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sur 2392 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai lu, enfant, Robinson Crusoé dans une version illustrée, condensée, expurgée. Comme tout le monde, j'ai rêvé de ce monde inconnu et préservé qu'à force d'ingéniosité de travail et de persévérance le héros parvient à s'adapter ; il assènera à Vendredi le sauvage paresseux et cruel une belle et prétentieuse leçon civilisatrice. Bien. Bien ! Mais déjà à six ans je me demandais pourquoi Robinson ne faisait pas de son seul compagnon de misère un ami plutôt qu'un domestique ?
À la lecture de l'édition intégrale, j'ai compris que monsieur Crusoé était un homme vilain, un contre exemple ; il abandonne l'entreprise familiale au grand dam de son père, part à l'aventure, devient négrier, s'enrichit. Mais il existe une justice immanente et Robinson fait naufrage au large d'une île déserte où il restera « prisonnier » plus de vingt ans. J'avoue que les accès de repentance de Crusoé en termes convenus m'ont agacé. Son galimatias théologico-humaniste facile ne fait pas oublier son racisme bien-pensant et satisfait de son époque.
Mais j'ai un peu tort de me montrer aussi sévère : il ne faut pas regarder le passé avec nos yeux d'aujourd'hui ; grande est encore de nos jours la puissance évocatrice du mythe créé par Daniel Defoe
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Alors que je m'attendais davantage à un roman d'aventure, j'ai été dérangé par le caractère désuet du personnage et des moeurs en cours à l'époque. Pourtant, l'ouvrage aborde des concepts qui méritent de s'y intéresser de plus près.
Finalement, j'en retiens surtout un panorama d'une époque de colonisation. Un roman qui a mon sens a mal vieilli.

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Lorsqu'on s'apprête à commenter une oeuvre majeure, on tremble toujours un peu. Comme lors d'un examen devant un jury implacable et incorruptible. Au risque de m'attirer les foudres de la majorité (la totalité?) des lecteurs, je me lance en prenant soin de préciser que je ne me considère en rien supérieur à qui que ce soit, bien au contraire, que je me trompe souvent et n'ai pas la science infuse. Mais toutes les idées ont le droit de s'exprimer, même celles qui vont à l'encontre du mouvement général. Surtout celles-ci.
Paru en 1719, le roman de Defoe connut aussitôt un immense succès et devint au fin des années et des siècles (excusez du peu!), une référence pour les plus grands et le livre de chevet de bon nombre de garnements. Si bien qu'aujourd'hui, il véhicule des idées reçues qui ont la vie dure pour quiconque n'a pas plongé ses yeux dans le roman.
1. Robinson est seul sur son ile, dans un dénuement total. Faux.
Il récupère un chien, deux chats, tente d'apprivoiser un perroquet et se convertit même à l'élevage. Il possède armes à feu et quelques provisions, une malle de vêtements qu'il repêche du navire échoué non loin de la plage. Rien à voir donc avec les naufragés de l'ile de Tromelin (histoire vraie de plus) qui n'avaient pas un seul arbre sur leur bout de terre et ont réussi à tenir quinze ans.
2. Robinson est le premier écologiste. Faux.
C'est même tout le contraire. Maitrisant le feu (deux mousquets, quelques pistolets), il n'hésite pas à dominer son monde. Ce n'est pas un retour à la nature, c'est la démonstration de ce qu'un homme, un seul, peut faire comme dégâts sur une ile isolée. Alors, imaginez quelques millions de la même espèce sur l'étendue d'une planète.
3. Robinson est un héro. Faux.
S'il se rebelle face à la tiédeur de son père concernant la place idéale d'un homme dans la société (apologie de la classe moyenne), ne désirant rien d'autre que partir à l'aventure en courant les océans, il n'a rien de l'aventurier. Paru à une époque où la majorité des romans ne racontaient que des histoires de chevaliers, Robinson est un peu Monsieur Tout-le-Monde qui va être confronté à des situations extraordinaires, comme on envoyait les poilus anonymes se faire dézinguer dans les tranchées. Mais chassez le naturel, il revient au galop : tant au Brésil que sur son ile, Robinson n'aura d'objectif qu'à se développer, à régir le monde autour de lui. On peut même voir dans son séjour sur l'ile un raccourci saisissant de l'Histoire de la civilisation occidentale. D'abord, assujettir la nature, ensuite la dominer, puis se rendre le maitre en toutes choses et, au final, évangéliser les sauvages (ou les anéantir) et sauver des compatriotes tel un seigneur oeuvrant envers les plus démunis.
D'autre part, lorsqu'il découvre sur la plage une empreinte de pied humain, Robinson éprouve la plus grande peur de sa vie. Il va s'enfermer à double tour dans sa caverne, refusant d'utiliser son fusil (le bruit) et d'allumer un feu (la fumée) qui pourrait dénoncer sa présence à ces envahisseurs. Commence alors un délire sécuritaire qui montre bien que Robinson est un réactionnaire pur jus.
4. Robinson est délivré par des pirates. Faux.
Des mutins tout au plus. Cela évoqué, il reçoit de nombreuses visites, à commencer par des sauvages anthropophages. Se pose alors la question du pourquoi il ne tente pas de s'évader de sa prison. Eux sont venus, pourquoi ne pourrait-il pas s'échapper?
5. Robinson est malin. Faux.
Je reconnais qu'il n'est pas manchot et qu'il parvient à récréer un monde, son monde au coeur de l'ile, érigeant même une résidence secondaire sur l'autre versant de l'ile, plus accueillant. Mais, passer plus de six mois à abattre puis creuser un tronc d'arbre en guise de pirogue avant de s'apercevoir qu'il sera dans l'incapacité de le trainer jusqu'au rivage… Robinson serait-il blond?
6. Vendredi est sa conscience. Faux.
Contrairement au criquet de Pinocchio, Vendredi n'est seulement qu'un sauvage sur le point d'être boulotté par ses ennemis et que Robinson sauve (le premier d'une longue liste…). Intensément redevable, il devient son esclave délibéré. J'ai dû me laisser abuser là encore par le roman de Tournier.
7. L'histoire se termine quand Robinson est délivré. Faux.
En réalité, elle commence bien avant son échouage sur l'ile déserte et perdure bien après, ce volume n'étant que le premier d'une trilogie. Il sera même question ici d'aventures montagneuses avec un épisode mettant en scène une horde de loups affamés!
8. Robinson Crusoé est une bible. Vrai.
Après tant d'aventures et ayant fait son nid sur l'ile, Robinson se repend. Il reconnait sa désobéissance filiale et les moeurs de marin qui l'ont conduit à ce naufrage. Ce roman est celui de la rédemption. Dès lors, Robinson ne voit plus que par la Bible, qui tient lieu de référence à tout ce qu'il entreprend. du reste, sa colonisation de l'ile ressemble à s'y méprendre à l'essor de la civilisation judéo-chrétienne. Il ne se contente pas de rester un chasseur-cueilleur comme les tribus primitives, mais développe l'agriculture, puis l'élevage avant d'évangéliser Vendredi et de retrouver la civilisation, largement pourvu des dividendes de sa plantation laissée au Brésil avant le naufrage. Robinson n'est donc pas un exilé, un va-nu-pied, mais bien un chef d'entreprise.

Je suis un peu exigeant. Comme tout roman fondateur, sa lecture fait naitre quelques belles envolées philosophiques. En voici quelques simples exemples :
La connaissance empêche de vivre heureux, la peur nait de la conscience du danger.
L'argent n'a plus raison d'être hors de la société. La valeur des choses est en rapport avec leur utilité.
Le but de la vie est de créer, de produire quelque chose. La réflexion sur tout ce qu'il faut mettre en oeuvre pour obtenir un simple morceau de pain vaut son pesant d'or et m'a fait repenser à une vidéo vue sur le net où un personnage tentait de se faire un sandwich par ses propres moyens (cultiver le blé pour la farine du pain, faire pousser les tomates, élever du bétail pour obtenir du lait afin d'en faire du fromage, récolter le sel et autres condiments, trouver une source d'énergie pour faire cuire, etc, etc). Cela amène au final à cette question simple : combien de temps pourrions nous survivre dans la nature, coupé de notre confort, sans rien?
J'avais un peu d'appréhension concernant le style pour un roman paru il y a bientôt 300 ans. Cependant ça se lit comme on déguste une crème glacée à part que Defoe fait un usage immodéré du subjonctif. Enfin, on aurait pu imaginer une description romantique de ces contrées exotiques, à la place nous n'avons que le côté pratique des choses, jusqu'à la comptabilité pure et simple. Lire (ou relire) Robinson est, somme toute, très instructif s'il n'est pas aussi jouissif que l'on pouvait espérer.

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Robinson Crusoé, un grand classique international.
Satisfaite de l'avoir lu car c'est un classique et je n'en connaissais que les grandes lignes.
Cependant je me suis ennuyée quasiment tout du long. Je trouve que c'est mal raconté, c'est très factuel et un peu décousu.
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