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3,7

sur 515 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le projet de François-Henri Deserable est simple : partir à la recherche de ce fameux voisin dont parle Romain Gary dans La Promesse de l'aube, de cette « souris triste » qu'est M. Piekielny. Et cette simplicité n'est pas fade, au contraire ! de cette lecture découlent déambulations, découvertes, digrassions et pensées diverses (sur les souvenirs ou encore l'écriture), nous hissant tantôt auprès de Romain Gary tantôt dans la vie de l'auteur, nous faisant voyager de Vilnius à Paris…
Les sentiments que j'ai éprouvés le long de cette lecture sont difficiles à expliquer et à imager. La plume de l'auteur nous amène, sans souci ni aucune difficulté, là où il le souhaite, sans divaguer ni même ennuyer son lecteur. Il nous intègre dans cette recherche, dans cette aventure à la fois réelle et fictive, dans ses souvenirs, pensées et doutes…
Il s'agit d'un roman original qui aborde la relation qui peut lier un auteur et son lecteur, mais aussi deux auteurs vivant à des siècles différents. Moi qui n'ai pas encore lu Gary, ce roman m'a tout simplement donné envie de découvrir La Promesse de l'aube !
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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Une bonne lecture permettant de découvrir Romain Gary. le style est beau mais ne tiens pas en haleine. du coup j'ai mis du temps à lire ce livre bien qu'il m'est énormément plu. Grâce à lui je connais mieux la vie et l'oeuvre de Romain Gary ce qui me donne énormément envie d'en lire plus !
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J'ai lu "Un certain M. Piekielny" dans le cadre du Prix du Roman des étudiants - France Culture Télérama, dans un délai relativement cours comparé à mes habitudes plutôt tranquilles de lecture. C'est extrêmement bien écrit, avec un français beau, varié et pourtant très facilement accessible. L'auteur ne manque pas d'humour et dilue son très bon second degré tout au long des 250 pages (un peu plus).

J'ai pourtant mis un peu de temps à me plonger dedans et à avoir envie d'avancer parmi les multiples changements de directions de l'auteur. En effet, en partant à la recherche de ce M. Piekielny, F.-H. Désérable (auteur et narrateur) en profite pour évoquer plusieurs thèmes, notamment historiques et culturels, qui bien qu'enrichissants, ne facilite pas l'abordage du navire. Mais comme je termine toujours mes lectures, je me suis accrochée et c'est au dernier tiers que j'ai pris du plaisir. 

C'est finalement à partir de là que le roman devient plus auto-biographique, plus recentré. Moi qui divague souvent seule, j'ai besoin d'être cadrée dans mes lectures.. Alors là j'ai aimé l'écriture et j'ai dévoré.
Lien : http://wp.me/p9im1Z-2i
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Si La Promesse de l'aube a fasciné des générations de lecteurs, émus par l'autobiographie romancée de cet écrivain à la mère aussi attachante qu'étouffante, bien peu, sans doute, se souviennent de M. Piekielny, ce petit homme effacé qui semble le seul à croire Mina Kacew lorsqu'elle annonce que son fils sera l'un des plus grands écrivains du siècle, et auquel Gary lui-même ne consacre que quelques lignes dans son ouvrage. François-Henri Désérable, lui, s'en souvient, ou du moins fait semblant de s'en souvenir, et décide de mener son enquête par tous les moyens pour reconstituer l'existence de cet énigmatique personnage secondaire, quitte, parfois, à broder lorsqu'il n'a pas suffisamment de matière.

le moins que l'on puisse dire, c'est que Désérable a du talent. À seulement trente ans, il possède une écriture bien affirmée (cela dit, on s'en doutait, pour être publié chez Gallimard, et dans la "Blanche", qui plus est), dynamique, un peu cuistre parfois, défaut compensé par une belle part d'humour qui donne lieu à des passages d'anthologie et des éclats de rire pour le moins inattendus (le repas chez les Kennedy en est un exemple savoureux).

Son enquête sur le "fameux" Piekielny n'est peut-être pas toujours des plus fascinantes, d'autant qu'il tend parfois à tomber dans les clichés faciles, mais l'auteur parvient tout de même, au fil de ses recherches, à nous entraîner aisément dans la biographie moitié réelle, moitié fantasmée, de ce petit homme.

Et surtout, il nous plonge avec délices dans la biographie d'un autre homme, un grand homme celui-là, Romain Gary, dont il connaît l'oeuvre et la vie en détail, et qu'il parvient à restituer sous sa plume d'une manière passionnée et passionnante, nous donnant envie, plus d'une fois, de relire les oeuvres de Gary / Ajar. Car c'est finalement peut-être lui, le véritable héros du livre, ce Roman Kacew devenu Romain Gary, et à qui Désérable redonne si bien vie.

Alors certes, Désérable se perd un peu dans son roman, nous perd aussi un peu parfois dans ses trop nombreuses digressions, et se complaît sans doute un peu trop à parler de lui, de sa vie et de son oeuvre, mais ce léger narcissisme ne gâche pas pour autant le plaisir du lecteur à suivre cette enquête chaotique, farfelue et, finalement, fort plaisante.

Ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions Gallimard.

Retrouvez cette critique plus détaillée en cliquant sur le lien ci-dessous.
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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En mai 2014, l'auteur est en Lituanie, il a quelques heures à tuer dans les rues de Vilnius. Il passe devant une maison dans laquelle a vécu Roman Kacew, de 1917 à 1923, bien avant qu'il ne devienne Roman Gary. Une plaque commémorative lui rappelle cet épisode, il se remémore alors cette phrase gravée dans sa mémoire et titrée du chapitre VII de la Promesse de l'aube, le roman édité par Gallimard en 1960, phrase attribuée à son voisin, cette triste souris grise : « Promets-moi de leur dire : au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny… «
François-Henri Désérable est un fan absolu de ce roman qu'il a lu et relu un grand nombre de fois, la promesse de l'aube, et de cet auteur, et à partir de cet instant, il n'aura de cesse de retrouver des traces de cet homme, le voisin, la souris triste. Prétexte donc à nous parler d'avantage du romancier que de M. Piekielny, l'auteur nous entraine à la suite de Romain Gary. Il va le suivre, le chercher, tenter de le découvrir. Avec un style bien particulier dans lequel l'auteur se met également en scène, il nous dévoile quelques parts d'ombre de celui qui a réussi ce dont sa mère avait toujours rêvé : qu'il devienne ambassadeur et écrivain, diplomate. Il va le suivre de Vilnius à Nice, pendant la guerre et lors de ses succès, vivre intensément avec ses personnages, et regretter amèrement comme tant d'autres la mort de l'écrivain qui a préféré tirer sa révérence un jour de 1980.
Voilà une très intéressante approche, qui évoque la possibilité pour Romain Gary d'avoir utilisé sa souris triste pour donner corps à tous ceux qui ont vécu la barbarie nazie au coeur du ghetto de Vilnius. M. Piekielny devient symbole de vie, immortel à sa façon, puisque Romain Gary en parle dans le monde entier, à tous les grands qu'il rencontre en particulier lorsqu'il sera ambassadeur.
J'aime cette écriture étonnante, très singulière. L'auteur nous fait découvrir des biographies et des personnages historiques sous des airs de romans et d'échange, en y mettant beaucoup de son propre personnage, vécu ou romancé, et là, qu'importe !
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Incertain M.Piekielny! L'enquête de l'auteur ne le mène pas vraiment à cette souris triste dont parle Gary dans la Promesse de l'aube. Roman Kacew a une dizaine d'années quand un voisin lui dit que ce dont sa mère se vante arrivera et lui demande de le citer quand il sera célèbre. Devenu Romain Gary, il s'acquittera de cette promesse; du moins Gary l'écrit-il. Or cet écrivain talentueux a souvent menti.
L'auteur porte un regard original sur l'auteur de deux Goncourt et parle aussi beaucoup de lui-même...L'écriture est fluide et ne manque pas d'humour. C'est déjà le troisième roman de cet auteur de 32 ans (en 2019). Je l'ai rencontré trois fois et il m'a surprise par sa mémoire d'éléphant et sa culture alors qu'il n'a commencé à lire qu'après 16 ans: Belle du seigneur!
Mais l'envie d'écrire ne vient pas tout de suite: il sera hockeyeur pendant une dizaine d'années en ne jetant sur le papier que des textes sans intérêt (il s'en excuse auprès des arbres).
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F.H.Désérable bâtit son roman à partir d'une réflexion figurant dans le roman biographique de Romain Gary : La promesse de l'aube.
A l'heure où une version cinématographique de ce roman ressort sur les écrans, c'est un beau concours de circonstance. Ce qui n'enlève rien au talent de l'auteur qui, émaillant de ses impressions personnelles le récit de Romain Gary, nous emmène jusqu'à la dernière page en nous tenant en haleine quant à l'existence -ou non- de ce M.Piekielny, "l'infernal" . Je me plais à considérer que son allusion à l'essai de Michon " Les Onze" est l'ultime clin d'oeil et l'illustration même de cette pensée " La mémoire est despotique, mouvante et collective, elle trie arbitrairement selon son bon plaisir" ( p.30). N'est-ce pas là le véritable argument de ce " Certain M.Piekielny" ?
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Livre original dans la mesure où il se présente comme un tissu savamment tissé de plusieurs fils : on croit d'abord entrer dans une enquête, à la recherche "d'un certain M.Piekelny". Mais on découvre vite que ce projet est en réalité au service d'un autre dessein : explorer la vie et l'oeuvre de Romain Gary. Très présente, contexte oblige, la 2nde guerre mondiale. Mais s'y ajoute aussi le besoin de l'auteur de se mettre au clair avec son propre destin d'écrivain. Et ainsi, chemin faisant, par une écriture alerte et un récit nourri de références historiques et littéraires, F-H.D. nous accompagne vers une magnifique conclusion sur le rôle et le pouvoir de la littérature.
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Une oeuvre qui donne envie de se (re)plonger dans l'oeuvre de Gary, une (re)découverte de la vie de ce dernier, mise en parallèle avec celle de l'auteur.

Malgré quelques passages personnels desservant peut-être son dernier roman, FHD nous livre un roman au style vif et personnel. Rien d'étonnant à voir « Un certain M. Piekielny » dans la première sélection des prix Goncourt et Renaudot 2017. A lire, et à suivre !


Nous accompagnons l'auteur dans sa quête de l'identité et de l'histoire de M. Piekielny, souris triste au nom imprononçable, sujet intrigant de la promesse de Gary.

Nous voilà transportés à Vilnius, sur les traces invisibles de cet homme, dont on ne sait à peu près rien sinon que son nom signifie infernal, et qu'il a habité au n°16 de la rue Grande-Phulankan, dans le même immeuble que Romain Gary. Nous parcourons ces rues, et apprenons l'histoire de cette ville, de ses habitants, Juifs pour la plupart, dont il ne reste à peu près rien sinon l'absence.

Cette recherche nous mène tout naturellement vers l'écrivain aux deux Goncourt, « né d'une mère juive et d'un père russe, élevé en Russie, élève à Nice, aviateur, résistant, écrivain » que nous (re)découvrons au fil du voyage.

Nous suivons François-Henri Désérable lors de ses pérégrinations Pikielniennes, se métamorphosant peu à peu une recherche du Graal, contées en miroir avec sa propre histoire. Un va-et-vient Gary/Désérable – Désérable/Gary dont cet étrange et mystérieux M. Piekielny, homme sûrement discrètement élégant, affublé d'une traditionnelle redingote, constitue le fil rouge.


Qui est M. Piekielny ? A-t-il jamais existé réellement, ou a-t-il justement existé puisqu'il a été imaginé? FHD vous invite à vous poser toutes ces questions et à le suivre tel son acolyte dans son périple. L'envie m'a été donnée plus d'une fois de quitter momentanément « Un certain M. Piekielny » pour aller moi-même mener l'enquête. Relire « La promesse de l'aube », lire tout Gary, à l'affût du moindre indice, afin de venir en aide à mon partenaire.

Je l'ai cependant laissé explorer seul, et me raconter sa propre histoire en écho à celle de Gary. La relation avec sa mère qui considère que l'on n'est pas sérieux quand on est écrivain, mère qui l'obligerait presque à s'inscrire en droit -« ce qu'on fait, le plus souvent, quand à dix-huit ans, on ignore ce qu'on veut faire de sa vie » – où FDH nous répète avec (fausse) modestie qu'il est docteur, alors que le lecteur est tout à fait capable de reconnaître à la lecture de locutions latines telles que hic et nunc et fraus omnia corrumpit la trace marquée au fer rouge des années écumées sur les bancs de la fac de droit (ou dans les syllabus(i ?) juridiques, ce qui revient à peu près au même). Je ne l'ai donc pas vraiment suivi dans tous les passages personnels, certains d'entre eux me semblant constituer un exercice de style alourdissant inutilement le récit.

Heureusement, ces passages restent sporadiques et n'enlèvent en rien le plaisir que cette lecture m'a procuré.

Exceptées ces quelques incartades, j'ai beaucoup apprécié les incises de l'auteur (« Et puis il a filé au Dorchester –où il s'est enfilé trois sandwiches au concombre, -avant de retrouver une amie dans une chambre d'hôtel – où il a défendu l'honneur de la France-, et il a fini par se rendre, à la nuit tombée, au Petit Club français de Saint-James, un sous-sol enfumé, blanchi à la chaux, que j'imagine comme ma taverne à Vilnius – moins la serveuse au chemisier blanc largement échancré-, avec aux murs un drapeau tricolore, un portrait du Général et des photos en noir et blanc de Paris. »), ainsi que son humour (« Et treize ans plus tard, ils (ndlr : Gary et sa femme) passent Noël ensemble au Mexique. Au milieu des cactus donc, où dans mon esprit de gringo tout imprégné de clichés des hommes qui s'appellent indifféremment Carlos ou Pedro portent des santiags assez fines, une moustache épaisse, un sombrero plutôt large, sont assis contre un mur où ils s'enfilent des tequilas déjà tièdes, roupillent et parfois, entre deux roupillons, grattent la guitare, et aïe caramba ! C'est donc au Mexique, où, comme on le voit, je n'ai jamais mis les pieds qu'ils ont fêté Noël, en 1958. ») et la présence de photos illustrant le récit, comme par exemple la reproduction du registre des résidents du n°16 de la rue Grande-Pohulanka.

La première sélection pour les prix Renaudot et Goncourt ne m'étonne pas.
Lien : http://cetaitpourlire.be/ind..
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Le jeune FrançoisHenri Désérable raconte être tombé nez à nez avec le sujet de son deuxième livre en visitant, à Vilnius, la maison d'enfance de Romain Gary. Là où, au no 16 de la rue Grande-Pohulanka, vivait aussi « un certain Monsieur Piekielny », dont Gary faisait une inoubliable figure tragique de la déportation dans La Promesse de l'aube. On a déjà tout écrit sur Gary résistant, diplomate et écrivain, passé maître en mystifications biographiques. François-Henri Désérable parvient toutefois à créer sa propre version du mythe, engageant avec son maître un jeu de miroirs pertinent et émouvant.
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