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3,59

sur 740 notes
"Le Fils de l'homme" de Jean-Baptiste del Amo nous plonge dans le destin tragique d'une famille paysanne du Sud-Ouest de la France, sur plusieurs générations. Au travers de descriptions minutieuses et d'une intrigue captivante, l'auteur nous dépeint la vie rude et impitoyable des protagonistes, entre amour, sacrifice et désespoir.

Ce roman a été une véritable révélation pour moi. Initialement sceptique à l'idée de me plonger dans un roman aux descriptions abondantes, j'ai été agréablement surpris de constater que celles-ci étaient en fait l'un des points forts de l'oeuvre. Les descriptions détaillées m'ont transporté dans un monde riche en sensations et en atmosphères, ajoutant une profondeur et une dimension supplémentaires à l'histoire. Les personnages, à la fois attachants et détestables, m'ont ému et interpellé, contribuant à rendre cette histoire encore plus puissante et mémorable. C'est un roman d'une force incontestable, qui m'a profondément marqué et que je recommande chaudement à tous les amateurs de littérature.
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Un homme, un père absent qui revient, et qui trois petites semaines plus tard, emmène sa femme et son fils dans la montagne, dans un mas délabré, isolé. Mas, dans lequel son propre père est mort, fou…

Le rythme de lecture est haletant, sans pause, dans une longueur tendue. L'ambiance est angoissante, terrible, effrayante. Dès les premières pages, cet homme, ce père, on en devine les contours monstrueux.

Un livre angoissant sur l'emprise de la figure paternelle.

Cependant, il est compliqué d'apprécier pleinement l'écriture et le style lorsque l'on a lu « Sukkwan Island » qui balaye par sa perfection ce livre qui reste tout de même plaisant.
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A 17 ans, elle tombe enceinte d'un bad boy exalté et franchement border line.
A ses côtés, elle rêve de liberté et d'aventure, loin d'une mère réprobatrice et engoncée dans une existence étriquée.
Quand le gosse a trois ans, le père disparaît des radars, sans une explication. Elle fait bravement face.
Deux boulots, une petite maison ouvrière, une voisine compatissante au bout de la rue.
Loin de ce qu'elle imaginait, elle est néanmoins heureuse avec son renardeau.

Six ans plus tard, le géniteur ressurgit brusquement, clamant son droit de père et de compagnon.
Sa présence plane comme une ombre malfaisante, on comprend dès lors que tout cela ne peut que mal finir.
Il les entraîne aux Roches, dans une bergerie croulante, perdue en altitude. Une dalle de ciment humide, un toit aux solives pourries, c'est sous cet abri qu'il a grandi, seul avec un père qui ne s'est jamais remis de son veuvage, puis d'un accident de scierie qui lui a couté un bras.
La râge, la colère et la douleur l'ont tenu debout.
Il a fini par sombrer dans la folie, infusant son poison dans l'esprit de l'enfant.
C'est cet héritage que doit porter le renardeau à son tour.

Du style del Amo, on ne reparlera pas.
Sa matrise linguistique est stupéfiante.
Pour le coup, il a usé et abusé des adjectifs et autres métaphores.
Les descriptions sylvestres guettent chaque coin de page.
C'est presque trop.
La fin reste suspendue comme une balle tirée à bout portant qui flotterait indéfiniment dans les airs.

Le joyau du livre est son prologue qui, toujours sur le fil de la transmission, nous transporte à la préhistoire.

Trop noir, trop long, trop serré.
Étouffant et délétère.
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Cela me tentait bien de passer un moment dans la montagne, coupée du monde en mode survivaliste, avec pour seule compagnie un enfant, sa mère et son père. Cependant à peine arrivée à la vieille grange à moitié en ruines dans laquelle la famille s'isole, j'ai failli abandonner l'aventure tant l'afféterie du style adopté par l'auteur m'a agacée. Je n'en pouvais plus des descriptions à n'en plus finir, de la surabondance d'adjectifs, du vocabulaire trop recherché pour coller au sujet (ex: "ouverture fenière" pour dire fenêtre ou lucarne) qui donnent au texte lourdeur et air artificiel. Ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais ni ce dont j'avais envie ! Pendant quelques pages je n'ai pu lire qu'en relevant le nombre d'adjectifs ou en imaginant l'auteur plongé dans un manuel de botanique à la recherche de noms et descriptions de végétaux.
Par pure paresse j'ai quand même continué ma lecture en abandonnant tout esprit critique, et bien m'en a pris car petit à petit j'ai réussi à m'adapter en ayant même eu l'impression que plus l'histoire avançait et que l'atmosphère devenait pesante, plus le style s'allégeait de ses encombrantes prétentions esthétiques. En calmant les ardeurs de sa plume, l'auteur revient à l'essentiel avec une écriture plus sobre, donc plus proche de la détresse de ses personnages.
Finalement, un bon moment de lecture...
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Dans ce lieu isolé, à la fois sanctuaire et piège, l'homme, père tourmenté, cherche désespérément à réparer les erreurs de son propre père et les siennes, pensant offrir un refuge tout en devenant lui-même le catalyseur de la chute et de la destruction. L'héritage, teinté de brutalité, se transmet comme une malédiction à briser, un poids à porter.
Dans ce récit brut, l'auteur explore avec une plume d'une rare beauté la dualité entre la majesté de la nature environnante et la noirceur des rapports humains. Entre la colère sourde, les violences feutrées et une folie latente, l'écriture, tout en retenue, distille une atmosphère étouffante, capturant magistralement la détresse et la désolation qui habitent chaque ligne.
"Le fils de l'homme" m'a profondément touchée par sa froideur poignante et sa beauté austère.
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D'une écriture maitrisée, dont la richesse des phrases s'illustre par l'abondance d'un vocabulaire recherché, Jean Baptiste del Amo offre une épopée intime entre trois êtres, au coeur de la violence, dans le sillon d'une montagne abandonnée par l'humanité où la nature reprend ses droits sur des hommes nourris par la noirceur, transmettant les préceptes de la colère et de la rage aux fils en pleine éducation.
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En commençant son roman avec un témoignage ancestral sur l'errance d'une tribu primaire, Jean-Baptiste del Amo plante son décor au coeur d'une nature violente et implacable. Avec cette mélopée, l'insignifiance de l'homme s'inscrit dans la majesté de la nature.
Lorsque le père débarque après six ans d'absence au domicile de sa femme et son fils, l'instinct de prédation hante encore mon esprit. Et pourtant, le père parvient à convaincre sa femme d'un possible renouveau en passant l'été aux Roches, une maison en pleine forêt appartenant autrefois au grand-père.
L'enfant est très proche de sa mère, aimante et douce malgré les fortes migraines qui parfois la terrassent.
Il garde certaines réserves envers ce père retrouvé. L'homme tente pourtant de lui faire plaisir en l'emmenant à la fête foraine, en lui faisant découvrir des fossiles, en lui fabriquant une fronde ou lui apprenant à tirer au pistolet.
Mais souvent, la folie semble posséder cet homme, hanté par l'éducation d'un père sauvage et autoritaire. Cet homme ne croit plus en l'amour et perpétue la violence de son enfance.
Malgré quelques pauses magiques comme ce moment de complicité entre la mère et le fils lors d'une baignade dans le torrent ou les balades en forêt jusqu'à un troupeau de chevaux sauvages, la tension est omniprésente.
Un acharnement du père à créer un potager dans un sol pierreux, un orage violent qui finit de transformer la maison en ruine sont autant de menaces impalpables comme l'annonce d'un drame imminent que rien ne pourra empêcher.
Aux côtés de cet enfant qui découvre la cruauté du monde des adultes, nous sommes plongés dans une spirale implacable. La tension monte graduellement jusqu'à l'horreur, l'indicible. Et pourtant, dans sa langue enveloppante, avec ses descriptions remarquables d'une nature belle et sauvage, l'auteur nous enchaîne à un récit puissant impossible à lâcher.
Une très belle découverte d'auteur. Et fort heureusement, j'ai deux autres titres qui attendent dans ma pile à lire.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Un jeune garçon vit seul avec sa mère quand réapparait dans leur vie le père de l'enfant. Il emmène toute la famille aux Roches, une maison sans confort, isolée, dans la montagne jusqu'à l'arrivée de l'automne. le jeune garçon explore la nature pour s'occuper tandis que le père essaie de restaurer la maison. le temps passe, le garçon et sa mère doivent se contenter de ce qu'ils ont jusqu'au jour où la mère enceinte comprend qu'ils ne redescendront pas et qu'elle a besoin que sa grossesse soit suivie. Elle tente de fuir avec son fils mais ils sont rattrapés par le père qui refuse qu'ils redescendent en ville. C'est alors que le drame arrive...

J'ai lu en quelques jours ce roman de 200 pages au climat oppressant où la violence transparait à chaque page. Je ne m'attendais pas vraiment à un tel livre et cette lecture a été parfois difficile à cause de l'atmosphère qui s'en échappe.
Au début, le livre s'ouvre sur un chapitre d'une quinzaine de pages mais qui m'a paru bien long sur la vie d'hommes au temps de la Préhistoire, j'ai mis longtemps avant d'en comprendre l'intérêt et cela m'a un peu rebutée dans ma lecture. Heureusement que cela n'a pas duré plus.
Sur le plan de l'écriture, il y a peu de chapitres, le roman est construit plus ou moins sous forme d'un grand bloc et le vocabulaire employé est parfois compliqué, avec des mots recherchés, ce qui complexifie la lecture.
Les descriptions de la faune ou de la flore sont belles mais toujours comme écrasées par la violence qui sourd du climat familial.
Certains passages sont glaçants, je ne m'attendais pas non plus à une telle fin qui m'a fait mal. Ce n'est pas une lecture facile dont on ressort le sourire aux lèvres, il ne faut pas lire ce livre dans des périodes où on a besoin de se changer les idées.
Le titre énigmatique fait poser des questions : de quel "fils" s'agit-il ? le jeune enfant avec son père ou le père plus jeune avec son propre père ? A moins qu'il ne s'agisse des deux tant leurs histoires semblent liées.
J'ai eu en tout cas beaucoup de peine pour le jeune garçon (qui n'a même pas de prénom tout comme sa mère et son père, déshumanisation totale) et même si l'histoire n'est pas terminée et que la fin reste ouverte, le jeune personnage m'a beaucoup touchée.
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Peut-être l'auteur a-t-il pensé, en écrivant ce livre, au philosophe napolitain du XVIIIe siècle Gianbattista VICO. On a en effet ici une illustration possible de sa thèse du ‘corsi i ricorsi » : les civilisations, lorsqu'elles s'éteignent ne peuvent renaître qu'en passant à nouveau par les trois âges, divin, héroïque et humain, c'est-à-dire, pour commencer (ou recommencer), par la barbarie.
Un très beau prologue nous fait revivre les temps préhistoriques où les civilisations se sont faites, notamment par l'éducation du père sur ses fils. Et le roman nous plonge dans une « barbarie » où le père, un petit malfrat lui même oublié de son prope père, tente de recoller les morceaux d'une famille qu'il a contribué à détruire et qu'il s'applique maintenant et malgré lui (c'est-à-dire finalement en imitant le père…) à exterminer. On a du mal à penser que son fils, un enfant sensible et attentif à hauteur duquel le récit se construit, puisse un jour connaître un meilleur sort, ou, pour le dire autrement, une rédemption. Mias pourquoi pas ? Il va bien le falloir à quelque moment, pour sortir de la barbarie et entrer dans l'âge des « héros ». Et héroïque, précisément cet enfant l'est. Ce qui expliquerait le titre à caractère messianique…
Est-ce un roman sur le rôle des pères ? Indéniablement, mais pas seulement. Car se trouve également évoquée - ne serait-ce que par la citation de Sénèque figurant en épigraphe - la malédiction (autre nom du destin en la circonstance) qu'ils peuvent eux-mêmes susciter après l'avoir encourue, bref le phénomène connu de reproduction, qui n'aurait pas alors comme unique origine la condition sociale (même si celle-ci reste bien présente).
Bref un beau roman, complexe et subtil, qui appelle bien des réflexions.
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J'ai découvert cet auteur sur conseils de quelques critiques, il a un style très littéraire, des mots choisis qui tombent bien, pour nous raconter cette histoire dans laquelle j'ai eu un peu de mal à entrer, mais qui est passionnante, entre présent et passé
Le fils est vraiment l'élément central, on le comprend du début du livre, jusqu'à sa fin puissante !
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