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sur 688 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon Père - Grégoire Delacourt - Éditions le livre de poche - Lu en avril 2020.

C'est complètement retournée que j'ai fermé hier soir la dernière page du livre Mon Père de Grégoire Delacourt.

Nous passons de chapitre en chapitre de l'enfance d'Édouard, père de Benjamin à l'enfance de Benjamin lui-même et du père au père, ecclésiaste.

Après 138 critiques déjà postées sur Babelio, que puis-je ajouter de plus à tant d'horreurs décrites dans ce livre, ce petit Benjamin, fils d’Édouard et Nathalie, l'innocence, la candeur, la confiance qu'un gamin peut avoir dans les adultes qui va voir sa vie basculer dans l'enfer.

Mais avant d'en arriver là, l'auteur nous parle de l' enfance d'Édouard, de son père boucher qui lui apprend à manier les couteaux bien plus qu'il ne peut lui communiquer d'amour et de tendresse, qui a honte de ses mains de boucher incrustées du sang des animaux, de sa mère qui travaille au presbytère, une femme très pieuse, qui ne jure que par Dieu et tout ce qui tourne autour. Édouard dira "Sans la chaleur de ses mains, ma mère avait froid" "Plus tard, j'ai pensé qu'un père qui n'étreint pas ne façonne pas et qu'on en conserve pour toujours une infirmité. Une sorte d'inachèvement" page 32.

Venons-en à Benjamin, enfant né d'une union presque forcée, ayant été conçu dans "l'illégalité", Édouard et Nathalie doivent se marier. Et puis, Nathalie s'en va, premier déchirement pour ce petit garçon. Sa maman l'emmènera avec elle à 200 km de son père.
Et puis, un jour, Benjamin est envoyé en colonie de vacances, et c'est là que son enfer va commencer avec ce père ecclésiaste qui sous couvert de l'amitié va soumettre Benjamin à l'insoutenable. Benjamin qui envoie une carte à son père "viens me chercher", mais le papa n'a pas compris, n'a pas imaginé ça, n'a pas pris au sérieux l'appel au secours de l'enfant.
A son retour, l'enfant dépérit, ne rit plus, à des douleurs au ventre, de la fièvre, des maux de tête, ne mange plus bien, mais ne dit rien, ses parents ont beau l'interroger, il se tait.

Jusqu'au jour où il entre à l'hôpital et que les médecins découvrent la vérité.

"Il est des silences qui se brisent trop tard" - page 111

Le papa de Benjamin n'aura de cesse que de retrouver ce prêtre qui a abusé de la confiance de l'enfant avant d'abuser de son corps. C'est un cri, un long cri de rage, un cri de révolte, un cri de honte. Il ne croit pas en la justice. "Pourquoi n'avons-nous rien vu, Nathalie ? Pourquoi ?" page 152.

Vous l'aurez compris, ce n'est pas facile à lire, mais l'auteur a dû avoir encore plus difficile à mettre noir sur blanc ce vécu pour briser le silence qui se fait autour des abus d'enfants par certains hommes d'église en qui les enfants devraient avoir toute confiance. le silence de l'Église elle-même jusqu'il n'y a pas longtemps.

Ce que j'ai moins aimé, mais j'ai bien compris la démarche, c'est le parallèle que l'auteur fait chaque fois avec Abraham à qui Dieu demande de sacrifier son fils Isaac, et dont le geste fût arrêté par un ange (ancien testament). Il compare le silence d'Isaac qui n'a jamais demandé à son père pourquoi, le silence de ceux qui savaient (les serviteurs) et qui se sont tus et n'ont pas bougé. Est-ce que la vie d'un enfant compte si peu ? Que l'auteur nous explique cette comparaison, oui, mais y revenir jusqu'à la fin du livre, c'est juste un peu trop.

Un livre que j'ai lu avec le cœur chaviré du début à la fin, mais il fallait que je le lise.
La préface est absolument splendide, je vais la mettre en citation. Elle dit bien mieux que je ne pourrais le faire pourquoi l'auteur a écrit ce livre.




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Si Mon Père n'était qu'un roman, qu'une histoire inventée de toutes pièces, je n'aurai probablement pas un océan de douleur salée dans les profondeurs de mes yeux noyés. Car il s'agit de l'histoire de trop nombreux enfants arrachés à la vie, à leur enfance et à la promesse.

Notre Père qui est aux cieux,
Ne nous soumet pas à la tentation,
mais délivre nous du mal.

Grégoire Delacourt signe un roman magistral sur les dérives perverses ecclésiastiques mais il signe surtout un portrait glaçant des rouages du silence. Mon père est un roman-tiroirs où grouille, tels des milliers de vers, toute la misère du monde.

On ne met pas au monde un enfant pour le plonger dans l'horreur, non, on aspire pour lui à lui montrer combien le monde est beau, bon et juste. On va l'aimer du mieux que l'on peut cet enfant. On va l'aimer pour qu'il grandisse bien, pour qu'il s'épanouisse, pour qu'il soit heureux. Voilà le rôle d'un père. Édouard c'est ainsi qu'il prend à coeur son rôle de père auprès du petit Benjamin, dix ans.
Si les parents peuvent sauver un enfant par l'amour écrira Delacourt, un enfant ne sauve pas ses parents par l'amour. Parce que l'enfant est arrivé avant qu'Edouard et Nathalie ne soient un couple, parce que Nathalie est volage et passionnelle, le couple ne tient pas. Dans ce divorce sans histoire, le petit Benjamin se met à changer. Insomnies, cauchemars, problèmes alimentaires,... On imagine que l'enfant réagit mal au divorce. Car bien évidemment, qui peut imaginer le pire ? le pire est insoupçonnable. On n'en veut pas, on ne le voit pas, on ne l'entend pas, on ne l'imagine même pas.

Parce que la confiance est là, parce que l'enfant se montre fragile, différent, réceptif à l'amitié, parce que l'enfant est insouciant, parce que la peau d'un enfant est chrysalide, douce, qu'un enfant est « séduisant et désirant », Mon Père use, touche, abuse et saccage.
À vomir.

Le silence est omniprésent. Taire l'horreur. Taire ce qu'un enfant ne peut comprendre.
« Le silence est un assassin qui ne dénonce pas.
Le silence est le seul refuge des enfants quand ceux qui devaient inconditionnellement vous aimer vous ont trahi. »

Pas un mot de trop.
Comme une histoire vraie qui fait mal, c'est cela Mon Père. Horriblement mal pour tous ces enfants sacrifiés au nom de la jouissance d'hommes de dieu qui sous la joute de lois de chasteté, cherchent le plaisir dans les peaux jeunes.

Un roman fort, qui trouverait sa place sur les planches d'un théâtre tant les scènes entre Édouard et le Père sont intenses et bouleversantes dans un huit-clos insoutenable.

Grégoire Delacourt expliquera dans une interview qu'il lui a fallu du temps pour mûrir ce roman, qu'il était là Mon père, mais qu'il n'était pas prêt. Élevé dans la foi de Dieu et les préceptes chrétiens, il a vu enfant, les jeux auxquels s'adonnent les prêtres. Il a vu cet enfant revenir de la chambre du prêtre et pleurer sous sa couverture. Et lui priait que son tour n'arrive pas.

Un roman nécessaire pour mettre toute la lumière sur ces immondices au sein des églises.
Un roman qui ne prétend pas guérir mais qui rappelle que trop d'enfants seront à jamais damnés du paradis.
Un roman où Dieu, je l'espère, pleure des larmes de sang de voir le monde de dégénérés qu'est devenu son paradis.

Amen.

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Que dire qui n'ait déjà été dit à propos de ce roman (?) d'une force incroyable porté par une écriture maîtrisée à l'extrême, des phrases percutantes , violentes , effilées comme la lame d'un scalpel , un vocabulaire riche , précis, sans concession .Pour moi , Grégoire Delacourt montre dans ce court ouvrage , toute l'étendue de son immense talent et nous avons besoin de ce type de récit pour nous ouvrir définitivement les yeux sur ces horreurs qui , enfin , en défrayant de plus en plus l'actualité, touchent les consciences et semblent (!) quelque peu les réveiller .Oui , ces atrocités existent , oui les bourreaux sont protégés par des Institutions plus soucieuses de ne pas ébranler les murs qui les soutiennent et de conserver leur pouvoir que de rendre leur dignité aux victimes dont ils ont , et pour toujours , gâché la vie.... grâce à la cécité de la plupart d'entre nous....
Au - delà , je retiens , dans la préface, la remarque de " la dame de Vannes " qui n'a pas souhaité, et c'est son droit , affronter la difficulté humaine de ce livre .Cette dame , c'est toi , c'est moi , c'est nous....Et , oui , c'est comme ça et pourtant , il faudra bien l'affronter cette réalité et tant mieux si elle nous choque .Ça fait partie de la Connaissance . Ne rien vouloir savoir ....Ne se mêler de rien ....
J'ai adoré le conte " Lucas " . Ancien enseignant , ayant côtoyé des jeunes toute ma vie , j'ai fait partie de ces gens dont le métier consistait d'abord à " gagner la confiance des enfants " pour faciliter les apprentissages" et pas pour les soumettre à de telles horreurs....Il n'y a pas que les prêtres, les instits ou les profs ......Le monde est violent et le manque de communication de plus en plus fréquent , jusque dans les familles parfois fragilisées par les difficultés et aléas de la vie ...
Une anecdote pour terminer .Dans le village de mon enfance , nous allions tous au catéchisme, nous faisions tous notre Communion....Notre curé était un brave homme à la " main leste " face à nos facéties...nombreuses et pas toujours très " malines " .
Le dimanche , après la messe , il passait au bar " prendre " un ou deux... pastis " avec les " hommes ", montait sur sa moto et allait manger " le poulet dominical " chez sa maîtresse que tout le monde connaissait et aimait bien...( il se disait même qu'il avait permis à la démographie du village de ne pas s'effondrer....) . Pas très moral tout ça ? D'accord , mais quand même moins traumatisant que " Mon Père " , non ? Les enfants , notre curé , il les respectait , les histoires de grands , c'est autre chose , non ?
A ma connaissance , il n'a jamais été " déplacé " .Vous imaginez la réaction des paroissiens ....et paroissiennes....si tel avait été le cas....
Merci à Grégoire Delacourt de nous aider à ne plus jamais dire " je ne savais pas " , on l'a trop entendue cette phrase ...Moi , j'dis ça , j'dis rien , mais ...je n'en pense pas moins.....
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C'est volontairement que j'ai choisi de découvrir cet auteur avec « Mon Père » de Grégoire DELACOURT. En effet, son dernier opus «l'enfant réparé », y fait suite dans le passage du silence à la vérité.

J'arrive après de nombreuses belles critiques de mes amis Babélio.

Je cherche ici à exprimer mes ressentis.

Au cours de ma lecture, je suis passée par de nombreuses émotions et me suis interrogée sur l'origine de ce roman, qui ressemble à une confession, à un drame vécu dans la vraie vie.

Page après page, mon coeur s'est serré toujours plus. Je m'en suis arrachée des pétales de larmes.

Grégoire DELACOURT a les mots justes qui vous mouchent, qui vous bousculent et vous font sortir de votre zone de confort.

Je n'en suis pas remise.

Un cri de douleur pour dire l'indicible dans la vie de ce jeune couple séparé, rattrapé par son destin.

L'histoire d'un père, Edouard, qui cherche à comprendre son fils Benjamin 11 ans, qui n'est plus le même depuis qu'il est allé en colonie de vacances avec la paroisse.

Pourtant, il lui a envoyé une carte postale avec une seule phrase : viens me chercher. Edouard n'a pas compris le message.

L'auteur fait un parallèle biblique avec Abraham qui obéit à Dieu en acceptant le sacrifice de son fils Isaac, sur le bûcher pieds et poings liés. Il en fait une autre lecture tout à fait adaptée aux circonstances dans lesquelles il se trouve.
« Je suis seul dans ma douleur
Benjamin, frère d'Isaac, est seul dans son silence ?
Les fils sont des égarés »

Son fils est mutique, mal dans sa peau, mais son corps finit par manifester des signes inquiétants.

Il est hospitalisé et les meurtrissures sont là.

Edouard sait et réalise maintenant.

Il va aller retrouver le curé Préaumont, pédophile et lui régler son compte.

Une fureur sauvage habite Edouard, il va saccager l'église. Ce face à face avec le curé abuseur, tourne en un moment de vérité. Il va le faire passer aux aveux, le torturer de ses abominations et le briser.

Il s'est fait justice lui-même pour que son enfant puisse être reconnu comme victime et entamer un travail de réparation.

« je veux te demander pardon de n'avoir pas su te protéger mais je crains que tu ne sois plus capable de pardon. Plus capable de rendre un bien pour un mal. C'est quelque chose dont le poinçon de ton abuseur t'a aussi amputé. En cela nos vies attentées, nous sommes toi et moi semblables désormais. Nos coeurs se sont retournés tout à fait. Nous avons arrêté de croire aux Eglises, à la mansuétude et à la bonté de nos frères humains. Nous croyons désormais à un châtiment, et cela tant que l'amour sera plus vulnérable que le mal. Et le mal, croyez-nous, vous qui connaissez maintenant notre histoire, prolifère à une vitesse vertigineuse, il n'est pas rare qu'un dépravé en remplace un autre qui en remplace un autre ainsi de suite pour l'éternité car ils sont comme du chiendent ».

Ensuite, j'ai lu "l'enfant réparé", mais il est encore trop tôt pour en dire un mot, mon émotion est encore trop vive.
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« Il me demande si je vais le tuer. »
Difficile de faire un commentaire à la hauteur de la laideur et de l'horreur.
Je ne peux pas être mièvre. Les frissons l'empêchent. Les mots oppressent.
Colère pure et primitive d'un père qui n'a rien vu.
« Ma merde dans les yeux, je te dis. »
Silence d'un fils.
« le silence est le seul refuge des enfants quand ceux qui devaient inconditionnellement vous aimer vous ont trahi. »
Un prêtre souille un enfant.
« Tu es plus bas qu'un chien. Plus vil qu'un rat. Car ni l'un ni l'autre ne forniquent avec leurs petits. »
Palette de sensations exacerbées. Sombre peinture contemporaine d'une barbarie sexuelle.
« Je lui répète ma question. –Pourquoi mon fils ? »

De la fureur à la vengeance, du pardon à l'incompréhension, de l'écoeurement à la panique Grégoire Delacourt fouille toutes les données d'une crise d'actualité d'une main maitrisée avec l'intelligence fine de laisser ouverte toutes les possibilités de se réfugier dans nos idées.
« Qu'il est dur de faire ce geste de couper l'autre du monde. de sectionner du vivant. »
Que feriez-vous, vous, si l'on faisait gouter la boue des hommes à votre enfant ?

J'ai été élevé dans le plus pur environnement catholique qui soit, fait mon catéchisme, mes communions, servi la messe des années durant, gravi maintes fois les chemins de croix de France, fréquenté tous les patronages possibles.
Jamais aucun prêtre, curé, abbé, n'ont eu de comportements équivoques ou déplacés envers moi.

« Vous avez martyrisé mon fils, vous l'avez condamné à une réclusion perpétuelle en
lui-même »

Le châtiment doit être à la hauteur du crime.

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En écrivant ce livre, d'un père apprenant la sauvagerie d'un prêtre sur son fils de onze ans, c'est le silence assassin qui a entouré les faits qui le crucifie.
Son propre silence, parce qu'il ne savait pas, parce qu'il ne pouvait pas savoir, parce qu'il aurait dû savoir.
Le silence de son fils, dont il voyait le mal être, à qui il disait tu peux tout me dire, dis moi, et l'enfant s'enfermait dans un silence de choses indicibles.
Et le silence d'Isaac, le fils unique d'Abraham, qui se laisse lier sur un autel de bois, qui demande où est le bélier, puisque c'est un sacrifice, et qui, sauvé par l'ange, s'enfonce dans le silence, ne se révolte pas, ne demande pas pourquoi. Son père a voulu l'immoler, point.
Personne n'est intervenu, le silence inexpliqué s'instaure pour des siècles, sur ces petits crucifiés, muets, jusqu'au nouvel Isaac, Benjamin, parti faire une colonie de vacances en été. Il écrit bien pourtant à son père : « viens me chercher » et pourtant la pesanteur endors ce dernier, pesanteur de la religion, du désir de sa mère à lui, un peu bigote, bref.
Et aussi parce que dire, c'est faire exister l'horreur, c'est reconnaître l'odeur du sang, c'est nommer l'innommable.
Le silence couvre toujours une grande souffrance, voilà pourquoi il est si difficile de le briser, nous dit Grégoire Delacourt, dans un livre totalement différent de son premier ( la liste de mes envies) car, lui, il brise le silence en écrivant sur ce petit innocent qu'est son fils et sur tous les petits innocents , en disant sa colère que cela, la violence faite sur des petits continue encore et encore, en deux mille ans de honte.
Abraham n'a même pas imploré le pardon de son fils après avoir tenté de l'immoler.
Et le père de l'histoire n'a pas réussi à protéger son fils.
Grégoire Delacourt tisse les deux histoires millénaires qui n'en sont qu'une, le martyr d'enfants violés, condamnés au silence où ils sont seuls désormais. Et « l'impuissance de l'amour des pères à parfois ramener leurs petits à la surface du monde »
Aujourd'hui, Benjamin parle un peu, son père a compris son calvaire, et l'auteur nous confie son cheminement.
C'est Yvan-T qui m'a conseillé de lire « Mon père » avant « l'enfant réparé ». Je dois sécher mes larmes d'abord.
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« Mon père » est un livre sur la perversion des hommes d'Eglise.
Benjamin, jeune garçon de 10 ans, en est ici la victime. Son père, Edouard a besoin de savoir, d'entendre pour , non pas excuser, pardonner mais pour comprendre ce qu'a vécu son fils. Il va donc se rendre à l'église et rencontrer le prêtre.
Ce huis clos est terrible , tendu, glaçant tout en étant étouffant et ne peut laisser indifférent. On ressent la colère d'Edouard , colère qui est proche de l'animalité mais ô combien justifiée, compréhensible.
Ce livre est donc dur, parfois cru mais très bien écrit. le parallèle que Grégoire Delacourt fait entre l'histoire de son fils et la Bible et plus exactement avec Isaac, le fils d'Abraham est intelligemment bien fait et bien mené.
Si l'on perçoit bien ici, la culpabilité d'Edouard, culpabilité de ne pas avoir su protéger son fils, culpabilité de ne pas avoir vu, entendu ce que son fils vivait et son appel au secours, lors de son séjour en colonie de vacances dans les Vosges, on sent également sa colère envers la société qui ferme les yeux , notre société qui est injuste et très indulgente envers ces crimes perpétrés par l'Eglise.
C'est un livre d'une très grande force.
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Je lis régulièrement Grégoire Delacourt appréciant l'humour, la douceur et la légèreté dont ces textes sont souvent empreints.
Même si je lui reconnais un talent certain pour s'immiscer dans la psychologie féminine, je dois avouer qu'aucun de ses romans ne m'a bouleversée.
J'ai passé en leur compagnie de bons moments de lecture ce qui est déjà très satisfaisant.
Dans ce nouvel opus, l'auteur délaisse les arcanes de la pensée féminine pour se glisser dans le coeur d'un papa.

En ouvrant « Mon père », sans prendre connaissance du sujet traité, j'ai reçu un coup de poing dans le coeur dès les premières pages. J'ai continué ma lecture en apnée, hypnotisée par la violence des mots, des phrases pour décrire l'horreur absolue qui hante un père dont l'enfant a été victime d'un prêtre qui avait pour mission de le protéger.
C'est la vengeance de ce père que nous décrit Grégoire Delacourt, dans le huis clos d'une église, nous assistons à une confrontation dont la violence n'a d'égale que l'horreur du crime commis.
Certaines scènes sont insoutenables mais ô combien compréhensibles et excusables de la part d'un homme fou de chagrin.

Grégoire Delacourt signe un texte magistral en s'emparant d'un sujet aussi difficile que la pédophilie au sein de l'église.
Merci Monsieur Delacourt d'avoir réussi par votre talent à trouver les mots pour écrire ce livre « coup de poing », un livre fort, engagé et nécessaire.
Merci à NetGalley et aux Editions
#MonPère #NetGalleyFrance
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Quelle puissance ce bouquin, on le lit d'une seule traite quasi. Au delà du sujet principal et bien en vue actuellement, j'ai souligné des réflexions très intéressantes. Notamment les limites de la justice, de la religion, et des parents.
Une très belle réflexion justement sur le pouvoir de protection des parents, l'amour et comment un parent vit cette violence faite à son enfant, comment le ramener dans un monde d'insouciance après de telles horreurs j'ai noté cela : "Si un enfant n'a pas le pouvoir de sauver l'amour de ses parents, l'amour de ses parents peut le sauver."
J'ai bien apprécié aussi le sujet sur la justice qu'elle ne sert pas à la victime par exemple , le pardon à quoi peut il être utile pour la victime etc...
Et bien sûr le silence dans lequel se réfugie la victime, mais aussi ceux qui savent et ne dénoncent pas, ferment les yeux, sujet d'actualité, la religion n'est pas une terre protégée , elle a elle aussi ses limites.
Si l'histoire est puissante de part les faits mais aussi de part la plume.
Tout parent qui lit ce livre se sent quelque peu concerné, car tout parent tremble pour son enfant, mais quand l'irrémédiable est fait, comment faire face ? Vengeance, impuissance. Tout cela est très bien mis en scène dans ce roman.
Un très bon bouquin de réflexions avant tout sur un sujet tabou, caché depuis de trop nombreuses années dont il est grand temps de mettre à la lumière et que justice soit faite.
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Exode 21,23-25 : « Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main,...»

Mon père, j'avais confiance en vous , pourquoi ?
Mon père, pourquoi n'as tu rien vue ?
Edouard Roussel entre dans l'eglise et casse tout. Il demande le père Antoine Delaunoy. Il veux des réponses, il veux tout savoir sans omettre les détails. Quoi que cela lui coûte. Pourquoi son fils? Pourquoi ?

Premier roman de Grégoire Delacourt qui passe entre mes mains et ça n'a pas été une déception. Sujet sensible, sujet d'actue. Mon père de Grégoire Delacourt m'a laissé le cul par terre.
Ce roman est un huit clos que l'on dévore. On y passe par diverses émotions au fils de la lecture pour en ressortir chamboulé à la fin. les points qui peuvent déranger sont les détails de l’experience vécu par Benjamin et les références bibliques, mais qui sont nécessaires pour amener à certaines émotions. Je le conseille et le recommande. Lisez ce livre.
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