AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,26

sur 1406 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après avoir lu Shenzhen, on m'a beaucoup parlé de Pyongyang du même auteur . Bon , me voilà à Pyongyang. Et c'st aussi bien qu'à Shenzhen.

A se demander si Guy Delisle n'est pas puni pour être envoyé par sa boîte dans ces villes bien pourries comme il faut. Si Shenzhen était sale, sans attrait, en expansion démographique , Pyongyang est , en ce début de XXI ème siècle , la vitrine de la propagande des Kim.
Tout est pour les Kim, dynastie locale , le père le fils , et encore , il n'y a pas le barge actuel...
Mais déjà , c'est pas mal. Tout le monde a son pin's , des tableaux des deux vedettes partout, des autoroutes désertes qui ne mènent qu'à des musées honorant les Kim, la ville dans la nuit absolue, sauf les portraits des Kim...
Et le peuple. Soit disant volontaire pour trimer dans les rizières ou arracher l'herbe sur le bord de la susdite autoroute.
L'auteur nous montre parfaitement l'absurdité du système, le joug qui asservit le peuple, l'emprise sur les étrangers , libres de ne voir que ce que l'on veut bien leur montrer.
C'est divertissant, instructif, nous plongeant dans un monde de l'absurde qu'aurait pu inventer Tim Burton dans une production en noir et blanc.

Une vraie réussite.
Commenter  J’apprécie          554
Si vous n'avez pas encore choisi la destination de vos vacances estivales, il est encore temps de vous y préparer et si vous manquez d'idées, je vous suggère une petite escapade en Corée du Nord, à Pyongyang, sa capitale précisément. Ah ! Vous me direz, ça manque un peu d'exotisme... Et je vous répondrai que ça manque aussi de beaucoup d'autres choses là-bas, à commencer par la liberté !
Pour ma part, je me suis laissé entraîner dans ce voyage insolite par les mots et le dessin de Guy Delisle, qui y fit un séjour de deux mois en 2003 à la faveur d'un projet professionnel avec un studio coréen. Auteur de bandes dessinées parfois autobiographiques, cet auteur nomade aime nous plonger dans la réalité des pays dont il s'imprègne, parfois sans sas de décompression.
Dans un humour pince-sans-rire, l'auteur nous décrit ses premiers étonnements dans la rencontre avec la capitale, ainsi que ses habitants, les rues propres, aseptisées, le silence glacial qui y règne. C'est une déambulation à la manière de Candide, dans le meilleur des mondes... On n'échappe pas bien sûr au culte du grand fondateur éternel, Kim Il-sung, et des tonnes de granit dressées un peu partout dans le pays pour célébrer sa mémoire, ainsi que de son fils Kim Jong-il qui prit la relève, bénéficiant de la même popularité auprès de ses sujets, pardon concitoyens, j'oubliais qu'il s'agit d'une république. Depuis lors, Kim Jong-un, mioche pignouf de la descendance, n'est pas venu démentir ce succès familial... Paraît que la frangine qui piaffe d'impatience dans les coulisses est encore pire, d'une cruauté sans égale !
Ici, avec moultes anecdotes et scènes de la vie quotidienne, nous suivons l'auteur accompagné de ses fidèles compagnons locaux, un guide et un traducteur, deux véritables marionnettes lobotomisées, mais peut-on le leur rapprocher ? L'auteur ne ménage pourtant pas sa peine pour gratter le vernis, tenter de discerner la pensée réelle de ce peuple fidèle, idolâtre, muselé, à genoux, osant jusqu'à prêter son livre de chevet, 1984 de George Orwell à son compagnon traducteur, en mal de lecture occidentale.
Nous assistons parfois à des scènes surréalistes comme ces deux serveuses chassant une mouche dans la salle du restaurant du grand hôtel, offrant une scène digne d'un ballet d'opérette.
On pourrait se contenter d'en rire, - et il ne faut pas s'en priver -, s'il n'y avait cette tragédie en filigrane de ce pays le plus fermé au monde : la propagande, la terreur omniprésente, les actes « volontaires », les dénonciations, les disparitions aussi...
Comment expliquer la "docilité" d'un peuple totalement asservi, vidé de consciences individuelles ?
Une scène, en particulier, révèle à elle seule le malaise palpable qui règne dans l'ambiance du pays, lorsque l'auteur s'étonne un jour devant son compagnon traducteur : « Une chose qui frappe quand on se promène depuis des semaines dans les très propres rues de Pyongyang, c'est l'absence totale d'handicapés ». Beaucoup plus étonnant est la réponse à laquelle il a eu droit quand il s'est inquiété de leur sort : « Il n'y en a pas... Nous sommes une nation très homogène et tous les nord-coréens naissent forts, intelligents et en santé ». Et l'auteur de conclure : « Et au ton de sa voix, je crois qu'il le pensait réellement. Jusqu'à quel point peut-on manipuler le cerveau d'un individu ? On risque d'en apprendre un rayon sur le sujet quand le pays s'ouvrira ou s'effondrera ».
Antoine de la Boétie ne disait-il pas : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » ?
C'est un carnet de voyage sidérant, passionnant, qui nous ouvre les yeux, résonne comme une claque, fait froid dans le dos...
Je remercie Caroline qui m'a suggéré cette lecture, à propos de l'humour des auteurs de bandes dessinées et de leur crayon, parfois comme seules armes pour dénoncer la barbarie humaine dans toute son horreur.
Commenter  J’apprécie          446
C'est un témoignage du vide et du silence qui plombe l'ambiance dans une ville, surveillée. La misère, totalement absente des rues, est un signe apparent de bonne santé de la capitale et donc du pays.
Tous est sous contrôle: des hôtels uniquement pour les étrangers, des sorties restreintes et surveillées avec un guide qui montre les belles concrétisations du régime.
Le "1984" de Georges Orwell, le livre de chevet de notre serviteur, est un bien meilleur guide, tout y est: réécriture de l'histoire, surveillance de la population, pas d'esprit critique, pas de religion, pas d'opposition.
Un symbole: Kim Il-Sung, le fondateur de la Corée du Nord est le président éternel mais il est mort depuis 1994.
Il faudra à notre camarade Guy, déposer un bouquet de fleurs et s'incliner aux pieds de l'immense statue de ce bienfaiteur de la nation en haut d'une des collines de Pyongyang.
Delisle enfile un costume de journaliste bien ajusté. Ce sont des informations qu'il propose: montrer la non vie, avec des sourires de façade pour les touristes, dans une capitale communiste.

Dans le gris des pages, dans le morne de la vie quotidienne à Pyongyang, la moindre transgression, comme écouter une radio débridée, est une joie peu avouable.
La Corée du Nord est toujours un état totalitaire qui fait peur aux étrangers. Les rires provoqués par certaines situations sont un peu crispés, mais libérateurs du point de vue du lecteur loin de cette dictature.
On ne peut que remercier Guy Delisle pour ce témoignage où transparaît beaucoup, malgré tout ce qui lui est caché.
Commenter  J’apprécie          424
George Orwell en version comique, sauf que le rire est bien jaune, parce que ce Big Brother est malheureusement très réel. Guy Delisle nous fait découvrir son séjour en Corée du Nord avec beaucoup d'humour, il nous décrit cette société totalement loufoque, complètement bloquée, sclérosée, avec des citoyens zombies, la propagande du genre “lavage de cerveau” omniprésente, des règles de vies délirantes, digne des sectes les plus abrutissantes. C'est raconté à l'aide d'anecdotes, de détails de la vie quotidienne en tant qu'étranger immergé, de simples visites touristiques qui deviennent totalement hallucinantes. C'est drôle et glaçant à la fois et très édifiant sur la compréhension de cette société. Je conclurai par cette phrase de George Orwell qui illustre bien le désoeuvrement intellectuel d'un peuple, voulu par son dictateur : “A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer”.
Je vous conseille vivement cette lecture.
Commenter  J’apprécie          340
Dictature chaude à Pyongyang
Un livre indispensable pour mesurer ce qu'est une dictature, sujet au combien actuel mais parfois un peu galvaudé, et à quel point vivre dans une véritable dictature peut constituer une expérience folle.
C'est très concret, c'est très clair, parfois très drôle. On retrouve les qualités qui étaient celles de Jérusalem, l'un de ses autres beaux livres. Graphiquement clair, c'est aussi très clair sur le plan intellectuel. Un livre qui constituerait une excellente introduction pour un adolescent.
Quel dommage que Guy Delisle n'ait pas voyagé davantage car à chaque fois, c'est le moins que l'on puisse dire, il a vraiment fait mouche.
A noter, le livre est un peu ancien, mais la dictature coréenne (qui au passage continue de fasciner les écrivains) change si peu que l'on ne peut que redouter de trouver ce livre complètement d'actualité dans 10 ou 20 ans...
Commenter  J’apprécie          242
Tout ce qui vient de Corée du Nord est rare et donc attise ma curiosité. J'éprouve un intérêt très particulier pour ce pays si mystérieux. Guy DELISLE a eu l'idée géniale de dessiner ce qu'il y a vu puisque les photos y sont quasiment interdites. Ce qu'on découvre dépasse les limites d'un état humain, il l'exprime si bien en le comparant à la vieille série "le prisonnier". L'état a eu la bonne idée de concentrer les rares étrangers dans un périmètre limité et ultra surveillé, ils y restent accompagnés en permanence par leur guide traducteur. Son livre fourmille d'anecdotes uniques sur ce régime extra terrestre.
Commenter  J’apprécie          170
La Corée du Nord, un des pays les plus secrets et les plus tyranniques du monde
Pyongyang, capitale de la Corée du Nord.
Un roman graphique de Guy Delisle que je n'aurais sûrement pas lu, s'il ne m'avait pas été prêté par ma fille, grande adepte de BD et, à ce titre, découvreuse de pépites…

Le regard personnel et circonspect d'un auteur qui semble bien connaître son sujet. En effet, quelques recherches sur cet auteur québécois m'apprennent vite que ce récit est autobiographique ; Guy Delisle a fait un court séjour en Corée du Nord pour y superviser la sous-traitance de séries d'animation réalisées par une société occidentale.

Un pays où tout est cadré, normalisé, contrôlé et où les étrangers, présents pour des raisons officialisées par le régime, sont surveillés et encadrés de très près.
Un univers monochrome, des dessins épurés…
J'ai apprécié les textes et dialogues en lettres capitales, sans fantaisie, rendant compte d'une communication codifiée et servant une narration factuelle.
L'ensemble est cependant empreint d'un humour lucide et débonnaire, résigné et détaché. Sans possibilité d'aller au fond des choses, l'anecdote devient un moyen d'expression révélateur.

Certaines péripéties sont particulièrement savoureuses…
J'ai lu ce livre il y a déjà plusieurs semaines et j'écris mon ressenti à partir de mes souvenirs de lecture ; j'ai encore en mémoire le fait que Guy Delisle apporte dans ces bagages un exemplaire de 1984 de George Orwell, je me souviens bien des visites guidées imposées, de l'hôtel où sont hébergés tous les étrangers, de l'omniprésence du culte du leader, du formatage des Nord-coréens.
En outre, les difficultés rencontrées dans le travail proprement dit, le surréalisme de certaines situations ajoutent une impression de fatalisme et d'impuissance.

J'ai adoré !

Lien : https://www.facebook.com/pir..
Commenter  J’apprécie          160
Guy Delisle nous raconte ici ses deux mois passés en Corée du Nord pour travailler sur des dessins animés.
L'atmosphère froide et oppressante est parfaitement rendue, à la fois par le dessin épuré et les réflexions pleines d'humour dont l'auteur fait preuve.
Cette expérience a eu lieu en 2003 mais elle semble toujours d'actualité.
Un témoignage extrêmement intéressant donc, sur ce pays très fermé.
Commenter  J’apprécie          160
La Corée du Nord, le pays le plus fermé du monde sur lequel on sait si peu et qui fait peur malgré tout. Un monde orwellien dans lequel la plupart d'entre nous n'a aucune envie de vivre. Pourtant qu'on le veuille ou non son existence nous fascine, éveille notre curiosité.

Guy Delisle aura l'occasion d'y vivre deux mois pour son travail. Un parcours balisé, surveillé, mais dans les interstices duquel on peut parfois apercevoir un peu de la réalité pour la population locale. Des contradictions et des non-sens permanents, un culte au leader extrême au possible, chaque pas de travers même involontaire est un risque, et si ce n'était pour ça on se demande vraiment si la population croit à toutes ces balivernes.
Mais toujours occupés, si ce n'est par leur travail par le volontariat, ils n'ont pas le temps de réfléchir à grand chose, c'est le but.

Le regard d'un occidental sur ce monde de science-fiction pourtant bien réel porte parfois à sourire, parfois à être choqués. le peu que l'on perçoit est très parlant, on en apprend sans le vouloir et même si je n'adhère pas toujours à l'humour de l'auteur je ne peux que conseiller cette lecture, suffisement objective pour que malgré les péripéties de quelqu'un qui retrouvera bientôt sa vie confortable et la curiosité ne permette pas d'oublier l'oppression et la vie misérable que subissent les nord-coréens.

Certains chez nous les envient par anti-capitalisme primaire en en oubliant le coût. Ne pas vouloir subir un système comme celui que nous avons est compréhensible et je dirai même sain, vouloir soutenir son contraire à l'extrême dénote juste d'un manque de réflexion et d'empathie.
La Corée du Nord, c'est 1984 en vrai. Difficile de se soustraire au visage des "big brothers", deux mois sur place ont l'air d'avoir été marquants, oppressants, qu'en est-il de quelqu'un qui naît là-bas, qui ne connait que ça? J'aurai aussi été curieuse de connaître sa réaction à son retour, notre civilisation bruyante et aveuglante le refrappant de plein fouet.
Commenter  J’apprécie          150
Avant de se rendre en Birmanie (voir "Chroniques Birmanes"), Guy Delisle est allé en Corée du Nord travailler au Scientific Educational Korea (SEK) pour former des Coréens aux techniques du cinéma d'animation.

Ce pays étant figé, hélas, dans son évolution, tout ce qu'a constaté Guy Delisle à l'époque de son séjour, reste d'actualité. Pris en main dès son arrivée par un guide, il bénéficie de l'accueil rituel : passage devant la statue en bronze de 22 m de haut du père de la nation, Kim II Sung (1912 – 1994), et traditionnel bouquet de fleurs à déposer devant la fameuse statue.
Dans le grand Hôtel où il loge, un seul étage est éclairé, la nourriture est quelconque mais tout est neuf, aseptisé. Toujours accompagné de son guide attitré, il visite le métro, à 90 m sous terre. En fait, ce métro ne compte que deux stations et peut servir d'abri anti-atomique. Partout sont affichés les portraits de Kim II Sung et de son fils, Kim Jong II. Parfois, il réussit à se débarrasser de son cornac pour aller découvrir d'autres lieux.
Par son dessin précis, toujours teinté d'humour, Guy Delisle nous emmène dans ce pays aussi mystérieux qu'inquiétant. Là-bas, aucun handicapé n'est visible dans les rues. L'histoire officielle et la réalité sont en totale contradiction et les gens sont poussés à dénoncer, à donner des renseignements…

Enfin, il ne faut pas oublier que ce pays possède la quatrième armée du monde avec un million de soldats plus 4 millions de réservistes et que l'aide alimentaire est nécessaire pour nourrir le tiers de la population.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          121




Lecteurs (2679) Voir plus



Quiz Voir plus

Guy Delisle, vous connaissez ?

De quel nationalité est Guy Delisle ?

Suisse
Canadienne
Française
Belge

7 questions
54 lecteurs ont répondu
Thème : Guy DelisleCréer un quiz sur ce livre

{* *}