Pyongyang

Il est toujours étrange de lire des livres qui nous parlent de lieux où nul ne voudrait aller. Certains pays, même s'ils n'appellent pas immédiatement au voyage, suscitent néanmoins une attraction forte, parce qu'ils dégagent quelque chose du mystère de l'homme et de la nature. Il me semble que la Corée du Nord n'en est pas ; elle ne suscite en tout cas en moi aucune curiosité intellectuelle, historique ou magique. S'il y a une réussite dans cet album, c'est bien de rendre cette réalité froide - comme l'hiver permanent - de la Corée du Nord. de la même façon que l'on rêve toujours le passé en noir et blanc, la Corée du Nord s'imagine en noir et blanc. J'ai été intéressé aussi par la découverte d'un univers de création - le dessin - dans ce pays fermé, qui ouvre une étrange fenêtre sur le monde. Mais je n'ai pas été pris par le récit, peu intéressé par la petite vie de ce petit milieu. A lire comme un des rares témoignages, bien que partiel, sur la Corée du Nord.

J’avais été séduite par les chroniques birmanes (critique ici) de Guy delisle.
Ensuite j’avais lu Louis au ski, qui m’avait déçu (critique ici).
J’ai donc préféré revenir aux bandes dessinées pour adultes.

J’avais beaucoup aimé le style qu’il développait pour nous faire découvrir la Birmanie de l’intérieur : un style tout simple sans chichi ou réflexion métaphysique sur la situation géopolitique du pays, seulement un condensé d’anecdote de la vie quotidienne du pays qui nous baigne entièrement dans le quotidien des étrangers en Birmanie.
On retrouve dans Pyongyang le style des chroniques birmanes (ou l’inverse je ne sais pas dans quel ordre Guy Delisle).
J’ai donc pu me délecté de la lecture de cette excellente BD, tout en réalisant ce que pouvait être une dictature.
Le style de dessin et l’humour qu’il développe nous permette d’aborder les contraintes d’une dictature avec un sourire, mais en y réfléchissant, c’est vraiment incroyable la mentalité des autochtone, l’effet de la propagande, la fausse ouverture du pays sur le reste du monde, ainsi que les conditions de vie dans ce pays.

On en arrive à des situations tous à fait folle :
Guy et un de ses collègues petit déjeune à l’hôtel et on des fruits le matin. Guy le fait remarqué à son collègue et lui annonce qu’ils auront des fruits toutes la semaine.
Son collègue s’étonne qu’il sache cela et lui demande pourquoi. Guy répond tout simplement que si ils ont des fruits, c’est qu’il y a une délégation étrangère cette semaine, et que donc ils auront des fruits et de la lumière toute la semaine.
Voila l’une des anecdotes du livre, au milieu de beaucoup d’autres !

Alors si vous aimez découvrir les cultures, jetez vous dans la lecture de Pyongyang.
Lien : http://debriqueetdebrock.blo..

Monsieur Guy débarque à Pyongyang, Corée du Nord, pour y faire un remplacement. Il travaille dans l'animation et effectue les corrections de dessins-animés européens.
Nous sommes en 2003 et le contexte dans lequel ce Canadien va devoir s'acclimater est réellement d'un autre temps.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..

Pyongyang est l'un de ces albums qui se déguste à la manière d'une petite musique qui reste longtemps en tête. Sauf qu'ici, en fait de musique, c'est plutôt de silence dont il est question. Et quel silence!
Guy Delisle nous livre le journal détaillé de ses deux mois passés en Corée du nord dans le cadre de son boulot de supervision dans l'animation. Nous vivons donc son séjour en partageant sa vision du pays mais surtout du régime totalitaire qui l'asservie, l'une des pires dictatures au monde.
Le traitement est volontairement simple, un noir et blanc travaillé au crayon dont il ressort toute une palette de gris. le dessin est précis, les bâtiments sont croqués parfaitement si bien qu'au fil de la lecture, on pourrait presque se répérer sans guide dans les rues de PyongYang. Dans quelques cas, ces dessins prennent une planche entière et l'on mesure alors l'énorme talent de Delisle pour retranscrire exactement ce qu'il se dégage de toute cette austérité nord-coréenne.