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3,7

sur 515 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un roman qui s'intéresse à un personnage croisé, décrit ou créé par Romain Gary, un roman sur le parcours de l'auteur Romain Gary lui-même, mais aussi un roman où François-Henri Désérable aborde son propre processus d'écriture et porte un regard sur l'enquête qu'il mène pour livrer ce roman.

Ainsi, les tribulations de la vie amènent notre auteur sur une certaine rue, quelque part en Lituanie. Cette rue, c'est celle où habitait Roman Kacew (Romain Gary), celle qu'il dépeint dans La promesse de l'aube où apparaît subrepticement un personnage, un petit homme qui prendra au sérieux la mère de Roman dans ses visions d'un avenir glorieux pour son fils et qui dira à ce dernier «Quand tu rencontreras de grands personnages [...], promets-moi de leur dire : au no 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait un certain M.Piekielny

Désérable s'engage alors dans une véritable investigation autour de ce monsieur Piekielny qui aurait été voisin de Romain Gary quelque part entre 1917 et 1923 lorsque celui-ci résidait rue Grande-Pohulanka. Qui était-il ? Jouait-il silencieusement du violon le soir en regardant par la fenêtre la nuit qui s'insinue ? A-t-il vraiment fait cette surprenante déclaration au jeune Roman ? A-t-il été victime, comme plusieurs, des charges du nazisme ?

François-Henri Désérable a déjà livré Évariste sur la courte vie d'un romantique mathématicien. Il ne s'est pas découragé devant le peu d'informations historiques solides et s'est permis de broder, sans honte et au regard de tous, quelques événements, quelques péripéties, quelques rencontres. Cela ne s'est peut-être pas déroulé de cette façon, mais comme il le mentionnait alors : Je préférerai toujours le mystère aux certitudes bien forgées, le champ des possibles à l'indéniable vérité.

C'est probablement dans cet esprit qu'il raconte ici Piekielny. le chapitre sur l'éventuelle photo de Roman Kacew, enfant, où apparaîtrait presque par mégarde monsieur Piekielny est un petit bijou de cabotinage suranné.

Mais, cette recherche d'un certain Piekielny, c'est aussi une approche de l'auteur Romain Gary, un regard sur sa vie et son oeuvre, sur ses frasques et ses rencontres jusqu'à ce moment imaginé par Désérable où Gary est l'invité à une émission d'Apostrophes alors qu'il craint que son pseudo Ajar ne soit dévoilé.

François-Henri Désérable nous embarque dans son périple de conteur et c'est bien volontaire que l'on se laisse mener ainsi dans les dédales de son écriture, de sa verve et de son imagination.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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Que faire lorsque l'on est coincé à Vilnius ? Se promener, visiter et les pas de l'auteur le conduisent au 18 de la rue Jono Basanaviciaus, là où vécut plusieurs années l'écrivain Romain Gary. le voici récitant machinalement une phrase « Au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait un certain M. Piekielny ». A-t-il vraiment existé ? Quelle était sa vie, qui était-il ? Etait-il vraiment le voisin du petit Roman Kacew ? Et voici que le cerveau du romancier bouillonne. Qui est ce Monsieur Piekielny ?
François-Henri Désérable va errer le nez en l'air et chercher à donner vie à Monsieur Piekielny. Il fait cela très sérieusement, allant même jusqu'à compulser les archives locales. Au fil de ses pérégrinations aussi bien piétonnes que mentales, il lui invente mille épisodes de sa présumée vie. « le père du petit Romain était fourreur, et nous ne sommes pas assez romanesques. Piekielny devait dont être barbier. »
Par la même occasion, il se repasse la vie de Roman Kacew, alias Romain Gary et me permet de découvrir avec grand plaisir la vie de cet immense auteur, moi qui n'aime pas les biographies.
J'ai aimé cette valse entre le réel et la fiction. Il y a des moments drôles, farfelus, comme la description des amoures du sieur Piekielny. François-Henri Désérable m'emmène derrière le rideau de la création littéraire. le départ d'un roman peut être une adresse, un nom, une phrase qui revient en mémoire. Dans le roman, à partir de faits réels, l'auteur peut nous embarquer sur son navire et alors là ! le plaisir n'est pas loin. Avec ce M. Piekielny, mine de rien, l'auteur brosse, outre le portrait de Romain Gary, celui de la Lituanie, l'architecture postsoviétique comme le bâtiment des Archives « gros bâtiment assez laid, le corbusien, purement fonctionnel et postsoviétique érigé au milieu de nulle part, là où jadis se trouvait une forêt que l'on avait rasée au bulldozer ». Les tombes juives ont eu un sort qui nous parait dur, mais la réutilisation des vieilles pierres est aussi ancienne que le monde ou presque. « le vieux cimetière juif rasé à coups de faucille et de marteau. Qu'on se rassure : les pierres tombales ont été réemployées pour le pavage des rues ».
Un livre léger mais pas que. J'aime sa façon d'écrire des biographies, de faire des rapprochements entre la mère de Romain Gary et sa propre mère. J'aime sa façon de parler de cet auteur aux multiples facettes. François-Henri Désérable en profite pour parler des affres de la création littéraire « Il pleuvait ; la vigne vierge se parait de couleurs, ses feuilles passaient
Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Quelle belle découverte!
Le résumé est loin de donner une idée complète de tous les thèmes abordés dans ce livre. François-Henri Désérable part d'une petite anecdote dans un livre pour remonter loin dans le temps et dans l'espace. Sans pour autant, perdre le fil conducteur et revenir très régulièrement au présent.
Ce qui fait que le style alterne également: parfois très léger comme lorsqu'il recense toutes les professions possibles de M. Piekielny, et parfois bien plus grave quand il s'agit de parler de ce qu'ont vécu les juifs des pays de l'Est pendant la seconde guerre mondiale.
Ainsi, il ne faut pas se fier à l'air un peu innocent du début de l'histoire.
C'est donc pour moi un bon roman, que je recommanderai et qui en plus m'a donné envie de lire du Romain Gary et en premier lieu La Promesse de l'Aube.
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Comment écrire un roman basé sur trois pages d'un autre roman, fut-il culte, adoré, lu et relu ? Comment le plus grand des hasards, à savoir un mariage, un avion complet, un vol de portefeuille, a pu conduire l'auteur dans les rues de Vilnius alors qu'il se rendait à Minsk ? Comment une plaque apposée au n°16 de la rue Grande-Poluhanka, et évoquant Romain Gary, le futur auteur de la promesse de l'aube, lui a fait se demander s'il restait des gens ayant connu, non l'auteur, mais son voisin alors qu'il avait sept ou huit ans, un petit homme à l'allure de souris et à la barbiche roussie par le tabac, nommé Mr Piekielny, et dont le nom signifiait « infernal » en polonais ? Tout cela a-t-il vraiment eu, ou l'auteur a-t-il beaucoup d'imagination ?
Certains critiques (je ne citerai personne, mais j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un critique du Figaro) ont trouvé que l'auteur parlait beaucoup trop de lui-même dans ce roman, mais c'est aussi ce qui fait son charme, immense, avec son très amour de la littérature, son penchant pour les citations, son auto-dérision, son goût pour la porosité entre fiction et réalité, qui imprègne particulièrement ce roman.
La construction du texte et l'écriture sont pleines d'une grande liberté, tout en étant rigoureuses, car il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'une enquête visant à retrouver des traces de Mr Piekielny, et donnent lieu à des passages particulièrement réjouissants, et d'autres, car il ne pouvait pas passer sous silence le destin des juifs de Vilnius, beaucoup plus graves. J'ai noté beaucoup de paragraphes et de citations que je ne retransmets pas toutes, car il faut vous laisser le plaisir de la découverte. Je suis conquise et continuerai sans doute par Évariste en attendant le prochain roman sur lequel travaille François-Henri Désérable, sur Ernesto Che Guevara.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Lecture choisie en vue de la fête du livre de Bron qui a eu lieu ce week-end. Je ne regrette pas mon choix, d'autant que j'ai rencontré l'auteur, discuté avec lui pendant la dédicace et que ce fut un bon moment d'échange.

Un certain M. Piekelny est l'histoire du narrateur qui cherche à vérifier pourquoi Romain Gary a cité M. Piekelny dans "La Promesse de l'aube". Il se rend en Lithuanie, retourne là où l'écrivain a vécu pendant son enfance et cherche des traces de l'existence de M. Piekelny. On passe de l'hypothèse qu'il y a eu quelqu'un (M. Piekelny) au prétexte pour raconter la biographie de Romain Gary.
Il y a de l'humour pour raconter certains passages, notamment ceux où Romain Gary a parlé de lui en s'arrangeant avec la réalité, de la tendresse pour évoquer la relation de Romain Gary, fils et écrivain avec sa mère omnisciente.
J'ai particulièrement aimé les parallèles entre la vie de Romain Gary et celle de François-Henri Désérable. Ce dernier nous fait partager sa vie d'écrivain qu'on souhaite longue et heureuse comme celle de son auteur préféré.
En conclusion, ce livre est mon premier coup de coeur 2018.
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Un certain M. Piekielny est le premier roman de François-Henri Désérable que je lis. J'étais intriguée par le titre et surtout par le début de la 4è de couverture: "Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire: au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny..."
Parti à Vilnius pour l'enterrement de la vie de garçon d'un de ses amis, l'auteur se retrouve par hasard devant la fameuse maison que Romain Gary évoquait dans son roman La promesse de l'aube. C'est donc finalement sur les traces de ce mystérieux personnage que nous emmène F-H Désérable et à travers ses pérégrinations, la vie et l'oeuvre de Gary sont omniprésentes, ainsi que la seconde guerre mondiale et ses massacres.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman car il est protéiforme: il mêle le réel et la fiction, les références littéraires sont nombreuses, des anecdotes sur des événements ou des personnages de notre histoire contemporaine jalonnent le récit, certes en l'alourdissant un petit peu, mais toujours en relation avec le postulat de départ.
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J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce petit roman très original et frais.
En effet, le point de départ est un certain M. Piékielny : à l'origine il s'agit d'un personnage que l'on trouve juste évoqué dans "La promesse de l'aube" de Romain Gary. Il s'agirait d'un voisin de Romain Gary et sa mère lorsqu'ils vivaient à Vilnius. A partir de là, l'auteur brode. Il se retrouve à Vilnius et essaie d'imaginer quelle a été la vie de ce M. Piekielny, il lui imagine une profession, une vie privée, une passion pour le violon, il suppose qu'il s'agit d'un juif et qu'il sera déporté et mourra dans un camp.
Il parle aussi de lui, des études qu'il a faites, il compare l'attitude de sa mère avec Nina, celle de Romain Gary, il ne parle pas que de Romain Gary mais aussi de littérature, romans et c'est un vrai plaisir de le lire. En tout cas, moi j'ai aimé !
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Mélange de chasse à l'homme dans la réalité ( à Vilnius ) et dans la fiction auto-biographique de Romain Gary, avec aussi l'effet de ces recherches sur la vie de l'auteur. C'est parfois brouillon mais ça se lit bien, surtout quand on aime Romain Gary .
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L'auteur qui est aussi le narrateur part sur les traces de M. Piekielny dont on "connait l'existence" si on a lu La promesse de l'aube de Romain Gary. Cette quête commence à Vilnius où Romain Gary a vécu enfant, puis l'auteur nous entraîne pendant la seconde guerre mondiale à la suite des juifs. On suit L'itinéraire de Romain Gary deux fois prix Nobel et on continue sur la recherche de M. Piekielny.
Un livre à retenir pour le style de l'auteur accrocheur et plein d'humour, pour la rencontre avec Romain Gary et enfin pour la façon dont le sujet est traité et ce sens de "la pirouette" qui intrigue et réjouit.
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F.H.Désérable bâtit son roman à partir d'une réflexion figurant dans le roman biographique de Romain Gary : La promesse de l'aube.
A l'heure où une version cinématographique de ce roman ressort sur les écrans, c'est un beau concours de circonstance. Ce qui n'enlève rien au talent de l'auteur qui, émaillant de ses impressions personnelles le récit de Romain Gary, nous emmène jusqu'à la dernière page en nous tenant en haleine quant à l'existence -ou non- de ce M.Piekielny, "l'infernal" . Je me plais à considérer que son allusion à l'essai de Michon " Les Onze" est l'ultime clin d'oeil et l'illustration même de cette pensée " La mémoire est despotique, mouvante et collective, elle trie arbitrairement selon son bon plaisir" ( p.30). N'est-ce pas là le véritable argument de ce " Certain M.Piekielny" ?
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