Jean-Laurent del Socorro nous propose une virée à Marseille en 1596, en pleine guerre de religion.
Le destin de plusieurs personnages se croise, à la taverne La roue de la fortune : un chevalier sur le déclin et converti, des magiciens en fuite, la patronne de la Guilde des assassins, et les tenanciers, Axelle et Gilles, anciens mercenaires.
Marseille, entre rébellion indépendantiste, rivalités catholiques et protestants et un nouveau roi, Henri IV, qui souhaite s'imposer.
Roulements de tambours, la pièce commence…
Alors là je dois dire que j'ai été bousculée 😃
Rythme effréné, alternance de pas mal de points de vue, chapitres hyper courts, peu de descriptions…
Pas vraiment mon style… ! j'ai eu un peu de mal à m'y faire au début, mais très vite, je me suis laissée porter. l'écriture de Jean-Laurent del Socorro est vivante, vive, mélodique aussi, redoutablement efficace : ses mots sont peu nombreux, mais percutants, choisis avec soin, et on sent une légèreté dans la plume qui nous porte sans difficulté dans le tourbillon de cette histoire.
Ça marche tellement bien. Ça suit le cours effréné de l'Histoire, les échos entre les persos et leur histoire sont nombreux.
C'est tellement vivant qu'on s'y croirait.
J'ai alors eu une sensation d'assister à une pièce de théâtre, avec son décor et ses persos qui vont et viennent, son lot de figurants au second plan.
l'impression d'être un spectateur à qui l'on tirait les cartes d'un tarot aussi, chaque personnage brodant en quelque sorte les figures des lames de ce jeu; alors, j'attendais avec impatience quel allait être le mouvement suivant.
J'ai tout appris sur cet épisode historique marseillais. J'ai vraiment beaucoup aimé ce récit passionnant, et très bien documenté. L'Histoire ce n'est pas trop ma tasse de thé, je m'endors malheureusement à chaque fois que quelqu'un essaie de m'inculquer quelques notions d'Histoire. Il me faut une Histoire racontée et vivante pour que j'accroche. En plus, j'ai apprécié ici découvrir un épisode méconnu, qui décentre les événements.
Et la fantasy dans tout ça ? La magie est présente, mais ténue, et dangereuse. Et surtout, elle est soumise à la vraisemblance historique. Point d'uchronie, car l'Histoire ne change pas ici, mais plutôt une autre manière de voir.
Très convaincue par ce roman qui démontre que les frontières entre littérature blanche et imaginaire sont très fines !
Bref, très enthousiasmée par ce roman qui m'a surprise, et je ne m'y attendais pas ! j'ai évidemment suivi avec
du roi, je serai l'assassin, que j'ai beaucoup aimé également, et dont je ferai la chronique bientôt !
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