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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voltaire : « ce monde est un grand Bedlam, où des fous enchaînent d'autres fous».
La robe bleue c'est le récit d'une mise au secret, d'une mise au tombeau.
Fous, folles, folie. Combien de mots tissent le linceul du génie.
Évidement hors norme. Évidement étrange. Évidement abondant.
Dépasser par la puissance qu'il contient. Submerger du dedans.
Un chagrin, une ombre, une parole, une absence suffit à fêler le plus pur cristal.
Nous n'étendons pas toujours ce vibrato qui provoque la fêlure.
Nous en sommes presque toujours tous ensemble les instrumentistes de cette fêlure.
Comment en songeant à cette femme assise devant le porche de cette maison, ne pas penser au coeur des agates ? Ces pierres que Roger Caillois nous a conté.
Ce coeur enfermé dans une gangue de pierre, là depuis la nuit des temps, et qui pour peu qu'il retrouve une chaleur extrême se remet à battre.
Un coeur pétrifié dans une gangue de pierre.
Elle aura eu le malheur de naître à une époque qui n'était pas la sienne.
Dans un monde qui n'était pas le sien.
Prisonnière d'un temps qui ne la reconnaissait pas, ne voulait pas la savoir.
Différents, ainsi nomme-t-on les fous.
Douce folie, folie furieuse.
La musique du fou répond le plus souvent à la violence des mains qui frappent contre sa porte.

Fille, soeur, voilà le malheur. Maîtresse, voilà le marteau qui portait ses coups contre son coeur.
Le bon ton, la bonne mesure, cela ne convient pas à ces âmes là. Étroitesse d'un homme qui cache sa défigure sous l'étiquette du maître, étroitesse d'une famille, d'une mère, d'une soeur, d'un frère.
Déniant qui elle était pour sauvegarder ce qu'ils espéraient pouvoir atteindre.
Étroitesse d'un siècle, d'une société. Qui ne voit en la femme qu'un ventre et qui lui refuse l'outil de sa main.
La mise au tombeau au nom d'une paix sociale, au nom de l'équilibre d'un monde qui allait basculer sa « bien- disante » saine raison dans deux guerres mondiale apocalyptiques.
Un mondé choqué par le corps, les bouches et les baisers d'un femme. Un monde choqué par la beauté d'un nu entre les mains d'une femme mais qui acceptera au son des ses tambours de produire des millions de corps mutilés, estropiés, démembrés, brûlés, pulvérisés.
La petite robe bleue a comme un parfum de fin du monde.
Un texte terrible comme leurs actes, un texte magnifique comme ce qu'elle sera toujours.

Astrid Shriqui Garain.
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Figée dans l'éternelle attente, assise sur une chaise dans le parc de l'asile de Montdevergues, Camille attend la venue hypothétique de son frère Paul,ce frère qu'elle a tant chéri. Résignée, après avoir longtemps lutté, abandonné de tous, la fougueuse jeune fille, passionnée, amoureuse intransigeante, déterminée et entière, s'est laissée dompter. Muette à présent, enfermée de longues années, cette force vivante ne vit plus que de souvenirs. Michèle Desbordes fait revivre avec force cette femme qui s'est donnée corps et âme à ses passions qui l'ont dévorée et consumée. Comme tous les écrits de Michèle Desbordes, celui-ci est lumineux et bouleversant.
Ecrivain de l'intime, du questionnement, du retour vers les années d'enfance, celle qui ont blessé, les traces indélébiles, elle fouille la mémoire, les souvenirs sous la forme d'un long cheminement, elle va chercher au plus profond ce qui lui tient à coeur et la bouleverse, les drames qui jalonnent l'existence.
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L'écriture de Michèle Desbordes est magnifique, l'une des plus belles qu'il m'a été et m'est donné de lire. Méconnue pourtant, elle est exceptionnelle de poésie, d'émotions, d'intensité et dit l'indicible, le taisant, le puissant. C'est pour moi l'un des plus grands auteurs français hélas décédée. Mais j'en oublie de parler de ce livre dont le récit me hante qui narre l'internement de Camille Claudel et par flash back ses relations avec Paul, sa famille, Rodin... mais c'est au delà du sujet que tout se joue
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