AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 4121 notes
Voilà un livre qui décoiffe ! King Kong Theorie aborde plusieurs thématiques hypersensibles et les dédramatise en quelque sorte : viol, prostitution, pornographie... le but n'est pas de nier ces différentes atteintes au corps des femmes mais plutôt de sortir les victimes du cloisonnement que suscite cette victimisation, de les sortir de la peur aussi, de faire tomber ces tabous qui renforcent les agresseurs et assujettissent les femmes. Virginie Despentes admet tous les risques inhérents à la condition féminine, elle les connait et les a subis, mais refuse de restreindre sa liberté d'action pour autant. Elle désacralise le corps des femmes : certes un viol c'est terrible et cela vous hante mais on s'en remet. La prostitution ou la pornographie sont des jobs comme les autres, et s'ils étaient considérés comme tels, les travailleuses du sexe n'en serait que mieux protégées.
Bref, j'ai adoré ce petit bouquin qui bouscule mes préjugés, me heurte, me donne à penser et surtout me libère - au moins momentanément - d'un certains nombres de frayeurs latentes qui m'emprisonnent, moi comme certainement bon nombre de femmes.
Commenter  J’apprécie          202
Ce court texte relève à la fois de l'essai féministe, du témoignage et du cri de frustration (celui qu'on a toutes eu envie de pousser un jour ou l'autre ou qu'on aura envie de pousser à l'avenir). King Kong Théorie et son autrice ont suscité la polémique du fait des thèmes abordés et de la crudité du langage employé. Parce que c'est une femme qui ose aborder ces thèmes et parce qu'elle ose employer ce langage.

(...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          190
Prêté par ma fille, un bon bouquin, féministe mais pas comme j'aime pas, intelligent, cru, d'une lucidité appuyée sur une expérience de vie passionnante.
C'est en lisant ce genre de chose que je me rends compte à quel point je suis formatée par ma culture, même si j'ai une forte tendance anarchisante et révolutionnaire. Non, révoltée est un mot plus juste. Ce formatage, c'est une vraie catastrophe ! Mdr !

Dieu merci mon homme "n'est pas un homme", et me dit souvent que je "ne suis pas une femme", nous sommes donc un couple hors normes en ce bas monde, bâti sur un égalitarisme de base car aucun d'entre nous ne voulait dominer l'autre, mais qui avons aussi beaucoup appris et grandi au contact l'un de l'autre, et qui continuons à changer, et à évoluer et on le fera jusqu'à ce qu'un de nous deux meure.

Bref j'ai beaucoup aimé, même si ça parle de trucs qui me sont totalement étrangers, ça m'offre des points de vue auxquels je n'avais jamais pensé, c'est vraiment très intéressant !
Commenter  J’apprécie          191
LIVRE INDISPENSABLE.
A faire lire dans toutes les écoles, dès que possible.
Despentes est une humaniste. Son féminisme est un humanisme. Son ton, sa façon d'exprimer ses idées et ses expériences à l'appui ne peuvent pas ne pas parler aux jeunes et aux personnes pas trop coincées. On ne peut pas ne pas entendre ce qu'elle écrit.
La condition des femmes, et donc celle des hommes, leur-s enfermement-s finalement conjoints, la pornographie, la prostitution, le mariage... comment les "valeurs" qu'on nous a toujours toujours toujours enfoncées dans le crâne nous pourrissent encore la vie, et comment on risque encore de passer à côté de cette révolution nécessaire qu'est le féminisme, le vrai, celui qui est un pur humanisme.
Merci à Virginie Despentes, et une fois encore : à lire ABSOLUMENT.
Commenter  J’apprécie          191
Parce que l'été n'est pas réservé aux lectures légères et autres romans feel good, n'hésitez à lire cet essai féministe que j'ai terminé il y a peu.

Ce livre a été publié pour la première fois en 2006 et n'a pas pris une ride.

Virginie Despentes avec une plume acérée et sans langue de bois s'empare de sujets casse-gueules comme la prostitution ou le viol et donne son avis.

Un avis de punk-rock, un avis de femme violée, un avis de prostituée.

C'est à la fois mordant, drôle, éclairant, dérangeant et percutant.

Je ne suis pas toujours d'accord avec ce qui est avancé mais j'aime cette force que Virginie Despentes dégage, ce féminisme qui ne s'excuse de rien.

145 pages de réflexion et de remise en cause, pour ne pas oublier que notre combat n'est pas encore terminé !
Commenter  J’apprécie          180
Une écriture franche et percutante souvent crue. On sent la colère derrière les mots. La colère d'être traitée avec condescendance, mépris, paternalisme, violence... parce qu'on est une femme. Nous sommes nombreuses à avoir ressenti cette colère. Ses mots Virginee Despentes ne les mâche pas. On est d'accord ou pas mais au-delà du coup de gueule et du ton vindicatif il y a une argumentation construite et réfléchie. Il faut du cran pour s'exposer ainsi d'autant que c'est fait sans misérabilisme. Elle n'a rien à faire de notre compassion, ce n'est pas l'objectif, ce qui compte c'est le propos. Être écoutée, entendue, pas plainte. Donc sur la forme j'adhère complètement.

Sur le fond, je ne suis pas d'accord avec toutes les positions prises par l'auteur mais dans tous les cas les arguments de Virginie Despentes poussent à la réflexion et à la remise en question. J'ai parfois eu un peu de mal avec le manque de nuance, on frôle la caricature quand elle parle des femmes mariées. Cependant je pense que c'est voulu par l'auteure : provoquer pour inciter le lecteur à réagir, à s'indigner, s'opposer ou adhérer, mais ne pas laisser indifférente.
A contrario j'ai aussi complètement adhéré à certains propos. Quand l'auteure nous dit que pour une femme exercer son droit à circuler librement va de paire avec prendre le risque d'être violée c'est malheureusement vrai. On doit parfois choisir entre liberté et sécurité, je ne me l'étais jamais formulé ainsi et dit comme ça, j'ai trouvé cet état de fait encore plus injuste.

On sent que Virgine Despentes a une envie folle de faire bouger les choses de briser ce carcan imposé par la société. Elle a jeté ses mots avec hargne sur le papier et ça fonctionne, je me suis sentie concernée.
Commenter  J’apprécie          184
Un uppercut. Le premier chapitre donne le ton. C'est décapant. Despentes dérange, renverse les idées communément admises. Pas de politiquement correct, mais pas non plus de provocation pour la provocation. Chaque chapitre, chaque page, se révèle riche en idées. Intellectuellement, c'est un des livres les plus stimulants que j'ai pu lire depuis longtemps. Je dis bien "intellectuellement" : ancienne pute, droguée, marginale, Despentes n'en est pas moins intellectuelle, même si cela dérange beaucoup...

La question n'a pas été pour moi "suis-je d'accord ou pas". D'abord qui serais-je pour affirmer qu'elle a tort sur des sujets aussi complexes, et qu'elles a vécus, comme le viol, la prostitution, les conditions d'exercice du porno... C'est bien ce qu'elle dénonce : ces hommes qui se permettent des jugements assurés, moralisateurs et paternalistes sur des choses qu'ils ne connaissent pas mais sur lesquelles ils voudraient garder le contrôle, pour que tout reste comme avant.

Surtout, si la question n'est pas "d'accord ou pas", c'est parce que cet essai sert avant tout à faire réfléchir, à bousculer les points de vue, à s'interroger, à revoir nos jugements. Peu importe, au fond, qu'on soit d'accord ou pas avec toutes les idées évoquées (même si pour ma part, malgré la radicalité du propos, le tout m'a semblé très juste). King Kong Théorie est un choc, au sens d'un réveil - réveil des consciences. Et les réactions épidermiques à son sujet sont très révélatrices : si les propos de Despentes dérangent autant, c'est, au fond, qu'ils visent juste. Et qu'ils posent des questions nécessaires, par exemple quand ils relient condition féminine, lutte des classes et capitalisme. En ce sens, et même si leurs pensées politiques sont très différentes, les écrits de Despentes me font penser à ceux de Houellebecq, qui lie inégalités sexuelles et libéralisme économique.

Loin d'un essai anti-masculin comme certains ont pu le dépeindre, il montre en quoi les hommes eux-mêmes sont perdants dans ce système de représentation. Tout le monde est perdant, sauf les puissants.

Plus de 10 ans après sa parution, King Kong Théorie n'a pris une ride. Ses propos sur le porno, par exemple, sont plus-que-jamais d'actualité...Plus globalement, derrière les propos incisifs, enragés même, se cache une hauteur de vue rare, et plus de sensibilité qu'il n'y paraît. Je lis dans plusieurs critiques ici "âmes sensibles s'abstenir" : c'est tout le contraire. S'abstenir c'est fermer les yeux. C'est refuser de voir la réalité, qui est effectivement crue. C'est refuser de s'interroger, de se poser les questions. Qu'on en partage ou non les points de vue, ce livre est d'utilité publique.
Commenter  J’apprécie          181
Intelligent, humble, iconoclaste, marrant, destroy, fanfaron, sérieux, étayé, subjectif, il y a un peu (beaucoup) de tout ça dans ce petit bouquin que je lis pour la seconde fois (et sans doute pas la dernière) depuis sa sortie en 2006. Je ne suis pas d'accord avec tout, et pour beaucoup je n'ai pas de positions très arrêtées sur telle ou telle question, mais toujours ce que raconte Despentes m'intéresse, m’interroge, me rafraîchis (même si les sujets abordés ne sont pas toujours réjouissants). Je trouve de l'honnêteté dans sa démarche et du mordant à sa plume. Je suis heureux qu'une telle personnalité éclaire notre monde d'une lumière différente, ce n'est pas si fréquent.
Lien : https://www.tristan-pichard...
Commenter  J’apprécie          182
Un livre dérangeant et direct . Cash et trash.
Virginie Despentes dans cet essai nous parle d'elle, des femmes et des hommes.
( Bon eux ils ne sont pas trop à la fête)
Surprenant essai, dont les titres des chapitres nous annoncent un brûlot écrit avec pertinence et sincérité. Il est vrai que Virginie Despentes appellent un chat une ch*tte. Un essai sans doute nécessaire, même s' il y a des excès.
L'auteur énonce des vérités que l'on dénonce à demis-mots mais dont personne ne veut vraiment entendre parler sans tabou et avec une crudité violente.
Rien ou presque ne change. J'ai été surprise d'entendre que le jour où l'équipe de France féminine ( foot) a gagné son premier match en coupe du monde l'Equipe n' en a même pas parlé en une...
Bon je vais aller lire le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, cela devrait être plus calme.
Commenter  J’apprécie          184
Un pamphlet prétendument féministe où l'on apprend que la prostitution, tradition patriarcale s'il en est, qui autorise les hommes à acheter le corps des femmes, est le summum de la libération des femmes... orwellien !
Commenter  J’apprécie          188




Lecteurs (9286) Voir plus



Quiz Voir plus

Virginie Despentes

Virginie Despentes est un pseudonyme. A quoi fait-il référence ?

au nom de jeune fille de sa mère
à l'anagramme du nom de son chanteur préféré
au quartier des pentes de la Croix-Rousse à Lyon

10 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : Virginie DespentesCréer un quiz sur ce livre

{* *}