Agatha est le nouvel opu de la collection "Miroir" de Plon qui donne la parole à des auteurs contemporain pour raconter des êtres célèbres d'une autre manière (
Lennon de
David Foenkinos, Anne F. de
Hafid Aggoune). Cette fois, c'est l'écrivain
Frédérique Deghelt qui s'attèle à l'exercice en 'engouffrant dans le plus grand mystère de la vie d'
Agatha Christie, à savoir sa mystérieuse disparition pendant 12 jours en 1926.
Frédérique Deghelt prend le parti de décrire une femme extrêmement déstabilisée, qui voit le foyer qu'elle a construit s'effondrer sans savoir comme y faire face, sans pouvoir se tourner vers sa mère, si importante dans son éducation et sa vie. L'auteur va alors décortiquer les émotions de cette femme déjà célèbre, de la stupéfaction à la colère en passant par la jalousie et la volonté de se battre, coûte que coûte, parce qu'on ne divorce pas, parce que son éducation empreinte de l'époque victorienne ne le lui permet moralement pas.
L'avantage de cet épisode de la vie d'
Agatha Christie est qu'il est resté très secret et mystérieux. Toute sa vie,
Agatha Christie elle-même argumentera l'amnésie pour ne rien en dire. Les écrivains ont donc là un boulevard pour imaginer ce qui a pu se passer dans la vie et l'esprit de la romancière. Au cours de ces quelques jours qu'elle raconte,
Frédérique Deghelt a fait le choix d'introduire de nombres éléments du futur que l'on connaît d'
Agatha Christie : ses envies de voyage en Egypte (ce qu'elle comblera avec son second mari, archéologue), son envie naissante d'écrire des roman d'amour sous pseudonyme (ce qu'elle fera sous le nom de
Mary Westmacott), mais aussi des personnages (n'y a-t-il qu'à moi que cette vielle dame discrète mais drôlement perspicace a rappelé Miss Marple ?!).
Au final,
Agatha est un roman hommage qui témoigne d'une grande affection, d'un intérêt réel de
Frédérique Deghelt pour celle que l'on connaît tout sous le surnom de "La reine du crime".
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