J'avoue que j'avais un certain passif contre
Desberg, depuis la deuxième moitié de la série le Scorpion qui avait fort bien commencé pour continuer et finir en eau de boudin à cause d'un scénario devenu brouillon, indigent et improbable. L'auteur y est devenu le maillon faible d'un duo tout juste sauvé du naufrage par l'excellent Enrico Marini.
Mais je ne suis pas rancunier, et quand j'ai vu passer cette Masse Critique privilégiée (pour laquelle je remercie Babelio et les éditions Bamboo -
Grand Angle), je me suis dit que j'allais lui redonner une chance sur un nouveau projet, histoire de repartir de zéro.
Raté.
Bien que le style graphique un peu naïf et enfantin de Utkin ne soit pas "mon genre", il existe de nombreux cas où le propos a tellement tapé dans le mille que j'en ai presque oublié que je n'étais pas fan des illustrations (Maus, L'Arabe du futur, et plus récemment Peau d'homme). Ici, ça n'a pas été le cas.
Disons que j'ai trouvé cette improbable histoire assez amusante pendant toute la découverte de l'homme au casque, jusqu'à la rencontre de la sorcière de feu, notamment grâce à l'humour absurde et décalé et au cynisme assumé de certains personnages antagonistes.
Mais très vite, ce road trip en forme de conte au coin du feu (à la manière de Roulegalette, de nouveaux personnages, humains ou animaux, s'adjoignent à la troupe de fantômes bizarroïdes décidés à racheter leur rédemption en pillant tout sur leur passage) a commencé à me sembler rengaine, l'humour n'arrivait plus à se renouveler et ça tournait au running gag.
Je l'ai lu en plusieurs fois. Quatre, je crois. Je n'étais pas pressé de le reprendre à chaque fois, ce qui n'est pas bon signe.
Je ne suis pas non plus pressé de découvrir le deuxième et dernier tome, d'ailleurs je pense que je ne le lirai pas.
There's something broken between
Desberg and me.