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3,7

sur 515 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce petit roman très original et frais.
En effet, le point de départ est un certain M. Piékielny : à l'origine il s'agit d'un personnage que l'on trouve juste évoqué dans "La promesse de l'aube" de Romain Gary. Il s'agirait d'un voisin de Romain Gary et sa mère lorsqu'ils vivaient à Vilnius. A partir de là, l'auteur brode. Il se retrouve à Vilnius et essaie d'imaginer quelle a été la vie de ce M. Piekielny, il lui imagine une profession, une vie privée, une passion pour le violon, il suppose qu'il s'agit d'un juif et qu'il sera déporté et mourra dans un camp.
Il parle aussi de lui, des études qu'il a faites, il compare l'attitude de sa mère avec Nina, celle de Romain Gary, il ne parle pas que de Romain Gary mais aussi de littérature, romans et c'est un vrai plaisir de le lire. En tout cas, moi j'ai aimé !
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Comment écrire un roman basé sur trois pages d'un autre roman, fut-il culte, adoré, lu et relu ? Comment le plus grand des hasards, à savoir un mariage, un avion complet, un vol de portefeuille, a pu conduire l'auteur dans les rues de Vilnius alors qu'il se rendait à Minsk ? Comment une plaque apposée au n°16 de la rue Grande-Poluhanka, et évoquant Romain Gary, le futur auteur de la promesse de l'aube, lui a fait se demander s'il restait des gens ayant connu, non l'auteur, mais son voisin alors qu'il avait sept ou huit ans, un petit homme à l'allure de souris et à la barbiche roussie par le tabac, nommé Mr Piekielny, et dont le nom signifiait « infernal » en polonais ? Tout cela a-t-il vraiment eu, ou l'auteur a-t-il beaucoup d'imagination ?
Certains critiques (je ne citerai personne, mais j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un critique du Figaro) ont trouvé que l'auteur parlait beaucoup trop de lui-même dans ce roman, mais c'est aussi ce qui fait son charme, immense, avec son très amour de la littérature, son penchant pour les citations, son auto-dérision, son goût pour la porosité entre fiction et réalité, qui imprègne particulièrement ce roman.
La construction du texte et l'écriture sont pleines d'une grande liberté, tout en étant rigoureuses, car il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'une enquête visant à retrouver des traces de Mr Piekielny, et donnent lieu à des passages particulièrement réjouissants, et d'autres, car il ne pouvait pas passer sous silence le destin des juifs de Vilnius, beaucoup plus graves. J'ai noté beaucoup de paragraphes et de citations que je ne retransmets pas toutes, car il faut vous laisser le plaisir de la découverte. Je suis conquise et continuerai sans doute par Évariste en attendant le prochain roman sur lequel travaille François-Henri Désérable, sur Ernesto Che Guevara.
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Ce billet est la preuve qu'une bonne rencontre vaut bien tous les articles de presse... Ce roman, je lui tournais autour depuis la rentrée, tentée par quelques bons échos glanés ici ou là mais inquiète quant au thème, Gary, un auteur que j'ai très peu lu... Il y a des blocages parfois, on ne sait pas pourquoi. Des auteurs qui ne nous tentent pas. Gary en fait partie, en tout cas jusqu'à maintenant. Alors un roman autour de Gary ?... Toujours pas décidée à la mi-novembre (la date a son importance parce que bientôt c'est la rentrée de janvier, on va passer à autre chose, faut pas trainer...), je décide d'aller écouter l'auteur qui a la gentillesse de se déplacer jusqu'à Boulogne à la librairie Les mots et les choses (qui décidément sait y faire pour attirer les talents). Sacrément convaincant le bougre ! (surtout qu'il a passé une bonne partie de la soirée à convaincre l'auditoire de repartir aussi avec le bouquin d'Erwan Larher... mais c'est une autre histoire). Je repars avec le roman, me dépêche de finir celui que j'avais en cours et me retrouve à dévorer d'une traite ce récit brillant et ludique aux multiples facettes. J'avais encore dans les oreilles la voix de François-Henri Désérable qui présente la particularité de parler comme il écrit (ce qui est différent d'écrire comme il parle) ce qui rend son récit oral aussi captivant que l'écrit.

"Alors qui était-il ce M. Piekielny, et que savait-on de lui ? Google ne disait rien et Gary pas grand-chose - et le peu qu'il disait n'était peut-être pas vrai : chaque paragraphe de la Promesse est sujet à caution. Mais si le paléontologiste n'ayant en tout et pour tout que l'humérus et deux vertèbres peut reconstituer le dinosaure, que ne pouvais-je en faire autant avec une souris ?"

Pour ceux qui, comme moi n'ont pas lu La Promesse de l'aube, il convient d'expliquer que M. Piekielny apparaît très brièvement dans cette autobiographie écrite par Romain Gary dans une scène où, décrit très succinctement comme une "souris triste" il fait promettre au petit Roman, auquel sa mère prédit un grand avenir en prenant tout le monde à témoin, de ne pas oublier de dire à chaque grand de ce monde qu'il rencontrera que "au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny". le romancier explique dans ce même livre qu'il ne manqua jamais d'honorer cette promesse. Alors lorsque François-Henri Désérable se trouve par hasard devant ce fameux immeuble à Vilnius en Lituanie (ex Wilno), l'envie lui prend de partir sur les traces de ce petit homme... Commence alors une quête à la fois littéraire, historique et introspective où se mêlent fiction et réalité, pour le plus grand plaisir du lecteur.

C'est un voyage sur les traces de Gary bien sûr, au plus près de ses racines ancrées dans une ville que l'on appelait la Jérusalem de l'Est et qui a été vidée de ses dizaines de milliers d'habitants juifs dont les traces ont été effacées. C'est une interrogation passionnante sur le lien entre fiction et réalité, sorte de cercle vertueux et infini d'où jaillit l'inspiration. C'est une enquête sur l'auteur lui-même et cette passion qu'il éprouve depuis toujours pour Gary et son oeuvre. Tout ceci dans une langue élégante, terriblement agréable, qui s'autorise le clin d'oeil comme une reprise d'élan. Et puis, et puis... c'est une déclaration d'amour à la littérature, à la puissance qui guide le travail de l'écrivain, à la force qui le pousse sans cesse à raconter des histoires. Au pouvoir ultime de témoigner, de faire renaître et de laisser des traces.

Bien inspirée je fus ce soir-là de m'en aller écouter M. Désérable... je m'en serais voulu de rater un si bon moment de lecture. Et j'espère convaincre ceux qui hésiteraient encore.
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L'auteur, rappelé, de manière hasardeuse, par ses souvenirs de lecture, se met à la recherche biographique du certain « M. Piekielny » évoqué au chapitre VII du roman La promesse de l'aube, de Romain Gary.

Pour François-Henri Désérable, La promesse de l'aube prend l'apparence de la madeleine de Marcel Proust. Il raconte l'exaltation qu'il a eu lorsqu'il a lu pour la première fois ce livre. Il met en exergue cette première lecture du livre qui nous marque à jamais, et l'importance faite à la relecture qui permet de s'approprier toujours plus le roman.

L'écriture est séduisante. Il empreinte au style de Gary lorsqu'il évoque sa mère qui, à défaut de vouloir faire de lui un écrivain, voulait qu'il soit docteur en droit. Il ponctue son texte d'apartés avec le lecteur, ce qui crée une certaine connivence. Il l'inclut dans sa quête, et son admiration.

Le but ultime du roman est louable : en savoir plus sur ce fameux individu, dont Romain Gary aurait prononcé le nom toute sa vie, à tous les personnages illustres croisés sur son chemin. Mais, dans cette quête, l'auteur a parfois tendance à s'y perdre : entre sa vie, celle de Romain Gary, et ses recherches infructueuses. La lecture reste plaisante, l'auteur s'en excuse lui-même. Il serait d'ailleurs difficile de le lui reprocher au regard de la difficulté du sujet choisi. Si on excusait Romain Gary de nous avoir fait croire qu'il n'était pas Emile Ajar, on pourra bien pardonner F-H. Désérable d'avoir quelque peu tergiversé.

Ce roman porte un regard neuf sur Romain Gary pour ses innombrables et dévoués lecteurs, et, pour ceux qui ne l'auraient jamais lu (en existe-t-il ?) leur permet d'enfin le rencontrer, et passer un très agréable moment par le biais d'une enquête biographique fraiche, anecdotique et amusante.

A terme, que l'on découvre ou non qui était M. Piekielny n'a que très peu d'importance. On en apprend beaucoup sur la vie de Romain Gary, son oeuvre, les expectations de sa mère que l'on savait très hautes. L'auteur n'a de cesse de se comparer à lui sur certains points. Il joue avec les évènements biographiques de Romain Gary, connus du grand public, et se les approprie. Il lui fait dire ce qu'il imagine, le fait voir ce qu'il veut, le fait entendre ce qu'il souhaite. Est-ce autre chose la magie de l'écriture et de la littérature : donner à voir, ressentir, entendre, écouter, à des personnages qu'ils soient de fiction ou de réalité ?
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Pour avoir suivi F.H.Deserable depuis ses débuts en littérature , en avoir apprécié l'humour , l'impertinence et une certaine désinvolture (la vie revue et corrigée d'Evariste Gallois , le mathématicien vaut le détour!) je me doutais, j'en avais l'espoir, que celui ci serait de la même veine: je ne suis pas déçue .
Et c'est le sourire aux lèvres que j'ai apprécié cette lecture.
Je crois en la grande culture de ce jeune homme, et même s'il n'était qu'un imposteur, après tout ce n'est que de la littérature, et même dans ce cas ce n'est qu'un roman.
Admettons que F.H.D soit fasciné par Romain Gary, qu'il ait voulu faire vivre un personnage fictif, en y mélangeant et la vie de Gary et la sienne propre, voilà une belle manière d'aborder une partie de l'Histoire de la Lituanie. Pas facile d' être juif dans un pays coincé au XX siècle entre les Allemands, les Russes qui ne pensent qu'à vous détruire.
Voyager sur les traces de Gary , enfant, expliquer comment s'est construit cet homme tant admiré par sa mère , avec un oeil sur une fenêtre à Vilnius où aurait bien pu vivre (s'il existait) un certain M.Piekielny, quelle belle entreprise qui fera de nouveau le bonheur des libraires, et c'est tant mieux : »la promesse de l'aube » a encore de beaux jours devant elle .
Bien sur, les mots d'esprit fusent, parfois en clin d' oeil à la littérature , pour le plaisir d'un bon mot , souvent avec finesse mais aussi avec un esprit potache un peu lourd parfois ; péché de jeunesse.
Mais ce livre est avant tout un hommage à la littérature « l'irruption de la fiction dans le réel » ; « Cette scène est vraie puisque je l'ai inventée ! »
Bref un bon moment , en attendant le prochain dans 2 ans donc !
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Vous n'avez pas -encore- lu "la promesse de l'aube" de Romain Gary ? lisez ce livre.
Vous avez lu "la promesse de l'aube" de Romain Gary ? Lisez ce livre.

Dans les deux cas, vous aurez furieusement envie de lire ou de relire "la promesse de l'aube" qui est un chef d'oeuvre absolu.
A partir d''un concours de circonstances personnel, François - Henri Déserable se trouve devant le n° 16 de la rue de la grande Poluhanka à Vilnus où séjournait ledit Monsieur Piekielny, cité dans la promesse. Pourquoi décide t'il de partir de mener l'enquête sur ce mystérieux personnage je ne vous le dirai pas, je ne vous re-dirai qu'une chose :
Ce livre est un trésor, un plaisir de lecture, une mine d'érudition, il est bourré d'humour et d'autodérision. François - Henri Désérable est un sacré auteur !
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"Tu montreras ma tête au peuple", je ne l'ai pas lu. "Evariste", je ne l'ai pas lu non plus. Autrement dit, je ne connaissais pas François-Henri Désérable avant que Babelio ne me propose de découvrir son dernier roman "Un certain M. Piekielny" dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Je remercie vivement le site ainsi que les Editions Gallimard de m'avoir permis cette lecture en avant-première.

Le narrateur, qui est aussi l'auteur, se retrouve un jour à Vilnius en attente d'un train pour Minsk. Il tue ses quelques heures d'attente en visitant la ville. La découverte d'une plaque sur la façade d'un immeuble l'arrête. "L'écrivain…. Romain Gary a vécu de 1917 à 1923 dans cette maison…" Aussitôt une phrase lui revient en mémoire "Au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait un certain M. Piekielny". Cette phrase, il l'a lue dans "La promesse de l'aube" du célèbre écrivain. Démarre alors une enquête pour retrouver les traces de ce fameux M.Piekielny.

Le récit est riche, l'écriture belle, la composition fantasque et une fois commencé j'ai eu du mal à ne pas aller au bout d'une seule traite. Oh ! d'accord, on peut reprocher à l'auteur de se mettre trop souvent en avant. C'est vrai, il parle beaucoup de lui. Il en vient même à s'inquiéter de l'intérêt de son prénom. Rassurez-vous, Monsieur Désérable, votre prénom, de mon point de vue, est plutôt "classe". François-Henri, franchement, c'est chic comme dit votre maman, ça pose un homme ! Bon, je fais comme l'auteur, je digresse. C'est vrai, on peut aussi lui reprocher de digresser. Par petits chapitres, certains même très petits, il nous fait voyager du coq à l'âne avec un art consommé du cliffhanger. Et nous nous retrouvons propulsés de Lituanie en Italie, en passant par la Maison blanche reçus par Kennedy, le Palais Fédéral de Berne ou encore celui de l'Elysée aux côtés du Général de Gaulle. Et pourtant…
Pourtant, François-Henri Désérable continue son enquête, et cette "souris triste" de Piekielny reste le fil rouge du roman. Mais il rend aussi un fervent hommage à Romain Gary. de cet auteur, je me souviens de quelques écrits, "La promesse de l'aube", "Clair de femme"… lus lorsque j'étais jeune. Je n'ai pas oublié non plus Emile Ajar, Paul Pawlovitch et cet embrouillamini lié au prix Goncourt attribué à "La vie devant soi". François-Henri Désérable, lui, voue à l'écrivain né à Wilno, devenue Vilnius, une véritable admiration voire une vénération. Il la traduit parfaitement tout au long du récit et même le côté biscornu de l'homme, toujours prompt au mensonge, ou tout au moins à une vérité revisitée. Il mélange Romain Gary et ses personnages, Gogol et son "Révizor", remue le tout et essaie de démêler la fiction de la réalité. C'est bien pour ça que la question se pose tout au long des 272 pages : qui est M. Piekielny ? Est-il réel ou juste fictionnel ? Après tout, à chacun de se faire son idée et de savourer l'imagination infinie et l'humour toujours présents. Au chapitre 41, notamment, il est fait allusion aux droits imprescriptibles du lecteur, décrétés par Daniel Pennac dans "Comme un roman" dont celui de lire n'importe où. La décence m'empêche de vous dévoiler dans quel endroit Roman Gary lut tout Gogol... si c'est vrai...

Et, même si parfois, je me suis perdue dans les dédales de l'histoire, j'ai beaucoup apprécié ce roman à la fois biographique, autobiographique, anecdotique et même historique.

Memo-emoi.fr
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Si vous n'avez pas lu "la Promesse de l'aube", de Romain Gary, alors passez votre chemin ou plutôt précipitez-vous vers votre libraire, tant ce livre est incroyable.
Car Désérable nous emmène ici sur les pas de Gary enfant à Wilno / Vilnius.
On se saura finalement pas qui est ce curieux M. Piekielny et s'il a vraiment existé mais finalement peu importe, tant l'enquête de Désérable sur la condition des juifs de Vilnius pendant la guerre est précise et documentée.
Surprenant aussi la trouvaille de Désérable, qui trouve dans le Revizor de Gogol une des clés de la présence de ce Monsieur Piekielny dans l' autobiographie romancée de Gary.
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Livre lu dans la foulée de la Promesse de l'aube de Romain Gary, ce qui me paraît préférable afin de mieux en profiter.

J'ai apprécié cette enquête quasi journalistique écrite avec la passion d'un amoureux de Gary. J'ai appris pas mal de chose sur cet auteur, et cela m'a permis de mieux comprendre la Promesse de l'aube.

Le rythme se ralentit par moment, mais cela reste fluide. le style très honorable de Deserable n'est toutefois pas à la hauteur de celui du maître, mais la barre était mise fort haut!

A conseiller pour les très nombreux amateurs de Romain Gary.
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Un grand merci aux Editions Gallimard et à Babelio de m'avoir permis de découvrir un nouvel auteur, qui m'a donné une furieuse envie de relire « La Promesse de l'Aube » de Romain Gary. En effet dans Un Certain M.Piekielny, roman écrit à la première personne, le narrateur-auteur se présente comme un admirateur de ce livre et de son auteur. C'est son point de départ, une phrase en particulier : « Eh bien ! quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire….. Promets-moi de leur dire : au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M.Piekielny… »
Le narrateur décide donc de mener une enquête sur ce curieux personnage secondaire afin de découvrir s'il a bel et bien existé. Au départ, il ne sait absolument rien de lui sauf que ce juif de Vilnius (Lituanie) est mort dans un four crématoire et quelques phrases de Gary le décrivant physiquement (comme une souris triste) aussi entame-t-il son investigation avec le sentiment qu'elle n'aboutira probablement jamais. Il prend le parti de se fier à son imagination, son instinct, et il en dresse un portrait tout à fait personnel.
Je me suis lancée dans la lecture de ce roman, le troisième de François-Henri Désérable, avec un a priori favorable car j'aime l'écriture et les romans de Romain Gary, en particulier La Promesse de l'Aube. de plus, l'idée me semblait originale et trouvait quelques échos dans ma propre vie, à commencer par l'enquête que j'avais moi-même menée pour établir mon arbre généalogique. En effet, tout comme l'auteur, j'avais fait des recherches mais aussi échafaudé des histoires à partir de simples détails comme des dates et des lieux. Tout cela s'apparentait à un puzzle, à un jeu.
La lecture de cet ouvrage a également évoqué pour moi un petit livre de Philippe Besson intitulé « L'arrière –saison » dans lequel il raconte une histoire qu'il a imaginée à partir du célébrissime tableau d'Edward Hopper, « Nighthawks ». C'est à mon sens un procédé assez semblable que nous avons ici puisque F.H. Désérable imagine la vie de ce M.Piekielny qui est un personnage de roman.
Ce que j'ai aimé chez cet auteur-narrateur, c'est sa ténacité, qui est aussi un de mes traits de caractère. Il ne se laisse ni démoraliser ni arrêter par des réponses négatives ou une absence de réponse.
Par ailleurs, j'ai aimé son écriture fluide, agréable à lire, en dépit de quelques mots peu usités à chercher dans le dictionnaire. Mais surtout, l'aspect captivant de ce roman, c'est que l'imagination est au pouvoir. On y découvre comment un auteur peut construire un roman à partir d'un détail choisi dans un autre roman. Comme il le dit lui-même page 168 : « mille histoires peuvent être tramées » ou page 189 : « On pourrait tisser mille romans ». Alors finalement, F.H.Désérable est un tisserand : il tisse des histoires comme l'a fait Romain Gary avant lui. Ne dit-il pas de lui qu'il a tissé lui aussi, beaucoup de mensonges : page 188, "Voilà, on est réduit à le croire, dis-je, ou non".Page 201, il en fait même un caméléon.
Quand je dis que l'imagination est au pouvoir, je pense au sens propre du terme « pouvoir » : l'auteur a tous les droits ; il décide du sort de son personnage, lui fait faire ou dire ce qu'il veut, puisque de toute façon, il ne sait rien de lui (le lecteur non plus), pas même s'il n'est qu'un personnage de fiction ou un homme qui a réellement existé. F.H.Désérable le crée de toutes pièces, à coups de « peut-être » et de verbes au conditionnel. Comme un enfant qui joue en parlant à ce mode, il nous fait part de ses élucubrations : « il m'aurait donné rendez-vous, il m'aurait dit…. ».
Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce livre original qui devrait faire aimer la littérature à ceux qui ne la côtoient pas encore et donnera envie de découvrir les romans de Romain Gary à ceux qui n'ont pas encore eu le plaisir de le lire.
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