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3,58

sur 582 notes
Myriam est un brin de femme assez spéciale, dans le sens bordélique, spontanée, fonceuse, déboussolée, elle décide d'ouvrir un restaurant entre deux hasards. Son restaurant « chez moi » est aussi sa maison, et mis à part une ardoise des menus devant l'entrée, un mobilier rafistolé, Myriam gère sa petite entreprise comme elle peut.
Ce roman qui paraît d'un premier abord très gourmand, entre deux salades et deux tomates, laisse passer quelques beaux passages extrêmement bien écrits appelant une certaine philosophie et réflexion. le seul hic c'est ces vagues incessantes entre les salades et la prose, on part dans tous les sens, sur tous les fronts, et au final on s'y perd. Enfin moi, je m'y suis perdue. J'aurai bien aimé un fil conducteur plus romancé, j'aurai certainement adhéré davantage car la plume reste vraiment sympathique et jolie.
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Quelle drôle de bonne femme Myriam! A l'âge où la plupart de ses congénères sont bien installées dans la vie, elle reprend tout à zéro. Elle n'a pas la quarantaine triomphante, c'est le moins qu'on puisse dire mais comme elle n'a plus rien à perdre, elle a l'audace du désespoir. Ouvrir un restaurant, seule et y dormir parce qu'elle n'a pas d'autre solution, Myriam relève avec brio ce pari un peu fou et trouve en chemin d'autres têtes brûlées qui vont l'aider à mener à bien cette aventure de la dernière chance.
Myriam est attachante et sa conception de la restauration qui est avant tout faite de partage et d'amour ne peut que toucher le lecteur au plus profond de ses tripes. Petit à petit nous nous lions d'amitié avec elle, elle nous révèle ses failles, son bannissement de la famille après une grosse erreur dont elle se tient pour responsable. Seule, lâchée par son mari, rejetée par son fils, Myriam relève courageusement la tête et entame devant nous une symphonie sans tambours ni trompettes, mais sa musique lyrique est toute empreinte d'émotions et de saveurs suaves.
Mangez-moi est un hymne à l'amour. Mitonner pour ceux qu'on aime est un acte d'amour, certes très quotidien, parfois trivial mais je suis persuadée que pour bien cuisiner il faut aimer les autres, en tout cas être dans ce don de soi.
Je me suis personnellement régalée à la lecture des belles phrases d'Agnès Desarthe, une écriture émouvante et très "punchy", oserais-je dire épicée? Un livre que j'ai gloutonné en quelques heures, hips!
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Myriam va ouvrir un restaurant... enfin, un restaurant, non pas vraiment, un lieu où l'on pourra se restaurer pour pas cher, permettre que les petits mangent tout comme les grands, au milieu d'eux, des choses qu'ils sont sûrs d'aimer, un lieu où ce qui reste sera repartagé comme vente à emporter ou à donner, un lieu de vie, un lieu pour se croiser, un lieu qu'elle a imaginé pour faire du bien aux autres en leur préparant à manger, un lieu qui lui donnera le plaisir d'être utile à l'autre ou... enfin bref, Myriam a plein d'idées, un compte en banque rouge perpétuellement et de l'énergie à revendre pour ce lieu qu'elle a acquis, à la fois lieu de travail, lieu de sa vie, lieu de rencontres, décor pour faire resurgir ses souvenirs.

Parce qu'on se rend vite compte que Myriam a connu une fêlure dans sa vie, quelque chose qui l'a détournée d'une vie bourgeoise qu'elle avait, quelque chose qui l'a révélée, lui a permis d'être pleinement celle qu'elle était au fond d'elle-même, au prix d'une grande douleur, mais aussi d'un grand enseignement.
Parce que juste avant de créer ce lieu " Chez moi" ( son nom veut tout dire), juste après sa vie aisée (et facile en apparence), Myriam faisait déjà la cuisine ...mais dans un cirque ! Pas commun, non ?


Un merveilleux livre, avec une écriture virevoltante qui mêlent réalités quotidiennes et rêves. Une des particularité d'Agnés Desarthe - et sans doute l'une des choses que je préfère - est qu'avec elle, la frontière entre le concret et l'imaginaire est fine, fine, comme une plume d'oiseau, comme un brin d'herbe.

Des rencontres, de celles dont on rêve, dans la vie parce qu'elles amènent échanges de points de vue, partages de culture, stimuli pour affronter la difficulté d'être et qu'elles construisent, apportent bienveillance et respect, curiosité pour l'autre quand on pourrait juste se contenter de le côtoyer.


Un livre qu'il ne faut pas trop raconter parce que sinon vous n'aurez pas la féerie d'avoir croisé Myriam, et Ben, et Ali et les autres, d'avoir essayé de voir quels sont les livres de l'étagère de "Chez moi", de vous régaler en pensées des associations culinaires qui égayent ces pages...



Un livre à garder pour les moments où la vie chahute trop, où le besoin d'évasion est nécessaire pour ne distiller que joie autour de soi quand on a, en réserve, que de la tristesse à partager.
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Une Gourmandise !

Dévoré, englouti, ce petit volume ne m'a pas moins laissé sur les papilles ce fumet propre à la bonne table de mamie, cette saveur chère aux bons-vivants, cet irrésistible désir :
"Ce que je sais, c'est que le désir demeure la seule force authentiquement subversive. Quand l'oppresseur enfile le masque froid de la logique économique, il est plus important que jamais de préserver et d'entretenir la citerne du n'importe quoi, le merveilleux réservoir à girouettes."

Myriam est définitivement inspirée par le désir et sa force de vie, elle la déploie et anime ses parages comme un faisceaux lumineux, si bien que son désir se transmet, et la créativité, l'audace sont, deviennent une réalité intuitive.

Il y a un réel engagement dans la figure de Myriam, un engagement humain, social, vrai. Son côté fantasque et opiniâtre amène le lecteur à accepter sa propre fantaisie, ses bévues, ses remords ou regrets avec plus de déférence. Nous avons tous nos tares, notre vie file, filons avec elle...

Ce livre a sans conteste des vertu thérapeutiques !
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Voilà un livre que j'ai mangé moi aussi , que j'ai dégusté pour être exacte , un roman succulent…

Myriam est une femme de 43 ans un peu perdue, lunaire, un peu utopiste qui monte un restaurant, ou plutôt un endroit où les gens viendront manger ses petits plats , sortis tout droit de son imagination, mélange de saveur et de simplicité. Elle débute dans un petit local , avec quelques chaises usagées, une étagère avec des livres , une banquette pour dormir, et une étroite cuisine avec un évier qui lui sert aussi de bac à douche. Cette femme au passé cabossé comme un vielle casserole, pose ces valises et s'autorise à être, tout simplement, sans formatage. Elle épluche, émince, mélange, prépare de tendres gâteaux qu'elle vend pour quelques euros , sans notion de rentabilité. Elle donne plus qu'elle ne vend, elle veut faire plaisir Myriam, elle s'oublie dans sa cuisine d'amour , mangez, mangez moi , c'est sa part d'humanité qu'elle offre et à travers la douceur de ses plats, elle prends à chaque bouchée avalée une part d'amour elle aussi.
Mais bon voilà , c'est bien beau tout ça, mais cette endroit doit devenir un commerce, et c'est Ben, le serveur tombé du ciel qui veut lui faire comprendre. Ben l'orphelin, connu dans tout le quartier, qui l'asticote, l'agace à vouloir faire évoluer les choses, à rentabiliser, à gérer l'administratif. Et voilà que Vincent aussi , le fleuriste du quartier s'y met aussi, à l'encourager vers l'extension.
C'est pas bientôt fini de l'emmerder Myriam ?????

Y'a du Anna Galvada dans ce roman. Il est temps de reconstruire mais Myriam ne veut pas se laisser faire , elle lutte, elle s'auto flagelle, elle est le monstre et compte bien le rester, mais des fois les choses ne se passent pas comme on les avait prévues. Et la vie vous pousse vers vous-même au lieu de vous en éloigner. C'est bon des livres comme ça, ça vous met la patate (c'est la cas de le dire !).

En tout cas j'aurais bien été y manger : « Chez Moi ».
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J'ai aimé ce court roman, mais, je ne sais pourquoi, j'ai trouvé l'histoire presque trop belle...
C'est pour quoi je lui met un quatre étoiles plus.
Agnès Desarthe nous raconte la vie d'une femme entre deux âges chassée de chez elle pour une faute par un mari trop dur.
Pour des raisons qu'elle ne s'explique pas toujours, elle décide d'ouvrir un petit restaurant qu'elle nomme "Chez moi".
Il est beaucoup question d'amour : amour maternel trop longtemps refoulé, amours pluriels jusqu'au grand amour.
Comme dans "Le restaurant de l'amour retrouvé" auquel ce livre m'a fait penser, cuisine et sentiments font bon ménage et sont très bien exprimés.
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En rupture de ban avec son passé douloureux, Myriam, femme fantasque et instable tente de reconstruire sa vie en ouvrant un petit restaurant.
Malgré les difficultés de l'installation, les maigres ressources, les factures, la fatigue, le petit « Chez moi » devient vite un lieu de vie, chaleureux et convivial pour tout le quartier, à l'image de la propriétaire et de sa cuisine, simple, légère et généreuse.
L'énergie et l'inventivité de ce cordon bleu, son attention aux autres ouvrent un horizon d'espoir et d'avenir réussi.

Mais la fêlure est là, bien réelle, qui manipule la vie, malgré elle, en dépit d'elle… Myriam doit faire face aux fantômes du passé, à sa culpabilité, accepter les choix et les erreurs, ne pas être effrayée une nouvelle fois par la réussite et la stabilité.

Comment ne pas s'attacher à cette jolie figure de femme, un brin solitaire, qui désire, envers et contre tout, rester en accord avec ses idées de partage, d'amour, d'amitié, de justice et d'égalité ?
Comment rester indifférent face à la douleur maîtrisée, mais toujours tenace des secrets intimes, des regrets coupables, de l' « avant » si cruel, alors que le futur est rempli de promesses et de rencontres ?
Comment ne pas être ému par la détresse de la mère qui croyait ne pas aimer son fils, par la fragilité de la femme qui ne se savait pas douée, elle aussi, pour le bonheur?

On se sent comme dans un cocon dans le livre de Agnès Desarthe, un nid douillet d'odeurs et de saveurs, d'effluves de fleurs, de café, de desserts chocolatés. Il flotte ici comme un retour à l'enfance !
Des personnages attachants, une certaine poésie culinaire, un livre bien écrit, très agréable à lire, qui souffre un peu de sa jaquette pas à la hauteur de la profondeur du sujet.
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Après quelques années de passage à vide, une femme décide de reprendre sa vie en main. En créant une petite affaire, un restaurant, Myriam sort de la parenthèse en s'affrontant à elle même et à son passé pour enfin pouvoir se pardonner l'erreur monumentale d'avoir fait un mauvais choix , de se débarrasser de la culpabilité qui la ronge et de guérir de ses blessures qui se révèlent au fil de la lecture.
Entre gravité et légèreté le récit déroule l'histoire pas bien passionnante de ce qui d'un défi personnel se transforme en phalanstère idéal.
En choisissant le mode du roman culinaire Agnès Desarthe a pris un sacré risque, celui de voir son roman relégué au rang de ces romans qui fleurent avant tout le rata et les bons sentiments. Certes, du sentiment il y en a, mais au travers ce portrait de femme, le roman explore la complexité non seulement du sentiment d'amour maternel mais de l'amour en général.
Mangez- moi est une histoire de résilience illustrant parfaitement le propos de Boris Cyrulnik qui suggère que de la souffrance la plus pénible peut naître le meilleur.
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Ce roman est délicieux, tout d'abord parce qu'il est beaucoup question d'harmonie entres les rencontres, cet instant où tu sens que ce type ou cette fille vont entrer dans ta vie et y trouver leur place, paisiblement ; harmonie aussi des saveurs parce que "Chez moi" c'est le restaurant, l'espace repas que Myriam a décidé d'ouvrir, malgré le gouffre financier que cela a créé. Elle y dort, y travaille, y vit pour tenter de donner un peu de sens à sa vie déconstruite depuis 6 ans.

Myriam cette femme à l'amour brisé, mariée par hasard, enceinte par bonheur, heureuse maman trois jours puis, anéantie dans son élan maternel par une gifle, elle a perdu, à jamais, l'élan de l'instinct dévorant.

Myriam compose ses menus, voulant rassembler dans un même lieu jeunes et vieux, salariés et retraités, avec un objectif : celui d'oublier le profit dans ce restaurant de quartier où elle se laisse porter par la solidarité et les rencontres. Ce roman est fantasque mais aussi profondément grave parce que l'héroïne porte en elle la gravité des gens qui ont souffert, beaucoup, qui ont douté de leur identité, qui se sont perdus, sans se retrouver vraiment.

Se promener entre les lignes, c'est rêver un peu, saliver beaucoup, être émue souvent, avoir tous les sens en éveil et avoir le sentiment d'entendre et sentir les légumes qui rissolent, la cannelle qui embaume et le vin rouge qui embrume les idées.
Lien : http://leslecturesdalice.ove..
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Myriam est une jeune femme atypique.
Elle décide d'ouvrir un restaurant qu'elle appelle « Chez moi »
Après des débuts difficiles, elle prend ses marques, fait de nouvelles connaissances.
Mais toujours subsiste cette cicatrice en elle : depuis un évènement à scandale quelques années auparavant, elle n'a plus revu son fils.
C'est un roman très sympathique qui aiguise nos papilles.On irait bien manger chez Myriam !
Ca part quelquefois dans tous les sens et au début, j'étais parfois un peu agacée.
Et puis j'ai dévoré la deuxième moitié du livre.
Agnès Desarthe possède complètement son personnage.
Myriam est forte et fragile à la fois. C'est vraiment une belle personne, malgré ou grâce à ses excès.
Les personnages qui gravitent autour d'elle sont attachants aussi : son frère, les deux étudiantes, Ben le serveur, Vincent le fleuriste, Ali le jardinier……. le quartier du restaurant est très vivant et donne envie de s'y rendre.
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