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3,77

sur 328 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une superbe plongée dans un Moyen Âge méconnu !!

Marguerite est fille et petite-fille d'enlumineurs parisiens. Depuis ses plus jeunes années, elle est passionnée par les couleurs, les préparations des pigments, des peintures... Malheureusement, c'est une fille. Et rares sont les femmes qui deviennent enlumineuses, dans les années 1460...

La vie de Marguerite est donc partagé entre cet art magnifique, et les lamentations de sa mère qui désespère de la marier... Pourtant, l'impensable survient. Devant l'étendue de son talent, son aïeul décide qu'elle sera apprentie. Une consécration a la hauteur de son idole, Christine de Pisan (la première femme enlumineuse). Mais aussi un chemin de croix, une vie renfermée, entre son lutrin et l'apothicairerie de son parrain, chez qui elle va chercher pigments et épices dont sont faites ses couleurs...

Au delà du magistral portrait qui nous est fait d'une femme dont la passion pour les couleurs illumine la vie (et celles des autres), c'est tout le Moyen Âge de la fin du XVeme qui s'offre à nous : les débuts de l'humanisme, les livres copiés a la main, personnalisés pour chaque client. C'est tout un monde de couleurs, d'épices, un tourbillon sensoriel par lequel on est emporté !!
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Après avoir vu passer de nombreux avis positifs sur « le livre des heures », lorsque je l'ai vu dans ma librairie, je n'ai pas pu résister. C'est une lecture déroutante qui m'a sortie de mes habitudes de lecture pour plusieurs raisons.

Tout d'abord l'époque. L'histoire se déroule à Paris à la fin du 15e siècle, sur la fin du Moyen-Age, en pleine Renaissance. J'ai pu lire quelques romances historiques à cette période mais plutôt en Ecosse et en Angleterre mais très rarement de roman, je n'en ai aucun qui ne me vienne en tête.

Ensuite le style d'écriture, très particulier. Surprenant et déstabilisant dans un premier temps, poétique et entraînant ensuite. Qui colle parfaitement à notre histoire. Celle d'une jeune fille, jeune femme, fille et petite-fille des meilleurs relieurs de Paris, habitant sur le pont en bois de Notre Dame et qui veut se faire une place dans ce milieu d'homme. Pas aidée par une mère qui ne veut la voir que bonne à marier.

L'autrice nous embarque dans un voyage sensoriel. Mille couleurs parsèment notre lecture, nous emportent. J'ai aimé plongé au coeur de la création de ces couleurs à travers épices, pierres et autres végétaux. J'ai imaginé la beauté des enluminures et de ces fameux livres d'heures dont je ne connaissais pas l'existence. Il est aussi question d'apothicaire, de nouveaux mondes, des débuts de l'imprimerie et de guerres.

Ce n'est pas un coup de coeur mais presque. J'ai surligné un certain nombre de passages, j'ai savouré ma lecture du premier au dernier mot et j'ai fermé mon livre quittant à regret Marguerite.
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Ce roman est un coup de coeur. Nous voici transportés au XVeme siècle en plein Paris où nous suivons Marguerite fille et petite-fille d'enlumineurs et pour qui la peinture et les couleurs sont une passion. Elle va jour après jour de l'atelier d'enluminure de son père et grand-père à l'apothicairerie de son oncle avec qui elle a noué une relation privilégiée, afin d'y chercher entre autre des pigments. Marguerite a un frère jumeau épileptique sur lequel elle veille avec un soin jaloux et une mère avec qui les relations sont assez tendues. Mais Marguerite va son petit bonhomme de chemin sans bruit et développe un grand talent pour les enluminures des livres de l'époque. Elle est droite, talentueuse, volontaire,tout en délicatesse dans ses rapports familiaux sans jamais perdre la notion de son devoir. Elle se mariera sans grand amour mais dans une union paisible et raisonnable,aura une fille et restera veuve. le destin la fera rencontrer le grand amour en la personne de Daoud, un Maure venu se réfugier chez son oncle. Anne Delaflotte Mehdevi nous dépeint un superbe portrait de femme tout en finesse comme un beau point de broderie, et parvient à nous plonger grâce à son talent au coeur du XVeme siècle comme si nous y étions.
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Trouvé sur booksta.
Incroyable petit livre d'une poésie et d'une sensibilité tout en couleurs.
Il faut dire que Marguerite est enlumineresse.
On suit l'élaboration, la création, la constitution de son livre d'heures, de la peau mal dégrossie au magnifique ouvrage fini.
Métaphore s'il en est.
Et des voyages, toujours des voyages. Et des couleurs. Plein les yeux, les doigts, la langue. Et plein le coeur.
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Mon amie libraire (Librairie Lectures Vagabondes à Liffré) m'a offert le nouveau roman de Anne Delaflotte Mehdevi que je connais depuis son premier titre “La relieuse du gué”. Un grand plaisir de lire à nouveau cette autrice si particulière dans ses choix qui mêlent l'Histoire à l'Art et entremêlent amour, reliures, couleurs et pigments.

Nous sommes au XVème siècle cette fois, à l'aube de la Renaissance, à la veille de la découverte de Cuba par Christophe Colomb, puissant amiral qui influera sans le savoir sur la vie de l'héroïne du roman. Bien sûr la condition féminine est inféodée à la domination masculine et la seule émancipation possible réside dans un mariage où l'homme est ouvert d'esprit. Pourtant certaines femmes travaillent à des métiers réservés aux hommes et c'est le cas de Marguerite qui a la chance que son grand-père ait reconnu en elle un immense talent de peintre et d'enlumineresse. Elle vit à Paris, sur le pont Notre-Dame où les maisons-ateliers s'épaulent les unes aux autres et forment un couloir inextricable et encombré d'où l'on ne voit le fleuve que de la façade des maisons qui le surplombent. Une haute maison grouillante de vie, où chaque palier abrite une corporation d'ouvriers au service de l'atelier d'enluminure réputé de sa famille. Marguerite a un frère jumeau, atteint du haut mal, et sa mère enrage que ce soit elle qui ait hérité le talent de son aïeul. Chaque jour Marguerite fuit les reproches incessants de sa mère et se réfugie dans les étages où elle apprend depuis sa plus tendre enfance la technique de l'enluminure, révélant ainsi un talent certain et une grande sensibilité.

Anne Delaflotte Mehdevi nous restitue avec une extrême sensibilité le foisonnement de cette époque décisive, où chacun dans la mesure de ses moyens s'efforce de commander un Livre d'heures, livre personnel de prières en ces temps où la religion gouverne le monde, et Marguerite, s'inspirant des écrits de Christine de Pisan qu'elle admire beaucoup, élabore peu à peu son propre livre d'heures, qu'elle agrémente de recettes de préparation des couleurs et aussi de ses propres pensées, enluminées, magnifiées par les couleurs qui rendent à merveille son humeur et ses espoirs.

Une fois encore, Anne Delaflotte Mehdevi nous transporte au fil des pages dans un roman au charme indéniable, où les métiers d'apothicaire, de libraire revivent, où l'amour se pare du chatoiement des enluminures si hautes en couleurs de cette époque passionnante.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Vous avez entre les mains un manuscrit enluminé de la fin du XVe siècle, un livre d'heures. Mais loin de contenir seulement des prières et des dédicaces, il vous conte une histoire : celle de la femme qui l'a réalisé, page après page, année après année.
Marguerite est fille et petite-fille d'enlumineur, elle vit sur le pont Notre-Dame à Paris, sous l'enseigne À l'Étoile d'Or, qui sert à la fois d'échoppe, d'atelier et de maison familiale. de sa fenêtre, elle observe le fleuve, le bleu du ciel, réalise des croquis des travailleurs qui s'agitent sur les rives. Dans la salle des broyeurs, elle apprend les pierres, les poudres, les gestes qui produisent la couleur, celle qui sera fixée sur le parchemin pour les siècles des siècles.
Marguerite ne se laissera pas arrêter par le malheur de n'être pas née homme. Ses modèles sont Christine de Pisan et Jehanne la Pucelle. Son grand-père reconnaît son talent et tient tête à cette mère aigrie qui veut absolument la marier, la forcer à se ranger, se contenir, se résigner.

De son enfance à ses trente ans, on suit la vie de Marguerite, guidée par le désir de peindre "moultes hystoires" et la recherche de la couleur juste. Contrainte par sa mère et son frère malade qu'elle est seule à savoir soulager. Soutenue par le succès de l'entreprise familiale dont elle est l'avenir. Ce roman intime est porté par une narration originale et étonnante : l'autrice nous conte l'histoire comme si elle tenait le manuscrit entre les mains. Elle nous raconte les à-plats de couleur vive, nous décrit les lettrines, nous déchiffre les prières et nous raconte l'histoire de Marguerite, qu'elle attrape entre les lignes.
Mais c'est aussi une fresque historique, où l'on croise Pic de la Mirandole, où l'on voit la fin du Moyen-Âge qui se profile, la chute de Constantinople, la naissance de l'imprimerie, la découverte des Amériques, où l'on rêve d'Italie et de Renaissance.
Une histoire lointaine, mais qui nous parle : juste, si juste, quand est décrite la peur du Turc qui mène à la guerre, la peur de la technique qui vient menacer les habitudes, la bêtise des femmes qui se ruinent la santé au nom de leur apparence, l'injustice des inégalités qu'elles subissent.

Et puis il y a l'amour, de couleur noire semée d'étoiles d'or, de poussière d'or que Marguerite a laborieusement ramassée mois après mois dans les chutes de l'atelier, pour cet instant précis, l'instant de sa rencontre avec celui en qui elle se reconnaît, qui ravit son coeur au premier regard, son amour, son ami, son double.
Ce livre est à la fois très beau, tout à fait fascinant, rempli d'émotion et d'espoir, brillant, intelligent, coloré ; il réussit la prouesse d'être totalement médiéval et absolument contemporain ; il nous parle d'histoire sans être un roman historique, et cette histoire pourrait être la nôtre, peu importent les siècles. Un bijou.



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Un livre qui se déguste ! Je l'ai adoré. Marguerite est une artiste et elle veut développer son art et non se marier comme le voudrait sa mère. Sa mère qui organise des rencontres avec d'éventuels prétendants mais qui ne conviennent pas du tout à Marguerite. Si un jour, cette dernière fonde un foyer, ce sera par amour donc avec l'homme de son choix. Marguerite est une femme libre et elle veut se donner à fond dans sa passion à une période où les femmes sont loin d'être libres...
Son grand-père et son père constatent de plus en plus son talent et l'encouragent en ce sens, elle occupe de plus en plus un poste important dans l'atelier d'enluminure et ses couleurs fabuleuses. Couleurs qui parlent tant à Marguerite.
Je vous recommande la lecture de ce formidable roman et je remercie Lise-Marie et Murielle de nous l'avoir présenté en coup de coeur lors du dernier apéritif littéraire de leur librairie Passerelles de Vienne.

Magnifique portrait de femme, amour des couleurs, de l'art et de la vie ; ce nouveau roman d'Anne Delaflotte Mehdevi possède un véritable charme.
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Ce roman nous emmène dans l'atelier d'enluminure que tient la famille de Marguerite sur le pont Notre-Dame à Paris, et nous plonge dans l'activité des broyeurs, enlumineurs, peintres … J'ai été transportée dans la vie et l'univers de Marguerite grâce à la belle plume d'Anne Delaflotte Mehdevi. Dès le début, elle nous fait ressentir, voire nous transmet, la passion de Marguerite pour les couleurs.

J'ai apprécié l'aspect historique de ce livre qui se déroule dans la seconde moitié du XVe siècle, entre le Moyen- Âge et le début de la Renaissance en France. On "assiste" ainsi à plusieurs évènements historiques, comme la Reconquista avec la chute de Grenade ou l'arrivée de l'imprimerie, dont on voit l'impact sur le quotidien, plus spécifiquement celui de Marguerite, à cette période. On ressent aussi l'omniprésence de la religion dans la société.

On découvre d'ailleurs la vie de Marguerite en grande partie grâce à son livre d'heures, comme si l'autrice l'avait eu en main ! J'ai aimé suivre son parcours, ses rencontres, sa relation touchante avec son jumeau Jacquot, le soutien de son grand-père... Je retiendrai particulièrement cet amour des couleurs et la poésie qui se dégage des enluminures.
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Marguerite, fille et petite fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vie qu'est la lumière, la couleur.
Elle va gagner sa place dans l'atelier familial, non sans peine.
Toute sa vie, elle marche sur une ligne de crête, un chemin borné par le pont Notre-Dame et le Petit Pont. Chaque jour elle traverse l'île de la Cité, de l'atelier d'enluminure à l'apothicairerie de son parrain où elle vient s'approvisionner en pigments.
Jusqu'au jour où elle rencontre Daoud. Un maure - l'ennemi absolu.
Histoire, portrait de femme, amour des couleurs et de la vie, art du livre, le nouveau roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi possède un véritable charme.
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Ce roman nous emporte au Moyen-Age et décrit, dans de courts chapitres, le récit de la vie de Marguerite, jeune fille née dans une famille d'enlumineurs. Elle va se battre pour vivre sa passion, développer son talent et assouvir ses désirs. Quelle belle écriture ! Cette auteur est une très jolie découverte et dont je vais m'empresser de lire ses autres romans.
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