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3,57

sur 748 notes
Il y a chez Delacourt quelque chose de curieux . Loin de nombreux auteurs dont on se demande " où ils vont chercher tout ça " , lui tend simplement la main pour " saisir ce qui passe à sa portée ". Alors , c'est vrai , c'est tellement évident que ça peut paraître un peu naïf sauf que...Oui , " sauf que " Delacourt , il a un regard , un vrai , il voit , analyse , utilise ce qui lui est offert et , lorsque la " machine " se met en route , ses mots , ses mots poétiques , subtils , vont lier le tout pour en faire un mets délicieux . Delacourt , c'est un chef trois étoiles qui joue avec les ingrédients qu'il trouve ici et là , mais jamais très loin , ce qui fait dire , comme un certain commissaire " Bon Dieu ! Mais c'est bien sûr ! "
Oui , bon , pour comprendre cette référence , il faut tout de même avoir vécu donc ....vieilli . Et ça tombe bien , non ? Car la vieillesse , c'est le thème de ce roman . Figurez - vous que ,Martine / Betty , son " enveloppe extérieure " , elle ne vieillit pas .Super , me direz- vous , terminés les " ô temps ,suspends ton vol , ô viellesse ennemie ou encore le célèbre " la vieillesse est un naufrage " du Général. Oui , ce doit être bien , plus de chirurgie esthétique ( dont nombre de résultats, hummm....) , plus de pommades miracles , de pilules aux vertus reconnues ...Oh oui , que d'économies , que de bien-être . Dans une société du " paraître ", le sourire retrouverait en permanence sa place sur tous les visages....Bon , oui , d'accord , le chômage mais , bien peu de chose en fait .
Sauf que Delacourt arrive pour casser cette image idyllique , le bougre , et il va nous en " faire " une de ces fables dont il a le secret .
Comment? . Ah ben , ça , pour le savoir , il faut lire et ce qui pourrait n'être qu'un aimable divertissement prendra un tour plus profond , plus émouvant.
Ce petit livre se lit vite , il a quelque chose de sympa et , parfois de grave , un mélange subtil , vous ai - je dit . Laissez - vous tenter , votre vie n'en sera certes pas transformée , mais , comme pour un bon repas , vous aurez senti le vrai goût de l'authentique .
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Avec des mots des situations de tous les jours, Grégoire Delacourt a la façon et la manière juste d'écrire au nom des femmes. Il y retranscrit leur force, leur fragilité, leur sensibilité, leurs espoirs, leurs illusions, leurs rêves, leurs peurs, ce qu'elles voient de la vie, ce qu'elles ressentent... Dans ce petit roman, il rend ici hommage à toutes les femmes face au temps qui passe.
Un joli petit livre qui permet d'apprivoiser le temps qui s'écoule et d'accepter nos rides, notre corps qui vieillit, et qui, au final, raconte notre histoire...
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Martine vit une enfance avec une mère aimante. Le père part pour la guerre d'Algérie et en revient avec une jambe en moins, complètement changé, tourmenté, subissant des douleurs nerveuses à la jambe perdue.
La mère de Martine ne reconnaît pas ce mari dans cet homme sombre. Elle commence à sortir avec une amie et perd la vie dans un accident. Martine a 13 ans.
Sa mère va beaucoup lui manquer à toutes les étapes de sa vie, quand elle devient une jeune fille, quand elle se marie, quand elle devient maman d'un petit Sébastien.
Heureusement, Martine garde le portrait de sa mère intacte, qui ne vieillit pas.
Martine se fait appeler Betty. Son mari, André, compagnon, parcourt les chemins pour réaliser des oeuvres d'art.
Alors Betty sort beaucoup tout en restant fidèle.
Le compagnon d'une amie, photographe réalise un cliché d'elle chaque année dans la même position. Elle constate qu'elle ne change pas physiquement. Elle s'en persuade et son opinion est renforcée par les compliments de ses amis.
Cependant ses organes internes vieillissent normalement.
Vérité sur sa beauté physique inaltérable, illusion?
Personnellement, je me suis forgé ma petite opinion.
Martine-Betty, tellement habitée par le cadre de sa mère , par ce visage qui ne vieillit pas , se construit la même vérité.
Ceci étant dit, Betty est une belle personne qui aime son fils, son mari. Grégoire Delacourt en parle merveilleusement bien et nous tisse une belle histoire qui peut être vraie, un conte ?
A nous de trancher...
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Je me souviens que ma mère n'a jamais « fait » son âge. Elle était toujours radieuse, enchantée des compliments qu'elle recevait. Pour elle, ce témoignage d'une certaine résistance à la marche du temps a toujours été une source de joie, un bain de plaisir. Même si les éloges proférés n'étaient sûrement pas toujours désintéressés.
Je me rappelle aussi qu'un dimanche des années 60, nous sommes allés, ma main dans la sienne au cinéma du quartier voir « La déesse de feu » avec Ursula Andress qui traverse le grand feu bleu et ne vieillit plus. Jamais.
Beauté, jeunesse et grâce pour toujours. Une divinité était née. J'ai vu une série B naïve et niaise. J'étais sous le charme.

Figée à 30ans sans jamais n'avoir franchi de feu de quelques couleurs que ce soit, Betty, la femme qui ne vieillissait pas ne sera jamais une divinité, cette halte de la marche de la vie deviendra pour elle une calamité, un cauchemar.
Imaginez-vous paraître plus jeune que votre fils qui vous présente sa chérie, une jeune femme de votre âge.
Envisagez-vous d'affronter quotidiennement les regards de jalousie féroce ou les formules assassines de vos amies proches, certaines que vous cachez un secret bien gardé.
Bien pire encore, percevez le désespoir de votre époux qui rêvait de vieillir doucement à vos côtés, « de voir l'automne éclore sur tes mains et toutes nos belles années sur ton visage, elles auraient dessiné notre vie, et nos joies. »

Une amie, avec qui je lis de concert ce roman m'a dit : « Sous les couverts de cette histoire un peu farfelue, il y a tellement de thèmes si sérieux, de prises de conscience que j'aime vraiment énormément cette lecture. » Moi aussi.

De surcroit, les écrits de Grégoire Delacourt me donnent envie de lire à voix haute, la fluidité et le naturel de la musique de ses mots confèrent au phrasé un chant aussi plaisant et délié que puissant et imagé. Je lis sans bégayer (Mort de Lire). Ces formules sont addictives comme des bonbons acides et sucrés, lorsque le premier est avalé, la boite est mangée.
Ici, dès la première ligne énoncée, le livre est dévoré.

Ce texte demeurera jeune et frais à jamais, « sans la griffe d'une ride ».
Le thème est intemporel.
Toute l'humanité sans considération de sexes, de races ou de couches sociales se contemplera jusqu'à la nuit des temps dans un miroir, un rétroviseur ou un selfie pour apprécier et déchiffrer sa vie, de sa jeunesse insolente à son inévitable déchéance.
« Il faut aimer le temps qui passe, il rend unique ce qu'on a vécu. »

La vieillesse est-elle une victoire ou un naufrage ? Vous avez trois heures…


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Quel beau roman ! Quelle belle plume ! Certains lecteurs parlent d'ouvrages qui ont changé leur vie, et bien que je ne puisse pas en dire autant, je dois reconnaître que ce livre a de manière incontestable, changé le regard que jusqu'ici je portais sur le temps qui passe, et les changements qu'il opère sur notre apparence. Si nous n'acceptons pas de gaîté de coeur les rides et autres "outrages" du temps, peut-être est-ce parceque nous n'avons pas compris que notre visage, qui change à mesure que passent les années, nous conduit vers d'autres joies, d'autres histoires, et nous permet, entre autres, de maintenir le lien avec ceux qui nous sont chers.
D'une plume oh combien poétique, Grégoire Delacourt nous invite à suivre le parcours de Betty, qui par je ne sais quel caprice de la nature, s'est figée dans la fraîcheur de ses trente ans, ainsi que celui d'Odette, rigolote et émouvante, dont la plastique, à son grand désespoir ! s'est accordée au tempo du temps.
Avec humour et poésie, l'auteur évoque les désillusions auxquelles sont exposées ces deux femmes. L'une que la nature a voulu éternellement jeune, et l'autre qui se berce de l'illusion que la jeunesse peut s'acheter, et au passage, lui donner la garantie d'être aimée.
"La femme qui ne vieillissait pas " est un livre d'une grande profondeur, un livre qui appelle à la réflexion, un livre dans lequel l'auteur explique son point de vue sur la nécessité de ce qui nous afflige, la temporalité. La temporalité de la jeunesse, celle de tout ce à quoi nous tenons, et voire même, celle de la vie.
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«  Voilà mon visage éternellement jeune , et doux, et bienveillant et lisse .
Me voilà monstrueuse et miraculeuse .
Me voilà le rêve de toutes les femmes » .

Extrait de ce roman curieux qui montre la dissonance entre la jeunesse éternelle qui contrarie le cours du temps, la douleur et la férocité de la vieillesse et pourtant .....

L'auteur, que je connais peu ( dont je n'ai lu qu'un livre ) nous offre une histoire surréaliste , espèce de fable ou conte fantastique qui permet de réfléchir à ce sujet atypique: à 21 ans Martine change de prénom ,elle devient modèle pour le photographe Fabrice , compagnon de vie de son amie Odette.

Durant de longues années , la même photo sera réalisée et Betty ne vieillit pas, ni ride, ni cheveu blanc... Mystère, son visage ne change plus , il ne s'altère pas....la suavité de sa peau , son grain laiteux, rare et curieux.

L'histoire se lit très rapidement , d'une plume juste ,acérée , l'auteur pose un regard bienveillant sur les rapports entre la fuite du temps, la perte, le deuil, la solitude qui peut survenir et la sensation d'abandon qui s'avance , inéluctablement.

La vieillesse est - elle une bénédiction ou une malédiction?
Peut- on arrêter le temps lorsqu'il en est encore temps?
La jeunesse au caractère éphémère , un temps qui passe ou ne passe pas?
Ce qui arrive à Betty est le rêve de toutes les femmes , et pourtant ?

Une réflexion sereine, sur l'âge , l'être et le paraître , un hymne à la vie.

Autant de questions à se poser mais il faut lire ce livre ...un conte moderne qui m'a laissée perplexe.
«  L'amour est dans l'attente,et dans l'espace, dans la patience et l'émerveillement » ....
Emprunté à cause du titre .





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Dans ce roman Grégoire DELACOURT décrit un sujet plutôt atypique : La dissonance entre la jeunesse et la dégénérescence d'un couple.

Après les supplications de Fabrice, un ami du couple, Betty se laisse prendre au jeu des portraits, une passion qu'exerce ce dernier en observant les différents clichés des personnes qu'il rencontre régulièrement.

Chaque année, à une date régulière, Betty se glisse dans les mêmes vêtements, prend la même pose et laisse l'appareil photo faire son oeuvre. Au fil des ans, le constat plus que troublant, fascine, laissant la médecine perplexe ! Si son corps poursuit normalement la désintégration dûe à son âge, il en est tout autrement pour son apparence physique et pour cause ! : Betty ne vieillit pas ! Depuis le décès brutal de sa mère, pas une ride, pas un cheveu blanc n'apparaît. Contrairement aux autres femmes, ce n'est pas le poids de la vieillesse qu'elle va devoir supporter, mais celui de la jeunesse, au point de mettre son couple en péril. André, torturé par l'image que lui renvoie sa femme, mal à l'aise face aux regards portés sur leur apparente différence d'âge en fait part à Betty qui le quitte, impuissante face à cette révélation de l'homme de sa vie auprès duquel elle s'imaginait vieillir.
Si le début de son célibat lui apporte quelques aventures auprès de jeunes hommes grâce à son apparence de jeune femme séduisante, il ne sera pas sans produire des situations complexes avec son lot d'injustices qu'elle supporte de moins en moins.
Lassée de cette vie sans l'amour de celui qui a partagé tant d'années de sa vie, Betty va prendre une décision à faire hérisser les cheveux sur la tête des accros au bistouri.

Le thème abordé par l'auteur, nous amène au questionnement de la chirurgie esthétique qui a encore de beaux jours devant elle, certes, mais également celui de la chirurgie réparatrice qui fait également des miracles dans ce domaine.

La femme qui ne vieillissait pas m'a littéralement happée. Une histoire sensible, captivante, portée par la plume magistrale de Grégoire DELACOURT dont la renommée n'est plus à faire.

Un roman surprenant, empreint de tendresse et de sensibilité.
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J'ai adoré la plume de Grégoire Delacourt !
Poétique et touchante !

Cette histoire est unique en son genre. Belle et mélancolique.
C'est la vie de Betty, de sa naissance jusqu'à ses soixante dix ans. Elle est jeune, belle, fraîche, elle rayonne.
Seulement, à trente ans, elle s'est arrêté de vieillir. Elle a trente cinq ans et en paraît trente. Elle a quarante quatre ans et en paraît trente. Pour elle c'est un fardeau. Elle qui rêvait de vieillir au près de son mari, prendre des rides, celles qui raconteraient l'histoire de leur couple. Et pourtant.

A l'heure où notre société n'a d'yeux que pour les apparences, Grégoire Delacourt nous incite à réfléchir sur le sujet de la jeunesse qui se fane.

D'ailleurs je conseil se livre à toute les personnes qui on peur de se voir changer dans quelques années.

« La femme qui ne vieillissait pas » est un très beau livre.
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Imaginez que votre visage ne subisse plus aucun signe du temps qui passe et reste figé à l'âge de trente ans. Vous accumulez les années, quarante, cinquante, soixante ans, et seul votre organisme vieillit. Votre visage reste celui d'une éternelle jeune fille. Cela vous tenterait bien, n'est-ce pas?!
C'est ce qui arrive ici à Betty, l'héroïne de ce roman formidablement écrit par la plume envolée de Grégoire Delacourt.
Betty, nous la suivons depuis sa naissance, dans les années 50. Son père revient d'Algérie amputé et sa mère est une beauté libérée. Mais cette dernière décède alors que Betty n'a que treize ans. La vie avance malgré ce manque, de manière conventionnelle, jusqu'à ce que Betty se rende compte de sa beauté figée pour l'éternité...
Ce roman est un régal. Grégoire Delacourt ne s'appesantit jamais sur les futilités et son écriture fluide suit la vie de son héroïne tout en analysant les réactions de la société, dont les moeurs, elles, sont éternellement figées. Ici, c'est de la jeunesse éternelle dont il est question, thème préoccupant pour les femmes d'aujourd'hui (il suffit de regarder les photos des actrices passées sous le bistouri pour tenter de paraître toujours plus jeunes), que l'auteur appréhende habilement à la manière d'Oscar Wilde et de son "portrait de Dorian Gray".
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Betty a 30 ans pour toujours. Ainsi, son visage cesse de vieillir à 30 ans, tandis qu'à l'intérieur, son corps continue de prendre de l'âge. Alors que la plupart de ceux qui l'entourent n'y voient que des avantages, Betty, elle, devient malheureuse. C'est la première fois que je lis un roman de Grégoire Delacourt et j'ai aimé autant le style que l'histoire!
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