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EAN : 9782361399627
192 pages
Le Mot et le reste (17/06/2022)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Navigateur aguerri, Romuald Delacour nous livre le récit d’une croisière effectuée entre Le Havre et Bilbao à bord de son Asphodèle. Voulant s’éloigner des extases convenues du voyageur hâtif, comme de toute idée de performance, il rend par l’écriture l’expérience de la vie en mer : l’élongation du temps, la confrontation à l’immense, la conversation avec les morts, mais aussi la déréliction engendrée par le mal de mer et les affres de la mécanique diesel. En mer, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Merci aux éditions « le mot et le reste » et à babel pour l'envoi de « La mer a ses raisons » dans le cadre de l'opération Masse critique.

Si « La mer a ses raisons », j'ai les miennes pour avoir abandonné le voyage promis.
Un voyage à la voile entre Bretagne et Pays Basque avec escale chez moi à Port Louis, bah forcément, je n'ai pas hésité. Et puis, je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai loupé l'appareillage et je suis resté à quai. Je me suis vautré non pas en m'explosant un genou contre une bitte d'amarrage mais en me prenant les pieds dans des phrases interminables. Des phrases qui m'ont perdu tant à la fin je ne savais plus de quoi il était question au début. J'exagère à peine mais vous voyez l'idée.
Des références (que je n'ai pas) à des écrivains, des philosophes et autres penseurs voyageurs, c'est bien si c'est ce qu'on achète. Là, c'est pas ce qui était « vendu » et surtout pas ce que je voulais lire.
Pas plus que les avantages et inconvénients de tel modèle de voilier par rapport à tel ou tel autre.

Et puis il semblerait que de la poésie agrémente le voyage. Peut être, je ne suis certainement pas allé assez loin pour m'en apercevoir. Disons que je n'ai pas la même sensibilité poétique que l'éditeur parce que là, par exemple, je suis au niveau moins un sur l'échelle du ressenti :

« le roulement crescendo des tambours célestes dans l'inexorable et lente avancée des chars noirs de nuées saturées de colère surnaturelle, traversées des fulgurances, éblouissantes dans ce crépuscule d'éclipse, de la foudre frappant la surface de ses lames de feu, font de la mer devant moi une forge d'Héphaïstos, où se célèbrent les noces d'un feu décisif et de l'eau infinie »

Bref, lu un tiers du bouquin dont je dirai poliment, qu'il n'était pas pour moi.
Et tant pis si quelqu'un cri "un homme à l'amer".
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J'ai été heureux d'apprendre que je recevais ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Je l'avais choisi pour deux raisons.
Breton d'origine, mon rapport à la mer est, par essence même, sensible et poétique (j'ai d'ailleurs écrit quelques sonnets sur ce thème).
Havrais, je trouvais sympa l'idée de ce voyage partant de ma ville.

Ce livre aurait-il pu se nommer "histoire d'un aller et retour", comme l'écrivait Tolkien, au sujet de ses personnages qui lui font dire "même la plus petite personne peut changer le cours de l'avenir"?

Oui et non, car s'il est un peu question de changer le monde, c'est surtout de changer le regard sur le monde qui importe.
Et cela a beau être un récit de voyage, c'est avant tout une réflexion, poétique, sensible, autour du voyage que l'on découvre ici.
Un peu comme Sylvain Tesson, d'ailleurs cité au cours du récit, au même titre que d'autres auteurs.
J'ai beaucoup apprécié cela car les mots, eux aussi, nous font voyager.

C'est avant tout un regard, celui d'un homme, sur la mer. Sur les animaux qui la peuplent, sur les hommes qui en vivent, qui y meurent, également.
On découvre un peu de géographie, beaucoup d'Histoire, celle avec ce H majuscule, que l'Homme a tracé, avec ce même H majuscule.

On y aborde aussi l'impact que l'on peut avoir sur cet environnement si précieux et si éternel, existant depuis l'aube des temps, pas si éternel, finalement, si on décide de la vider de toute vie.
Notre planète est un petit bateau perdu dans l'océan infini de l'espace, sans port autre que le notre pour l'abriter de nos appétits démesurés.
Mais, finalement, même la plus petite personne peut changer le cours de l'avenir.

On est transporté par les mots et l'endroit où l'on lit devient l'embarcation ballotée par les flots de l'auteur (ne dit-on pas plutôt le flow?).

Ainsi, j'ai beaucoup apprécié cette lecture et, si je devais lui faire un seul reproche, c'est sans doute d'être un peu trop court. J'aurais aimé en avoir plus à lire. Est-ce vraiment un reproche, d'ailleurs?

Si je n'ai pas le talent de l'auteur pour écrire sur la mer, mon élan poétique me fait conclure ces quelques lignes par cet haiku de ma composition.

Voilier sur la mer
Rougeur du soleil couchant
Commencent les rêves
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J'ai aimé beaucoup de choses dans le récit de Romuald Delacour.
La langue, tout d'abord. L'auteur aime les mots, leur sonorité, leur musicalité, leur pouvoir d'évocation poétique. Il choisit volontiers de leur associer des adjectifs précieux – « chimérique », « bimillénaire » –, y ajoute des adverbes, qui précisent sa pensée, et dispose tout cela en longues phrases, des phrases comme on en écrivait au XIIème siècle, des phrases qui ondulent et se développent et enchantent le lecteur par leur force d'évocation.
L'auteur ne craint pas d'inventer, à l'occasion, quelques termes nouveaux. Emporté par son élan littéraire, il se risque à d'improbables mélanges : « Les bonheurs édéniques », « la débonnaire flânerie », « la plage indulgente », « l'insoutenable légèreté des babils environnants » ou « un Himalaya dansant d'obscure lumière », voici quelques unes, glanées au hasard, de ces heureuses trouvailles.
J'ai aimé aussi les libres et toujours pertinentes associations du récit de voyage avec les réflexions, rêveries et méditations d'un voyageur (presque) solitaire dont l'esprit, souvent réduit à un état d'oisiveté qui favorise l'ouverture et l'accueil du nouveau et de l'inattendu, se laisse solliciter. Sans le nécessaire travail de « resserrement » du texte auquel a conduit la présente édition, ces digressions auraient pu très vite devenir lassantes : ce n'est pas le cas. La plupart de ces réflexions, au contraire, se contentent d'entrouvrir une porte, de suggérer une piste, de proposer au lecteur de poursuivre son propre cheminement poétique ou philosophique : cette discrétion n'est pas la moindre qualité de ce livre.
Qui, finalement, aurait bien pu comporter quelques pages de plus ! Je prends donc rendez-vous pour la suite du voyage…
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Ce court roman m'a été gentiment envoyé par Babelio et la maison d'édition. Amoureuse de la mer et des escapades maritimes en voilier, je me faisais une joie de découvrir un récit dans lequel je puisse retrouver mes ressentis.
malheureusement je ne me suis pas retrouvée dans ce livre, dont je n'ai pas aimé l'écriture.
je lui souhaite cependant bonne route !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le roulement crescendo des tambours célestes dans l'inexorable et lente avancée des chars noirs de nuées saturées de colère surnaturelle, traversées des fulgurances, éblouissantes dans ce crépuscule d'éclipse, de la foudre frappant la surface de ses lames de feu, font de la mer devant moi une forge d'Héphaïstos, où se célèbrent les noces d'un feu décisif et de l'eau infinie
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Quand le vent se déchaîne et que la mer est mauvaise, le bateau devient un être qui fait sa part du travail, un interlocuteur et un compagnon. C'est irrationnel mais incontestable. Et c'est ainsi, je crois, qu'une âme vient aux bateaux.
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Ce quart d'heure de pure poésie devait rester comme l'un de ces moments qui font l'absurdité des montres et des horloges, et nous apprennent que le temps n'est pas ce qu'on croit.
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