Mais ces ressemblances ne sont que superficielles, car nombreux sont les éléments purement grecs qu’on remarque dans les Kouroi. On y constate l’obliquité des yeux, le sourire, longtemps appelé « sourire éginétique», et qui est propre à l’archaïsme grec. La statue ne s’appuie plus, comme en Egypte, où elle a une valeur architectonique, contre un pilier; elle est isolée, indépendante. En Egypte, tout le souci de l’artiste se concentre sur la tète; ce qu’il cherche à rendre, c’est l’exactitude des traits individuels, en revanche, il néglige le corps, dont le rendu des formes est mou, sans énergie en Grèce, au contraire, dès l’origine, le sculpteur s’attache à rendre fidèlement le corps dans tous ses détails; la tète n’a pour lui qu’une importance secondaire, elle est tout de suite idéalisée, et n’est point un portrait, comme on l’a prétendu parfois pour certains marbres archaïques.
.
Avec les monuments qui forment le sujet de cette étude, nous commençons la série grecque des ligures masculines. Ce n’est pas à dire que nous voulions étudier l’ensemble des représentations viriles au VIe siècle, car, pendant cette période artistique, le type masculin a revêtu plusieurs aspects, qui offrent un parallélisme fort étroit avec les représentations contemporaines de la forme féminine.