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sur 1398 notes
Sur les conseils de ma copine babeliote Patsales , après La Chine , je suis l'auteur Guy Delisle en Corée du Nord pour une ballade glauque dans une société coupée du monde. Une société qui vit dans l'adoration d'un seul homme, nourrie de la peur d'être attaqué, n'ayant aucune idée de ce qui se passe dans le monde vu qu'internet , Tv , téléphone mobile….tout y étant strictement interdit. L'idéologie officielle du régime est « L'autosuffisance «  alors que 2/3 de la population est nourri grâce à l'aide humanitaire et l'insuffisance de la production d'électricité les oblige à vivre la nuit dans le noir. Seuls sont éclairés monuments et statuts dédiés au Père de la nation Kim senior et son fils Kim junior.
Qu'est-ce-que Delisle fabrique dans ce trou noir ? On y apprend que le business de l'Animation ayant disparu en France , la production s'est entièrement délocalisée en Europe de l'Est et en Asie, et notamment en Corée du Nord , et lui s'y trouve travaillant pour la sous-traitance.

Déjà que je n'ai jamais eu la moindre envie de voir ce pays,après ce roman graphique même le peu de curiosité qui m'en restait s'efface à jamais. Comme Delisle je me demande comment peut on arriver à emprisonner un peuple à ce point là le privant totalement de l'essentiel : La Liberté. C'est pire que La Russie , Cuba , parlant d'aujourd'hui. Et comment peut on réduire un peuple à cet état d'imbécillité, qui à la question de s'il n'y a pas d'handicapés dans le pays vu qu'on n'en voit aucun dans la rue, la réponse est : “Il n'y en a pas….nous sommes une nation très homogène et tous les Nord- Coréens naissent forts, intelligents et en santé” ! Ouilles !
Tout cela est d'une froideur et d'une tristesse à pleurer !

« Dans les années 90, au pire moment de la famine qui a fait environ 2 millions de morts, la compagnie de cognac Hennesy confirmait la Corée du Nord étant comme son meilleur client. »

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En 2003, Guy Delisle part vivre deux mois en Corée du Nord pour travailler sur des dessins animés. Toujours affublé d'un interprète et d'un guide, Guy Delisle réside dans un hôtel quasiment vide, il est stupéfait par le manque d'hygiène et la qualité déplorable des menus. le récit de son séjour est absolument édifiant et pourtant il arrive à faire sourire devant l'absurdité des situations…
Officiellement, tout le monde est volontaire pour se livrer à toutes les corvées, même en dehors des heures de travail et heureux de respecter le calendrier qui commence le jour de la procréation du grand leader ! La propagande pour l'anti-impérialisme américain menée d'une main de fer entraine le pays vers la pénurie de nourriture, d'électricité et surtout vers une absence totale de liberté.
Ce qui frappe d'emblée, c'est le silence qui règne dans les lieux publics, la démesure des monuments ou musées à la gloire du grand leader, les routes très peu fréquentées sur lesquelles il faut rouler tout doucement.
Tout est verrouillé, on étouffe, on éprouve un sentiment de malaise permanent en découvrant son récit passionnant. Pourtant on ne s'ennuie pas et on est reconnaissant à Guy Delisle de nous livrer un carnet de voyage si précieux sur l'un des pays les plus fermés au monde. La fraîcheur de son témoignage glaçant est indispensable pour ne pas oublier la souffrance de la population nord-coréenne.
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Après avoir lu Shenzhen, on m'a beaucoup parlé de Pyongyang du même auteur . Bon , me voilà à Pyongyang. Et c'st aussi bien qu'à Shenzhen.

A se demander si Guy Delisle n'est pas puni pour être envoyé par sa boîte dans ces villes bien pourries comme il faut. Si Shenzhen était sale, sans attrait, en expansion démographique , Pyongyang est , en ce début de XXI ème siècle , la vitrine de la propagande des Kim.
Tout est pour les Kim, dynastie locale , le père le fils , et encore , il n'y a pas le barge actuel...
Mais déjà , c'est pas mal. Tout le monde a son pin's , des tableaux des deux vedettes partout, des autoroutes désertes qui ne mènent qu'à des musées honorant les Kim, la ville dans la nuit absolue, sauf les portraits des Kim...
Et le peuple. Soit disant volontaire pour trimer dans les rizières ou arracher l'herbe sur le bord de la susdite autoroute.
L'auteur nous montre parfaitement l'absurdité du système, le joug qui asservit le peuple, l'emprise sur les étrangers , libres de ne voir que ce que l'on veut bien leur montrer.
C'est divertissant, instructif, nous plongeant dans un monde de l'absurde qu'aurait pu inventer Tim Burton dans une production en noir et blanc.

Une vraie réussite.
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En 2003, Guy Delisle part vivre quelques mois à Pyongyang pour superviser le travail de sous-traitance de dessins animés que la société dans laquelle il travaille a confié à la SEK, un organisme (on n'ose pas dire une entreprise) de Corée du Nord. ● Toujours flanqué d'un guide et d'un traducteur, il observe avec finesse et stupéfaction l'effroyable régime des deux Kim, Kim Il-sung, le père et fondateur, et Kim Jong-il, son fils (Kim Jong-un ne vient au pouvoir qu'à la mort de son père en 2011 et on sait maintenant qu'il ne sera pas mieux – euphémisme…). ● J'ai beau lire de nombreux livres sur ce pays, je suis toujours abasourdi qu'un tel régime puisse encore exister au XXIe siècle. Je crois que malgré des livres comme celui-ci, il nous est impossible d'imaginer ce que doit être la vie là-bas. Guy Delisle vit à Pyongyang, où la vie est bien moins difficile que dans les campagnes, alors qu'est-ce que ce doit être… ● Dans ce pays le moins démocratique du monde selon The Economist, la liberté est inexistante, le culte de la personnalité omniprésent, la paranoïa érigée en système de gouvernement. Toute l'existence doit être dévouée au régime. On travaille six jours sur sept et le septième ou lors de son temps « libre », on exécute des actions de « volontariat » toujours dirigées vers la gloire des Kim. Bref, on n'a pas une minute à soi. Pas de loisirs. Si l'on a la chance d'aller au cinéma, c'est pour voir des films de propagande. A la télévision, de la propagande aussi, sur la seule chaîne qui existe (deux chaînes le dimanche). ● Peu de nourriture, distribuée par l'Etat en fonction de la place qu'on occupe dans la hiérarchie ; peu d'électricité. Et, dans les rues, pas de handicapés : où sont-ils ? demande Guy à son guide ; Il n'y en a pas, la Corée du Nord est une nation saine, lui répond-on… Cela fait froid dans le dos. ● On vit dans la terreur permanente de faire un faux pas, celui-ci pouvant simplement consister à laisser se salir le badge de Kim qu'on est obligé de porter ou son portrait qu'on est obligé d'afficher. ● Guy Delisle apporte dans ses bagages 1984 de George Orwell et c'est une lecture appropriée. Il le prête à son traducteur qui après avoir lu quelques pages s'empresse de le lui rendre avec effroi. ● L'auteur pose une question qu'on ne peut pas ne pas se poser : que pensent-ils vraiment au fond d'eux-mêmes, tous ces gens ? Question qui ne peut trouver de réponse puisqu'ils ne peuvent pas le dire. ● Une infime minorité a eu le privilège de voyager à l'étranger ; tous les moyens d'information sont canalisés par l'Etat ; les radios sont bloqués sur deux stations ; que savent-ils du monde extérieur dans ce pays claquemuré, ces habitants pris en otage par une dynastie barbare, cruelle et sanguinaire qui ne pense qu'à se maintenir au pouvoir et dans ses privilèges pendant que la population souffre (2 millions de morts dans la famine des années 1990, ce n'est pas vieux, pendant que le premier client de la marque de cognac Hennessy était justement la Corée du Nord…). ● le récit graphique de Guy Delisle est passionnant ; il essaie, souvent en vain, de découvrir l'envers du décor ; même s'ils ne sont pas dénués d'un humour pince-sans-rire, ses dessins rendent bien compte du malaise qu'il éprouve face à l'absurdité généralisée qui l'entoure dans ce pays où règne l'horreur.
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Que sait-on de la Corée du Nord ? Moi, rien. Un peu plus, depuis que j'ai fini cette BD. Et franchement, ça donne pas envie d'y aller ou alors pour découvrir une autre planète. Guy Delisle nous fait rire devant tant d'absurdités. Rues, routes, monuments, restaus. Tout est vide. Pas d'handicapés : ils naissent tous en bonne santé. Les femmes ne doivent pas faire de vélo : mauvais pour la santé. Je laisse les autres surprises. On ne peut avoir que de la compassion pour ce peuple opprimé.
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La Corée du Nord est-elle matière à sourire et à rire ? Quand c'est Guy Delisle qui nous la fait vivre en petites BD, la réponse est indéniablement oui. Attention, je ne parle pas du rire bête et méchant de celui qui se croit supérieur ou ne voit pas la réalité terrible, mais d'un amusement étonné devant les petites et grandes aberrations d'un système. Ou comment l'humour peut sensibiliser en finesse à des thèmes graves comme la dictature, la désinformation, l'endoctrinement des masses...

Donc Guy Delisle, dessinateur de BD et d'animation, a tenu le journal de bord de ses 2 mois en Corée du Nord en 2003 : privation de liberté (ah non pardon, c'est pour lui rendre service que son fidèle guide et son fidèle traducteur l'accompagnent partout), problèmes économiques (pas d'électricité sauf pour éclairer les monuments à la gloire du grand leader ou accueillir les délégations étrangères), délire mégalo de la dynastie communiste dirigeante (mention spéciale pour les pin's Kim Jong-Il et le calendrier qui démarre à la conception du père de la nation), appel aux volontaires pour faire tout (et surtout n'importe quoi : peindre 2/3 de pont ou couper l'herbe à la faucille...).

Évidemment, quand c'est moi qui l'écris, ça n'a pas l'air drôle du tout. Et pourtant ça l'est, car Guy Delisle a un talent fou pour dénoncer sans donner de leçons et pour montrer tout le ridicule de certaines situations. J'ai aimé ses silhouettes noires quand il n'y a pas d'électricité, ses phrases chocs et sa sincérité, notamment lorsqu'il s'étonne de n'avoir absolument jamais entendu de critique du régime autre que 'nos films sont ennuyeux'.

Accessoirement, j'ai trouvé intéressants les passages sur la création d'animation ou la solitude de l'expatrié qui joue avec ses avions en papier quand il ne se saoule pas avec les autres expatriés dans une boite de nuit pour expatriés... Lisant Guy Delisle dans le désordre, je me suis d'abord demandée où étaient sa femme Nadège et leur fils... mais en fait Pyongyang c'était avant (et du coup il n'y a rien de redondant, en tout cas avec les Chroniques birmanes).
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Si vous n'avez pas encore choisi la destination de vos vacances estivales, il est encore temps de vous y préparer et si vous manquez d'idées, je vous suggère une petite escapade en Corée du Nord, à Pyongyang, sa capitale précisément. Ah ! Vous me direz, ça manque un peu d'exotisme... Et je vous répondrai que ça manque aussi de beaucoup d'autres choses là-bas, à commencer par la liberté !
Pour ma part, je me suis laissé entraîner dans ce voyage insolite par les mots et le dessin de Guy Delisle, qui y fit un séjour de deux mois en 2003 à la faveur d'un projet professionnel avec un studio coréen. Auteur de bandes dessinées parfois autobiographiques, cet auteur nomade aime nous plonger dans la réalité des pays dont il s'imprègne, parfois sans sas de décompression.
Dans un humour pince-sans-rire, l'auteur nous décrit ses premiers étonnements dans la rencontre avec la capitale, ainsi que ses habitants, les rues propres, aseptisées, le silence glacial qui y règne. C'est une déambulation à la manière de Candide, dans le meilleur des mondes... On n'échappe pas bien sûr au culte du grand fondateur éternel, Kim Il-sung, et des tonnes de granit dressées un peu partout dans le pays pour célébrer sa mémoire, ainsi que de son fils Kim Jong-il qui prit la relève, bénéficiant de la même popularité auprès de ses sujets, pardon concitoyens, j'oubliais qu'il s'agit d'une république. Depuis lors, Kim Jong-un, mioche pignouf de la descendance, n'est pas venu démentir ce succès familial... Paraît que la frangine qui piaffe d'impatience dans les coulisses est encore pire, d'une cruauté sans égale !
Ici, avec moultes anecdotes et scènes de la vie quotidienne, nous suivons l'auteur accompagné de ses fidèles compagnons locaux, un guide et un traducteur, deux véritables marionnettes lobotomisées, mais peut-on le leur rapprocher ? L'auteur ne ménage pourtant pas sa peine pour gratter le vernis, tenter de discerner la pensée réelle de ce peuple fidèle, idolâtre, muselé, à genoux, osant jusqu'à prêter son livre de chevet, 1984 de George Orwell à son compagnon traducteur, en mal de lecture occidentale.
Nous assistons parfois à des scènes surréalistes comme ces deux serveuses chassant une mouche dans la salle du restaurant du grand hôtel, offrant une scène digne d'un ballet d'opérette.
On pourrait se contenter d'en rire, - et il ne faut pas s'en priver -, s'il n'y avait cette tragédie en filigrane de ce pays le plus fermé au monde : la propagande, la terreur omniprésente, les actes « volontaires », les dénonciations, les disparitions aussi...
Comment expliquer la "docilité" d'un peuple totalement asservi, vidé de consciences individuelles ?
Une scène, en particulier, révèle à elle seule le malaise palpable qui règne dans l'ambiance du pays, lorsque l'auteur s'étonne un jour devant son compagnon traducteur : « Une chose qui frappe quand on se promène depuis des semaines dans les très propres rues de Pyongyang, c'est l'absence totale d'handicapés ». Beaucoup plus étonnant est la réponse à laquelle il a eu droit quand il s'est inquiété de leur sort : « Il n'y en a pas... Nous sommes une nation très homogène et tous les nord-coréens naissent forts, intelligents et en santé ». Et l'auteur de conclure : « Et au ton de sa voix, je crois qu'il le pensait réellement. Jusqu'à quel point peut-on manipuler le cerveau d'un individu ? On risque d'en apprendre un rayon sur le sujet quand le pays s'ouvrira ou s'effondrera ».
Antoine de la Boétie ne disait-il pas : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » ?
C'est un carnet de voyage sidérant, passionnant, qui nous ouvre les yeux, résonne comme une claque, fait froid dans le dos...
Je remercie Caroline qui m'a suggéré cette lecture, à propos de l'humour des auteurs de bandes dessinées et de leur crayon, parfois comme seules armes pour dénoncer la barbarie humaine dans toute son horreur.
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C'est un témoignage du vide et du silence qui plombe l'ambiance dans une ville, surveillée. La misère, totalement absente des rues, est un signe apparent de bonne santé de la capitale et donc du pays.
Tous est sous contrôle: des hôtels uniquement pour les étrangers, des sorties restreintes et surveillées avec un guide qui montre les belles concrétisations du régime.
Le "1984" de Georges Orwell, le livre de chevet de notre serviteur, est un bien meilleur guide, tout y est: réécriture de l'histoire, surveillance de la population, pas d'esprit critique, pas de religion, pas d'opposition.
Un symbole: Kim Il-Sung, le fondateur de la Corée du Nord est le président éternel mais il est mort depuis 1994.
Il faudra à notre camarade Guy, déposer un bouquet de fleurs et s'incliner aux pieds de l'immense statue de ce bienfaiteur de la nation en haut d'une des collines de Pyongyang.
Delisle enfile un costume de journaliste bien ajusté. Ce sont des informations qu'il propose: montrer la non vie, avec des sourires de façade pour les touristes, dans une capitale communiste.

Dans le gris des pages, dans le morne de la vie quotidienne à Pyongyang, la moindre transgression, comme écouter une radio débridée, est une joie peu avouable.
La Corée du Nord est toujours un état totalitaire qui fait peur aux étrangers. Les rires provoqués par certaines situations sont un peu crispés, mais libérateurs du point de vue du lecteur loin de cette dictature.
On ne peut que remercier Guy Delisle pour ce témoignage où transparaît beaucoup, malgré tout ce qui lui est caché.
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Pénétrer en Corée du Nord semble mission quasi impossible. Et pourtant, en lisant Pyongyang, j'ai été surprise d'apprendre que des entreprises du monde entier y envoient pour de courts séjours des employés de leurs boîtes.
Guy Delisle lui-même vient remplacer une collègue dans le studio d'animation Sek, qui anime les dessins intervalles entre les clés qu'ils reçoivent (allez, un peu de vocabulaire technique: les clés sont les dessins qui démarrent et terminent un mouvement de personnage, et les intervalles sont les dessins qui permettent de lier les clés entre elles).
Naïve sans doute, j'étais convaincue qui si des étrangers au régime nord-coréen pénétraient danse pays, ce ne serait que pour des motifs diplomatiques, politiques ou éventuellement humanitaires. Je découvre qu'il s'y trouve toute une économie de sous-traitance telle que ce studio d'animation justement!

Guy Delisle se retrouve dès l'aéroport affublé d'un traducteur et d'un guide qui le lâchent rarement et dont il a besoin pour visiter les lieux phares du pays, qui sont les lieux de culte - statues, musées, cinémas etc... - des dictateurs père et fils et du régime.
Kim Il Sung et son fils Kim Jong Il sont partout, impossible d'échapper à leur regard! Comment ne pas faire le rapprochement avec 1984 d'Orwell que le dessinateur a choisi, justement, comme livre de chevet?
Guy Delisle prend le parti des descriptions cocasses: la collègue qui chante à tue-tête les chansons patriotiques, le guide et l'interprète offusqués de devoir le suivre en marchant, signe de pauvreté quand une voiture avec chauffeur est à leur disposition, le métro souterrain impeccable, fortement éclairé, mais désert, alors qu'il n'y a pas assez d'électricité pour éclairer les rues et les immeubles la nuit, etc...
le narrateur ne reste bien sûr que trois mois, mais que penser de tous ceux qui naissent, vivent et meurent dans ce monde totalitaire ou le moindre mot négatif sur le régime peut les envoyer en camp de rééducation? Qui n'ont absolument aucune vision ni du monde extérieur ni de ce qui se passe réellement dans leur propre pays?

Avant celui-ci, j'avais lu Chroniques Birmanes, du même auteur. J'aime le côté documentaire, mais je retrouve ce qui m'avait déjà dérangée avec le premier, une difficulté à interpréter certains dessins ou certaines chutes, et un humour qui ne me correspond pas vraiment.
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George Orwell en version comique, sauf que le rire est bien jaune, parce que ce Big Brother est malheureusement très réel. Guy Delisle nous fait découvrir son séjour en Corée du Nord avec beaucoup d'humour, il nous décrit cette société totalement loufoque, complètement bloquée, sclérosée, avec des citoyens zombies, la propagande du genre “lavage de cerveau” omniprésente, des règles de vies délirantes, digne des sectes les plus abrutissantes. C'est raconté à l'aide d'anecdotes, de détails de la vie quotidienne en tant qu'étranger immergé, de simples visites touristiques qui deviennent totalement hallucinantes. C'est drôle et glaçant à la fois et très édifiant sur la compréhension de cette société. Je conclurai par cette phrase de George Orwell qui illustre bien le désoeuvrement intellectuel d'un peuple, voulu par son dictateur : “A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer”.
Je vous conseille vivement cette lecture.
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