Si tous les dieux nous abandonnent

3 destins mêlés qui s'entrechoquent !

L'histoire commence avec une jeune femme mystérieuse, Céline, recueillie par un vieil homme bourru et pas très communicatif , Léopold.

Au début je pensais que l'histoire du roman reposerait autour du mystère de cette femme blessée et en fuite. Mais qui fuit quoi ? Puis l'auteur introduit un autre personnage : Josselin, l'idiot du village un peu violent élevé dans une famille déchirée mais que fait-il là , quel est le lien avec les 2 autres ?

Céline est une femme blessée qui tente de survivre malgré tout et pense trouver refuge dans ce petit village, mais personne ne peut fuir éternellement ... Léopold quand à lui avait cessé de vivre depuis la mort de sa femme, il vivait entouré de fantômes et va devoir les affronter... Josselin lui vit dans l'ombre de son frère tyrannique et vit depuis toujours dans une atmosphère pesante et violente... Ces trois personnes se retrouvent au milieu de la campagne, en huis clos, puis en cavale et les choses changent, les personnalités se révèlent...

Petit à petit, avec l'alternance des chapitres et des points de vue des trois personnages On se fait une meilleure idée des circonstances et des liens entre eux, tout s'éclaircit .

Enfin, plus ou moins, car tout n'est que suggéré. Il y a bien sûr de l'action et des interactions entre les personnages mais l'histoire repose surtout sur leurs cheminements intérieurs et les raisons de leur comportements.Ainsi que sur une certaine idée de la religion et de l'ombre et la lumière, ceux qui l'ont lu comprendrons ;) La fin m'a vraiment surprise, je ne m'attendais pas à ça. Pour tout vous dire j'ai était plutôt déçue sur le moment, je cherchais autre chose mais ce roman reste excellent. Disons que je suis restée sur ma faim.

En bref, un roman d'ambiance mais aussi psychologique qui m'a surprise et décontenancée.
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Dans ce roman court, on suit un épisode de la vie de 3 personnes pour qui la vie n'est qu'une succession de malheurs, mauvais choix et violence. On pourrait dire de ces gens qu'ils attirent la poisse ou qu'ils la cherche.

On est donc bien en présence d'un roman noir, au fin fond d'une campagne où ils ne se passent "normalement" rien, où les gens vivent entre eux, s'espionnent et nourrissent des remords ou de la haine les uns envers les autres, souvent pour des raisons qu'ils ignorent. L'ambiance est lourde, sombre pesante, et bien que l'action se déroule à la campagne, l'enfermement et l'oppression dominent.

Si l'histoire reste assez basique et classique d'une série noire, le charme de ce livre provient essentiellement du phrasé de l'auteur qui emploie des styles et des phrasés propres à chaque personnage et à leur caractère.

Un roman noir, sans grande surprise, mais plaisant.
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ce roman de Patrick Delperdange, qui est loin d'être un débutant, sonne vrai, on y décrit la campagne belge mais ça pourrait être aussi la France ni belle ni moche ni accueillante ni hostile, une terre qui est le théâtre des peines et des joies de ses habitants et qui n'a finalement de charme que pour les touristes, un sanctuaire qui rassure mais emprisonne aussi. Et dans ce coin de Belgique, une fille qui fuit, un vieux qui s'ennuie à mourir et un pauvre gars qui se prend pour un cador. Leurs routes déjà bien accidentées vont se croiser pour le meilleur pensent-ils et pour le pire évidemment.

Pas de descriptions léchées, pas de couchers de soleil bucoliques, des existences bousillées par l'usure, les mauvais choix, les mauvais gestes qui n'en font pas des crapules mais… Tout banalement, la réalité monotone, le poids des ans pour l'un, de la bêtise pour l'autre et la fuite pour la dernière et ces trois-là vont tenter de s'en sortir, égoïstement, révélant leur piètre côté sombre.

Alors, ce n'est pas un bouquin qui va vous rendre euphorique mais c'est un vrai bon roman avec des gens que vous pourriez connaître dans des galères ordinaires avec des réactions parfois stupides et finalement bien humaines… dans un coin où tous les dieux se sont barrés, et grand bien leur fasse d'ailleurs, depuis des lustres.

Bonjour les lecteurs ….
Après " comme des chiens" qui m'avait laissé un souvenir assez plaisant, je retrouve le belge Patrick Delperdange.
Cette fois l'auteur fait dans la chronique villageoise.
3 personnages racontent leur histoire en alternance.
Céline est une jeune feme en fuite avec son secret.
Léopold un vieux blasé qui va tenter d'aider la jeune femme.
Josselin un idiot obnubilé par le sexe et le seigneur.
Céline, Josselin et Léopold 3 paumés, 3 marginaux jamais bien loin de passer à l'acte et dont les destins vont se croiser, se percuter de façon impitoyable
Voici un roman noir sur fond de campagne belge (?) bien loin d'être bucolique. Une campagne grise où tout n'est qu'ennui et violence
Voici un roman où tout part en vrille dès le départ et dont on sait qu'il se terminera mal.
Un roman où les 3 protagonistes sont vraiment abandonné des Dieux et que nous suivons dans leurs réflexions intérieures, leurs solitudes.
L'écriture est sombre, austère. La tension est palpable.
On avance dans ce récit en se demandant comment tout cela va se terminer … pas très bien !

Delperdange Patrick – "Si tous les dieux nous abandonnent" – Gallimard/Série noire, 2016 (ISBN 978-2-07-014877-6)

Wikipedia nous indique que l'auteur est né en 1960 à Charleroi (province du Hainaut belge), qu'il est un vieux routier le la littérature francophone belge, qu'il exerce ses talents plutôt dans les secteurs de la bande dessinée, de la nouvelle et de la littérature jeunesse (incluant des romans policiers). Il publie abondamment depuis 1985 (au moins un voire deux volumes par an) et s'est vu décerner de nombreux prix reconnus en Belgique.

Au vu de ces informations, le lecteur est en droit d'attendre mieux de la part d'un auteur ainsi rompu à l'écriture. Ce roman est certes bien construit, et montre une grande maîtrise des points de vue narratifs alternant entre trois personnages, lesquels sont bien typés et crédibles. Mais quelque part, cela manque de "profondeur" et/ou de saveur, tous ces procédés étant aujourd'hui devenus monnaie courante dans le monde du roman noir.
Autre déception : l'auteur situe l'action dans cette couche sociale très particulière des européens blancs de souche, déclassés au point de vivre dans les marges sociales de la grande pauvreté, mais il ne parvient pas à en fournir une représentation approfondie, faute sans doute d'accorder suffisamment d'attention à la spécificité de ses personnages : même si l'on refuse de tomber dans un folklorisme facile, il est peu probable par exemple que les trois narrateurs issus de ce milieu de marginaux pratiquent un français aussi standardisé, dénué de toute spécificité wallonne (aucune drache, ni nuton, ni peket, même pas une trappiste !).

Dernier conseil, munissez-vous d'un parapluie ou d'un imperméable : il pleut hénaurmément en Belgique, en tout cas, ça ne s'arrête pratiquement jamais tout le long de ce récit...