King Kong Théorie

Cet essai n'est pas ce à quoi je m'attendais. Virginie Despentes s'attaque sans tabou à des sujets délicats tels que le viol, la prostitution et les films pornographiques, mais le ton est si agressif voire vulgaire qu'il parasite, selon moi, la réflexion.
J'ai relevé quelques idées pertinentes dans ce texte, notamment sur la prostitution que l'autrice voit comme une construction politique (tandis que le viol serait une construction culturelle) visant à « interdire à la femme de s'enrichir, de tirer partie de sa propre stigmatisation ». Il est vrai que les femmes devraient avoir le droit de choisir qui elles souhaitent être et ce qu'elles veulent faire, y compris prostituée ou actrice porno. Se faire entretenir par un homme riche dont on est tributaire, s'exhiber dans les médias pour promouvoir son dernier livre ou film, n'est-ce pas une forme de prostitution ? Ainsi Virginie Despentes tente de redéfinir ce que l'on appelle la « dignité » de la femme et plus largement, le concept même de féminité, qu'elle juge différent d'une classe sociale à l'autre (« Je ne suis pas douce je ne suis pas aimable je ne suis pas une bourge »).

Ce qui m'a gênée, c'est que le propos manque souvent de nuance, je trouve que l'autrice généralise trop certains faits ou actes (« Les hommes aiment que l'objet du désir reste à sa place, c'est-à-dire désincarné, et surtout muet », « Les femmes sont toujours promptes à défendre les intérêts du maître »). On sent qu'elle est dans la provocation, qu'elle cherche à choquer, et je pense que le texte aurait eu davantage de portée s'il avait été plus posé.

Cela faisait longtemps que je souhaitais livre un livre parlant du féminisme. Simone de Beauvoir est dans ma PAL, mais ma soeur a marqué le coup en me prêtant « King Kong Théorie » de Virginking_kong_theorie_mie Despentes. Je ne suis pas très fan de cette auteure, que je trouve toujours un peu trop dans l'excès et la provocation; mais j'ai lu « Baise-Moi » quand j'étais adolescente et cette lecture m'avait beaucoup marqué. Avec « King Kong Théorie », elle remonte largement dans mon estime !

Ce livre est un manifeste pour le féminisme, écrit à la fois pour toutes les femmes, et pour les hommes. L'auteure nous y raconte sa vie et sa construction en tant que femme suite à un viol, et de manière plus globale la place de la femme et de l'homme dans la société actuelle.

Cette oeuvre se décompose en plusieurs parties.
La première partie du livre se centre sur la philosophie autour de la femme et du féminisme, de sa place dans notre société et du peu d'évolution de celle-ci dans la culture européenne au fil des siècles.
La seconde partie est plutôt centrée sur l'expérience de viol de l'auteure pendant son adolescence : comment, culturellement parlant, elle n'a pas su réagir face à ses agresseurs, et comment le silence a englobé cette histoire. Comment aussi elle s'est construite et façonnée autour de cette expérience.
La troisième partie du livre traite de ses années de prostitution et de la transformation que cela a engendré chez elle, aussi bien physique que sur sa vision des hommes et de la féminité.
La quatrième partie traite de la pornographie et de la différence faite dans ce milieu entre les hommes et les femmes. Enfin la dernière partie traite de la place de la femme dans la société, pourquoi la femme est ce qu'on attend d'elle encore aujourd'hui au XXIème siècle.

Même si le style de Virginie Despentes est cru et brutal, cela ne m'a absolument pas dérangé dans cette oeuvre. le sujet m'a tellement parlé et fait réfléchir que j'aurais très bien pu prononcer certaines phrases assez grossières à sa place…
Je conseille vivement ce livre à toutes les femmes, qu'elles se sentent heureuses ou non, se questionnent ou non, hétéro ou homo, amoureuses ou pas, bref, à toutes. Un petit passage entre certaines mains masculines ne serait également pas un luxe… à condition d'être suffisamment ouvert d'esprit pour pouvoir saisir le message au-delà des mots employés par l'auteure, qui passent généralement pour vulgaires dans la bouche d'une femme.

J'ai aimé :
– le sujet (vive la femme !) et la réflexion qu'il inspire
– la construction du livre

J'ai moins aimé :
– le style de l'auteure : du pur Despentes, mais j'ai toujours un peu de mal, même si ça ne me dérange pas franchement
Lien : https://matoutepetiteculture..

Premier livre féministe que j'ai lu et j'en reste mitigée. Certaines idées sont sensées et bien étayées, d'autres me paraissent un peu poussées. Pour le style, quelque vulgarités m'ont étonnées mais une fois entrée dans le livre je m'y suis habituée et cela ne m'a pas génée outre mesure.

Le féminisme, ce n'est pas seulement Beauvoir...

première lecture de Virginie Despentes…
Intéressant et bien écrit. Une très forte personnalité cette femme et cérébrale, toutefois je ne pense pas lire son dernier roman…
j'espère que ses écrits pourront aider des femmes plus faibles et plus fragiles…

Un langage très cru pour parler de choses très graves. Certes, ce qu'a vécu Virginie Despentes est vraiment terrible mais je pense que son style risque d'en choquer plus d'un(e). Se voir comme une guerrière de la vie lui a permit de se redresser, c'est fort, mais encore une fois, toutes les personnes qui ont subit ce type de violence peuvent ne pas voir les choses de la même façon.
Un livre dur, qui fait réfléchir, et avancer.

Tout commence sur un malentendu...
Ouvrage découvert par hasard de pérégrinations virtuelles ou puciennes... (peu importe), il attire mon regard et m'encourage à venir découvrir un univers et une auteure que je ne connaissais que par le film "les jolies choses".
Je souhaitais me faire ma propre opinion sur ce qui avait enflammé les critiques littéraires de la fin des années 90.
Ce livre est resté plusieurs années dans ma PAL avant que je ne me décide à l'ouvrir récemment. Grande surprise: ce n'et pas un roman mais un essai. Pas vraiment ma tasse de thé mais allons-y.

Cet essai aborde donc la sexualité des femmes sous 3 aspects forts: pornographie, prostitution et viol...
Le style est direct, violent et froid. Pas de langue de bois mais une grande agressivité envers à peu près tout le monde. Personne n'est épargné par l'analyse implacable de Virgine Despentes... Les hommes sont évidemment mis dans un grand sac où tous les poncifs et caricatures s'y retrouvent mais les femmes ne sont pas épargnées non plus, souvent accusé de subir en conscience le diktat masculin.

Malgré la forme du propos qui, à mon sens, finit par éclipser le fond, l'ouvrage est intéressant et même utile pour une frange de la population qui est à des années-lumières de cet univers.
Cet un livre féministe, militant, clivant qui cherche à heurter le lecteur pour le faire réagir et le confronter à une réalité des plus glauques.

Malentendu donc mais qui ne m'a pas enlevé l'envie de découvrir, un jour, les romans de cette auteure.

Difficile de juger impartialement ce livre : Virginie Despentes émet un tel cri de rage (plutôt justifié) contre la société machiste, qu'elle y case un peu toute son fiel... Et parfois c'est plus ou moins justifié. En somme, je dirais que souvent ses théorie post-féministes pro-sex mon convaincue, et d'autres, plus excessives (notamment une partie de celles relatives au viol) m'ont laissée plus dubitative et énervée. Néanmoins, je ne vois pas comment un tel personnage aurait traité le thème autrement, et le livre a le mérite d'avoir fait parler de la condition féminine actuelle sous un autre angle qu'à l'ordinaire.

Ce livre n'est pas un roman mais un manifeste pour un nouveau féminisme écrit par Virginie Despentes l'auteure de "Baise-moi". Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'y va de mains mortes que ce soit sur la forme où elle n'hésite pas a donner a ses chapitres des titres pour le moins provocateurs ou que ce soit sur le fond où elle développe ses opinions sur le viol , la prostitution et la pornographie, des opinions qui vont souvent a contre courant. Même si je ne partage pas toutes ses opinions surtout celle où elle déclare que la condition féminine n'a guère fait de progrès depuis cinquante ans, j'ai beaucoup aimé ce livre dans lequel elle se livre entièrement en prenant les exemples de sa propre vie pour dégager une philosophie de vie quitte a choquer les autres. Tout le long du livre on la sent sincère et ses propos ne sont pas dénués d'intérêt loin s'en faut. Son raisonnement est intéressant car il vient de ses expériences et de son vécu et non pas de théorie bancale. Même si je ne partage pas tous ses avis je me suis laissé emporter par sa vision de ce nouveau féminisme. Passez outre les titres racoleurs des chapitres et les mots crus et suivez Virginie Despentes dans sa démonstration.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..

Des idées interessantes et une prise de position probablement audacieuse vis à vis des moeurs de l'époque. Ce livre apporte un point de vue différent sur diverses thématiques et aspects de la place de la femme dans la société. Toutefois, j'ai trouvé que les propos tenus ont souvent pu manquer de nuance, et m'ont laissé un peu perplexe sur certains passages. J'ai notamment trouvé assez inconfortable la manière dont elle a pu parler des personnes racisées, étant tellement focalisée sur la manière dont les hommes sont l'ultime némésis des femmes, que selon elle, être une femme (sous entendu blanche très certainement) est pire qu'être un homme noir, "et pourtant l'on sait ce que les blancs pensent des noirs". Je trouve qu'une vision somme toute un peu trop manichéiste des choses est adoptée, et que tout un pan de la cause féministe est occultée. de même, je reproche à ce livre d'avoir pu dénigrer la position de la femme mariée, qui ne le serait qu'en raison d'un tacite contrat de vente de sa personne et ses services envers son mari, déniant ainsi la possibilité que cela puisse uniquement être en raison de l'exercice de son libre arbitre dans le choix de son style de vie. Un autre reproche qui peut être fait à cet ouvrage est qu'il adopte une vision un petit peu trop hétéronormative selon moi. de plus, le féminisme ici proposé est celui de la femme blanche pour la femme blanche. Finalement, j'ai pu trouver ses propos un peu dépassés, car je ne suis pas du tout de sa génération. J'imagine que si des progrès dans la cause des femmes ont pu être faits jusqu'à aujourd'hui, c'est également grâce à des autrices comme Virginie Despentes, mais bien que j'ai pu trouver un grand nombre de ses propos interessants et pertinents, je n'ai pas complètement pu adhérer à son discours.