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Citations sur Le bal des frelons (38)

Au printemps, les acacias avaient fleuri avec un mois d’avance. Les abeilles s’étaient mises à butiner mais très vite le temps avait brusquement changé. Une chaleur précoce avait été remplacée par une pluie constante et une fraîcheur inhabituelle. Cela avait duré des semaines et compromis les miellées de tilleul et de châtaignier. En juin, j’avais constaté avec horreur que les abeilles, affamées, se nourrissaient de leurs larves. Je m’étais refait sur la bruyère grâce à un été plutôt chaud, mais je n’atteindrais pas le tonnage souhaitable. Au printemps également, un pivert s’était employé à piller un de mes ruchers. Je ne pouvais pas tuer l’oiseau et j’avais dû me résigner à déplacer mes ruches. Mais il y avait eu plus grave encore. Les frelons asiatiques avaient décimé deux colonies. Jamais jusque-là ces frelons tant redoutés par les apiculteurs n’avaient frappé à ces altitudes. Bientôt, tout le pays serait sous la menace, comme si nous n’en avions pas assez avec les OGM et les pesticides.
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Un cimetière est parfois le chemin le plus court pour rentrer chez soi. Il y avait un portail de chaque côté et ça m’évitait de faire le tour. Comme j’en avais l’habitude, j’ai passé un moment sur la tombe du fiston. Quand Laurent était mort, je n’avais pas versé une larme. J’avais tout gardé en moi. Ça remontait à une vingtaine d’années. Laurent n’avait pas quinze ans. Un accident de scooter. Une chaussée verglacée, une glissade et un poids lourd qui ne parvient pas à freiner dans le virage. La vie s’arrête bêtement. Ça ne serait pas arrivé si nous avions vécu en ville. Mais comme avaient estimé beaucoup de gens alors, pour nous consoler et ça ne m’avait pas consolé, il serait peut-être mort d’autre chose. Quand je parle de toutes les imbécillités que peuvent dire les gens ! Mais ils ne pensent pas forcément à mal.
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Un cimetière est parfois le chemin le plus court pour rentrer chez soi. Il y avait un portail de chaque côté et ça m’évitait de faire le tour.
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Je ne dis pas que j’ai eu, toujours, une conduite irréprochable, mais je crois avoir agi en permanence avec toute l’humanité dont je suis capable.
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La prison détruit les hommes et on ne pourra sûrement jamais rien contre ça.
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J’ai pris ma douche en chaussettes. C’était ce matin même. J’ai mis un certain temps avant de m’en apercevoir. Je dois perdre la boule.
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L’animal vole à nouveau à travers la campagne, les prairies et les bois, mais il n’est plus seul. Il a guidé la troupe qui, bientôt, se déploie. Les guerriers ont choisi la ruche marquée d’un rectangle jaune, la toute dernière avant le ruisseau et la lisière d’acacias. Est-ce le fait du hasard ? Là encore, personne ne peut savoir. L’air est rempli maintenant d’un vrombissement entêtant. Les guerriers, un à un, descendent en piqué. Le massacre peut commencer.

Toutes mandibules écartées, les guerriers se posent sur la planche de vol et les gardiennes de la ruche viennent à eux sans se douter. Les abeilles font le sacrifice de leur vie. Les guerriers ne sont jamais rassasiés. Une abeille est aussitôt décapitée, une autre emportée dans un arbre pour y être dépecée. Les têtes roulent de la planche de vol et tombent dans l’herbe. Le prédateur est méthodique. Il coupe les têtes, arrache les pattes et les ailes et transforme l’abdomen en une bouillie dont il nourrira ses larves affamées. Le massacre est sans répit. Il dure aussi longtemps que les abeilles sortent de la ruche. Il en sort de moins en moins. Le sol grouille de milliers de corps atrocement mutilés.
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L’animal cherche et finit par trouver. Toutes proportions gardées, il semblerait que sous lui sont alignés, sur une terrasse herbeuse exposée en plein soleil, une multitude de petits immeubles autour desquels règne une activité industrieuse. L’objectif est atteint. Son cerveau d’hyménoptère enregistre certaines informations, prend des repères. Pendant un moment, il observe les ruches, puis il s’en retourne au nid comme un guerrier reviendrait au camp pour délivrer son rapport.
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L’animal vole en zigzag, vrombissant dans l’air tiède. Est-il sensible à la qualité du silence, aux éclats dorés du soleil qui parsèment le sous-bois, à la beauté des arbres, au parfum du lierre en fleur ?

L’animal est une sorte de guêpe géante. Nul ne peut croire qu’il puisse éprouver la moindre émotion. Il a quitté le nid poussé par la seule nécessité, un nid de papier mâché, en forme de jambon, construit hors d’atteinte dans la frondaison d’un grand arbre. Il s’agit d’un éclaireur. Il a une mission dont dépend la vie de la colonie tout entière.
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L’animal vient d’ailleurs, il n’en a sûrement pas conscience. L’espèce à laquelle il appartient ne connaissait pas ce pays mais elle n’a pas le choix : elle doit s’adapter. Le climat est favorable jusqu’à une certaine altitude. La question de savoir pourquoi et dans quelles circonstances elle est soudain apparue et a prospéré n’a pour l’instant aucune importance.
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