Après avoir vu en début d'année l'excellent film de
François Ozon, Grâce à Dieu, j'étais vraiment curieuse de lire le nouveau roman de
Grégoire Delacourt qui aborde la même thématique sous un angle complètement différent.
Dans ce récit, c'est avant tout l'histoire d'un père, Edouard, dont le fils de dix ans a été abusé sexuellement par un prêtre.
Un père qui, en découvrant l'indicible, décide d'aller rencontrer ce prêtre, cet homme qui a brisé la vie de son enfant.
Pendant trois jours, le lecteur assiste à ce face-à-face suffocant, violent entre ce prêtre et ce père. Une confrontation dans laquelle ce dernier va exprimer toute sa colère et sa douleur. Un père rongé par la culpabilité car il n'a rien vu, car il n'a pas su protéger son fils.
C'est un sujet difficile qui est abordé dans ce roman et certaines scènes sont dérangeantes, presque insoutenables. Une lecture qui met en avant le poids du silence et qui amène notamment le lecteur à s'interroger sur la notion de pardon.
Si j'ai apprécié le parallèle que l'auteur effectue avec l'histoire d'Abraham et de son fils au début du livre, j'ai trouvé que les références aux textes religieux qui s'intercalent ensuite tout au long de la narration occupent une place trop importante et viennent alourdir le récit.
Malgré tout,
Grégoire Delacourt dépeint avec beaucoup de réalisme les sentiments auxquels est en proie le père de la victime. Cependant, la fin inattendue m'a laissée perplexe, avec un sentiment d'incompréhension quant à la volonté de l'auteur avec cet ultime rebondissement.
Une lecture qui ne m'a pas totalement convaincue mais qui reste incontestablement forte et percutante grâce à ce huis-clos saisissant.
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