Il est comme un dingue, on dirait le loup de Tex Avery avec sa bave aux lèvres et ses yeux concupiscents qui roulent dans leurs orbites.
Cours !
Je ne suis même pas sûr d'avoir pris la bonne direction, je ne reconnais plus rien et aucun bruit de voiture ne parvient jusqu'à moi pour m'indiquer le sens de la rue. Je ne peux que me fier à mon intuition, à ma chance, à l'espoir. Un bruissement me fait tourner la tête, sûrement un chat que j'ai dérangé dans sa chasse. Je me maudis de m'être laissé perturber, ils ont encore gagné du terrain. Cours !
Il passe sa langue au coin de ses lèvres avec cet air charmeur qui la fait fondre malgré elle, tellement qu’elle rougit instantanément. Elle se sent aussi gourde et obsédée qu’une adolescente …
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Que ce soir à cause d'un décès lu d'une rupture, on sait rarement qu'on voit une personne pour la dernière fois, que ce sera notre dernier échange, et qu'après plus rien ne sera jamais comme avant. C'est là tout le drame et la magie de notre condition humaine, de ce nécessaire déni de l'impermanence des choses sans lequel la vie serait trop insupportable. On normalise, on banalise, on ne prête pas suffisamment attention à l'autre dont on ne peut imaginer qu'il pourrait mourir un jour. Quoi de plus commun que de perdre quelqu'un ? Et pourtant quoi de plus brutal et déroutant ? La vie, le hasard, la fatalité, Dieu. Peu importe le nom.
Ah! Toutes les conneries qu'on peut raconter quand on ne sait rien, quand tout va bien! Toutes ces leçons creuses et arrogantes qu'on se permet de donner lorsqu'on se croit parfait! Mais à l'épreuve de la fatalité et de sa cruauté glaçante, quand on réalise qu'on est tout aussi impuissant que les autres, on saisit toute sa prétention, sa bêtise, son ignorance.
ARRÊTE GABRIEL?TU PARLES d'un garçon qui n'a jamais existé que dans ta tête,tu ne le connaissais pas,tu ne le voyais pas.En réalité,aveugle,tu l'as toujours été...
Je suis un privilégié et je me dégoûte pour cela. Je suis venu au monde pour faire partie de son élite et priver le reste de la population de tout espoir de sortir de sa condition ou remettre la mienne en question. Je ne suis qu'un sale petit merdeux élevé dans du coton, je ne vaux guère mieux que ces bouffons ridicules et pétris de vanité dont je me suis juré de détruire la vie...
La beauté a ceci de magique qu'elle peut apparaître comme une évidence ou bien nécessiter une initiation à ce qui constitue l'essence de son être, pour mieux se révéler.
- Arrête, Gabriel, tu parles d'un garçon qui n'a jamais existé que dans ta tête, tu ne le connaissais pas, tu ne le voyais pas. En réalité, aveugle, tu l'as toujours été...
- Je t'interdis de prétendre que tu connaissais mieux mon fils que moi !
— C'est bon, c'est juste une dispute d'amoureux, se défend Tancrède. C'est elle qui a commencé.
Réponse d'une maturité à toute épreuve…