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3,87

sur 2938 notes
L'on retrouve Vernon, cet ancien disquaire qui s'est retrouvé à la rue après avoir squatté à droite, à gauche chez des connaissances. du parc des Buttes-Chaumont où il a trouvé une planque, Paris paraît accueillante. Hallucinant d'une fièvre brûlante, il n'a émergé qu'au bout de plusieurs jours. Charles, un SDF bruyant et loufoque, a d'abord râlé en le voyant sur « son » banc puis s'est occupé de lui. Vernon s'est adapté à cette vie marginale. Laurent et Olga, deux autres SDF, lui sont toujours fidèles. Vernon ne sait toujours pas que ses amis sont après lui à propos de la cassette posthume d'Alex et pourraient bien se rapprocher de lui...

Après un premier tome accrocheur et réussi, le deuxième était, évidemment, attendu. Qu'est-il arrivé à Vernon et la ribambelle d'amis qui lui tournent autour? Tour à tour, ils prennent la parole et Virginie Despentes s'attarde sur chacun. de ces tranches de vie, elle dépeint une société amère, un peu frustrée, sachant se montrer aussi bien violente que généreuse. Vernon sert de fil conducteur à ce roman choral, il est d'ailleurs peut-être moins présent, l'auteur ne cherchant pas à mettre l'un ou l'autre de ses personnages en avant. Au contraire, chacun a bien sa place et elle s'y attarde longuement, nous offrant ainsi de très beaux portraits, généreux et profonds. Ce roman, plus politique, moins rock et moins sombre mais toujours aussi ancré dans notre société, nous offre de jolis portraits, de l'ancienne star du porno au SDF. L'écriture, quant à elle, est toujours aussi riche, dense et parfaitement maîtrisée.

Vernon Subutex, un être à part...

Merci Cécile...
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Dans la continuité du premier tome, la suite des aventures du disquaire déchu se lit avec autant de plaisir. Une fois raccrochés les wagons (bonne idée que le rappel de la distribution des personnages, pour peu que l'intervalle entre les 2 tomes dépasse quelques mois, ce qui est le cas quand on a sauté sur le premier et attendu le deuxième), on reprend vite le fil de l'histoire.
Vernon est toujours à la rue, et il s'y fait. Alors curieusement lorsque la bande se reconstitue autour d'un intérêt commun pour le fameux enregistrement sur cassettes d'Alex Bleach, que Vernon détenait jusqu'à ce que, confiées à Émilie , elles soient volées par la Hyène, ce sont les inclus qui se rassemblent autour de lui (les quelques propositions d'hébergement entre 4 murs lui ont donné un désagréable sentiment de claustrophobie).

Et ce qui suit est un curieux phénomème de groupe, que n'expliquent pas uniquement la solidarité et le souhait de venger le décès de Vodka Satana, qu'Alex Bleach considère comme un assassinat. La vengeance ne se fait guère attendre et les révélations arment des mains de jeunes femmes qui se prennent pour Lisbeth Salander.
L'agression dont avait été victime Xavier dans le premier tome a des conséquences dramatiques et c'est finalement ce qui va déclencher un mouvement collectif, dont le pacte est scellé dans un troquet miteux ou le champagne coule à flot.

Le diable est dans les détails, et c'est avec le même humour et un sens de l'observation particulièrement développé que l'auteur poursuit la saga des aventures de Vernon "dont le nom évoque un vieux matelas". Pas de complaisance pour les personnages, tous assez bruts de décoffrage, ce qui fait tout leur charme. Pas d'apitoiement non plus, leur destin est en marche, résultante de décisions personnelles dans un contexte social donné.

Malgré tout, l'ambiance est plutôt à la fête, et l'on s'attend à tout pour la suite....

Pas de déception donc pour ce deuxième tome, qui vaut bien le premier.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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M'y revoilà.
Trop hâte d'enchaîner sur ce tome 2.
Toujours à la bourre, mais un peu moins du coup.

Tome 2 donc, où Vernon est encore à la rue, et toujours en galère par conséquent.

Où la formule « à quelque chose malheur est bon » prend clairement tout son sens.

Où, comme le suggérait déjà la fin du tome 1, notre anti-héros joue bien malgré lui les catalyseurs de rencontres improbables (voire hautement improbables).

Où l'on retrouve, en plus approfondie et à ma grande allégresse, la galerie des savoureux portraits esquissés déjà dans le tome précité. Au passage merci Virginie pour le judicieux récapitulatif des protagonistes en début d'ouvrage, un vrai cadeau pour les non physionomistes de mon acabit.

Il est marrant ce tome 2. Ça cogne sévère mais ça caresse aussi. Miss Despentes est du genre bipolaire, elle y va cash et dézingue en règle tandis que l'on décèle de temps à autre un bout de chamallow planqué l'air de rien dans son petit coeur.
J'adore.

Mon tome 3 n'est pas très loin, il me suffit de tendre la main.

Comment résister ?


Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Dire que j'avais adoré le premier est un doux euphémisme. Mais le second plus on avance dans l'histoire est plus ça m'a gavé, j'ai fini par sauter quelques chapitres vers la fin. D'ailleurs l'histoire … Quelle histoire ? Des tranches de vies de personnages désoeuvrés ? Ne pas lire ce tome en écoutant Barbara alors que le brouillard envahi la place et que mes nuits sont plus longues que vos jours, c'est un coup à se mettre un pistolet sur la tempe.
Vernon Subutex, ancien disquaire, a élu domicile près des buttes-Chaumont. Il zone un peu, s'essayant au rôle de SDF. La plupart des connaissances de son ancienne vie le recherche. Il serait en possession de bande d'Alex Bleach, ancienne star à la mode, mort d'une OV dans un hôtel. Tous finissent par le retrouver et vont se mettre à graviter autour de lui. Tels des papillons autour d'un lampadaire ou d'un Jésus entouré de ses disciples. Chacun voudrait le sauver ...
Ici tout est pourriture et se conjugue avec no future. Heureusement qu'il y a la verve de Virginie Despentes qui sais de quoi elle parle. Difficile d'inventer une galerie de personnages plus vrai que nature. Mais trop c'est trop, pour moi il y a cent pages de trop. Et aucun espoir ne surgit de tout ce désespoir ambiant. Tout le monde en prend pour son grade, à la fin ça a fini par me lasser ... J'aime pas les gens qui passent leur temps à se plaindre.
L'autre truc qui me gave, c'est l'unanimité dithyrambique de la presse qu'on nous étale sur le quatrième de couverture … Grrrrrrrrrrr ! Déjà faut se les farcir à la téloche et la radio avec leur campagne de promo et en plus on t'en remet une couche histoire de bien te faire comprendre que s'y tu ne le lis pas t'es qu'un grosse merde.
A la médiathèque ils n'ont pas le trois … Tant mieux ça va me laisser le temps de digérer celui-ci.
Oui, j'ai tout de même mis quatre étoiles car je l'ai avalé presque aussi vite qu'un calva cul sec.
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Dans ce tome 2 on retrouve un Vernon Subutex sdf, il est loin le temps où il était disquaire maintenant il squatte le parc des buttes-Chaumont.
Tous ses amis ont perdu sa trace, le remord les hante. Xavier, Emilie, Lydia Sylvie avec en tête de gondole la hyène partent en chasse, retrouver Vernon et les fameuses vidéos d'Alex Bleach.
Dans ce roman Virginie Despentes a mis un peu de couleurs dans le récit, le coté obscur a tiré sa révérence, la lumière réapparait, on retrouve ses personnages englués dans leurs mal-être, des femmes des hommes que la société rejette .
Un roman social donc ou l'on se retrouve vite exclus si on ne rentre pas dans le moule. Les sdf, le mouvement "LGBT" les émigrés.....
C'est vrai les personnages de Virginie Despentes ne sont pas des enfants de coeurs mais ils ont quelque chose de touchant, c'est leurs faiblesses que j'ai aimé, leurs désirs de rédemption.
On est vite happé par Vernon Subutex, on se retrouve au "Rosa-bonheur", on parle, on danse sur la musique de Vernon on fume on boit, on se découvre, on se touche, on s'aime, ce besoin d'être ensemble c'est " nuit debout" avant l'heure.
Si le coeur vous en dit rendez-vous au "Rosa-bonheur, ouvrez la porte du bar et venez partager un bon moment de lecture.
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C'est beau, Montmartre, la nuit.
C'est sinistre et effrayant, quand on y vit dehors, même l'été.
C'est ici que l'on retrouve Vernon. Tel qu'on l'avait laissé - pire, même, la rue n'est pas un bain de jouvence...

Alors, ce deuxième opus tant attendu est-il aussi excellent que le premier ? Virginie Despentes avait promis qu'il serait "le plus différent possible du tome 1, sans non plus "jump the shark", c'est à dire faire tout à fait n'importe quoi". (Obsküre Magazine, avril 2015)

Différent, il l'est.
Pas si sex & drug & rock'n roll. On sort des immeubles parisiens friqués/branchés avec coke et pipes à tous les étages. On est dans la rue, entre Montmartre et le superbe parc des Buttes-Chaumont, en galère, dans le monde de la précarité, de la débrouille et de la solidarité, au côté de Vernon et puis d'autres, vous verrez...
On suit Sélim, un papa aussi ordinaire que formidable en plein désarroi depuis que sa fille ado lui a échappé avec sa conversion religieuse.
On apprend assez rapidement ce qu'il y a sur les cassettes laissées par Alex, on n'attendra donc pas le troisième opus en piaffant. Même si bien sûr, on a envie de connaître le sort des deux personnes en fuite...

On retrouve tous les personnages du premier volet. N'ayez pas peur de vous y perdre, les quelques lignes de présentation consacrées à chacun en préambule vous montreront que vous ne les aviez pas oubliés. Mais alors qu'ils étaient éparpillés dans le précédent épisode, que les changements de narration pouvaient être fastidieux à suivre, cela semble plus simple ici - il faut dire qu'ils sont souvent regroupés, dans cette histoire.

L'ambiance est donc bien différente, je l'ai trouvée plus sombre. La savoureuse touche Despentes est là, pas de souci : c'est politiquement incorrect, percutant, grinçant, et drôle grâce au sens de la formule de l'auteur. A travers les voix de ses protagonistes, Virginie Despentes balance des réflexions tous azimuts sur la politique, la religion, la société, le couple, l'éducation, l'amitié... Ces idées sont parfois dérangeantes, surtout lorsqu'elles sont très argumentées - ça donne le tournis et bouscule nos petites certitudes, tout ça. Le ton m'a semblé encore plus virulent que dans le premier tome, est-ce l'effet "7 janvier" ? Despentes serait-elle encore moins complaisante ? Gratte-t-elle encore plus là où ça fait mal ? C'est ce que j'aime chez elle, même si ça rend le propos dense et la lecture parfois plombante.
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Dans le tome 1, nous avons assisté à la chute inexorable de Vernon Subutex.
Au début de cet opus, nous le retrouvons, sdf, sur un banc prés des Buttes Chaumont, seul mais pas pour longtemps, pauvre mais pas triste, juste mélancolique et désabusé.
De nouveaux personnages vont l'entourer et ses anciennes connaissances vont venir le rejoindre.
Il va devenir le centre d'une troupe hétéroclite de looser, de putes, d'homos, de mâles en souffrance, car, aider Vernon, c'est s'aider soi même, c'est se retrouver , abandonner de fausses contraintes, trouver de justes causes , redonner un sens à sa vie: donner et recevoir se confondent, les rêves deviennent espérance , l'amour n'est plus purement sexuel mais devient charité

Mais cette épopée christique n'est pas l'oeuvre d'un Bernanos ou d'un Claudel, elle sent le souffre, le sexe, l'alcool, la drogue: les disciples ne prient pas: ils dansent! mais est ce si différent?
Et Vernon en est le DJ

Roman d'une incroyable humanité, d'un respect profond pour celui qui est différent , pas comme nous, pour celui qui pue, pour tous les éclopés de la vie.

Un trés beau roman
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Vernon Subutex / tome 2 : je suis au milieu de la tranche de vie de ce disquaire déchu, devenu squatteur puis SDF, et je m'attache, je m'attache...
non seulement à lui , mais à sa bande de potes aussi bizarrement assortis qu'harmonieusement rassemblés.
Clodos, bobo, facho, lesbiennes , trans, putes, hardeuses, islamiste et au milieu des alcooliques (plus très) anonymes, depuis que Miss Despentes, les a pris sous sa plume.
Portraits individuels ou portraits de groupes : Virginie nous les donne à comprendre, nous les donne à aimer . Sous sa touche impressionniste , réaliste, trash et cash, on suit des destins qui s'imbriquent les uns dans les autres avec un liant que je pensais improbable. .
Au moment où j'écris, j'ai déjà entamé le tome 3 qui clôt cette trilogie , complétement accro à Subutex , aux lignes ...de mots de Virginie.
Et je ne sais pas pourquoi me vient cette chanson de Thiefaine que j'ai connu grâce à un disquaire ( qui n'était pas Vernon, mais qui lui aussi a fermé boutique ...) : " Les Dingues et les paumés" ...
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Le tome 1 de Vernon Subutex m'avait séduite par sa sublime galerie de portraits de paumés. Il ne se passait pas grand chose, et cela me convenait très bien, car cela laissait plus de place à la description des personnages.

Dans ce tome 2, on retrouve ces mêmes paumés géniaux... mais ils ont maintenant la détestable manie de faire des choses... en vrac se battre, enquêter, planer, danser, discuter, militer... Cela montre le talent de Virginie Despentes pour se renouveler autour d'un même thème. Mais j'avoue avoir été moins passionnée par les activités de ces paumés que par leurs pensées et difficultés !

Malgré ce bémol (peut-être normal tant la musique joue un rôle important dans le roman), j'ai aimé l'ironie de l'auteure, sa critique de notre société des apparences, sa tendresse pour ceux qui ne rentrent pas dans le moule et même son ébauche d'optimisme à certains moments. Je retrouverai donc sans aucun doute Vernon dans le tome 3, en espérant qu'il y retourne à la contemplation et à la psychologie.
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Oui, ces fameuses cassettes, elles vont pourrir la vie de plus d'un… Mais en attendant, quelle équipe, cette bande à Vernon ! Et quelle galerie de personnages : tous ciselés de main de maître, et tellement «authentiques».

Virginie Despentes ne cherche pas à nous les faire aimer ; elle construit chacun de ses personnages, sans délayage ni mots inutiles, dans un melting pot ahurissant (tous ceux qui font, ou presque, notre société sont là), mais pourtant, tous, ils tiennent la route ! Et tout ce petit monde s'accroche à un Vernon... qui s'en fout ! Loin de ce qui anime la bande, fait vibrer les coeurs et s'entrechoquer les verres, Vernon est de plus en plus distant, presque effacé.

Et au milieu de tout cela, incisive et impudique, Virginie Despentes distille des petits moments de vérité, de violence pure mais pas toujours gratuite, sans sourciller, les deux pieds bien ancrés dans la réalité :

"Si les mecs avaient leurs règles, l'industrie aurait inventé depuis longtemps une façon de se protéger high-tech, quelque chose de digne, qu'on se fixerait le premier jour et qu'on expulserait le dernier, un truc clean et qui aurait de l'allure. Et on aurait élaboré une drogue adéquate, pour les douleurs prémenstruelles. On ne les laisserait pas tous seuls patauger dans cette merde, c'est évident. On pollue l'espace intersidéral de satellites de reconnaissance, mais pour les symptômes d'avant règle, que dalle."

"Tant que vos ateliers s'appelleront "self-défense", autant étudier la peinture sur soie... quand tu voudras appeler tes ateliers "je t'arrache les couilles avec les dents, enculé", on en reparlera..."

"On a inventé la guillotine parce que c'est la meilleure façon de se faire respecter."

Et la Musique ! Omniprésente. Comme un leitmotiv, la bande son de la vie de Vernon s'égraine au fil des pages.
Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai cédé à l'envie de réécouter ce que je connaissais ou de découvrir les morceaux qui ne me disaient (plus) rien…

(Re)lire les tomes, avec dans les oreilles, la playlist ? Et pourquoi pas !
Lien : http://page39.eklablog.com/v..
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