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sur 4154 notes
Même quand on n'est pas forcément fan de la plume souvent trash de Virginie Despentes,son King Kong Théorie dépote.

Dans ce texte écrit en 2006 le trash est certes là, bel et bien là, mais comme un moyen et non une fin, c'est un outil de dénonciation, c'est un poing que l'on brandit, c'est une voix que l'on hausse pour être entendu.

Un texte fort qui interroge sur ce qu'est le féminisme : est-ce l'émancipation de la femme sur l'homme ? La conquête de l'égalité des sexes ? La volonté de sortir de carcans devenus "normaux" ? Être féministe, pour Virginie Despentes, c'est aussi s'assumer en tant que femme, revendiquer sa place dans la société, sa liberté, comme celle, de parler et d'user de son corps sans en rougir, sans la crainte de se faire traiter de putain, de salope, de traînée.


On a un mal fou à se dire que ce texte a été écrit en 2006, tellement il résonne encore aujourd'hui, dans cette époque où le #MeToo se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et s'épanche dans la nouvelle littérature, où les cas de harcèlement sexuel sont légion, dans cette société où le machisme et le sexisme sont rentrés dans les moeurs. Alors, on peut se demander, quand est-ce que tout ça va changer ?
En finissant ce King Kong Théorie on a bon espoir de se dire qu'avec des mots, on peut continuer à la mener, cette rébellion féministe.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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King Kong Théorie de Virginie Despentes est un essai percutant et audacieux qui explore les liens entre la sexualité, le féminisme et la société patriarcale. En s'appuyant sur son expérience personnelle et sur une analyse acerbe de la culture populaire, Despentes déconstruit les notions de genre et de domination, remettant en question les discours dominants sur le viol, la prostitution et la pornographie.

Despentes n'hésite pas à se mettre à nu et à partager ses expériences douloureuses, créant une connexion intime avec le lecteur. Elle décrypte avec brio les mécanismes de domination qui structurent la société patriarcale et montre comment ils impactent la vie des femmes et des hommes. Son écriture est crue, directe et souvent provocatrice, mais toujours empreinte d'une grande intelligence et d'une sensibilité rare.

Néanmoins, la radicalité de certaines positions peut prêter à débat et l'absence de solutions concrètes peut laisser le lecteur frustré.

King Kong Théorie est un essai incontournable pour quiconque souhaite réfléchir à la place des femmes dans la société et aux rapports de domination entre les sexes. C'est un livre qui bouscule les idées reçues et ouvre la voie à de nouvelles réflexions sur la sexualité, le féminisme et l'avenir de nos société.
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Bien sûr c'est osé, c'est provocateur et c'est scandaleux! Mais ça n'est pas que ça... Contre toutes (mes) attentes, c'est aussi nouveau, intelligent et libérateur!
C'est vrai que certains des propos tenus par Virginie Despentes peuvent choquer, et je conseille aux âmes trop sensibles ou trop conservatrices de s'abstenir de lire "King Kong Théorie", mais passé le premier état de choc, c'est une nouvelle théorie du féminisme très éclairée et quelques idées originales et profondes sur la condition féminine actuelle que nous offre l'auteur avec son roman-essai-autobiographie. Sur des thèmes aussi chargés que la pornographie, la prostitution et le viol, elle propose un regard neuf qui vaut le détour car certaines de ses remarques ouvrent vraiment l'esprit et invitent à la réflexion.
J'ai beaucoup aimé plusieurs parties du roman qui m'ont intellectuellement vraiment marquées, mais dans certaines, et je pense notamment à certains passages sur le viol, le bouchon était poussé un peu trop loin pour moi et je les ai donc nettement moins appréciées. Je garde néanmoins un bon souvenir de ma lecture et je recommande le livre à toutes celles mais aussi tous ceux qui ont envie de réfléchir à la place de la femme et du féminisme dans le monde d'aujourd'hui.
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Tout être humain est susceptible de changer et tant mieux. J'ai lu de Virginie Despentes Apocalypse bébé qui ne m'avait pas tellement convaincue puis le premier tome de Vernon Subutex que j'avais aimé mais dès le tome 2 j'ai compris que ce n'était pas pour moi et en pensant que finalement Virginie Despentes n'était pas une auteure dont l'écriture me correspondait.

Pourtant je voyais régulièrement King Kong théorie cité comme "le livre révélateur" de nombreuses femmes, de tous âges et comme je l'ai reçu grâce à un concours organisé par les Editions Grasset, l'occasion m'était donnée de découvrir en quoi cet ouvrage était une révolution littéraire féministe. Je l'ai ouvert et dès les premières lignes j'ai compris. Elle s'adresse aux femmes, à toutes les femmes et pas seulement aux moches etc.. mai surtout à celles qui ne rentrent pas dans les canons traditionnels de la féminité ou à celles dont les parcours de vie sortent des sentiers tracés.

Et quelle claque j'ai pris.... Je l'ai lu en une journée, presque en apnée, disant presque oui à chaque page,  tellement elle mettait en mots ce que nous avons toutes pensé un jour, ressenti, vécu sans oser le dire et parfois même en culpabilisant de le ressentir. Mais elle parle également d'elle, de son parcours hors des chemins habituels.  Elle aborde des thèmes qu'elle connaît pour les avoir vécus, elle les évoque en toute franchise : physique, viol, prostitution, rapports hommes/femmes, sexualité mais également pornographie et c'est avec un discours clair et argumenté qu'elle pose un jugement sur lequel on ne peut que souscrire ou comprendre.

"Les petites filles sont dressées pour ne jamais faire de mal aux hommes, et les femmes rappelées à l'ordre chaque fois qu'elles dérogent à la règle. Personne n'aime savoir à quel point il est lâche. Personne n'a envie de le savoir dans sa chair. Je ne suis pas furieuse contre moi de ne pas avoir osé en tuer un. Je suis furieuse contre une société qui m'a éduquée sans jamais m'apprendre à blesser un homme s'il m'écarte les cuisse de force, alors que cette même société m'a inculqué l'idée que c'était un crime dont je ne devais pas me remettre. (p51)"

J'ai aimé également qu'elle se penche également sur les hommes car son propos n'est pas de les accuser de tous les maux car ils sont souvent que le fruit de ce que la société attend d'eux, elle les formate afin de correspondre à l'image de la virilité qu'ils représentent..... Certes elle appelle un chat, un chat, le langage est parfois cru, mais moins que je le pensais,  efficace et il va droit au but. Démontrer en quoi certains jugements, attitudes, comportements peuvent être induits par une éducation, une société, des stéréotypes. 

Je suis à la fois heureuse et en colère : heureuse, de lire ce qu'en tant que femmes nous avons pensé un jour ou l'autre, ressenti comme une injustice soit enfin dit de façon forte et en frappant du poing et des mots, et en colère pour ne pas avoir lu plut tôt cet essai qui est un témoignage, en partie autobiographique,  à charge non seulement sur la toute puissance masculine mais aussi sur la société dirigée et construite depuis toujours par les hommes, pour les hommes. J'ai aimé qu'elle parle de la virilité des hommes, de ce que cela subornait pour eux, de ce que l'on attend d'eux induisant, par effet dominos, ce que cela entraîne pour les femmes.

"Qu'est-ce que ça exige, au juste, être un homme, un vrai ? Répression des émotions. Taire sa sensibilité. Avoir honte de sa délicatesse, de sa vulnérabilité. Quitter l'enfance brutalement, et définitivement : les hommes-enfants n'ont pas bonne presse.(p30)"

Comment ne pas se reconnaître dans certaines situations, certaines remarques, ce que nous taisons, acceptons, elle le dit haut et fort, ayant appris de ses propres expériences ou drames, de ce qu'elle a vécu en tant que femme, libre, prostituée volontaire, violée, auteure, metteuse en scène etc... Et il y a matière à dire même si on ne souscrit pas à tout car nous n'avons pas toutes le même parcours, elle s'appuie non seulement sur son expérience mais également sur beaucoup de références littéraires ou politiques pour énoncer sa théorie qui met un coup de pied dans la fourmilière.

C'est clair, argumenté, cela force le respect d'avoir le courage de le faire en se mettant en quelque sorte à nu pour donner encore plus de poids à ses propos. Elle explique ses choix qui peuvent choquer quand on ne connait pas sa démarche, les rebuffades subies et les jugements hâtifs que l'on peut avoir. 

Virginie Despentes a touché en moi quelque chose d'endormi, de non exprimé clairement, enfoui dans mon subconscient et pourtant présent dans mes actes et dans mes pensées et qui remet en question même parfois certaines attitudes. Alors je lui dis merci, merci d'exprimer si bien ce que nous pouvons ressentir, vivre et je ne suis pas loin de penser que c'est le genre de manifeste à mettre entre les mains de toutes les femmes pour qu'elles aient conscience du monde dans lequel on vit, pour abattre certaines barrières, pour comprendre et analyser d'une autre façon la société où nous vivons, pour qu'elles sachent qu'elles ne sont pas seules et pour prévenir ce qu'elles devront affronter car les choses ne changent que très lentement.

"Non, on ne décrit pas un auteur homme comme on le fait pour une femme. Personne n'a éprouvé le besoin d'écrire que Houellebecq était beau. Sil avait été une femme, et qu'autant d'hommes aient aimé ses livres, ils auraient écrit qu'il était beau. Ou pas. Mais on aurait connu leur sentiment sur la question.(...) On aurait été extrêmement violent avec lui, si en tant que femme il avait dit du sexe et de l'amour avec les homes ce que lui dit du sexe et de l'amour avec les femmes. A talent équivalent, ça n'aurait pas été le même traitement. (p127)"

Je m'attendais à une écriture plus trash et même si les thèmes évoqués sont parfois pas faciles, qu'ils peuvent heurter certaines sensibilités, j'ai trouvé qu'elle avait le juste ton pour en parler, une colère justifiée et justifiable. Il faut parfois qu'une voix s'élève, monte le ton pour se faire entendre et à travers elle le ressenti de tout ce que nous taisons, ressentons ou vivons.

Donc un coup de 🧡 auquel je ne m'attendais pas, à la fin duquel je suis restée sans voix, saisie et même si je ne lirai peut être pas tous ses romans, je la vois désormais autrement, comme une voix des femmes, du féminisme et de la liberté, au même titre par exemple que Simone de Beauvoir ou Virginia Woolf qu'elle cite (et à cela je ne peux que souscrire) dans un parler moins édulcoré et plus frontal, mais une femme qui tape du poing sur nous, humains, hommes et femmes, société, bien pensants en tout genre, et je comprends pourquoi il a soulevé tant de passions et tant de reconnaissances.
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Je connaissais Virginie Despentes de nom, mais je n'avais jamais lu d'oeuvres d'elle jusqu'à ce jour. Ce fut un peu par hasard que je me suis retrouvée avec "King King Théorie" dans les mains. La couverture ne m'attirait pas vraiment, ni le titre, mais mon père a réussi à bien me le vendre et à me donner envie de le lire.

Virginie Despentes a un langage brutal. Cru, souvent. Et pour être honnête, je n'ai pas trop accroché à son style d'écriture.
Néanmoins... Sa manière de s'exprimer est frappante. Marquante. Elle bouscule. Elle a un style qui ne laisse pas indifférent.e. Je n'en suis pas fan mais je ne peux nier que son récit est percutant ; elle a sa personnalité, elle dit ce qu'elle a envie de dire et avec ses mots, parfois durs, c'est vrai, mais qui font réfléchir... Quelque part, je ne peux qu'en être admirative.

Ce n'est pas un coup de coeur... mais j'ai aimé. J'ai aimé des choses qu'elle a pu dire et me voilà contente d'avoir pu découvrir une de ses oeuvres !
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Mais quel manifeste! Wahoo!!! J'avais jamais lu du Virginie Despentes avant, mais là quelle claque!
Le style est très percutant, véritablement bien écrit dans un langage commun, voir familier des fois. Une écriture qui peut parler à tous... ou plutôt à toutes. Il s'agit ici d'un livre écrit par une femme pour des femmes, car si des hommes osent lire ces écrits ils ne peuvent qu'en prendre pour leur grade: surtout dans le dernier chapitre "Salut les filles".
Osez être vous-même et ne vous excusez pas d'être une femme!
Dans le chapitre"impossible de violer cette femme pleine de vices", Virginie Despentes nous parle d'elle-même et du viol dont elle a été victime qui a considérablement changer sa vie et du coup amené à encore plus d'amertume qu'elle n'en avait. Dans "coucher avec l'ennemi", elle nous parle de sa propre prostitution occasionnelle. Enfin "porno sorcière" est avant tout axé sur son regard sur la pornographie et surtout son analyse suite à la polémique de son film "baise-moi".
Au final, un livre qui ose dire ce que certaines pensent tout bas. Un cri du coeur où elle a mis ses tripes sur la table.
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Virginie Despentes King Kong Théorie

“Voyez-les, ces fidèles de toutes les Fois ! Quel est celui qu'ils haïssent le plus ? Celui qui brise leurs tables de valeurs, le brise-tout, le brigand : mais celui-là c'est le créateur. ” Ainsi parlait ZarathoustraFréderic Nietzsche.
Qui se cache derrière cette écriture volontairement dénuée de style, ces affirmations péremptoires, ces arguments d'autorité ? Pourquoi, par un passage permanent du particulier au général, empêcher toute lecture construite, toute réfutation logique et toute approbation même partielle. Ces mots envoyés comme des balles, ces phrases lancées comme des roquettes à l'assaut du monde, d'un monde vécu ou rêvé, d'un monde dans lequel se débat, se noie, survit Virginie Despentes. Quand bien même ais-je pu entendre une douleur, une souffrance ou un cri, le partage n'est pas autorisé. “Une vision du monde, un choix. Il ne s'agit pas d'opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes, mais bien de tout foutre en l'air.”
Pourquoi lire ce livre de poche de 145 pages ? Pourquoi le succès de ce type d'écriture ? Quel type de lectorat ? Je ne sais pas. Porté sur le débat, sur la connaissance des mondes, des autres, j'aime à découvrir sans juger, apprendre sans comprendre, voir sans savoir. Je suis déçu parce que Virginie Despentes ne veut pas ouvrir sa porte, ne m'autorise pas à entrer dans son monde.
Alors en vrac, réfutons sans espoir : Freud n'a pas tout compris à l'Homme, l'Homme et la Femme ne se réduisent pas à leur sexe et loin s'en faut, les clients du sexe tarifé sont une partie et non le tout du corps social, une femme marié peut être esclave ou maître de son destin, l'industrie pornographique ne commettra pas de chefs d'oeuvre, le cul est déjà partout de la publicité aux téléfilms, les salaires féminins sont les mêmes que pour les hommes depuis près de vingt ans.
Trop de sujets passant par la grille de lecture de Virginie Despentes connectée à un monde qu'elle pense universel, un monde de la confusion permanente entre la représentation du réel et le réel lui-même.
Que faire alors ?
• Lire Stefan Sweig (freudien si il en est puisque c'est son copain!!!) et Sandor Marai, entre autres, démontrera que des hommes ont écrit sur les hommes et les femmes.
• Comprendre que le XIXème siècle est un désert de la pensée puisqu'un ouvrage tel que King Kong Théorie ou Baise-moi trouvent éditeur et lecteurs.
• Lire Fatima Mernissi, la femme, le monde musulman
• Qu'il faut lire les auteurs du XVII, XVIII et XIXème siècle pour retrouver des forces vives.
• Que depuis la Grande Guerre de 14, les femmes remplaçant les hommes aux champs, à l'usine, partout, ont commencé leur libération.
• Qu'une femme n'a pas besoin de se faire homme pour se faire sa place.
• Que le droit de vote a été voté en 1922 aux USA, 1934 en Turquie, 47 en France…
• Que des Reines, des Maîtresses ont fait la France.
• Voir ce que le Siècle des Lumières doit aux femmes.

Vie quotidienne et contemporaine :
J'ai trente collaborateurs dont plus de la moitié de femmes. La Directrice des Opérations est une femme, féminine et manager. Les chefs de projet sont femmes ou hommes. En Roumanie, j'ai 28 collaborateurs chargés du développement informatique et là encore 50% de femmes. La richesse de notre société est ses collaborateurs avec leurs différences d'âges, de sexe, de langue et de culture.


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🦍Chronique🦍

« Je n'échangerais ma place contre aucune autre, parce qu'être Virginie Despentes me semble être une affaire plus intéressante à mener que n'importe quelle autre affaire. »

J'écris d'ici. J'écris en périphérie de l'idéal de la « femme parfaite », cherchant à trouver ma place. Une place qu'on ne nous laisse pas véritablement Avoir, ou Être. Et je me tiens là, à observer, à apprendre. Je regarde à travers les yeux et les émotions de Virginie Despentes, tout ce qui fait que la moitié des sujets pensants de cette société, est au mieux, ignorée, dominée, écartée, invisibilisée, et au pire, attaquée, violentée et/ou tuée pour la seule et unique raison, qu'elle est née « femme ». du coup, l'autrice écrit de chez les femmes en marge ou pas, bonne meuf ou pas, mais son essai tonitruant et incisif se révèle, un texte puissant et fulgurant.
King Kong Théorie, c'est de la lave et du feu, un instant de respiration, du bruit et de la furie, une étincelle et de la boue remuée, une caresse et de la sororité. C'est une théorie où c'est OK, d'être hors du champ de l' « image » impossible et inaccessible que la société impose aux femmes. C'est ok. Salvateur de Déculpabiliser de ne pas remplir les cases, objectifs, fonctions et rôles prédisposés. C'est ok. D'être une femme, et de le dire, de l'écrire, de le revendiquer, de le vivre. C'est ok de disposer de son corps. de se rebeller contre la virilité toxique. de vouloir une société plus inclusive. de se battre contre tous les stéréotypes. D'espérer un monde bienveillant. C'est ok de chercher à vivre en femme libre, à l'instar des hommes. C'est ce qui est développé dans ces pages: Virginie Despentes se sert de son expérience et de son vécu pour poser des mots nécessaires sur des pratiques vieilles comme le monde, et qui se perpétue encore et encore, chaque seconde, de partout sur terre, à l'encontre des femmes.
J'ai aimé ce manifeste féministe, sans filtre et sans excuse. Son ton et son attitude, rebelle et révolutionnaire. Il me faudra le relire, un minimum de 100 fois (et plus, car affinités) pour bien en saisir toutes les notions, les nuances et les braises que j'aurai peut-être loupées au cours de cette première lecture. Ce que j'en retiens pour l'essentiel, c'est qu'il serait vraiment heureux que nous empruntions, enfin, cette route. La route qui tendrait vers plus d'égalités, de libertés et de Sororités. Ça serait un programme réjouissant autant au niveau intime que politique. Il serait intéressant, en tant que femme, de se rapprocher de notre puissance fondamentale King-Kongiesque, plutôt que de se fondre dans le cliché superficiel de la « Bonne Meuf », ça serait une affaire attrayante, et bien plus captivante!
Sur ce, Salut, et meilleure route à tou.te.s…
Lien : https://fairystelphique.word..
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Violent et cru, ce pamphlet n'est pas que féministe, il est aussi anti-capitaliste. Virginie Despentes ne s'embarrasse pas de nuances et s'emporte contre le système, qui nous (les femmes, mais les hommes aussi) maintient dans un asservissement au pouvoir machiste !
Des expériences borderline, elle en a eu, et s'en est enrichie, en prenant du recul, pour écrire ces 3 chapitres avec les tripes : le viol  la prostitution, le porno.
Ça tape juste et fort, c'est raconté comme une une affaire personnelle contre le système, mais que le lecteur se garde bien de lire trop vite : derrière chaque histoire il y a un sens profond, une analyse sociale et politique pertinente qui fait réfléchir et donne envie d'agir, une invitation à casser le système.
À lire comme piqûre de rappel la femme n'est toujours pas sorti de la domination masculine.
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Depuis le temps qu'il traînait dans ma bibliothèque...

En partant de son histoire personnelle, Virginie Despentes nous parle des relations femme-homme et de sexualité, dans la société patriarcale imprégnée de la culture du viol dans laquelle nous vivons encore. Je précise que le livre a paru en 2006.

Elle a subi un viol et s'est plus tard tournée de son plein gré vers la prostitution, ce qui, la concernant, l'a aidée à reprendre possession de son corps de femme.

On pourrait se dire que c'est normal qu'elle déteste les hommes - c'est un raccourcis volontaire - mais elle nous donne pas mal de raisons d'en vouloir non aux hommes, mais à la domination masculine et au rapport strictement binaire qui poussent chacun à une assignation forte à son genre. Ainsi, les hommes doivent être forts, quand les femmes doivent être fragiles. Les femmes vivent dans la peur et quand l'agression a lieu, c'est à elles de se justifier.

Pour une femme «King Kong» comme Despentes, ça ne passe plus. Avec ses mots «coup de poing» et l'énergie qui irradie de tous ses textes, elle nous exhorte à être qui l'on est, à disposer et jouir de notre corps, pour de l'argent ou non, et à explorer d'autres formes de féminité.

C'est un texte toujours d'actualité qui fait du bien. Elle n'y va pas par quatre chemins et je pense que la fougue et la colère qui transpirent de ces pages sont nécessaires pour bien appuyer son propos.

Ses prises de position sont radicales mais très bien étayées par des exemples et références tirés de la littérature et de la pop culture. L'ensemble est plus que pertinent et sonne encore juste.

Elle défend un féminisme pro-sexe, sans demi-mesure et s'en s'excuser. En voilà une attitude «virile», loin des stéréotypes de genre...
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