Au risque de me répéter,
Jean-Baptiste del Amo est l'une des plus belles plumes de notre littérature nationale et
le fils de l'homme m'en a encore apporté la preuve.
Une justesse d'écriture et une richesse de vocabulaire incroyable, pour un roman à la limite du noir.
Qui est-il, ce fils ?
À part son âge et qu'il vit avec sa mère, on ne sait rien de lui.
Et l'homme, d'où vient-il, lui que l'on semblait avoir oublié ?
On en sait pas plus, on va juste apprendre à le connaître au fil des pages, son passé, son présent et l'avenir qu'il envisage pour les siens.
Un fils, une mère et... un père.
C'est ce trio anonyme que nous invite à suivre l'auteur, dans ce coin perdu, lui aussi sans nom, au coeur d'une forêt, au milieu des montagnes.
Le lecteur est observateur, curieux.
Il y a peu de paroles entre ces trois-là.
Tout est dans l'attitude, dans les regards, dans les gestes, tout ce que sait si bien décrire le romancier.
C'est lent, on ne sait pas où l'on va, on se doute bien qu'à un moment, tout va basculer, la tension est palpable.
Si j'osais (et là, j'avoue que c'est osé) une métaphore, je repense à la fameuse scène d'ouverture d'Il était une fois dans l'Ouest, tous ces personnages qui s'observent, la caméra qui passe d'un visage à l'autre...
Ici, bien sûr, nous ne sommes pas dans un film et encore moins un western, mais c'est cette image qui me vient quand je repense à ces trois personnages.
Malgré les mains qui caressent, les bras qui enlacent, les bouches qui embrassent, il y de la méfiance, de la défiance, même.
Pourquoi sont-ils là ?
Del Amo va nous le révéler par petites doses et nous offrir un final.... qui m'a laissé sans voix.
Coup de coeur pour ce roman de la rentrée littéraire 2021.