis au coupable d'échapper à la peine de mort et d'être libérable en novembre 2011, à 73 ans, sans avoir véritablement regretté son acte autrement que comme ayant pu « présenter des inconvénients pour les membres de la famille de la victime».

Par la reprise des minutes du procès, par la reconstitution minutieuse des circonstances, c'est le procès d'assises du criminel et de l'indifférence que met en scène, dans toute son horreur et son absurdité, ce récit saisissant.
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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Ce livre est simplement terrifiant, non pas qu'il décrive des scènes insoutenables mais simplement parce qu'il témoigne d'un fait divers réel et raconte comment une jeune femme s'est faite assassinée au pied de son immeuble dans l'indifférence générale.
Son agonie aura pourtant duré plus d'une demi-heure mais malgré ses cris et ses appels au secours, personne n'est intervenu ou n'a appelé les secours….

Ce fait divers a scandalisé l'opinion publique américaine et a abouti à la création d'un n° d'urgence prioritaire, le "911". La non-assistance des témoins ( il ne s'agit pas d'un délit aux Etats-Unis) a fait l'objet de nombreuses études et le "syndrome Kitty Genovese" est désormais utilisé pour désigner, dans une foule, la dissolution des responsabilités individuelles

Le roman n'est pas linéaire ou chronologique mais s'attarde sur les portraits de la victime, de l'assassin, la vie du quartier du Queens, le procès…il interroge chacun sur la nature profonde de l'homme et sur la conduite qu'on aurait tenu ce jour là si on avait été présent…."Est-ce que moi, je serais descendu ?"

Enfin, je vous propose de partager la citation d'Albert Einstein qui clôt ce roman : "Le monde est un endroit redoutable. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal qu'à cause de ceux qui voient ce mal et ne font rien pour l'empêcher"

A noter, Lucas Belvaux a adapté ce roman au cinéma en mars 2012 sous le titre "38 témoins"

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USA, les années 1960. Louise rentre d'un voyage professionnel et découvre qu'un crime a été commis dans sa rue. Aucun témoin, tous les voisins dormaient… parait-il…

Ce docu/fiction relate le fait divers à la suite duquel fut créé le 911, central des appels d'urgence, mais aussi dégagé le « syndrome Genovese » (plus les témoins sont nombreux, moins ils ont tendance à intervenir).

J'avais lu il y a quelques années « La femme de chambre du Titanic » du même auteur : j'avais été déçue. Cette fois-ci j'ai été enchantée.

Si l'auteur restitue les ambiances, l'hiver, les lumières, les émotions à merveille, il fait le choix de ne pas prendre parti : ce réalisme, cette neutralité dans le traitement du sujet renvoient le lecteur face à ses responsabilités et à son propre questionnement.

Le titre paraphrase Aragon « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » : Didier DECOIN parle à Kitty et Aragon s'adresse aux 38 témoins.

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Un récit très noir mais tellement prenant ! Une jeune femme a été poignardée à New York. 38 témoins auraient pu arrêter son calvaire mais personne n'a bougé, chacun était enfermé dans son appartement, dans son quotidien, dans son cocon...pourquoi rompre ce confort avec les violences extérieures ? le lecteur se sent à la fois indigné mais il se sent également coupable. Qu'aurions-nous fait dans une telle situation ?
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